Aïoli les sapiens,

Il est évident qu’il est devenu inutile de s’énerver. Ce match ne servait à rien d’autre qu’à préserver l’honneur et éviter le ridicule, et les joueurs l’ont abordé renfrognés, sans volonté d’application ni d’effort, assemblage d’individualités sans âme ni fierté.

Voulaient-ils précipiter l’éviction de Rudi Garcia ? Celle-ci est inévitable, la succession de défaites toutes plus piteuses les unes que les autres montre qu’il ne peut plus rien tirer de ce groupe, et réciproquement. Il pourra se consoler avec les grasses indemnités nées de sa prolongation de contrat généreusement octroyée par Jacques-Henri Eyraud. Taxer arbitrairement les Ultras ne suffira peut-être pas à combler la perte due à cette calamiteuse erreur de gestion ; alors que s’il avait demandé gentiment, peut-être aurait-on pu organiser un garciathon en vue de collecter tout ce qui pourrait convaincre Rudi Garcia (dehors) d’effectuer une sortie digne : argent, cartes de vœux, barres de fer, poings américains,home-jackers freelance, etc. À moins que notre président n’opte pour une méthode plus « nouveau monde » : après tout, il a bien licencié Henri Bedimo au premier prétexte, il va bien réussir à trouver un pet de travers à même de faire virer Rudi Garcia (dehors) pour faute grave ? Maintenant qu’Alain Perrin est revenu en France, on peut toujours aller lui redemander le numéro de sa femme de ménage, par exemple ?

Jardim ? Wenger ? Je m’en fous, mettez même Frédéric Antonetti ou Benoît XVI si vous le voulez, mais changez quelque chose. Placez devant nos abrutis de joueurs quelqu’un qui puisse leur rappeler,fût-ce à coups de pieds au cul, qu’à la base ils sont quand même loin d’être des brêles.

 

L’équipe

Escales

 Sakai – Rami – Caleta-Car– Kamara (expulsé, 7e)

Lopez – Strootman (Sarr, 59e) – Luiz Gustavo

   Thauvin(Radonjic, 62e) – Ocampos (expulsé, 90e) – Payet (Njie, 75e)

La rencontre a beau être dépourvue d’enjeu, Rudi Garcia (dehors) sent confusément qu’une nouvelle rouste agrandirait un peu trop cette tache qui commence à s’étaler salement sur son CV. Dans la mesure où le match de dimanche est de nouveau reporté, il n’existe pas davantage de raison de reposer les cadres, qui sont donc tous mobilisés ce soir. Seul le poste de gardien est ouvert à l’innovation avec l’apparition sacrificielle de Florian Escales. Toujours attentionnée envers son protégé Rolando, Erzulie lui procure une blessure qui le dispense de la corvée : c’est donc Caleta-Car qui s’y colle. La nullité actuelle d’Amavi lui vaut d’être une nouvelle fois remplacé par Kamara, également nul comme latéral gauche mais qui présente l’excuse de ne pas y être à son poste. Devant, le tâtonnement se poursuit avec un jeu sans pointe où Ocampos et Thauvin permutent aux avant-postes. Le tout se présente en 433, rapidement transformé en 423 après le suicide sportif précoce de Bouba.

 

Le match

Prenant le match à la 5e minute de jeu, il faut bien trente secondes supplémentaires pour nous rendre compte que, si l’image semble figée, ce n’est pas la faute de notre streaming : ce sont bien nos joueurs qui sont immobiles. La preuve : les maillots bleus, eux, sont en mouvement, et combinent d’ailleurs aux abords de notre surface. Trahi par ses nerfs, Kamara bouge pour tenter de rattraper Schembri parti dans son dos : pour la partie d’un-deux-trois-soleil c’est perdu, en revanche pour ce qui est du jeu de l’épervier (marin), Bouba ne laisse pas passer la victoire. Le Chypriote est rattrapé, saisi par le slip et mis au sol sous les applaudissements de la cour de récréation. L’arbitre, lui, a perdu son âme d’enfant et applique le plus strict règlement sans état d’âme : pénalty et carton rouge. Escales plonge bien mais ne peut arrêter le tir de Maglica (0-1, 8e).

Point négatif : l’OM n’a pas mis dix minutes à se ruer au bord du ridicule contre une équipe d’infirmes moteurs. Point positif : même en totale léthargie, nous restons capables d’égaliser par accident contre les infirmes en question. Florian Thauvin ne met pas trois minutes pour le démontrer, plaçant une tête imparable à la réception d’un centre de Lopez, sur un corner joué à deux (1-1, 11e).

Malgré l’expulsion de Kamara, le schéma évolue peu, Luiz Gustavo se contentant de cumuler son poste avec celui d’arrière gauche. En ce début de rencontre, l’infériorité numérique se fait d’ailleurs peu ressentir, et l’OM propose quelques mouvements offensifs intéressants. C’est d’ailleurs Luiz Gustavo, n’hésitant pas à monter, qui nous procure notre meilleure occasion en offrant à Ocampos un centre repris sur le poteau.

