Dijon – AC Ajaccio (3-0) : L’Aiacciu Académie livre ses notes et raconte le déplacement d’I Sanguinari

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De mémoire d’ancien, ce déplacement à Dijon a été « le plus merzu » de l’histoire d’I Sanguinari. Pourtant, on en a fait du déplacement aux quatre coins du continent. Il faut dire que tout avait mal commencé avec les célèbres embouteillages parisiens.

Rendez-vous était donné Place d’Italie à 15h. En ce week-end de départ du Route du Rhum, les 3 membres d’I Sanguinari qui ont répondu présents allaient connaître la Route du Rom. Les roms comme ceux de la Place d’Italie. L’un lave les pare-brises, l’autre mendie, deux autres se lancent des quilles sur le passage piéton. Les roms, comme ceux qui attendaient dans un camping-car à l’entrée du parcage visiteurs du stade Gaston-Gérard. Du moins c’est ce que l’on croyait avant que l’on nous dise qu’il s’agissait de « la famille d’un joueur d’Ajaccio ».

I Sanguinari Dijon 2

Il est environ 18h30 quand I Sanguinari arrive au stade. Dans le parking, un minibus de l’Orsi Ribelli est déjà arrivé. Tout comme Marco. Vous savez, ce supporteur belge de l’ACA, ultra du PSV Eindhoven, qui a l’ancien logo du club tatoué sur le torse. Heureusement qu’il était là, Marco. Parce qu’il fallait faire passer le temps. En buvant une bière, Marco nous raconte ses fights en Pologne, en Russie ou ses voyages dans tous les Pays-Bas pour se battre contre d’autres hooligans dans des bagarres organisées. Mais attention, pas n’importe quelles bastons, des bastons « dans le respect », avec des « règles ». A 57 ans, ce Marco sillonne l’Europe pour voir des matchs de son PSV chéri et surtout pour se défouler. « Je fais ça pour l’adrénaline » explique-t-il.

Marco PSV Dijon

Une fois dans le stade, on peut se rendre compte que l’AC Ajaccio s’internationalise. Dans le kop visiteurs, Marco, venu de Belgique, et un couple venu du Luxembourg. Bientôt une section de supporteurs de l’ACA à Punta Cana et à Hong-Kong ? C’est en tout cas un beau parcage d’une grosse trentaine de fans qui est là pour encourager les Acéistes. Parmi eux, 19 membres de l’Orsi Ribelli. Un symbole fort réunit tout le monde : la bandera corsa, fièrement exhibée à l’entrée des joueurs. Un leitmotiv pour les Dijonnais : fêter Halloween. Le speaker est déguisé en vampire, des diablesses dansent au milieu de la pelouse et une jolie jeune femme déguisée en diablesse distribue des fraises tagada pink dures comme du bois dans les tribunes. Suffisant pour que l’Orsi Ribelli lui lance un chant adéquat « Montre-nous ta chatte et fais-nous la toucher ». Mais bien sûr, elle n’y répondra pas favorablement. Déception. Encore une.

Quelle compo ?

Compo DFCOACA

Thierry Debès n’a pas réussi son pari tactique. Face au leader dijonnais, l’entraîneur intérimaire avait décidé de renforcer son milieu de terrain, afin de répondre au défi physique. Ainsi, trois milieux défensifs étaient titularisés : Pedretti, Gonçalves et Coulibaly. Du coup, Johan Cavalli, habituellement meneur de jeu, se voyait réduit à un rôle d’ailier droit dans ce 4-3-3. A droite, on retrouvait Marvin Diop alors qu’en pointe, Nicolas Fauvergue faisait son retour. Derrière, avec les absences de Marester et Zubar, ce sont Begeorgi, Kanté, Perozo et Babiloni qui étaient chargés de tenir la baraque.

Quel match ?

