Marseille – Rennes (2-5), la Breizhou Académie devient apôtre de Rolland
C’est qu’ils commenceraient à y croire.
Salut les moches,
Le Stade Rennais n’a jamais vraiment été l’énergumène le plus facile à analyser dans notre belle et bien-aimée Ligue 1. Ce n’est pas vraiment la plus belle pour aller danser, mais ce n’est pas non plus le petit gros boutonneux qui est toujours pris en dernier à la balle au prisonnier. Ses performances vont et viennent, font les cauchemars des parieurs et les insomnies de ses supporters, pour finalement souvent finir dans une indolente indifférence.
Sous Montanier au moins, l’équation était simple : l’ennui était mortifiant, les perspectives moroses et les afflux de points périodiques selon les dynamiques collectives et les performances de Paul-Georges Ntep. C’était médiocre, c’était insipide, c’était amer, parfois aussi. Mais finalement on savait plus ou moins ce qu’on recevait. Toutefois, est-ce vraiment dans l’intérêt d’un supporter ? Est-ce que finalement notre investissement émotionnel était bien placé dans une équipe sans risques mais aussi sans étincelles ?
Il m’est avis que ce n’est pas le cas. La passion et l’amour ne sont pas des monnaies d’échanges, et on ne choisit pas l’équipe dans laquelle on les investit. Il est vrai qu’il est difficile de comprendre le Stade Rennais de Courbis, bien plus que celui de Philou. Des performances soporifiques contre des relégables qui se transforment en 3 points sur des coups du sort, mais aussi des coups d’éclat comme vendredi ou au derby (voire même le point arraché à la fougue et aux tripes face à Lyon), telle est la loi du football de Rolland. Et parfois aussi le bateau a sombré, tristement, pitoyablement, et sans un bruit*. Mais force est de constater : l’intensité, la hargne et la culture de la gagne ont fait un bond sur les 4 dernières rencontres ; un esprit, une verve, et des cojones qu’on avait plus vus* depuis Alexander Frei.
Tactiquement, des implications négatives évidentes se font ressentir : une défense basse, lente et friable ; une fluctuation de la possession et de la ligne de récupération au gré des dynamiques du match ainsi qu’un milieu qui doit décupler les efforts pour stabiliser une équipe souvent coupée en deux. Mais ajoutez-y des contres fulgurants menés par le talent incommensurable d’Ousmane Dembélé, un instinct de prédateur quasiment inédit dans le pays gallo, et un soupçon de génie sur les coups de pied arrêtés et vous obtenez une équipe taillée pour le sprint éreintant qui s’annonce pour les places qualificatives aux Coupes d’Europe.
Bien sûr, notre passif nous encourage fortement à rester sur le qui-vive** pour l’échec annoncé, mais soyons honnêtes un instant : si c’était en effet le Stade Rennais que nous connaissions, nous nous serions déjà foutu la gueule la première dans la boue depuis un moment. Ça a failli arriver à Toulouse, mais depuis l’exploit (relatif) du Stadium, la donne n’est plus tout à fait la même. Et on vibre comme les petites connasses que nous sommes.
Alors croyons-y bordel de la putain de vos races de gros laiderons. Pendant qu’il est encore temps.
AR MATC’H
Chapitre 1 : L’histoire d’une éjaculation prématurée
Il était une fois, un jour de derby, un frais vendredi du mois de mars, caressés par la douce bise de la rosée méridionale, 4 chevaliers gallos en contre face à une défense aussi utile qu’une ligne de Maginot un jour de passage par les Ardennes. Yoyo, c’est BING, Fernandes c’est BONG, re-Yoyo de la tête c’est bon bon bon. 0-1 (4e). Quelques poignées de secondes plus tard, Kamilou prend toute la défense de Marseille pour les mastres qu’ils sont en marquant un temps d’arrêt* avant de tirer son coup franc, c’est évidemment sur la tête de Fallou « Pitxitxi » Diagne, c’est évidemment au fond. 2-0 (9e). Comme si on avait pas déjà assez l’impression de jouer contre Nantes, Dembélé slalome de la ligne médiane aux 25 mètres, et vu que c’est Nkoulou et Rolando en face, il n’y a personne à 5 mètres à la ronde*. Il décoche, c’est contré, c’est au fond. 3-0 (15e). Et bien tata Jacqueline, on est pas bien là ? Allez ressers moi un rhum coca.
