La Calcio Académie vous raconte la 11e journée de Serie A, ainsi que l’actu de la B & de la C (22-23)
Ciao ragazzi,
Ce weekend, le véritable focus s’attarde sur Frosinone, cette belle contrée proche de Rome.
Vous en saurez davantage en lisant les lignes ci-dessous.
En attendant notre ami @dumbfatbob nous gratifie de très beaux stickers ultras en visite dans les Pouilles, regardez plutôt !
Parmi la myriade de stickers ultrà vus dans les Pouilles, voilà les deux plus beaux. Un beau sfotto, et un bonne crotte de nez sur Giorgia Meloni et ses petits amis bruns caca. pic.twitter.com/sNNa96bMtt
— _ (@dumbfatbob) October 27, 2022
La Serie A :
Plus rapide qu’à l’accoutumée, le debrief Serie A sera bref :
Les trois grands du Nord mettent quatre buts chacun dans des matchs tout de même différents : la Juve gagne 4-0 contre Empoli avec seulement 40% de possession, l’Inter gagne 4-3 à Florence en inscrivant un but à la 95e et Milan gagne 4-1 contre Monza, le club frère, dans un match relativement facile. Naples était donc dans l’obligation de gagner pour préserver sa 1e place, c’est chose faite, face à une faible Roma …
Le parcours de Naples est impressionnant. 9 victoires, 2 nuls en 11 matchs, et déjà 7 points d’avance sur le 5e, l’ambition du scudetto est réelle.
Côté Friul, Udine chute à domicile face à un solide Torino relativement bon cette saison et accroché à la 10e place … un luxe par rapport à l’an dernier. Les recrues sont bonnes et Radonjic/Vlasic font le boulot. Le Toro n’est plus Belotti dépendant et c’est une bonne chose pour les granata.
La Lazio elle, l’emporte sur le terrain de Bergame et empoche la 3e place. Sans Immobile, Sarri a fait de son groupe, un véritable effectif complet, et non plus dépendant d’un seul homme. Tout le monde marque chez les biancocelesti.
Tout roule pour les neroverdi, qui gagnent encore et se logent dans la 1e partie de tableau, grâce, eux aussi, à deux « recrues » : Laurienté et Frattesi, le deuxième était prêté l’an dernier et son retour est primordial pour Sassuolo qui enfonce le Hellas Verone à la 19e place.
Dans le duel des relegables, la Samp va chercher une victoire archi précieuse sur le terrain de la Cremonese et respire un peu, avec ses 6 petits points. Bologne enfonce Lecce aux portes du Mordor et dans la bataille des promus de l’an dernier, Salerne écrase Spezia d’un petit but.
La Salernitanale qui est passée à 2 plugs anaux de la relégation l’an dernier s’en sort bien pour le moment avec une très honorable 11e place, et sans Kaiser Franck, tout jeune retraité.
Ciao Franck !
La Serie B –
La révolte des Derniers
Como 2-1 Benevento
Reggina 2-3 Perugia
Pisa 4-2 Modena
Incroyable mais vrai, les deux derniers du classement se rebiffent. Como profite des largesses défensives de l’autre club de Campanie. Cerri ouvre le score sur une erreur monumentale de Maxime Leverbe. Le Français va rapidement se reprendre. En effet Leverbe monte (plus) haut et claque sa tête pour égaliser. On joue la 8e minute de jeu. Une éternité plus tard, à la 22e, Cerri double la mise et s’offre un doublé et un peu d’espoir aux tifosis.
