La Klaquette Moustache akadémie note Frankreich-Deutschland, 1-2

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Ja ja, sie ist züruck

Eins-Zwei Polizei.

Voilà comment ça se passe quand on rencontre nos amis Français. Enfin, en compétition officielle. En général, les matches amicaux, on a un peu tendance à s’en battre les Kartoffeln. Mais pas là.

Faut dire que les Français ont tout fait pour motiver les 11 à ne pas laisser filer le match. Et vas-y que je te t’en fais des caisses sur l’amitié franco-allemande, et que je t’invite Angela « Mama Schültz » Merkel, et vas-y que je t’annonce un remake du match de Séville, et vas-y que je te sors du formol les Giresse, Trésor et compagnie, et vas-y que je t’en fais des tartines avec le « match du siècle ». Au passage, c’est vraiment un truc de Français d’appeler une 1/2 finale perdue match du siècle. De notre côté, on est plus finale 54, 74 ou 90, voire, si on veut jouer aux loosers magnifiques, la finale de 82 contre les ritals. Passons.

Pour faire couleur locale, Köpke a mis les gants, au cas où il croisait Battiston en coulisse et Guy Stephan arbore une coupe de cheveux digne des plus grands moments du Vel’ d’hiv’.

C’est donc un Stade de France rempli des footix habituels, à qui on a adjoint les anciens Jouors (Luis Fernandez’s touch) de 82, Merkel-Hollande-Trierweiler (heureusement qu’on a envoyé Diane Kruger pour mettre un peu de glam dans tout ça) qui nous accueille pour un match amical « de prestige ».

Preuve que côté Fritz on n’est pas là pour rigoler, tout ce qui ressemble à un joueur de niveau international est convié à ramener sa fraise sur le pré. Ainsi, les tauliers Özil, Khedira, Lahm, Hümmels, Müller, Podolski, Gomez sont titularisés par celui que CJP appelle « Leu », le 11 étant complété par les meilleurs « valides » possibles.
Privé de Schweinsteiger, Klöse, Reus, Schmelzer, et avec Neuer et Kroos sur le banc, Yogi Löw aligne un milieu et une attaque qui font flipper … mais une défense qui, sur le papier, ne ressemble pas à grand chose.
Lahm passe à droite histoire de se friter avec Kaiser Franckie, Höwedes est à gauche et le grand Mertesacker complète la charnière. On a donc un capitaine qui joue sur son mauvais pied, un arrière latéral qui n’en est pas un et l’arrière central le plus lent depuis la retraite internationale forcée de Mexes. Dans les bois, le Hamburger Adler est là pour montrer que la tradition du gardien Allemand ne résume pas au grand blond du Bayern.

Sur le pré, ça donne ça.

Taktik FD
En face, Deschamps ne fait pas trop le foufou et aligne un onze qui ne casse pas des briques mais est plutôt équilibré. Franckie est attendu au tournant, Benzéma également.

Der Spiel :

1e : première incursion allemande, par Thomas « je vais vous faire la même tout le match » Müller. Sakho dégage.
2e : La défense blanche est encore en phase de réveil musculaire et laisse Valbuena tout seul. Sissoko a le bon goût de déchirer sa reprise sur un centre en retrait pourtant parfait.
3e : 1e remontée de balle allemande. Khedira est servi aux 20m mais envoie une frappe toute moisie à côté.
5e : 1e gros mouvement allemand qui aboutit sur une ouverture plein axe pour Özil. Trop facile, le Madrilène rate son face à face avec un Lloris sorti comme un boulet.
14e : panique dans la défense française qui dégage n’importe comment. Coup de bol, ça arrive dans les pieds de Ribéry qui lance un raid en solitaire. Benzéma n’est pas intéressé par le centre en retrait de Scarface.
16e : Bien décalé par Müller à l’angle de la surface, Özil envoie un ballon à destination de Diane Kruger. Sympa.
18e : jeu à 3 Özil – Müller – Gomez qui met les bleus au supplice. Gomez réussit une frappe encore plus pourrie que celle de Khedira.
20e : Sakho reprend Khedira à la course et dégage en corner. Sur celui-ci, Mertesacker place une tête décroisée parfaite que Lloris détourne sur la barre. Scheisse.
23e : Point déménagement entre potes de Lizarazu : « Höwedes est vraiment venu pour rendre service ». Sont sympas les Allemands quand même.
25e : Ribéry fait le foufou sur une remontée de balle, passe Lahm puis Mertesacker avant de servir Valbuena, qui vendange.
26 : Müller vient flinguer l’alignement de sa défense, qui n’avait pas besoin de lui pour ça, Benzéma se retrouve tout seul face à Adler. René gagne son duel.
33e : Özil remonte le ballon pour la 14e fois sur 50 m sans que personne ne vienne à sa rencontre, son centre est dégagé en catastrophe par Sakho.
35e : L’hôpital Necker, représenté par son service de transplantation rénale, est ravi du rendement d’Özil, qui vient de casser son 14e rein de la soirée.
38e : Instant Marketing : CJP sait mettre en avant les qualités de Koscielny : « Bien joué Laurent. L’ancien Tourangeau ».
39e : Après avoir remis à jour le concept de Corner Intéressant©, CJP invente celui de « petite touche trouvée ». Depuis son fauteuil, Frédéric Michalak apprécie.
41e : Enième remontée de terrain d’Özil, qui finit par un corner. Dégagé dans un 1e temps, Podolski centre pour Gomez, qui manque sa reprise d’une pointure.
43e : Duel de poète dans l’axe, Khedira démonte proprement Matuidi. Pour moi Yapafaute, mais pour l’arbitre si. Benzéma tire sur la barre.  S’ensuit une séance flottement de la défense allemande qui aboutit sur un passe de Sissoko et une finition de Valbuena de la tête… 1-0