Chapitre 2 : Le conte d’un slip sacrément taché.
Forcément, comme on menait 3-0 au bout d’un quart d’heure, nous fûmes tranquilles** et nous mîmes le pied sur la gonfle en toute sérénité : ainsi nous gérâmes notre avance sans le moindre hic jusqu’à la fin du match. Ah. Quelle naïveté. Remember, we are ze Stade Rennais. Après quelques belles interventions de Costil, notamment face à Batshuayi, nos lignes reculent dangereusement. On ne ressort plus** un ballon de nos 30 mètres, on fait le dos rond. Jusqu’à ce que l’inévitable se produise. Nous avons donc pris un pion (fort esthétique ma foi) de Florian Thauvin sur une belle frappe enroulée. 1-3 (20e). S’ensuivirent 25 minutes extrêmement poussives jusqu’à la délivrance de la mi-temps. A la reprise, pourtant bien présent** jusque-là, Costil se chie monumentalement sur un corner et réussit à donner un but à Rolando. 2-3 (50e). Une frappe bien proche du cadre de Cabella plus tard, la même pensée fait son apparition** dans tous les esprits rennais : ON A ENCORE LE TEMPS DE PRENDRE 4-3.
Chaptire 3 : On respire mieux, là, non ?
L’hyperventilation ne durera pas*. Seulement 9 petites minutes après l’inavouable, un Gourcuff en confiance** (oui oui, EN CONFIANCE, le mec gagne même des duels à l’épaule, tranquille) lâche* un tir de 25 mètres piégeur au premier poteau qui surprendra un Mandanda peu alerte, une fois n’est pas coutume. 2-4 (59e). Le rythme ralentit tranquillement, les 3 points se profilent**, la furie des tribunes se transforme en silence. Le Vélodrome est résigné*. Mais ne nous arrêtons pas en si bon chemin. Ousmane Dembélé, soudain libéré, se permettra de déborder avant de lâcher un dribble en talonnade ma foi fort soyeux. Rien à faire, Dja Djédjé est parti*. Dembélé donne à Sio, qui a tout son temps pour aligner Mandanda et enfin retrouver le chemin des filets. 2-5 (77e). Une ovation pour Ousmane et un Diaby plus tard, le coup de sifflet final retentit enfin. C’est la meilleure performance de l’histoire du Stade Rennais au Vélodrome (à deux vaches près).
LES ROJINEGROS WITH ATTITUDE
Benoît Costil (2/5) : Comme face à Lyon, une boulette indicible sur une sortie* de balle semblant abordable obscurcit une performance pourtant parfaite sur sa ligne.
Romain Danzé (3-/5) : Tranquille, dans l’ensemble. Mais il a un peu cédé à la panique quand l’ombre d’une remontada semblait approcher**.
Fallou Diagne (3/5) : Avec ses CPA de gros fourbe, Courbis est en train d’en faire un attaquant plus que décent. Par contre, il reste un défenseur médiocre, parce qu’il faut quand même pas se foutre de la gueule du monde*.
Sylvain Armand (1/5) : Tu nous a fais tellement de bien les 2 dernières saisons Sylvain. Mais je me ferai un plaisir de financer ton pot de départ* à la retraite. Sur phase arrêtée, ça passe, mais dès que ça accélère un peu T’ES SUR LE UC GROS*.
Ludovic Baal (3+/5) : Meilleur que Cheikh M’Bengué. Ce qui n’est pas grand-chose, mais on est le Stade Rennais, donc on prend.
