La Calcio Académie vous raconte la 1e journée de Serie A (21-22)
Ciao ragazzi,
Nous avons tous vécu un formidable été azurristique, portés par l’allégresse d’une victoire continentale au nez (rouge) et à la barbe (rousse) de nos chers ennemis de la PL Academy. Vibrer à l’unisson derrière une équipe héroïque nous aura au moins permis de passer un peu au travers de la morosité ambiante. Mais aujourd’hui, nous pouvons recommencer à faire ce que nous faisons le mieux : briser l’unité italienne et se détester cordianalement de nouveau pendant 38 journées. Il s’est passé un tas de choses pendant l’été : valse des entraîneurs, affaiblissement théorique du champion en titre, un recrutement plutôt intéressant – à confirmer tout de même – chez le voisin en rouge et noir, pas grand-chose chez les zèbres un peu plus au sud… Ah, et on a récupéré Jouzé ! Pour le plus grand plaisir du rédac’ chef qui en avait ras la casquette de se fader des matches anglais et qui va pouvoir enfin ramener un peu du soleil romain dans son Forez natal.
Sans plus tarder, on vous pond les dix résumés de cette première journée qui lance cette saison 2021/2022 de la Calcio Académie.
Hellas – Sassuolo (2-3) :
Deux des bonnes surprises de la saison passée s’affrontaient à Vérone, la belle Vérone, la ville où tout le monde déteste les gens qui ne sont pas blancs, catholiques et mariés en famille (je me souviens plus tout à fait des paroles et en même temps on s’en branle un peu des comédies musicales des 90s), on était donc en droit d’attendre un match dantesque. Et on y a eu droit. Les neroverdi ont pris l’avantage à la demi-heure de jeu par l’intermédiaire de Raspadori, champion d’Europe en titre avec la Nazionale un gros mois plus tôt et petit 2000 à suivre cette saison. Miguel Veloso a quant à lui décidé qu’il voulait prendre la douche à la mi-temps pour vite se barrer manger une pastissada de caval
Le contenu du cerveau de Miguel Veloso.
Duricic et Traorè ont scellé la victoire de Sassuolo malgré l’acharnement de Zaccagni, dont le doublé n’aura servi à rien comme un faux suicide à la fin d’une tragédie Shakespearienne (puisque tout le monde finit par crever de toute façon).
Buteurs : Zaccagni (71e SP et 90e) pour les veronesi, Raspadori (32e), Duricic (51e) et Traorè (77e) pour Sassuolo.
Bologna – Salernitanale (3-2) :
Le match où tout le monde a vu rouge. Ça s’est bien frité la gueule du côté de Bologne, trois cartons jaunes mais surtout autant de rouges pour la première des granata en A depuis plus de vingt piges. Alors qu’ils semblaient se diriger vers une victoire inespérée malgré l’expulsion de Strandberg à la demi-heure de jeu, les sales ermites anaux se sont sabordés en quelques minutes. Arnautovic et De Silvestri ont sorti les premiers poignards-saucisses de la saison, ne laissant aucune chance au fondement des granata. Toutefois, on a des raisons d’espérer mieux dans les matches à venir. En jeux de mots, et en football.
Buteurs : De Silvestri (59e et 77e), Arnautovic (74e) pour Bologne, Bonazzoli (52e) et Coulibaly (70e) pour la Salernitana.
Udinese – Juve (2-2) en une image :
Bataille nulle de zèbres dans le Frioul.
Buteurs : Pereyra (51e) et Deulofeu (83e) pour Udine, Dybala (3e) et Cuadrado (23e) pour la Juve.
Napoli – Venezia (2-0) :
21 ans après, le Venezia FC rejoue en Serie A. On vous a déjà présenté ce promu (à lire ici), et on était heureux de les revoir au stade Armando Maradona.
Match pas évident pour le Napoli qui perd Osimhen dès la 20e pour un mauvais geste ; il sera suspendu au moins deux matchs… et Venise joue déjà à onze contre dix.
Ça ne les empêchera pas de perdre 2-0 grâce à un but sur pénalty d’Insigne (qui en a raté un juste avant) et un autre de Elmas. Venise a pourtant joué, avec ses armes, l’offensive et s’est procuré un paquet d’occasions. Un peu à la manière du Benevento d’Inzaghi, cette équipe devra trouver un équilibre à la fois offensif et défensif pour ne pas prendre une volée de buts tous les weekends.
Buteurs : Insigne (62e), Elmas (72e)
Inter – Genoa (4-0) :
Le Scudetto est définitivement rangé dans l’armoire à trophées, il ne bougera plus de l’année. La fête est finie et le réveil est rude et brutal. La gueule de bois guette tous les tifosi nerazzurri. Les soucis financiers que nous contions l’an dernier n’étaient pas une légende. Le prêt obtenu suite à un accord avec OakTree Capital, un fond d’investissement US, implique un remboursement sur trois ans de plus de deux-cents millions d’Euro. Zhang, le patron, a dû se résoudre à vendre au moins une pointure. Conte, n’acceptant pas le nouveau scénario, part en démissionnant avec pertes et fracas, en prenant le temps quand même de prendre un chèque pour financer sa démission. C’est ça le foot. Tu en as marre, tu as envie de te barrer, ben tu démissionnes et tu prends un chèque en plus. Va essayer de faire ça avec ton patron, pour voir. Comme à chaque fois, l’Inter en galère sur un poste, décide d’aller faire chier la Lazio. Il n’a pas fallu longtemps pour convaincre Inzaghi du projet. On ne pouvait rêver de meilleure transition pour les nerazzurri.
