OM-Lens (2-3), La Canebière académie tombe
Le meilleur championnat du monde ?
Aïoli les sapiens,
Que sont les lapins d’antan devenus ? Non mais je vous le demande ? Depuis quand, au lendemain d’un tel match, une académie ne s’ouvre-t-elle pas par le Monsieur Lapin dû en pareilles circonstances, avec trois « enculés » et deux insultes aux mères par paragraphe ?
Certes, le triste contexte du moment rappelait aux supporters que l’essentiel ne réside pas dans un match de ballon perdu ou gagné ; cela n’a pu que renforcer la remarquable attitude de respect mutuel entre Olympiens et Lensois au coup de sifflet final (contrairement à la communication officielle du RCL qui voulait faire passer le déplacement de leurs supporters pour un coupe-gorge, pour on ne sait quelles raisons internes).
On a chanté ensemble, on s’est accordés sur le fait d’avoir vu un match d’une très haute tenue, et on reconnaît même volontiers que, si l’on s’est fait fracasser, c’est par une équipe de grand talent. Vous voulez que je vous dise ? On est à deux doigts de devenir fair-play. Je me dégoûte.
Le plus angoissant dans tout cela, c’est de se surprendre à ne pas s’inquiéter outre mesure de voir l’OM enchaîner deux matchs sans victoire, marqués le premier par l’impuissance, le second par des défaillances spectaculaires et fatales. L’explication conjoncturelle, rassurante et probable, c’est qu’une mauvaise passe était inévitable. Le jeu sampaolien exige du déséquilibre, et donc une intense disponibilité physique et mentale pour compenser celui-ci. Avec l’enchaînement des semaines à deux matchs, il ne fallait pas croire que l’OM allait gérer son calendrier une main dans le slip. Rien n’est remis en cause, et il est naturel de se montrer bienveillant envers une équipe qui veut jouer au foot lorsqu’elle perd contre une équipe qui veut jouer au foot.
Cela n’empêche pas cette sourde inquiétude que dix ans de déceptions continues ont appris à ne jamais faire taire : « et si on recommençait à faire l’OM ? ». Et si cette mauvaise passe se prolongeait ? Et si la méthode sampaolienne vidait les joueurs physiquement et nerveusement, et si le vestiaire se tendait et se divisait, et si on finissait par haïr ces joueurs qui nous ont tant promis, et si on se voyait contraint de remettre des « viers » et des « putes » à tous les coins de ligne, et si on ne se qualifiait pour rien, qu’on perdait tous nos sous qu’on n’est même pas sûr d’avoir, et si on plongeait dans un cercle vicieux et qu’on devienne l’AS Nancy-Lorraine, et si et si et si AAAAAAAAAAAAAH.
Le chroniqueur échaudé regarde les défaites de l’OM de la même manière qu’un médecin examine les grains de beauté chez un ancien cancéreux : « rassurez-vous, c’est tout à fait anodin mais vu votre passif je vais quand même vous prescrire une biopsie, une IRM et un scanner, mais il n’y a pas de quoi vous inquiéter bien sûr. »Honnêtement c’était mieux quand on jouait comme des merdes et qu’on n’avait aucun espoir. Enfin non, c’était largement pire, mais ça avait le mérite d’être plus reposant pour les nerfs.
Les Longorious Basterds
Lopez
Saliba – Balerdi –Luan Peres
Rongier (Lirola, 45e) – Guendouzi – Gueye (De La Fuente, 45e) – Gerson (Luis Henrique, 89e)
Ünder – Payet – Dieng (Harit, 63e)
Après avoir fait largement tourner contre Angers, Sampaoli revient à une équipe-type, à une exception majeure près : Kamara, blessé, est absent. Milik, lui, n’est toujours pas jugé apte à se relancer dans le grand bain.
Le match
Première indication du match : on va enfin savoir comment on s’adapte à une équipe qui sait comment jouer contre nous. Lens ne nous laisse pas relancer court et nous agresse jusque dans notre surface, ce qui force d’entrée Saliba à rater une passe slipométrique pour Balerdi. L’occasion pour Pau Lopez d’enfin réaliser un arrêt déterminant ? Toujours pas. Si l’Espagnol remporte brillamment son face-à-face avec Fofana, la VAR revient à une faute de main de Gueye, qui vaut annulation de l’action et pénalty : Sotoca prend Lopez à contre-pied (0-1, 9e).
Cette première demi-heure voit les Olympiens se faire broyer comme jamais cette saison. Notre milieu de terrain est fracassé, nos relanceurs sont harcelés, et Lens, sans chercher à conserver la balle, attend le bon moment pour nous poignarder. Sur un long ballon, Peres se fait bouffer au duel aérien, et revient juste à temps pour se refaire uriner dessus d’un crochet par Frankowski. Celui-ci conclut l’affaire d’un magnifique enroulé en lucarne (0-2, 27e). Il n’est pas abusif de parler d’une démonstration.