Gelson Fernandes (3/5) : De la débauche d’énergie comme toujours, de bonnes interventions, comme toujours, une hargne qui fait plaisir à voir… Comme toujours. Mais il n’aide pas assez André dans la prise de possession du ballon et il n’arrive pas à ralentir le tempo quand il le faut.
Benjamin André (4/5) : Un peu seul face au monde. Un peu débordé sur notre temps faible. Mais sur l’ensemble du match il a remporté son duel face à Lassana Diarra. C’est pas rien.
Yoann Gourcuff (5/5) : Après des performances inégales et un match insipide contre Nantes, on a retrouvé un Gourcuff proche de ses belles années. Il court*, il s’arrache, il prend confiance et laisse son talent prendre le dessus sur ses inhibitions. A réitérer.
Kamil Grosicki (3/5) : Il sait s’effacer les ¾ du match pour te sortir un CPA de gros fourbe qui se transforme en but. On a pas besoin de beaucoup plus.
Ousmane Dembélé (5/5) : Je ne sais même plus quoi dire à son sujet**. Le meilleur jeune qu’il m’a été donné de voir dans ma courte vie, au Stade Rennais. Quelques erreurs de choix, encore, mais le jour où il lâchera un peu plus sa balle, il marchera sur le monde.
Giovanni Sio (4+/5) : Transfiguré depuis l’arrivée de Courbis. On retrouve le Sio du début de saison, qui est un point d’ancrage efficace, qui a de belles qualités de déviation, qui se bat pour le collectif. Il retrouve même une finition de niveau correct. Il a écouté les critiques, contrairement à un certain Scandinave. Continue, mon gros.
LES COUPEURS DE CITRONS
Jérémie Boga (4/5) : Une belle envie dans le Stade Vélodrome de son enfance. A quelques centimètres du 6-2. Il a pas la moitié du talent de Dembélé, mais il peut devenir un vrai bon joueur de Ligue 1 avec une attitude comme celle-ci.
Cheikh M’Bengué (3/5) : Venu solidifier le couloir gauche après le but de Gourcuff. RAS.
Joris Gnagnon (10000/5) : Ça doit l’éclater le Rolland de le faire rentrer en avant-centre à chaque fois. Le gamin a pas l’air de rechigner à la tâche et sa bonne humeur pour les basses besognes est très encourageante.
AR KLOZADUR
7 matches, 7 finales, pour se donner le droit de rêver à une Coupe d’Europe. Ça commence à domicile contre Reims, qui viendra pas pour tartiner la marmelade. Allez Rennes.
A bientôt bande de phacochères pubescents,
Votre Laezh Dour qui vous aime.
* : Comme la Brigade Loire
** : Pas comme la Brigade Loire
Les plans des dieux du foot pour emmerder les supporters du stade rennais sont de plus en plus machiavéliques. Mais en attendant on rigole bien.
J’aurais juste ajouté une moquerie envers Alessandrini pute, mi-soumise.
Cadeau :
Oh c’est genial ! Alessandrini fait toujours des matchs dégueulasses (encore plus que d’habitude) conte nous
Très bien cette académie ma foi ! Le coup de pinceau sous Paint donne du cachet. Puissions nous vous accompagner en Ligue Europa et bouter les quenelles hors d’Europe.
C’est bien. C’est même très bien.
Merci.
@amaury Où sont les Gifs purée ?
@amaury Je te cache pas que mon stream a coupé en fin de match donc j’ai raté beaucoup de ces perles. J’en suis tout chose.
Je dis oui au comique de répétition, je dis oui à Ousmane, je dis oui à Joris, je dis oui à Yoyo, je dis oui à la vie. Et alors la tronche d’Alessandrini qui chiale à chaque truc loupé… Miam.
Oui, j’aurais ajouté des gifs aussi. Par exemple celui-là :
Yoann Gourcuff, effleuré par la grâce.
Ou encore,
La machine marseillaise de Vincent Labrune et les dieux du football (allégorie).
Mais les illustrations du petit faite sous paint sont tout aussi claires.
Ough le zizi