C’était l’âge d’or. Une heure si précieuse, volée au nez et à la barbe des séides sanguinaires de notre seigneur le malheur, qu’elle apparaissait comme la relique ultime qu’une histoire millénaire agiterait avec toujours le même air narquois aux nabots impuissants qui sévissent dans tous les ministères de l’intérieur. On s’était réunis pour célébrer comme à la Libération, aussi bourrés qu’aux feux de la Saint-Jean, on avait sorti la meilleure mirabelle, celle qu’on vous vend plus cher que le champagne dans le commerce autorisé. Parmi ceux qui avaient encore leurs deux jambes, on en voyait même qui dansaient. Moi j’étais qu’un gosse, mes parents m’avaient traîné là alors que j’y connaissais rien, je demandais qu’à rester dans mon pieu à me fistuler les comédons, des trucs de mon âge, quoi. C’est vrai que ça vous marque une vie et qu’on n’oublie pas ce genre d’expérience, forcément j’en ai plutôt un bon souvenir : l’éclaircie.


Trott 2/5
Nous, Nathan, à partir du moment où tu es dans les buts, réaction très professionnelle du sac à vomi manchot que tu remplaces ou non, on te soutient.

Latouchent 1/5
On ne t’en veut pas comme on n’en veut pas à notre petit frère qui gagne une partie de gros poulet avec l’aide des dés : il a eu du bol, c’est pas grave. Pis il n’a que huit ans, on ne va peut-être pas lui retirer sa bière de la bouche trop vite, c’est pas bon pour son éducation.

Basila 2/5
Dans une équipe sans leader, il ne se détache pas comme le patron qu’on désespère de déceler dans chacun des faits et gestes de tous nos joueurs qui semblent au contraire se complaire dans l’anonymat d’une gouvernance parfaitement horizontale (comment leur en vouloir ?).

Bianda 2/5
Tout aussi communiste que son compère défensif, il n’en reste pas moins peu intéressé par le succès, l’argent et les filles faciles. Toute cette vertu nous donnerait presque envie de sombrer dans la fange du cynisme et de souhaiter que ce petit monde casse au moins une cheville de temps en temps, rien que pour exciter nos bas instincts.

Delos 2/5
On continue à le trouver intéressant et, chose subtile, plutôt pas mal techniquement. Après c’est sûr que quand tu parviens à enchaîner deux touches de balle sans te provoquer un croc-en-jambe ou te faire larguer en direct, on te baptise vite Le Guti de la Forêt de Haye, c’est temps-ci…

Akichi 3/5
Pedretti continue à le façonner à sa mesure en lui donnant un rôle plus technique que le simple destructeur bourrin qu’on l’avait vu incarner jusqu’alors. Ça marche bien, une meilleure idée encore serait de se reposer dessus. Pour une fois qu’un truc fonctionne dans la saison…

Lefebvre 2/5
Quelques fulgurances et puis un Corse a eu la bonne idée de poser une tapette à souris même pas géante sur la pelouse, ça a suffi à bolosser son physique de belette carencée.

Dewaele 2/5
Tout reste à faire en ce qui le concerne. Jusqu’alors il s’est abstenu de nous faire croire qu’il était intouchable, c’est déjà bien, l’humilité.

Ciss 1/5
Plus personne ne sait ce qu’il fait encore là, à commencer par lui-même.

Biron 1/5
Il insiste jusqu’à s’exaspérer lui-même. D’un côté sa mentalité est admirable, d’un autre on se demande s’il ne devrait pas repartir vers quelques fondamentaux comme lever la tête. Paraît que pour jouer au foot ça peut aider temporairement.

Jung 1/5
Il y avait un attaquant de trop, ou un qui aurait été plus utile que lui mais qui se trouvait sur le banc.


Note artistique de l’ équipe : 2/5

Voilà, c’est fini les temps de grâce, passés le printemps, les hormones sympathiques et la lumière. La grisaille a refermé son manteau sur nos têtes et le froid métallique de la Lorraine est revenu envelopper nos cœurs mouillés. On reprend la routine comme un lundi, la même de gueule de bois triste qui nous tambourine derrière le front.

Ben Ped essaye des trucs, se prend une leçon évidente et repart au boulot : ah ça, l’ADN, il l’a. On ne cherche pas d’excuse particulière à cette équipe qui encaisse et perd contre un candidat à la montée vu que nous sommes nous-mêmes candidats à la montée, selon l’ambition démesurée de notre hypo-président.

Maintenant que le grand chelem est complet (un nul, une victoire, une défaite), la question du maintien de notre coach « de transition » se fait de plus en plus pressante. Personnellement, on préférerait qu’il cède sa place avant que ce soit à nous de le demander. Mais le club n’en est plus à nous procurer une frustration de plus ou de moins avant le prochaine rayon de soleil.

Marcel Picon

2 thoughts on “Ajaccio-Nancy (2-0) : La Chardon à Cran Académie a froid aux yeux

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