Perugia réussit le coup de la semaine en s’imposant en Calabre contre la Reggina. Les hommes de Pipo auront tout tenté mais les dieux du foot en avaient décidé autrement. Ils ont pourtant eu un paquet d’occasions mais ils sont tombés sur un Steffano Gori (prêté par la Juve) en feu. Le problème serait-il alors défensif ? On vous conseille de regarder le résumé (en dessous) car le troisième but des visiteurs est rigolo et assez représentatif du match. C’est alors la troisième action de Perugia. On peut louer l’efficacité inattendue des Grifoni mais on ne peut pas nier que la défense calabraise a tout fait pour les aider. Mené de trois buts, la Reggina s’offrira dix dernières minutes de folie. Ça ne suffira pas, la Reggina subit son premier vrai coup d’arrêt. Malgré sa victoire, Perugia reste bon dernier. A noter dans ce match, un petit truc « rigolo », à la 80e minute, Gori a marqué un but à Gori et ce n’est pas ni un CSC ni un truc rigolo entre frères. On aurait bien aimé, c’eut été une belle légende.
Il famoso résumé
Pisa remporte enfin un match à domicile, ils doivent une fière chandelle à la grosse tour pas trop penchée « Torregrossa ».
La chute du leader
Ternana 1-2 Genoa
Pas facile d’être leader en B, Ternana en fait l’amer expérience. Pour verrouiller le match, le Genoa met son Coda Massimo. Le Genoa fait incontestablement la bonne opération du weekend en passant co-leader
Sudtirol met le Yodel partout
Sudtirol 1-0 Parma
On n’arrête plus Sudtirol. Il aura suffi d’une frappe en pleine lulu de Hans Nicolussi Caviglia pour faire tomber Parma et son horrible maglia Viola. Giacomo Poluzzi fera le reste en arrêtant tous les assauts des visiteurs. Les plus germaniques des italiens parviennent même à se hisser à une place de barragiste.
Les rois Lions, le Focus della Settimana
Frosinone 1-0 Bari
« La poca fatica è la salute dell’uomo » surtout quand une Pizza Frite nous attend
L’histoire de Frosinone ressemble à l’histoire de beaucoup de clubs transalpins au vingtième siècle. Fondé en 1906, Frosinone Calcio a tout d’abord pour unique ambition de faire découvrir les pratiques sportives et le bien être athlétique au plus grand nombre. C’était les TiboinShape de l’époque sans les compléments alimentaires toxiques et la petite musique débile de « Quand tu veux, tu peux ». Faut dire que Frosinone et le calcio, ça ne fut pas toujours une belle histoire d’amour. Jusqu’en 2006, cette histoire se limite à des parcours entre la serie D et la serie C, entre faillite et radiation. Frosinone est une petite ville de la vallée latine qui compte à peine 45 000 habitants, située à égale distance entre Roma et Napoli. La cité profite de sa position stratégique pour développer son artisanat et l’agriculture. En vrai, on ne s’en sait rien mais ça parait tout à fait probable et crédible, vous en conviendrez aisément. Bref à l’échelle du Latium, Frosinone et sa vallée ne représente pas grand-chose, ils vivent dans l’ombre de la capitale Romaine et ça leur va plutôt bien. Les frusinati ont quand même leur lot de fierté. On va commencer par le stade Benito Stirpe, le troisième plus grand stade du Latium derrière l’historique Olimpico à Roma, et Flaminio (et encore c’est un stade de Rugby alors ça ne compte pas vraiment). L’enceinte fait quand même presque 17 000 places. Ce ne fut pas toujours le cas, car voyez-vous, ici la notion de retard raisonnable implique une certaine indulgence au niveau des délais. Notre bon vieux stade est à peine terminé qu’il est déjà désuet. Entamé en 1974, il est définitivement terminé 43 ans plus tard en 2017.