I Sanguinari Dijon

Dès les premières minutes de la rencontre, le ton est donné. Le DFCO monopolise le ballon. L’ACA ne parvient pas à voyager dans le camp adverse. Comme si l’ACA était en Corse et qu’il voulait se rendre sur le continent mais que les compagnies maritimes et aériennes faisaient grève. Impossible d’avancer. Et que dire des duels ? Les Ajacciens ne répondront jamais au défi physique lancé par les Dijonnais. Dominés dans les duels, pris de vitesse et manquant de moyens offensifs, les hommes de Thierry Debès ne seront jamais dangereux. Leur seule occasion ? Un tir au-dessus de Gonçalves à la 44ème minute. Devant, Nicolas Fauvergue est trop esseulé, Diop ne reçoit pas de ballons et Cavalli a du mal à se placer. Lorsqu’il repique dans l’axe, c’est Gonçalves qui prend sa place en tant qu’ailier droit. Mais Gonçalves n’est pas ailier droit de métier, alors forcément, cela ne résout rien. Sans soutien, les attaquants ne peuvent rien faire. L’équipe est coupée en deux mais réussit à rentrer au vestiaire avec un miraculeux 0-0. Si les Dijonnais ont pesé physiquement sur leur adversaire, les usant encore et encore, Oumar Sissoko n’aura pas eu énormément de boulot. Comme un symbole d’un agent de la SNCM en grève.

I Sanguinari Dijon 3

Heureusement que, pour passer le temps, il y avait la buvette. Les Américains à 7€, les bières sans alcool et les kebabs avec des salières toutes entières cachées à l’intérieur. Alors pour oublier le match et la fraîcheur de Dijon, on mange. Plus on mange, plus on boit. Mais la faim ne calme pas le froid. La phrase la plus répétée de la soirée sera donc « Aio, il fait -14 putain ». C’est les pieds gelés et alors que Dijon domine comme jamais que Julien déclarera sans sourciller, à la 52ème minute : « Je sens bien le hold-up ». La maffre venait d’être lancée. L’ACA n’allait pas faire le hold-up mais allait plutôt se faire braquer le fion avec du gravier. Loïs Diony puis Julio Tavares marquaient deux buts aux 59 et 67èmes minutes. Romain Philippoteaux scellait le sort du match en inscrivant le troisième et dernier but de la rencontre sur penalty à la 75ème. Problème, il n’y avait pas faute de Begeo. Anecdotique tout de même. Ce n’est pas le carton rouge de Rémy pour un pied haut sur Fauvergue qui changera la donne. Ni même le « On peut encore remonter » de Julien à la 80ème minute. L’arbitre donnera le coup de sifflet final sans même que l’ACA ne se procure l’occasion de réduire l’écart. Triste défaite pour triste déplacement. Malgré la défaite, huit joueurs viendront saluer la trentaine de supporteurs. Cavalli, Gonçalves ou encore Abergel donneront même leurs maillots.

Après avoir soudoyé le stadier pour qu’il nous laisse nous rendre du côté du bus des joueurs, nous trouverons enfin le moyen de se réchauffer : le vin chaud. La soirée se terminait sur une note un peu plus joyeuse. D’autant plus que le président Orsoni nous confirmait l’arrivée d’Olivier Pantaloni en milieu de semaine. I Sanguinari pouvait quitter la ville de la moutarde. Sans merveilleux souvenirs. Le retour sera anecdotique, à 160 km/h sur l’autoroute de la déprime avec Gilbert Montagné et Philippe Cataldo dans les enceintes.

PArcage Dijon

PS : Respect aux 19 membres de l’Orsi Ribelli qui ont fait le déplacement depuis Ajaccio et ont bravé la mer, la route, les embouteillages et le froid. Et respect à tous les autres qui ont fait le déplacement des quatre coins de la France. Merci à Corsicapat, Serge, Marco et les autres. Merci à Franck pour les photos. Merci à Cyril, Joseph et Alex qui ont parfaitement assurés notre accueil et notre sécurité. Et enfin merci au club de Dijon d’avoir offert l’entrée à nous tous.

PS bis : I Sanguinari déplore l’incendie du local des supporteurs dijonnais. Sachez que l’on n’a rien vu, rien entendu. Nous on vient, on perd et on s’en va. C’est tout.