Si, sur le plan offensif, notre joueurs montrent de la bonne volonté, le repli défensif des attaquants tout comme le pressing des milieux à la récupération sont de l’ordre du honteux. Notre équipe est coupée en deux et, à la différence de leur île, les Chypriotes franchissent une main dans le slip le no man’s land qui sépare les deux camps. Sur son côté gauche, Luiz Gustavo échoue à neutraliser un une-deux, faute d’aide de son milieu de terrain (et pour cause, le milieu de terrain en question, c’est également lui). Caleta-Car est trop court pour venir contrer le centre, qui atterrit au deuxième poteau sur la tête de Maglica alors que Sakai et Rami s’était précipités au premier pour marquer le très menaçant 103e brin d’herbe (1-2, 30e).

Sonné, l’OM se met au diapason de son capitaine Dimitri Payet, bien décidé à vérifier s’il est possible de remporter un match européen en marchant (il s’avère qu’on peut pas). Entre ceux qui veulent un peu mais qui peuvent pas, et ceux qui veulent pas et qui boudent, l’OM ne parvient quasiment à rien. Seule une maigre combinaison Payet-Thauvin aboutit à un face-à-face d’Ocampos avec le gardien, remporté par ce dernier.

 

Le pensum reprend sans grand changement, entre des Chypriotes appliqués et qui s’amusent, et des Olympiens lancés à toute allure vers le Guinness des records dans la catégorie « battage de couilles ». Cette fois-ci, c’est à droite que Limassol nous disperse en deux passes : repoussé par Caleta-Car, le centre est repris sans contrôle d’une lourde somptueuse par Stylianou (1-3, 56e).

Disposant depuis la 7e minute d’une excuse toute trouvée pour reporter la responsabilité de la défaite sur le dos de l’arbitre, Rudi Garcia (dehors) profite surtout de la dernière demi-heure pour extirper du onze ceux qui lui chient le plus ostensiblement à la figure. Strooman est ainsi sorti avant l’heure de jeu, son déplacement vers la ligne de touche constituant son effort physique le plus intense de la soirée. Ressemblant moins à une sanction, le remplacement de Thauvin trois minutes plus tard s’explique sans doute par la volonté de le préserver en vue du choc à venir contre Andrézieux-Bouthéon en coupe de France. Enfin, un quart d’heure avant la fin, Payet est invité à se séparer de ce brassard de capitaine de l’Olympique de Marseille, à qui il sied aussi bien qu’un furoncle sur la bouche de miss France. C’est ainsi que, après des mois d’attente, la ligne d’attaque Radonjic-Ocampos-Njie que nous avons tant fantasmée est enfin une réalité. Hélas, les amateurs de dribbles improbables, de courses tête baissée et d’inspirations incompréhensibles en seront pour leurs frais, même nos trois zozos associés échouent à insuffler la moindre once de fantaisie dans ce marasme. Pour la forme, Lucas se fait tout de même remarquer en fin de match, recevant son second carton jaune après une faute d’antijeu au milieu de terrain.

La soirée se clôt sur la dernière figure imposée, à savoir un Rudi Garcia (dehors) consacrant sa conférence de presse à la critique de l’arbitre après sa décision de la 7e minute. Aux dernières nouvelles, cette personne serait toujours, à l’heure où nous écrivons ces lignes, entraîneur de l’équipe professionnelle de l’Olympique de Marseille. Notre service de fact-checking s’attache à vérifier cette information pour le moins surprenante et qui ne manquerait pas de susciter l’indignation.

 

Les joueurs

Escales (2+/5) : Troué trois fois sans rien pouvoir faire, grâce aux pitres qui lui servaient d’équipiers : n’importe quel gardien aurait fait l’affaire. Il semblerait que ce soit la préfecture qui ait imposé sa titularisation dans ce contexte hautement dépressif, devant le risque que la mine de chien battu de Mandanda ne provoque une recrudescence de suicides chez les spectateurs.

Sakai (1/5) : Une véritable soupe maso : c’est comme une soupe miso, mais avec des sévices en supplément. Enfin, bref : le Japonais a pris le bouillon.

Rami (2/5) : Se débrouille pour n’être responsable d’aucun des trois buts encaissés, démontrant ainsi un véritable flair pour le football ainsi qu’un sens du placement exceptionnel. S’il faisait de la politique, il serait capable de préparer une élection à Barcelone pile au moment où des barricades se montent à Paris.

