Dortmund-Bayern (1-2) : La Borussia Akadémie voit triple karmeliet en finale

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Triple défaite à la clé ?

Jean a vécu la finale trois fois, pour trois fois plus de plaisir et trois plus de pleurs.

 

 

La finale vue du bar :

Jean arrive un petit quart d’heure avant le coup d’envoi. C’était juste, la faute à des hollandais qui dégageait la sécu devant leur scène avant de faire un show incroyable d’une heure, durant lequel la fille de l’Éditeur sera monté sur scène pour retirer le haut. Belle femme…

Jean y retrouve ce salop de Rekordmeister, paré de rouge sang, et ce bel observateur neutre de Fra Francesco. Collés au zinc, le nez dans les pressions et les yeux rivés sur Canal + (« Les gars, vous êtes d’accord on passe par sur TF1 hein ? J’ai fait ce choix éditorial là, on change pas ?… », décidément le bar du Fra est sympa), nous sommes prêts à voir l’étrange cérémonie d’avant-match. Ce truc guerrier chelou. Pas le souvenir d’avoir vu ça l’an dernier. Bon après tout, ce match n’était qu’une pré-invasion de l’Allemagne sur l’Angleterre et l’Europe.

Le match démarre. Il y a de la tension en plus des pressions. Le Rekordmeister et Jean se lancent des regards inquiets. Rapidement, la confiance vient plutôt du côté de Jean. Les frappes de Lewandowski et Blaszczykowski donnent de l’espoir. Puis ça sera l’inverse, avec des têtes bavaroises. Au stress s’ajoute la joie de voir les arrêts de Neuer et Weidenfeller au ralenti. Fra Francesco ne peut se cacher d’apprécier cette finale allemande. Ah ah !

À la mi-temps, le Rekordmeister opte pour la pizza – qu’il partage, commun contre-symbole du comportement de son club cette année –, Fra Franscesco pour les toilettes, Jean reste collé au zinc. Ravitaillement en place, mecs derrière qui arrivent et qui bitent pas tout au foot allemand aussi et sortiront les remarques qu’il faut pour rire de temps en temps. On est toujours aussi bien.

60′ But de Mandzukic. Un mec derrière gueule « hors-jeu ! Hors-jeu ! ». On doute qu’il parlait de nous, alors Jean explique cordialement que y a pas à siffler hors-jeu là-dessus et que c’est très bien ce qu’a fait l’arbitre. On en reste là pour le moment. Ah non, il explique aussi à ses collègues que le but n’est « même pas construit », c’est vraiment de la techa pour le Bayern. Fra Francesco et Jean ne peuvent réprimer un fou rire, le Rekordmeister un peu plus loin échappe à ça.

68′ Penalty pour Dortmund. Jean a le cœur qui s’accélère, qui plus est en voyant Gündogan venir. Déconne pas mec. But. Jean a l’impression que le bar explose en même temps que lui, mais la réalité doit être plus proche du 50-50. De même lorsque Subotic sauve sur la ligne, avec en plus des regards pétillants dans la Team Hors-jeu. Cette finale est belle. On souffre au niveau des nerfs mais c’est génial.

80′ Pause au stand pour Jean. La bêtise de ne pas l’avoir fait à la mi-temps. « Vous êtes gentils, il se passe rien pendant deux minutes ? Merci. » Au moment de finir, bruissements dans le bar. Jean sort, voit Müller à l’écran mais ce n’était pas un but.

Le Rekordmeister prend la relève et sort la plus belle action du match : une sortie éclair des toilettes, pantalon à peine remonté commun symbole de traumatisme de rencontre avec l’Éditeur et exultation en revenant à notre niveau. Jean est abattu. Le Rekordmeister demande confirmation : « c’est bon, je peux fermer mon pantalon maintenant ? »

C’est la fin. Le néo-champion d’Europe offre sa tournée, on refait le monde fauve et on évoque le stress dû à ce genre de match. Jenre pleure, Jean sanglote, mais Jean sort la tête haute.

 

La finale vue de TF1 :

Analyse tactique d’avant-match : « Vous pensez vraiment que Dortmund, à 25 points en championnat, peut faire quelque chose ? »

Lewandowski par CJP : « Un sacré joueur qui a marqué quatre buts contre l’équipe de Benzema et Varane. » Benzema n’a rien su faire pour empêcher Lewa de marquer.

Lewandowski par Lizarazu : « Il ne marque plus depuis Madrid. » Liza ne regarde pas la Bundesliga et le confirme.