Comme promis, Hakimi est parti. Les spécialistes français qui visiblement ne connaissaient pas Hakimi parlaient « d’une offre déraisonnable », à la limite de l’arnaque. Ben voyons. On parle juste du meilleur latéral droit au monde. Dumfries, une des révélations néerlandaises de l’Euro, vient le remplacer numériquement. Le profil semble parfait dans un registre sensiblement similaire à celui d’Hakimi. Le départ du Marocain était prévu. Il était expliqué par des besoins financiers. Si les tifosi étaient déçus, ils s’étaient également résignés. Le départ de Lukaku vers Chelsea est beaucoup plus difficile à digérer. Le Belge a multiplié les déclarations d’amour à l’Inter. La vente n’était pas nécessaire, entendez par là vitale. La promesse du board était de le garder. Mais le montant du transfert et la volonté de Lukaku de retourner en Angleterre ont rendu son départ inéluctable. Ce départ sonne comme une gifle. Le champion est décimé. Dzeko le remplace pour le moment. Un recrutement malin et plutôt efficace. Mais l’été a été surtout révélateur des difficultés financières interistes, ce géant aux pieds d’argile.
Eriksen sur le flanc pour longtemps et probablement pour toujours, Giuseppe Marotta n’a pas cherché bien loin pour trouver un joli candidat pour le onze de départ. Cahlanoglu quitte le Milan en fin de contrat et rejoint Simone Inzaghi. Il sera assurément un des facteurs X de l’Inter.
Un petit cadeau rien que pour vous
Malgré tous ces atermoiements, le onze de départ nerazzurro est presque sans surprise. Sensi n’est pas encore blessé, Inzaghi en profite. S’il veut le faire jouer c’est maintenant. Handanovic n’est pas encore à la retraite mais c’est tout comme. Lautaro suspendu pour l’ouverture du championnat, Dzeko se retrouve seul en pointe. Avant la fin du premier quart d’heure, l’Inter menait 2-0. Le début de match est à l’image des matchs de préparation, sérieux, appliqué et très collectif. De son côté, Le Genoa n’existera jamais. Sans idée et sans jus, le Genoa parvient à se créer malgré tout quelques situations mais à chaque fois Kallon bouffe la feuille. L’Inter finira le travail en seconde période. Cahlanoglu ne pouvait rêver meilleur début. Le Turc a régalé son nouveau public. L’Inter a gagné avec la manière.
Buteurs : Skriniar (6e), Calhanoglu (14e), Vidal (74) , Dzeko (87e)
Empoli – Lazio (1-3) :
Maurizio Sarri revenait sur ses terres. Il s’y est imposé sans trembler. Pourtant le début de match ressemblait à un match piège par excellence. Après une belle action du jeune espoir albanais Bajrami, Bandinelli ouvre le score d’une frappe sèche et précise. Les Laziales ne trembleront pas longtemps. Milinkovic-Savic renverse à lui seul la situation en égalisant dans un premier temps d’une tête opportuniste puis en offrant le deuxième but. Empoli est étouffé et dépassé.
Il a fumé Empoli
La victoire, un peu poussive en seconde période, ne convaincra pas le fumeur fou. Le mégot accroché au bec, Sarri s’emporte et juge sans détour la performance de ses gars : « Nous avons très bien joué pendant soixante-cinq minutes, mais à la fin, nous avons lutté et joué une parodie de football ». La Lazio de Sarri sera, à n’en pas douter, une des attractions à suivre en Serie A cette année. En attendant, Felipe Anderson a pu fêter son retour par une victoire et un match très sérieux.
De son coté, Empoli continue son rude apprentissage. Ils enchainent avec un déplacement au Juventus Stadium. Bon courage les gars…
Buteurs : Bandinelli (4e)/ Milinkovic Savic (6e), Lazzari (31e) et Immobile (41e)
Sampdoria – Milan (0-1) :
Premier match pour Maignan et Giroud, les deux français recrutés par Maldini pour jouer des deux côtés du onze milanista. Et première réussie pour Milan qui prend déjà trois points à l’extérieur, grâce à un but rapidement inscrit par un Brahim Diaz très en jambes.
Parmi les satisfactions on compte donc la défense (sauf Theo Hernandez, pas encore dedans), Tonali et Brahim Diaz au milieu, également Giroud qui malgré son manque d’occasions a fait un bien fou au jeu rossonero.
La Samp’, de son côté, est une belle équipe avec un Damsgaard qui a fait un bon Euro et qui s’est bien montré pour cette ouverture de bal. Elle emmerdera bon nombre d’équipes cette saison, c’est certain.