Et non, nous ne sommes pas à Sochaux, il fait beau de temps en temps
On vous a peint vite fait le coin, la géographie, mais l’histoire, la vraie, commence vraiment en 2006. On compte bien deux titres de C2 et deux titres de D mais à part ça, rien, le néant, même pas une petite apparition en B histoire de dire. Et pourtant les locaux sont soutenus par des tifosi dont on pourrait louer la détermination si elle n’était pas l’occasion de foutre sur la gueule sur tous les autres tifosis dès qu’ils se sentent un peu contrariés. Depuis les années 80, ils sont régulièrement impliqués dans des bagarres et même des règlements de compte. L’histoire de la rivalité des tifosi frusinati est digne de la fameuse guerre du trône de fer. Le rival historique et détesté est une autre ville du Latium, Latina. C’est l’affrontement entre une ville des vallées et une cité maritime, une rivalité pour la fierté des anonymes, les Stark contre les Lannister. Il faut choisir son camp. Il suffit qu’une tifoseria se lie d’amitié pour l’ennemi honni pour qu’elle devienne elle-même une ennemie de la cause frusinati. Donc si on résume le rapport de force dans la terre du milieu, Frosinone déteste Latina avec qui la Reggina est jumelée, elle-même rivale de Messina avec qui les Ciociari partagent une amitié indéfectible. Foggia, Potenza, Sienna et Viterbese sont également détestés pour les mêmes raisons. Le monde est divisé en deux, soit tu es un club ami et tu seras reçu comme un roi, soit tu es un ennemi et tu en paieras les conséquences. Et tu as intérêt de te tenir à jour car les rivalités évoluent sans cesse et la liste s’allonge un peu plus chaque saison. Palermo et Benevento sont désormais dans la liste rouge.
Pour « améliorer » votre italien
On en rigole mais c’est un sujet éminemment sérieux, suffisamment en tout cas pour que les dirigeants tentent d’y remédier. En 2015 le président Maurizio Stirpe offre 1 000 euros à des associations caritatives pour chaque match sans sanction financière et sans débordement. On ne va pas se mentir, cette opération fut un échec total. Vous comprendrez aisément qu’un groupe d’Ultra nommé Uber Alles 1989 n’est pas très sensible à l’argument associatif. Ils sont minoritaires dans la curva Nord mais ils existent encore, plus ou moins bien cachés. Les Heroes Korps ou les Ultras Frosinone sont désormais plus actifs, un peu plus sages et un peu moins violents. On vous décrit une réalité du mouvement ultras en Italie, un mouvement basé sur des amitiés qui se défont et des rivalités qui s’entretiennent. Et à ce petit jeu, Frosinone est plutôt bien placé.
Cette saison, les lions, le symbole de la ville, sont en tête de la B. Les tifosis espèrent une quatrième montée dans l’élite. Par trois fois ils sont montés et par trois fois ils sont descendus aussitôt manu militari. A chaque fois, et par un hasard improbable, ce sont les Neroverdi de Sassuolo qui actaient la descente en B. Il est désormais loin le temps où marquer un petit point contre la Juve était célébré comme une victoire et un exploit authentique. Il faut dire qu’un but de Blanchard (pas Jocelyn) à la 92e contre le leader, ce n’était pas rien. Enfin ce n’était pas suffisant pour espérer le maintien. Frosinone ne veut plus monter pour monter. L’accession n’est plus la finalité ultime.
Garantie oreilles qui saignent
Depuis son arrivée, Fabio Grosso a modifié le groupe et sa façon de jouer. L’ancien Lyonnais succède à Alessandro Nesta. A Frosinone, on a fait des champions du monde de 2006 une spécialité. Contrairement à Nesta, Grosso est un sanguin, il s’agite constamment sur le banc, invective régulièrement l’arbitre, prend à partie l’entraineur adverse quand il est contrarié. C’est un chieur de première catégorie. Mais il faut aller au-delà des apparences et reconnaitre que le technicien a transformé une équipe taillée pour le milieu de tableau de la B en un véritable prétendant à la montée. Fabio utilise un 4-2-3-1 qui ressemble un peu à celui de la nazionale en 2006, une base solide avec des vieux briscards en défense comme Lucioni, 35 ans et toutes ses dents. Le milieu est coupé en deux, avec des laborieux comme le suédois Marcus Rhoden et des petits génies comme Fabrotta, prêté par la Juve (c’est la thématique de la semaine). L’animation offensive à une pointe est laissée à Samuele Mulattieri. Prêté par l’Inter et auteur de trois buts en espoir avec la Nazionale, le jeune canonnier doit désormais confirmer.