Mi-temps : les bleus ont mieux fini, mais on aurait du ouvrir le score par 2 fois. Mérité.
La mi-temps est l’occasion d’un grand moment de télé avec une interview du duo Merkel-Hollande par un mec dont on sent qu’il n’a pas l’habitude d’avoir des gens au QI supérieur à 60 face à lui. La question « Alors madame Merkel, cette 2e période » est sponsorisée par Jean-Michel Pas de Verbe. Hollande en profite pour faire parler son sens aigu de l’ambition et parier sur un retour des Allemands en 2e période.

Côté français, Deschamps fait rentrer Adil « Gemey Maybeline » Rami et Capoue. On en reparle dans 5 minutes.
46e : 1e corner bleu de la période, Mertesacker dégage un peu n’importe comment.
51e : Capoue tente une relance dans l’axe, Gündogan intercepte et remonte 20 m avant de servir Müller sur un plateau. Le retour de Sakho n’y fera rien, Lloris est battu, 1-1.
53e : les Français ont un coup de mou/ Poldolski-Özil-Gündogan combinent, Gomez vendange.
57e : Instant coaching, Löw sort Gomez, qu’on aura pas vu, pour Kroos.
Les 10 minutes suivantes serviront à révéler l’intérêt de Soupeur Mario dans cette équipe. Özil est monté d’un cran mais plus personne n’est là pour faire le lien entre les lignes. Pendant 10 minutes, on a l’impression que les blancs digèrent la Sauerkraut ramenée par Angela à la mi-temps.
59 : frappe au – dessus de Benzéma sur un service de Ribéry.
63e : Benzéma et Valbuena déglinguent Höwedes, Valbuena envoie une frappe enroulée qui passe juste au-dessus. Faut pas déconner, on n’est pas à Anfield non plus.

C’est le moment choisi par notre trio de commentateurs pour se laisser aller un peu. En vrac, Wenger nous informe que le milieu allemand n’existe plus, CJP invoque le ciel « que Dieu vous entende » et Lizarazu lance un « moi quand ».

65e : On découvre les gants Nike bleus de Deschamps. Oui oui, avec un costard gris.
68e : Benzéma déborde en centre en retrait pour Ribéry qui coupe. Lahm sauve son camp in extremis.
69e : Löw a enfin compris et sort Podolski pour Schürrle.
70e : Müller retrouve un peu de champ balle au pied, et tire mollement sur Lloris.
72 : L’école Allemande du réalisme vous explique :
Ribéry démonte 3 blancs et sert Benzéma qui vendange. Sur la remontée de balle, Gündogan & Müller conservent le cuir, décalent vers Khedira. 1-2 avec Özil, qui se charge de mettre toute la défense au supplice sur une passe, Khedira finit froidement l’action. 1-2
75e : sur un corner d’Özil, Sakho se troue en voulant dégager. Mertesacker reprend du gauche. But.
Après un but de la tête de Valbuena, l’arbitre trouve que c’en est trop, il refuse le but pour on ne sait quelle obscure raison. Faut pas déconner non plus.
78e : Özil-Schürrle-Müller s’amusent bien, Rami-Capoue-Sagna beaucoup moins.
82e : Ribéry provoque dans l’axe, Adler sauve les siens. Ca revient sur Cabaye et Giroud, hors jeu nettement. L’arbitre refuse logiquement le but du Gunner.
91e : Özil achève son massacre sur les vertèbres françaises, Capoue détourne du bout du pied une nouvelle offrande du Madrilène.
94e : les bleus poussent une dernière fois. Servi plein axe, Benzéma se présente seul face à Adler, mais Mats « Bel Homme » Hümmels vient donner un petit cours de tacle dans la surface. Rideau.

