Cardiff City-Manchester United (1-5) : La Raide et Vile Academy livre ses notes.

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Vous ne leur en voudrez pas de s’enflammer un peu.

Salut à tous !

Nos gagneuses, encore défaites récemment par de pleutres fans des Beatles capable de célébrer une victoire aussi minable que celle apportée par la chance indue d’un dévoreur d’enfant kosovar, attaquent le traditionnel marathon des fêtes, entre enchaînement absurde de matchs, blessures en pagaille et indigestion de bectance de noël. Un bien beau programme que se proposait d’ouvrir Cardiff City avec, on ne s’en étonne pas, un regain d’intérêt vis-à-vis de l’éviction du Mou et de l’intronisation de la doublette Solskjaer-Phelan à sa place. Merci pour tout et à plus tard, vous resterez un souvenir moyen dans un club trop grand pour vous.


THE BEST WAY TO SCARE A TORY

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IS TO PLAY AND GET RICH


LE MATCH.

Un festival. Pour soigner leur victoire dans le 50e stade extérieur de leur histoire, nos gagneuses ont offert un spectacle d’une qualité inégalable, un peu comme une répétition générale du Crazy Horse ou pour le Plus Grand Cabaret du Monde sur France 2. Oh certes l’on pourra toujours pondérer cette franche réussite par le niveau d’un adversaire plus soluble dans le rugby que dans le football. On a tout de même pu observer en vrac que :

-Rashford a une technique de frappe au-dessus de la moyenne. Son coup-franc en témoigne (0-1, 3e).

-Ander Herrera n’a pas plus la flamboyance ni la régularité qu’il avait il y a quelques saisons, mais il est toujours capable de matchs de mort de faim et de buts de folie, comme il l’a montré hier (0-2, 29e).

-Martial a inscrit l’un des buts de la saison, œuvre de son génie mais surtout d’une action collective de grande classe. Une action collective n’impliquant ni Ashley Young ni Marouane Fellaini, on tient à le préciser (1-3, 41e).

-Jesse Lingard est encore capable de nous régaler, même au cours d’un match où il paraît un peu oublié dans l’euphorie ambiante. La preuve : sa prestation serait presque passée inaperçu s’il n’avait décidé de la pimenter d’un doublé (57e, 90e).


LES NOTES.

De Gea 3/5
Quasiment pas sollicité, il plonge quand même du bon côté sur le penalty qu’il encaisse. Celui-ci étant un peu trop bien tiré pour s’attendre à un miracle, on ne reprochera rien à David et on se contentera de célébrer cette belle allongée en fin de match.

Young 3/5
Pas toujours brillant dans les transmissions, mais le fait d’avoir tout le monde devant lui plutôt qu’à la ligne médiane l’a forcé à avancer balle au pied. Malgré toutes ses limites, il termine plutôt bien l’année.

Lindelöf 4/5
Un déchaînement. Lancé sur une excellente dynamique en couverture et exempt des conneries dont il nous gratifie encore parfois lorsqu’il est sous pression, il a en plus semblé habité par l’âme du jeune Phil Jones et s’est lancé dans des montées balle au pied que n’aurait pas reniées son compère de défense.

Jones 3/5
Ce bon Phil a de son côté fait le taf sans vagues ni sans grimaces, ce qui aurait tout de même été sympa pour l’album de noël.

Shaw 4/5
Incroyable, il a un sens du placement et une maitrise technique suffisants pour le poste, sans qu’un cerveau portugais ne doive piloter ses faits et gestes depuis la touche.

Matic 4/5
On l’a vu courir et presser comme sous l’effet d’une seconde jeunesse. Ses passes ont brillamment cassé les lignes et ses petits demi-tours ont dicté le tempo sans le plomber. Du vrai, du beau Matic. Remplacé par Fellaini (87e).

Herrera 4/5
Le chien enragé à la tête le plus mignonne du circuit a encore frappé, cette fois de 25 mètres. En ce qui le concerne son enthousiasme n’a jamais vraiment faibli, pas la peine d’en faire des caisses sur ce qui l’a provoqué.

Pogba 5/5
Lui en revanche a semblé libéré d’un poids. Deux passes décisives, des récupérations, des frappes, des dribbles…bon retour parmi les vivants, et qu’on ne le colle plus jamais sur le banc.

Lingard 4/5
Un doublé en toute discrétion, comme son plus grand fan Lionel Messi en est capable en Espagne.