Le résumé, il vero
Contre Bari, le spectacle n’était pas au rendez-vous. Les Galletti se retrouvent rapidement à dix après une intervention façon kickboxing de Bellomo. Malgré l’infériorité numérique, Bari se crée les meilleures occasions. Cheddira manquera même d’ouvrir le score après un déboulé façon running back. Il faudra attendre la deuxième période pour voir les locaux un peu plus à leur avantage. Ils l’emporteront finalement dans les arrêts de jeu sur une tête de Borrelli (pas Luc) bien servi par la patte de Fabrotta. Frosinone l’emporte sans la manière et se place en tête de la B.
Les autres résultats
On peut noter le nouveau coup d’arrêt des Sardes qui rate encore la marche. Ce n’était pas la journée des insulaires, Palermo confirme son état léthargique en concédant le nul à domicile. Brescia piètine à domicile contre Venezia, toujours englué en fond de classement. Dans le ventre mou, la SPAL inflige une claque à Cosenza.
Ascoli 2-1 Cagliari
Palermo 0-0 Cittadella
Brescia 1-1 Venezia
SPAL 5-0 Cosenza
Vivement la semaine prochaine pour la suite de notre feuilleton.
Serie C –
Pour une achetée, une offerte. Nous vous l’avions déjà dit précédemment : les joueurs de Serie C ont intérêt d’avoir une bonne condition physique. Deux journées se sont déroulées depuis notre précédente académie. Et voici les principaux enseignements de ces matchs.
Groupe A
Grâce à ses deux succès sur la Juve U23 et sur Arzignano, Lecco prend la tête suivi de près par Renate et FeralpiSalo. Les joueurs de Stefano Vecchi signent deux victoires de rang contre SG City & Pordenone. Novara se replace à la suite de leur bonne performance face à Padova. Vicenza également. Les Vénitiens signent deux victoires consécutives pour remonter au classement. Dans la seconde partie de tableau, ces deux journées ont souri à Pro Sesto qui glanent six points sur six. En fin de groupe, la Triestina enchaîne les défaites à l’instar du Virtus Verona. Toujours à la recherche de leur première victoire, Piacenza occupe toujours la place de lanterne rouge.
Groupe B
Tout comme Lecco, Gubbio profite de ses deux journées pour faire un sans faute et monte sur la première place du podium. Entella, qui reste sur quatre succès consécutifs, leur emboîte le pas. La Reggiana concède une défaite et un nul et doit abandonner sa position de leader. Parmi les poursuivants, Fiorenzuola est la seule équipe à perdre du terrain après ses deux revers de suite. De leur côté, Cesena, Lucchese et Rimini engrangent des points. Siena, Carrarese et Ancona marquent le pas. Dans l’autre partie du groupe, Pontedera et la Recanatese sont les deux formations en s’en sortir le mieux avec un nul et une victoire. Montevarchi (quatre défaites d’affilée), Alessandria, Olbia et San Donato ferment la marche. Mais ses quatre équipes ne sont pas encore condamnées puisque Fermana, hors de la zone rouge, ne compte que 9 points soit seulement trois de plus que le dernier.
Groupe C
Catanzaro file toujours en fond de 6 sur l’autoroute qui mène à la Serie B. Vainqueurs de Monopoli et de la Juve Stabia, les Calabrais ne connaissent pas de signe d’essoufflement. Crotone les poursuit et a retrouvé le chemin de la victoire après leur défaite surprise contre Foggia. Avec un nul et un succès, Pescara demeure en embuscade avec seulement cinq points de retard sur le leader. De Latina à Turris, cela devient compliqué de tenir le rythme effréné des Calabrais. Monterosi, Taranto, Foggia et la Viterbese sont les autres gagnants de ces deux journées de championnat avec chacun un nul et une victoire qui leur permettent de prendre des précieux points. La grosse surprise vient de Messina qui inflige un sévère 4-1 à Latina (4e). Pourtant, les Siciliens avaient perdu leur duel contre le dernier Fidelis Andria au match précédent. Malgré ce beau succès, Fidelis Andria se reprend les pieds dans le tapis à Foggia et ferme la marche de ce groupe C.