Lizarazu trouve rapidement sa comparaison foireuse et la sortira autant que possible : « Gündogan me fait penser à Schweinsteiger en plus jeune. »

CJP : « Kagawa qui a été très peu utilisé. » / Arsène : « Quel dommage ! » Aucun mot sur sa blessure. Qu’en pense Luke Seafer ?

CJP : « Gündogan… Il pourrait jouer à Barcelone ! » Il pourrait même être international allemand, en fait…

Lizarazu qui revient sur le match de Marseille et confirme une énième fois qu’il ne regarde les équipes allemandes que lors de la Ligue des Champions : « C’est pas la même équipe ! » / Arsène : « Si. » Liza : « Je veux dire… dans les performances. » Arsène : « Ils ont été champions il y a deux ans, l’an dernier… »

CJP tient à son analyse et la contre-dit à la vingtième minute : « On se demandais avant le match si les 25 points n’allait pas peser dans la balance… Et bien non. »

CJP, la passion du jeu : « Mandzukic est allé fracasser le poteau de rage [après un duel Robben-Weidenfeller]. J’espère qu’on reverra les images. »

CJP : « Très plaisant à regarder ce match. Un peu comme la Bundesliga, ce fameux championnat allemand. » Fameux mais un peu inconnu quand même… Tiens, y a quelles équipes en BL ?

En début de deuxième mi-temps, les trois s’acharnent sur le Bayern, qui vraiment « n’est pas dans sa finale ». Mais confirme que « tant que Dortmund ne concrétise pas, ils ne vont pas gagner ».

Ils expliquent en tout cela facilement : « Ils ont gagné le championnat très tôt, c’est dur de se remettre dans la compétition. »

Arsène à propos de Piszczek : « À le voir jouer, on dirait pas qu’il est proche d’une table d’opération. » Tandis qu’avec Abou Diaby, on sait qu’elle n’est jamais loin.

Mandzukic est au sol après un choc aérien. CJP s’énerve d’une « simulation » et s’amuse à la fois : « C’est ridicule ! Y a des images qui sont terribles. Quand vous voyez ce qu’ils se sont envoyés en demie-finale de rugby hi hi hi hi. »

À 1-0, Lizarazu, fin tacticien : « Je pense que ça va redonner confiance au Bayern ce but. »

À 1-1, c’est au tour d’Arsène : « Le prochain but va être fatal. »

Boateng se fait marcher dessus. CJP est songeur : « Il a une crampe Boateng ? »

Fin de match, Lizarazu voit que « le Bayern a passé la sixième ». Sans passer par la 2/3/4 et 5ème.

Enfin, lors de la remise du trophée, CJP nous apprend qu’à Wembley, ils ont réussi à installer un « escalier qui monte ».

 

La finale vue de Dune :

« Un temps pour garder, un temps pour rejeter ; un temps pour aimer, un temps pour haïr ; un temps pour la guerre, un temps pour la paix. » La Bible Catholique Orange.

 

Dans le désert, il faut voyager la nuit et se reposer durant le jour, à l’ombre.

Il fallait tant de choses pour survivre dans le désert.

« Mon père parlait du pouvoir du désert. Sans lui, les Harkonnens ne réussiront pas à dominer cette planète. En fait, ils n’y sont jamais parvenus et ils n’y parviendront jamais. Même avec dix mille légions de Sardaukar. »

 

« Mon père est mort », reprit Paul. Dortmund a perdu. Il est temps de pleurer, de prendre le temps d’apprendre à pleurer après le moment du choc et du silence…

 

Brusquement, comme s’il venait de découvrir une clé nécessaire, il s’éleva d’un échelon supplémentaire dans la perception. Il sentit qu’il était plus haut, trouva une prise précaire, regarda autour de lui.

Le tout était le spectre des possibilités du plus lointain passé au plus lointain avenir, du plus probable au plus improbable.

 

Et de savoir comment ce mouvement d’horlogerie avait été mis en marche ne faisait aucune différence. Il pouvait contempler tout son passé et il voyait la mise en place du mécanisme : son éducation, l’entraînement, raffinement de ses talents, les pressions des disciplines sophistiquées, la découverte de la Bible Catholique Orange dans un moment critique… Et puis, l’épice.

Je suis un monstre ! pensa-t-il. Une anomalie !

Puis : Non ! Non ! Non ! NON !