Die Spieler :

Adler : 4.
Plus qu’un remplaçant, le Hambourgeois réalise un excellent match, en sortant 3 parades décisives face à Ribéry. On en est presque  se demander si Löw n’a pas mis Neuer sur le banc juste pour faire chier Franckie.

Lahm : 1.
Le supposé meilleur arrière latéral du monde a pris chez face à son coéquipier bavarois. Aucune montée de balle, souvent pris dans les duels, il a juste le bon goût de détourner un but tout fait de Ribéry en corner. La grosse déception de la soirée.

Mertesacker : 4.
Le supposé maillon faible de la défense a au final été le rempart le plus efficace de la Mannschaft. Impérial de la tête, il a manqué d’un bout de gant de Lloris l’égalisation avant de se voir privé d’un but en fin de match. Rarement pris en défaut par Benzéma, il s’est acquitté de son rôle de sentinelle avec une efficacité toute germanique.

Hümmels : 2.
Le Dortmunder a semblé très emprunté sur ce match. Ses points forts habituels, relance, tacles debouts et lecture du jeu ont du rester en Rhénanie. Il a souffert face à Ribéry et consorts et n’ a jamais apporté le surnombre au milieu. En même temps, on en n’a pas eu besoin. Le tacle en fin de match sur Benzéma était juste sa marnière de dire « au fait, si j’avais voulu, j’aurais fait un match plein ».

Höwedes : 1.
Quand un arrière central se retrouve sur un côté, c’est souvent très compliqué. Ça n’a pas manqué. Valbuena lui a mis le bouillon tout le match et Benzéma, bien pris dans l’axe s’est régulièrement excentré sur son côté pour tenter de justifier son statut d’attaquant français le plus performant. Quelques belles relances ne suffisent pas à redorer un bilan plutôt médiocre pour le grand Benedikt. Avant ce match, je l’aurais préféré dans l’axe à Mertesacker, après ce match, je le préfère sur le banc, avec Boateng sur le pré. C’est moche, mais quand on a Merkel comme chancelière, on se fiche de l’élégance.

Gündogan : 4.
Présent à l’Euro sans jouer une seule minute, le Dortmunder a justifié sa présence parmi les incontournables de Yogi Löw. Très propre dans les phases défensives, il s’est évertué à museler l’influence de Sissiko et Cabaye tout en apportant systématiquement le surnombre lors des phases de contre. Sa passe dé pour Müller est l’illustration de ce pour quoi Löw l’a convoqué : pressing haut, remontée de balle et passes millimétrées. On souhaite bon courage aux innombrables milieux défensifs à l’entraînement pour se faire un place dans l’entrejeu allemand.

Khedira: 4.
Il a une nouvelle fois tout cassé au milieu de terrain et rouleau-compressé Matuidi et Cabaye, pourtant pas les perdreaux de l’année. Le but français est consécutif à une faute qui illustre à la fois son potentiel physique, mais aussi l’écart qu’il dispose face à ses adversaires. Impressionnant dans la durée, il est l’un des rares à ne pas connaître de trous d’air à l’heure de jeu et n’a jamais rechigné à dédoubler Müller et Podolski, se retrouvant ainsi régulièrement en situation de frappe. Comme en plus il n’est pas maladroit devant le but, il n’a aucune raison de se gêner.

Özil : 5.
Après un premier 1/4 d’heure délicat, marqué par un face à face raté face à Lloris et un déchet inhabituel dans ses transmissions, il a tout simplement marché sur l’eau. Monstrueux techniquement, il a mis au supplice les 8 bleus chargés de défendre. Tout y est passé : dribbles diaboliques, changements de rythme, passes millimétrées, temporisation. Cerise sur le Bavarois, sa passe pour Khedira met 7 bleus dans le vent et nous offre la victoire.