Courroucé, Dimitri Payet choisit la demi-heure de jeu pour passer en mode « mes couilles maintenant » : après un second ballon remporté par Gerson, notre capitaine se recentre depuis la gauche jusqu’à obtenir un coup-franc excellemment placé. Tout en décontraction, il montre aux Lensois qu’ils ne sont pas les seuls à réaliser des chefs d’œuvres (1-2, 31e). À lui seul, notre capitaine remet toute l’équipe dans le droit chemin, l’OM se mettant enfin à jouer comme il sait le faire. Chaud comme un slip de préfet un jour de démantèlement de camp de migrants, Dimitri régale et adresse un centre orgasmique pour Gerson, seul aux six-mètres. Spectateur sur le coup-franc précédent, Leca se rattrape en écœurant notre Brésilien d’une RAIE de haut niveau. Peine perdue, l’OM pousse et se met enfin à imposer une densité permanente dans le camp lensois. Ces récupérations hautes conduisent Guendouzi, pour l’une des seules fois du match, à se trouver en position favorable : Matteo en profite pour adresser une ouverture piquée parfaite dans la course de Dieng. Wooh se rend coupable d’un tacle de gros benêt, qui donne au Stade Vélodrome l’occasion d’admirer une fois de plus les gonades titanesques et inoxydables de Dimitri sur pénalty (2-2, 45e+3).
Pas question pour Sampaoli de repartir sur les mêmes bases en seconde période : Rongier et Gueye cèdent leurs places à Lirola et De la Fuente. Ünder, libéré par l’arrivée de Pol sur l’aile droite, se met en devoir de mettre le oaï sur toute la largeur du terrain, pendant que Payet continue ses distributions masturbatoires. Peu avant l’heure de jeu, Cengiz fracasse la barre après avoir récupéré le ballon à l’entrée de la surface puis, dans la foulée, Dimitri talonne pour Lirola, dont le centre est repris par Dieng et repoussé par Leca. De leur côté, les Lensois se montrent dangereux dès qu’ils parviennent à casser notre pressing, ce qu’ils savent faire relativement souvent : le supporter perd un an d’espérance de vie à chaque action, mais l’amateur de football se régale comme rarement dans l’histoire récente de la Ligain.
La partie d’échecs se poursuit avec une série de changements de part et d’autre à l’heure de jeu, et reconnaissons que dans l’exercice, Franck Haise a mis notre roi à poil. L’OM ne parvient plus à se procurer des occasions, et chaque perte de balle donne aux Lensois l’opportunité d’accentuer la panique de nos défenseurs, déjà peu dans leur assiette à la base.
Nervosité ou fatigue, toujours est-il que la solidarité olympienne se délite, ce qui permet à nos adversaires d’envoyer en deux passes Wesley Saïd défier Pau Lopez. L’attaquant salope alors dans les grandes largeurs l’occasion de nous punir, ce qui n’entame en rien le moral des Lensois. Comme à son habitude, Luan Peres tente de monter très haut au pressing mais, du fait de notre manque de coordination, cette audace se révèle suicidaire : Gerson trop loin de lui, notre milieu de terrain se fait transpercer, ce qui oblige Balerdi à livrer un deux-contre-un défensif : Leo se fait balader par des Lensois sûrs d’eux, qui combinent et adressent un centre. Comme tout le monde sur l’action, Saliba accuse trop de retard pour empêcher Saïd de conclure d’une tête imparable (2-3, 71e).
Les vingt dernières minutes représentent une démonstration de maîtrise de nos adversaires, privés du quatrième but par une RAIE – enfin – de Pau Lopez. Devant leur télévision, tous les entraîneurs de Ligue 1 referment leur carnet de notes intitulé « tout ce qu’il faut faire pour contrer l’OM ». Reste à savoir si tous les clubs de France seront en capacité de réciter la masterclass dispensée ce soir par Frank Haise et ses hommes ; dans l’incertitude, il serait de bon ton de réussir enfin à tuer ce genre de rencontre qui, avec un peu plus d’efficacité, aurait tout aussi bien pu basculer en notre faveur.
Les joueurs
Lopez (2+/5) : Après un mois dans les cages, voici enfin le premier arrêt marquant de Pau Lopez, à la 81e minute. Prochaine étape : réaliser des arrêts qui rapportent des points.
Saliba (1/5) : Pas d’inquiétude, c’est juste une clause contractuelle : « Afin de maintenir le lien avec son club d’origine, le joueur prêté est tenu de se comporter au moins une fois par trimestre comme un véritable défenseur d’Arsenal. »
Balerdi (2/5) : Le créneau des bourdes anales étant résolument occupé par William, Leo s’est contenté d’être simplement dépassé.
Luan Peres (1/5) : En termes de performance, Luan est comme un pneu lisse sur une Formule 1 : redoutable au beau fixe mais savonnette sous l’orage.