Rashford 4/5
Encore ces coups-francs comme contre Vigo, encore ces appels tranchants, encore ces courses à corps perdu, encore, encore, encore…l’homme en forme du moment, dont on ne se lasse pas. Seul bémol : ce penalty provoqué. Remplacé par Fred (79e).

Martial 5/5
Oui, comme Orson Welles, on préfère le style français et on colle 5 à toute la colonie plutôt qu’aux membres de l’Albion. Mais c’est que leur façon de nous donner du plaisir est quand même un peu différente de celle de leurs copains anglois. Remplacé par Pereira (87e).

SUBS

Fred NN
Une entrée un peu terne, car il fallait bien du négatif dans ce match. Il a toutefois tenté d’aller de l’avant.

Pereira NN
Tellement mort de faim qu’il a un peu fait n’importe quoi. Au milieu de tout ça, il a tout de même laissé voir un beau potentiel mais il était bien trop en démonstration pour en tirer quoi que ce soit.

Fellaini NN
On préfère qu’il entre pour reposer Matic à 3 minutes du coup de sifflet final qu’à 15 pour tenter de sauver un match raté, mais ce n’est qu’un avis qui nous engage.


PIST-SCROTUM :

Un mot quand même pour celui que l’on a peut-être injustement qualifié de « moyen » au début de cette académie. Un soupçon de gratitude (comme quoi nous sommes capable de tout) nous pousse à rendre un hommage pas trop appuyé mais tout de même sans ambigüité à celui qui nous a mené de haut en bas durant presque trois ans.

It’s over avait commenté Van Gaal le jour de son éviction pour bien préciser à quel point il n’était pas dupe sur l’issue de sa carrière à MU. Selon la rumeur, le Mou croyait lui venir causer transferts avec Woodward (directeur du club) quand il a répondu à sa convocation. En voilà une nouvelle qui marque l’ambivalence dont a fait l’objet Mourinho durant son séjour à Manchester. Aimé, détesté, moqué et craint par tous, il n’a qu’à moitié réussi la mission qui lui était confiée en offrant au club le seul trophée européen qui lui manquait, mais aussi en le ramenant au niveau qui était le sien avant sa prise de fonction : bon mais pas excellent.

Exclu donc de son poste à l’aide d’un stratagème que sa lâcheté légendaire n’aurait pas reniée, le Mou restera comme celui qui a contribué à redonner une assise défensive à son équipe (avant que les blessures ne s’en mêlent) en même temps qu’il infligeait une frilosité tactique indigne de l’histoire du club. Un coach capable de battre n’importe quelle équipe et de quitter le stade dans un torrent féérique d’arrogance une bonne semaine puis de s’écrouler face à des médiocres ensuite. Un homme enfin, capable de nous régaler par les célébrations les plus rock’n’roll du circuit tout comme de nous dégoûter au plus haut point par des déclarations aux confins de la honte la plus absolue après une élimination piteuse en Ligue des Champions.

En bref, le passage de Mourinho fut peut-être l’exact contraire du « moyen » : un séjour non au milieu mais aux marges de tout ce que peut être Manchester United. De ce club trop grand pour tout le monde car plus à l’image de Ferguson que de n’importe quoi d’autre, il ne reste plus désormais comme perspective que de se réinventer autrement, sans recourir au court-termisme inspiré des Espagnols. En attendant, il nous faudra compter sur le prêt (!) d’Ole Gunnar Solskjaer, figure emblématique du club en tant que joueur et désormais entraîneur de Molde dans sa Norvège natale, assisté de l’assistant des assistants en la personne de Mike Phelan, celui qui assistait donc le grand, le tout grand, le Sir. Souhaitons à ces deux-là un succès moins pénible qu’à leur désormais prédécesseur. Ce ne serait déjà pas si mal.

Bobby Carlton.

2 thoughts on “Cardiff City-Manchester United (1-5) : La Raide et Vile Academy livre ses notes.

  1. Enfin un peu de mesure pour reconnaître que Jouzé vous a au moins redonner un certain rang, un titre et de l’espoir, celui que vous n’étiez pas condamné à errer dans des années de désespoir comme de vulgaire Liverpooldien ou Gunners

  2. On n’est pas du genre à ne regarder que le négatif, vous le savez. En revanche il fallait vraiment du changement, et je suis le premier déçu pour José de voir que le cycle des trois saisons est réel…et manifestement insurmontable.

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