ANNUTAZIONI :

Oumar Sissoko 2/5 : Ajaccio n’a plus de maire, plus d’entraîneur et plus de gardien. Sissoko avance, Sissoko recule, comment voulez-vous qu’il ne se prenne pas de buts ? Pour ses premières erreurs de la saison, Oumar Sissoko a eu des problèmes pour se situer sur les deux premiers buts dijonnais, sortant un peu à contre-temps ou inutilement. Il ne peut rien sur le penalty.

Fabrice Begeorgi 1,5/5 : « Il fait ce qu’il peut mais sur ce match si tu as Marester ça change tout… ».

Grenddy Perozo 1,5/5 : Ravanelli disait que Perozo était « une Ferrari ». A Dijon, on a plutôt vu une 4L en fond de 3ème en montée sur l’autoroute. Pris de vitesse par Loïs Diony sur le premier but, le Vénézuélien semble marquer le pas.

Cédric Kanté la moyenne/5 : Plus serein et moins dépassé que son coéquipier d’axe.

Paul Babiloni 3/5 : Largement et assez souvent décrié depuis le début de la saison, il est nécessaire de réhabiliter Babiloni quand il fait de bons matchs. Alors que ses partenaires ont pratiquement tous été dominés dans les duels, lui l’a moins été. Et puis aucun but ne vient de son côté.

Claude Gonçalves la moyenne/5 : Il se pensait encore à l’Altrad Stadium, du coup il a cru bon faire un drop à la 44ème minute sur la seule occasion acéiste du match. Il faut dire qu’il a eu un rôle plus offensif que d’habitude, n’hésitant pas à monter sur le côté laissé vacant par Cavalli.

Benoît Pedretti 2/5 : Quelques bonnes passes, notamment de l’extérieur du pied, mais globalement, Pedretti a été lent dans ses transmissions et sa défense.

Gary Coulibaly 2/5 : Gary, il aurait été bon de baisser un peu le pied. Chez lui, tout s’est joué dans la hauteur. Les pieds trop haut lors de ses interventions défensives et des ballons de relances systématiquement en hauteur.

Johan Cavalli la moyenne/5 : Dans le 4-3-3 de Debès, Cavalli occupait une inhabituelle place d’ailier droit. Sauf que Cavalli n’est pas de droite, il préfère le centre. Du coup, il a constamment dézoné pour servir ses coéquipiers. Mais ses efforts dans le placement se sont répercutés sur son rendement dans les passes. Qu’il se soit déplacé à droite, à gauche ou au centre, Cavalli a tout de même délivré deux ou trois passes bien senties. Et il a même pété un plomb avec une grosse faute. Le Cavalli qu’on aime.

Marvin Diop 2/5 : Le pauvre Marvin n’a jamais été servi dans de bonnes conditions. Il n’a même presque jamais été servi. Envoyé au casse-pipe dans les airs ou dos au but, il n’aura que très peu de ballons en profondeur ou dans les pieds face au but. Il a beau avoir pas mal bougé sur le front de l’attaque, il n’a pas pu/su se procurer d’occasions.

Nicolas Fauvergue 3,5/5 : Le seul à gagner des duels face aux Dijonnais. En pivot, dos au but, il a chipé énormément de ballons de la tête. Des balles que son équipe perdait immédiatement dans la mesure où il n’avait pas de proche soutien. Son précieux travail a donc été réduit à néant. Sorti sur blessure à la 78ème minute. Ce qui coûtera le rouge à Rémy. Après-match, un supporteur dijonnais édenté et mongolien dira « hey Faubergne (sic) sa carrière elle est finie hihihi ». Mais le grand Nicolas apparaîtra quelques secondes plus tard, sans boiter.

I RIMPIAZZANTI

Dennis Oliech, 64ème minute, NN : N’a rien apporté.

Mouaad Madri, 71ème minute, NN : Sa meilleure action de la soirée ? Quand il a pissé dans le coin du stade avant de rentrer.

Laurent Abergel, 80ème minute, NN : Rentré milieu de terrain. Sans faire de vagues.

Perfettu Erignacci.

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