Müller : 4.
Le Müller de 2010 est de se retour. Infatigable, efficace, sobre et rapide, tout le contraire de Sissoko en fait. Son repli nous a mis en difficulté lorsque qu’il décidait de s’aligner n’importe comment, mais en phase offensive, il était intenable. On ne compte pas les remontées de balle sur 50m et les dédoublements sur son flanc. Son but est une juste récompense de la débauche constante d’énergie dont il fait preuve.

Podolski: 2.
80% des matches sont des rencontres contre des équipes comme le Liechtenstein, Saint-Marin, la Moldavie ou l’Estonie. Le problème, c’est qu’on exulte quand il marque deux buts face au Liechtenstein. » Uli Hoeness, a propos de Lukas et de ses stats en sélection. Là c’était la France, donc on ne l’a pas vu.

Gomez : 1.
Dans ce genre de match, Gomez donne du grain à moudre à ses détracteurs. Bien serré dans l’axe, on ne l’a tout simplement pas vu du match. Problème, dès qu’il est sorti, on a pris l’eau. Le beau Mario est donc très utile à son équipe, mais on le préfère quand il marque.

Les remplaçants :

Kroos : 1.
Est rentré pour déséquilibrer le jeu au milieu, en tentant de faire du Özil, ce qu’il ne sait pas faire. Le statut de titulaire indiscutable attendra encore un peu.

Schürrle : 3.
En lieu et place de Podolski, il a apporté ce qu’il fallait de fraîcheur pour terminer le match. Il rentre à la 68e, on marque à la 74e : what else?

Bender : NN.
Est rentré 3 minutes pour permettre à CJP de nous faire profiter de son anecdote sur les jumeaux qui se sont opposés au Superbowl. James et Jason Derrick en sont encore tout chose.

Ballack Obama.

En attendant la reprise des éliminatoires qui voient l’Allemagne dominer son groupe de qualifications, tu peux devenir quelqu’un d’unique en rejoignant les abonnés d’horsjeu.net, Ballack Obama est même prêt à te tapoter le code de la CB pour t’aider. T’as forcément eu un peu de pognon par mémé à Noël, tu n’as donc plus d’excuses. Dans le cas où tu es originaire de Basse Saxe ou de Poméranie, et donc pauvre, tu peux au moins partager cet article sur tous les réseaux sociaux du monde et pour le mettre en avant sur un moteur de recherche de référence.

Ballack Obama n’est plus sur Facebook car c’est un truc démodé. Par contre, tu peux, en cherchant bien le trouver sur Twitter. (@r_direktor). Küssen

 

 

 

 

8 thoughts on “La Klaquette Moustache akadémie note Frankreich-Deutschland, 1-2

  1. Le « ô » n’a pas trop d’équivalent en français, un genre de « oe » bref. Sur le principe CJP n’a pas tort, il a juste un accent de merde et fait du cas par cas : Leu pour Löw mais « Auzil » pour özil et un massacre assez changeant pour Höwedes, qui, il est vrai, à vraiment un nom de merde à prononcer. Idem pour Hümmels qui se prononce pour CJP comme un Hummer… ce qui lui correspondait bien hier.

    Le Point phonétik vous salue bien.
    Küssen.

  2. Mertesacker, 4 ? Le mec le plus lent du monde qui ne sait pas ce qu’est un marquage ?

  3. Le 1 pour Lahm est sévère quand même. Certes, il a eu du boulot face à Ribéry, mais il a pas été si nul que ça.

  4. ö allemand = e francais. On dit donc Leuv pour Löw (et Yoarrrim pour son prenom).
    Mertesacker balance quand même joyeusement Sakho des mains pour le 3e but, refuse a raison.
    Mais puree, c’etait le match a ne pas perde, je me suis senti seul apres la defaite, unique francais au milieu de 200 allemands dans la Kneippe :(
    Sinon, j’ai eu le droit a « Ribery, c’est le seul qui est dangereux, en meme temps, il joue en Allemagne ». Conclure qu’en gros, s’il est bon, c’est grace a la Bundesliga. Sacres Schleus!

  5. Belle académie, et une notation qui parait juste. j’ai pas compris pourquoi tout le monde semblait s’extasier sur le niveau de la Mannschaft qui paraissait bien inférieur à ce qu’ils montrent en général.

  6. Pourquoi insister sur un umlaut à « Hummels » qui n’a pas lieu d’être ? Je te trouve un peu dur aussi avec lui, j’ai trouvé qu’il a fait son match sobrement, certes, mais avec d’excellentes interventions debout.

    Mais comme sur le reste je suis d’accord et que c’est une belle Akademie bien écrite, je ne t’en veux qu’assez peu.

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