Nîmes-Nancy (1-0) : La Costières Académie n’est pas bonne copine

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Salut les pitres,

Dans la vie de tout bon supporter qui se respecte, l’émotion par procuration occupe une place certaine, a fortiori lorsque ton club traverse une phase difficile, et a super fortiori lorsque ton club est un club géré par des mastres. S’infliger de façon hebdomadaire les matchs du Nîmes Olympique ou de l’AS Nancy Lorraine, par exemple, risque fort de provoquer une sorte d’anesthésie partielle et totale de toute capacité à juger les notions esthétiques de base, et t’entraîne par conséquent à se laisser aller à l’évasion, celle consistant à regarder de temps à autre un match de coupe d’Europe, et à se trouver de vagues sympathies pour des équipes exotiques. L’émotion par procuration peut ainsi fonctionner en cas de victoire d’une équipe jugée moins haïssable qu’une autre (c’est le cas pour votre serviteur lorsqu’il voit jouer l’Atletico de Madrid, je ne sais pas pourquoi à vrai dire, peut-être le rouge et blanc). L’émotion par procuration peut également fonctionner de façon plus mesquine, lorsqu’apparaît la satisfaction née de la défaite d’un club honni, tant il est vrai que dans un monde fondamentalement injuste, il est toujours réconfortant de voir souffrir les bourgeois, les sacs à merde ou les Pailladins. Enfin, une troisième variante de l’émotion par procuration concerne l’actualité des clubs « amis », ou pour le moins compagnon de galère. Et à cet égard, malgré l’animosité qui semble régner entre nos groupes ultras, je confesse une tendresse particulière pour l’AS Nancy Lorraine, tant par camaraderie horjeuïenne avec Marcel Picon (la lecture régulière de la Chardon à Cran Académie constituant en elle-même une réponse philosophique au non-sens de l’existence) que par symétrie de destin : quand on souffre, on est toujours enclin à trouver sympatoches ceux qui souffrent aussi. Et disons simplement qu’en terme de mauvaise gestion et d’enculades diverses, NO et ASNL constituent l’élite du football hexagonal.

Seul grief, peut-être, celui d’avoir involontairement pris la place des Sedanais, réels cocus de l’histoire de ce National 2023-24, courage à eux. Côté football, puisque c’est malgré tout de cela dont il est question, les Nancéiens arrivaient avec davantage de certitudes que nous. Mais comme le dit le proverbe, dès lors que le niveau général glisse vers le bas, l’hippopotame rattrape vite la gazelle.

Côté coulisses, la Mairie continue à s’activer (ou à faire mine de) pour trouver des repreneurs. Assaf doit vraisemblablement s’activer pour trouver une porte de sortie honorable, i.e une manière de récupérer ses investissements tout en faisant l’hélicobite et en déclarant à qui veut l’entendre qu’il était trop intelligent pour nous. Quant à toi, supporter nîmois, sors-toi les doigts du cul et adhère au Collectif SNO, plus on sera nombreux plus on pèsera.


LE MATCH

On l’a déjà dit, malgré le contexte affreusement plombé, un bon manque de chatte et d’évidentes limites techniques, cette équipe dégage quelque chose qui pourrait s’apparenter à un début de cohérence. Pas de quoi sauter au plafond ou se pincer les tétons en hurlant, disons qu’on a l’impression que les 11 mecs sur le terrain ont à peu près la même envie, et qu’ils essayent de suivre un plan de jeu. On part de loin, je vous rappelle. Bompard l’avait d’ailleurs rappelé en conférence d’après match : il faut qu’on revoit nos attentes. Equipe reconstruite en partant de rien, avec majoritairement des mecs venues de divisions inférieures, centre de formation réduit à peau de zob, structures plus défaillantes que jamais ; c’est évidemment pas dans ces conditions qu’on va bouffer du caviar tous les jours. Nous en voici réduits à fantasmer les années Blaquart avec nostalgie, temps d’avant la crise, un peu comme quand on repense à l’avant Covid et à la bite à Benjamin Griveaux en se disant que quand même, c’était le bon temps.