Caleta-Car (2/5) : Hormis le fait qu’il soit physiquement moins apte au sprint qu’aux travaux de labour, Duje laisse percevoir pour les plus optimistes un certain potentiel qui mériterait que l’on attende un peu avant de le jeter avec l’ensemble du tas de purin actuel. Ou pour parler moins béatement : attendons de le revoir dans un autre contexte pour savoir si on peut en mettre plein la gueule à lui aussi.

Kamara (0/5) : Alors que certains jeunes s’agenouillent en soutien aux jeunes de Mantes-la-Jolie, Boubacar a préféré faire la grève du cerveau en hommage à tous les lycéens trépanés cette semaine par des flashballs.

Strootman (0/5) : N’ayant pas de rond-point sous la main, Kevin a fait un sit-in dans le rond central : un geste directement inspiré d’Alou Diarra, comme quoi on a les Rosa Parks que l’on mérite. Il faudra m’expliquer en quoi consistent ses revendications, par contre.

Sarr (59e, 1/5) : S’illustre dès son entrée par une charge de demeuré aux abords de notre surface, avant de se ranger prudemment dans une sage absence d’initiative.

Lopez (1+/5) : Un début de match intéressant ponctué d’une passe décisive, avant de se trouver débordé par le milieu chypriote. Car oui, l’information était peut-être passée inaperçue, mais l’on s’est effectivement fait doser par un club chypriote.

Luiz Gustavo (2/5) : Pas plus en réussite que les autres, mais exemplaire dans l’attitude, y compris baladé à un poste de latéral gauche auquel il est lui aussi totalement étranger.

Thauvin (1+/5) : Un but et du rien. Avec un tel don pour les statistiques ce n’est pas au Bayern qu’il va finir, c’est à l’Insee.

Radonjic (2/5, 62e) : Volontaire et percutant, un souffle de fraîcheur dans la soirée. Rassurez-vous, ce n’est pas pour autant qu’il a cessé de faire de la merde balle au pied.

Ocampos (1-/5) : Dans l’équipe, il y avait ceux qui n’en foutent pas une et qui comptent sur leur talent pour envoyer un geste technique de temps à autre ; il y avait aussi Lucas, qui a couru, couru, couru, pour le plus souvent envoyer le ballon n’importe où.

Payet (0/5) : Allez, le voilà reparti en mode diva ; mais pas la Callas, hein, plutôt un enfant de 4 ans atteint d’encoprésie, celui qui n’arrête de bouder que pour se chier dessus. Inscrit son nom dans l’histoire comme capitaine de l’épopée olympienne la plus ridicule en coupe d’Europe, et vu ton attitude ce soir j’ai envie de dire que c’est un peu bien fait pour ta gueule.

Njie (75e) : Même ses ratés à lui deviennent ennuyeux au lieu de nous faire rire. La sinistrose est totale.

 

L’invité zoologique : Anton Magicarpe

Pokémon le plus nul de son règne, le Magicarpe était bien l’invité approprié pour narrer ce match contre Limassol. Mis en présence de cet adversaire tout sauf impressionnant, nos joueurs ont alors eu ces mots historiques emplis de maturité et d’assurance : « hébé d’abord t’es nul passque moi, z’ai des super Evolutor et des attaques nucléo-empoisonnantes, d’abord, et c’est moi que ze suis le meilleur ; sauf que z’ai pas envie de zouer et pis si c’est comme ça, ze fais exprès de faire n’importe quoi zuste pour t’embêter, d’abord. Oh zut, z’ai fait caca-culotte, c’est ta faute, t’es méchant et ze vais le dire à mon papa Rudi* passe que c’est pas ma faute d’abord. »

(*dehors)

– Les autres : Excessivement faibles, mais ils constituent une équipe, eux. Ils se sont même amusés à multiplier les relances absolument suicidaires depuis leur propre gardien sans que nous ne réussissions une seule fois à en profiter.

– Le classement : De l’avis général, cet unique point glané en six rencontre rend notre campagne européenne nettement plus indigne que celle qui naguère nous avait vu terminer la Ligue des Champions avec six défaites en autant de matchs. C’est officiel : Jacques-Henri Eyraud et Rudi Garcia (dehors) ont inscrit leur nom dans l’histoire du club. Bravo à eux. Bravo, et merci.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Julien R. réussit son entrée dans le concours zoologique.

 

Bises massilianales,

Blaah.

4 thoughts on “OM-Apollon Limassol (1-3), La Canebière académie boude

  1. Le score ne veut rien dire. C’est normal qu’on fasse tourner l’équipe quand il n’y a plus d’enjeu. ça fait de l’expérience aux minots et des fois c’est comme ça que certains se révèlent définitivement… Hein ? Pardon ? L’équipe-type ? C’est à dire ?

    1. Mais non t’as mal lu c’est les types de l’équipe, tout les tocards là avec Estelle Denis toussa….Hein non? Comment ça non?

    1. Effectivement, une brêle, ça avance et tu l’attaches pour pas te la faire piquer…

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