Côté Milan, l’équipe est déjà bien rodée, similaire à l’an dernier et malgré les blessures de Kessie et Ibrahimovic, tout le monde est déjà sur le pont et concerné par l’aventure. On attend encore quelques recrues : Bakayoko va signer et une arme offensive devrait arriver. De quoi jouer la LDC et la Serie A très sérieusement.
Buteur : Brahim (6′)
Roma – Fiorentina (3-1) :
Mourinho a réussi ses débuts. La Roma et la Fiorentina nous ont offert un vrai beau match de foot : des buts, des tacles, une égalisation méritée, un ballon et des rouges. Vincenzo Italiano s’est assis sur le banc des violets. L’ancien technicien de Lo Spezia s’est infligé un défi immense. Il pourra compter sur Vlahovic. Les offres de l’Atletico Madrid sont refusées et la rumeur l’envoyant à City semble s’estomper. Le Calcio a déjà perdu des hommes et des joueurs emblématiques, on ne va pas se plaindre de garder celui-là. Jouzé s’en fout pas mal de ces considérations financières. Il n’a pas de temps à perdre.
Ce n’est qu’un premier match mais il faut le reconnaitre, cette Roma est drôlement agréable à regarder jouer. Abraham, très en jambes pour ses débuts, se fait couper par Dragowski. Le polonais se fait logiquement expulsé. À dix et sans son gardien, la Fio’ craque. Le jeune transfuge anglais trouve Mkhitaryan. La Roma ouvre le score et Jouzé nous offre de nouveaux GIF en puissance que vous saurez retrouver dans l’académie que vous connaissez. On parle entre initiés, là.
Possible mais on va rigoler
La Roma ne serait pas la Roma sans cette capacité à se foutre toute seul dans le caca. La Fiorentina revient avec d’autres ambitions. On vous a déjà vanté les talents de Vincenzo Italiano à de nombreuses reprises. On pourrait limite croire que nous sommes de sa famille. Bref, l’ancien de la Spezia a su remobiliser ses hommes, les replacer et redonner à cette équipe quelques prétentions offensives. Mais sans le tacle façon « garçon boucher » (pas le groupe hein, on ne voudrait pas critiquer les anciennes gloires de nos plus vieux lecteurs) de Zaniolo, les violets auraient bien eu du mal à revenir dans le match. A égalité numérique, la Fio égalise. Vlahovic a même un ballon pour prendre l’avantage. Il enchaine remarquablement un contrôle dos au but et frappe en pivot. Les visiteurs commencent à y croire.
C’était le tournant du match. La Roma finit par l’emporter sur des contres explosifs et bien menés. Abraham puis Shomurodov trouvent Veretout qui y va de son doublé. On vous reparlera de ce Shomurodov. Si vous nous lisez (et vous nous lisez puisqu’à l’instant c’est précisément ce que vous faites), vous connaissez cet espoir ouzbek fraichement transféré du Genoa en juillet.
Le Mou’ a réussi ses débuts, c’est l’info à retenir de ce match.
Buteurs : Mkhitaryan (26e) Veretout (64e et 79e) / Milinkovic
Torino – Atalanta (1-2) :
Quel dommage pour le Toro… Après un match relativement bien dominé contre une Atalanta toujours aussi efficace dans le jeu, le Torino repart de son stade sans aucun point. Et on l’a vu l’an passé, chaque point est important pour le maintien.
Après un but majestueux de Muriel, l’Atalanta mène 1-0 et domine comme à son habitude, c’est le Torino qui prend la mène et se charge des frappes les plus dangereuses avant d’égaliser logiquement par Belotti. Simone Verdi aurait même pu marquer à son tour sur une magnifique frappe de 30 mètres. mais le Toro finit par faire du Toro et concède un but quasi gag à la 93e. La défense apathique ne peut s’en prendre qu’à elle-même.
Victoire compliquée pour la Dea qui devra retrouver son rythme de croisière pour terminer encore dans le top 4.
Buteurs : Belotti (79e) ; Muriel (6e), Piccoli (93e)
Cagliari – Spezia (2-2) :
Lo Spezia Calcio avait pourtant bien fait le travail. Solide et efficace, les Ligures menaient 2-0 en Sardaigne, bien aidé par la passivité coupable des locaux. Joao Pedro sonnera la révolte, bien aidé par un Zoet maladroit et un peu pataud. Ce n’était décidément pas le jour des gardiens. Le pauvre Cragno multiplie lui aussi les relances hasardeuses, les contrôles surprise et les mains des tifosi tremblent à chaque percée ligure. Dommage pour Cagliari, ils laissent échapper des points bêtement. C’est une spécialité sarde.
Une autre spécialité Sarde, une sorte de gratin de pain. Théoriquement, après ça, tu ne peux plus courir. On tient peut-être une piste.
Buteurs : Joao Pedro (66e et 66e) / Giasy (7e) et Bastoni (58e)
Sont-ce de vraies recettes ?
Sans citron ? Pas sûr.
Forza Juve !