Rongier (2/5) : Muselé et maintenu à distance par le dispositif Lensois, Valentin n’a pas pu menacer le camp adverse ne serait-ce que d’un poil de bouc.
Lirola (45e, 3-/5) : Moins de marchage sur les pieds avec Ünder, pour une entrée ressemblant davantage à un rôle d’ailier : une menace réelle jusqu’à ce que Lens parvienne à lui couper l’approvisionnement.
Gueye (2-/5) : Malheureux dès les premières minutes et évacué à la pause pour raisons tactiques. Un match à la Benoît Hamon, en somme : il n’a pas forcément démérité mais il a connu des meilleurs dimanches.
De La Fuente (45e, 2/5) : Contribue d’abord à repousser les Lensois dans leur camp, avant de disparaître à l’heure de jeu.
Guendouzi (1+/5) : Victime du mythe de Morgan Sanson. C’est comme le mythe de Samson sauf qu’il n’y a pas besoin de se couper les cheveux pour devenir nul (voilà, la vanne est faite, c’est bien, merci, tu peux te remettre à bien jouer maintenant, s’il te plaît. hop hop hop, plus vite que ça).
Gerson (1/5) : Il est là, il fait ses trucs. Bon, là il a fait un peu moins de trucs et un peu moins bien mais il est là, quoi. On sait pas.
Luis Henrique (89e) : Changement désespéré et peu utile. Villas-Boas faisait ça aussi avec Radonjic, mais plus pour le côté comique.
Payet (4/5) : Porte l’équipe à lui tout seul, ce qui n’est même pas suffisant ; c’est dire le niveau du match.
Ünder (3/5) : Comme Dimitri voire avec un peu plus de constance, Cengiz est l’un de ceux qui se sont fait le moins manger par le RC Lens. À une barre près de nous la coller (la barre).
Dieng (2+/5) : Un match difficile où le minot parvient quand même à aller chercher le pénalty comme un roublard de 30 ans. Sans y voir une cause directe, sa sortie coïncide avec la noyade olympienne définitive .
Harit (63e, 1/5) : Je ne sais pas quel était l’objectif exact de son entrée, mais il est manqué.
L’invité zoologique : Christophe Wookie
S’il ne paie pas de mine quant à ses capacités intellectuelles et psychomotrice, le wookie se révèle quand on le découvre un compagnon attachant et un ennemi redoutable, capable de t’arracher la tête en criant « wauuuuuugh » avant que tu n’aies fini de te foutre de sa gueule. Chewbacca était bien l’invité approprié pour commenter avec nous cette partie, étant donné que les plus beaux matchs se jouent forcément à deux et pas en solo.
– Les autres : Un grand moment de fraternité et de beau jeu, dans le plus grand respect des valeurs du sport. Ce serait gentil de perdre un peu cependant, cela m’ennuierait de devoir insulter vos mères si nous sommes au coude-à-coude en fin de saison.
– Le classement : Lens nous passe devant à la deuxième place, tandis que ces cuistres de Parisiens s’échappent en jouant moche et en se faisant la gueule.
– Coming next : Nous allons donc pouvoir découvrir comment l’OM se relève – ou non – d’une contre-performance. Pour cela, ce sont rien moins qu’une réception de Galatasaray et un déplacement à Lille qui nous attendent, avant une trêve bien méritée pour les joueurs comme pour les supporters.
– L’annonce locale : Venellois, Venelloises, vous êtes cordialement invité·es à participer au Venelles Quiz, le 8 octobre prochain à 18h30. Le Venelles Quiz, c’est comme le célèbre jeu télévisé, sauf qu’on a remplacé les hamburgers par de la transition écologique. Candidatures ouvertes aux 16-25 ans, invité·es prestigieux, lots chatoyants, et questions dans le plus pur style de la Canebière Académie, avec des slips sales et des pandas morts.
– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Didier A. is back in da game au concours zoologique.
Bises massilianales,
Blaah.
« Guendouzi (84e) : Entré pour secouer une dernière fois la défense adverse, voir s’il ne pourrait pas en faire tomber quelques fruits trop mûrs. »
J’étais prêt à lâcher un mesquin « qui croit-il duper c’est la même note que contre Angers » mais là tu me sors un mythique « Chewbacca était bien l’invité approprié pour commenter avec nous cette partie, étant donné que les plus beaux matchs se jouent forcément à deux et pas en solo ». MAIS COMMENT FAIT-IL ?!
La grande forme. C’est magnifique !
Allez l’O*M !!!
J’avoue, je prends du retard dans mes académies parce que je préfère regarder jouer l’Ohème que PSGEL. Va falloir que j’attende le 24 octobre pour pouvoir lier l’utile à l’agréable.
C’est beau. Vous êtes tout de même bien lotis avec Lionel Mexit.
Après des années à ne pas en dormir, j’ai enfin compris le jeu de mot avec « Georges Trottais »…!!