 

En se souvenant de l’expérience qu’il venait de vivre, il reconnaissait le but terrible qui était le sien.

Ce n’était plus un enfant.

L’histoire du Dortmund ne fait que commencer. Ce n’est que la fin du Tome I.

 

Les notes :

Weidenfeller (5/5) : Qu’est-ce que tu veux lui reprocher ? Le mec se fait chier pendant 35 minutes et sort une parade magique devant Mandzukic, avant de possiblement ruiner psychologiquement Robben en gagnant deux duels. Finalement il en prendra deux, donc un dernier contre Robben, mais Roman s’est rappelé aux bons souvenirs de l’histoire du Borussia et devrait rempiler à ce niveau deux ou trois ans encore.

Piszczek (4/5) : Ribéry n’aura été dangereux qu’en allant à droite et au centre (okay, exception faite de la passe du premier but), car le reste du temps, il y avait Lukas.

Subotic (4/5) : Jean n’a pas toujours été un grand amateur de Subo, mais ce soir-là, il fait une grande performance, commun symbole de sa course kamikaze pour sortir le ballon au-devant de Robben.

Hummels (2/5) : Était-ce sa cheville douloureuse ? Moins de ballons splendides devant et, d’une manière générale, de bonnes interventions mais le point faible au moment des deux buts bavarois. Le Belhommisme ne fait que commencer.

Schmelzer (2/5) : Placements hasardeux, peine à bien couvrir son couleur avec Kevin devant lui. Marcel a connu des jours meilleurs – mais si cela reste une finale de qualité.

Bender (3/5) : Couvreur d’espaces-temps, le milieu munichois n’est pas seule à pouvoir faire un boulot défensif et de pressing monstrueux. Sven n’a pas grand chose à envier à Martinez.

Gündogan (5/5) : Sang-froid et classe.

Blaszczykowski (2/5) : Peu d’influence offensive, gros travail défensif, commun symbole de Ribéry. Les actions décisives en moins.

Großkreutz (2/5) : 15 minutes blessées (il dit 20, mais c’est en même temps que le Boa quasiment), tout un Kevin est dépeuplé. Il a rempli son rôle comme il a pu, mais comme s’il n’avait déjà pu l’habitude d’être placé aussi haut. Néanmoins, de la présence et un mort de faim, comme toujours.

Reus (4/5) : Il s’est fait fracassé une dizaine de fois, dont deux par Dante pour un carton jaune et un penalty – pas en même temps, étrangement. Marco en avait plus envie que quiconque dans cette finale. Il a pleuré plus que quiconque après. Mais il reviendra plus fort encore.

Lewandowski (3/5) : Ce type a signé à Munich ? En tout cas, sur le terrain, contrairement au match de Pokal, ça ne s’est pas vu. Il marche de façon cordiale sur la cheville de Boateng, marque des buts IZY de trente mètres en faisant main avant. Coup de putes à la munichoise mais qui aurait pu profiter à Dortmund… L’an prochain, il sera Schwarz-Gelb.

 

Les remplaçants sont apparus à 2-1 pour trois minutes, n’en parlons donc pas. Si ce n’est que Sahin, en six mois, est revenu comme un patron de vestiaire. Si la préparation d’été se passe bien, si les trois-quatre recrues annoncées arrivent, Dortmund pourra enfin jouer sur sa profondeur de banc et continuer de faire mieux l’an prochain.

 

Jean ne vous lâchera peut-être pas complètement cet été et espère bien rempiler l’an prochain.

5 thoughts on “Dortmund-Bayern (1-2) : La Borussia Akadémie voit triple karmeliet en finale

  1. Je suis comme CJP, je regarde les allemands qu’en LDC, et je dois dire qu’ai beaucoup apprécié le jeu proposé par le Borussia. Piszczek et Grosskreutz sont très complémentaires (surtout le replacement du Kevin quand son défenseur monte), Gundogan énorme (mais ça CJP le savait depuis le dernier France Allemagne). Malheureusement, on ne peut pas perdre contre Marseille et être champion d’Europe ;)
    Sinon, très belle acad, et bonne chance pour l’an prochain !

  2. Par contre, Großkreutz est plutôt du côté de Schmelzer, et Blaszczykowski avec Piszczek (le Polnische Seite).

    Aber danke schön !

  3. Liza confirme certes qu’il ne regarde Dortmund qu’en C1, mais de surcroît et surtout, il nous prouve qu’il n’a ni Canal, ni BeIn.

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