La compo varie par rapport aux précédents matchs, défense et milieu réorganisés dans quelque chose qui s’apparente davantage à un 3-4-3 ou 3-4-1-2 avec Picouleau en 10 :

PARADOWSKI

GUESSOUM-DIOUF-MENDY

BURNER-MEXIQUE-DOUKANSY-DIALLO

PICOULEAU

DOUCOURE-MBINA

Le résultat est probant lors du premier acte, étonnamment bien maîtrisé par nos gars. La friabilité défensive semble corrigée, et l’entame permet de rapidement passer devant suite à un corner de Picouleau sur la tête de Diouf (1-0, 8e). Le score à la MT est même bien payé pour Nancy, puisque Doucouré puis Burner salopent deux grosses occases autour de la demie-heure de jeu. Le traditionnel « serrage de fesses jusqu’au craquage », qui était la marque de fabrique de cette équipe en deuxième MT jusqu’à présent, n’aura cette fois pas lieu, malgré de grosses situations pour Nancy, dont cette balle sauvée par Paradowski et la transversale à la 69e. La défense aura finalement tenu sans trop paniquer et sans faire n’importe quoi, et c’est doublement remarquable.

Première victoire pour nous et première défaite pour eux, le scénario devait être écrit d’avance. Merci donc aux Nancéiens, qui jouent le rôle du vrai pote, celui qui te tient la tête au dessus des chiottes pour t’éviter de tout vomir sur la faïence ou qui te fait remarquer que ton sexe dépasse du slip lorsque tu t’apprêtes à aller voir qui frappe à la porte. Bonne suite à vous, et rendez-vous là où le destin nous mènera, de retour dans l’élite ou dans les bas-fonds. En attendant, le NO relégable et auteur d’un début de saison tout pourri revient à un point d’une ASNL invaincu qui se voyait déjà en Ligue 2, tout va très vite dans le football.

Légère déception à noter dans les conférences d’après-match de Fréd Bompard, qui semble décidé à encaisser et à ne plus faire de vagues, c’est courageux mais moins rigolo. Reste la question lancinante : espérer un maintien pour repartir sans Assaf le moins bas possible, ou précipiter son départ en espérant un zbeul général, sportif y compris. La ligne reste la même ici : au rythme où vont les choses, un départ d’Assaf semble se dessiner à moyen terme, et plutôt repartir de moins bas. Cette équipe montrant de belles dispositions, autant réfléchir à des moyens de la soutenir tout en affichant le même mépris pour le club et sa direction de chibres géants. Rassemblements à la Bastide, soutien en déplacement (un bel envahissement de Marignane est à prévoir), les moyens existent. Ne restons pas immobiles. Sus à Assaf et ses boys, et soutien aux joueurs.


LES GARS

PARADOWSKI (4/5). Le jeunot formé à Nancy nous sauve la baraque en fin de match, communsymbole. Il prend de l’assurance pile au moment où on va le renvoyer sur le banc pour l’arrivée d’Ondoa, qui doit devenir notre numéro 1, mais ce n’est pas à un Nancéien qui joue à Nîmes qu’on va apprendre que la vie c’est de la merde.

GUESSOUM (2+/5). Plus serein qu’à l’accoutumée, peut-être est-ce dû au système de jeu, peut-être qu’il a trouvé un bon psy.

DIOUF (3/5). Buteur et plutôt utile dans les airs, après deux ou trois matchs gaguesques. Il va falloir attendre avant de dire s’il a lancé sa saison ou s’il était juste en sur-régime.

MENDY (3/5). Toujours délicat de crier victoire tant tout ceci semble fragile, mais j’ai envie de dédier cette première clean-sheet de la saison à l’activité défensive de l’ami Formose.

DIALLO (2/5). Sorti blessé à l’heure de jeu après une partie plutôt solide. Remplacé par SBAÏ, tricoteur.

DOUKANSY (3/5). Quand tu recherches le juste milieu entre « solide » et « chiant à regarder », tu penseras désormais « Brahima Doukansy ».

BURNER (2/5). Pas un mauvais match pour Pat la Burne, mais on aimerait que notre seul rescapé de L1 en fasse plus, tant dans le jeu que dans le leadership.

MEXIQUE (1/5). Une énigme. Il en a sous les crampons mais ça reste pour l’instant bien planqué.

PICOULEAU (3/5). Pas encore tueur, mais une grosse influence sur le jeu, ça commence à ressembler à ce qu’on peut attendre de lui. Remplacé après un choc par DELPECH, qu’on aurait presque tendance à oublier.

DOUCOURE (2/5). Des cannes, ça c’est sûr. Un cerveau, j’en sais rien. Le genre à se blesser après un but en faisant une glissade sur les genoux. Remplacé par THOUMIN, un peu trop timide.

MBINA (3/5). Une capacité « giroudesque » à tout choper de la tête, même les dégagements les plus cradingues. Cette ligne d’attaque avec un poulet sans tête (l’autre) et un coq sans cannes (lui) a du potentiel, essayez de continuer comme ça.

Prochain match à Cholet, et bordel ce n’est pas du basket. La bise, et Rani dehors,

Karoud

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