OM-Monaco (2-1), La Canebière académie reprend les affaires courantes

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Il ne faut rien leur laisser.

Aïoli les sapiens,

Considérer l’Europe comme une institution à traiter sans le moindre respect, où l’on se contente d’aller y prendre l’argent en y travaillant le moins possible. Si l’on se moquait au début de l’OM de Jacques-Henri Eyraud comme d’un club macroniste, force est de constater que sa doctrine de ces derniers temps se rapproche de plus en plus de celle des eurodéputés Rassemblement national (ce qui prouve que nous sommes bien un club macroniste, CQFD).

Or donc, une fois les affaires continentales expédiées avec l’élégance d’un jet de pisse furtif dans une rue de Bruxelles, il était temps de passer aux choses qui comptent vraiment : la scène nationale. Après des victoires moches en début de saison, suivies de victoires un peu plus convaincantes contre les fonds de cuve de la Ligue 1 ( et ), c’est une opposition d’un autre calibre qui se présentait à nous ce samedi soir. Après les clubs trop forts pour qu’on imagine les titiller, puis les clubs trop nuls pour qu’on puisse tirer un quelconque enseignement des matchs, l’AS Monaco semble jouer dans notre catégorie : étalonnons-nous.


L’équipe

Mandanda
Sakai – Alvaro – Caleta-Car– Nagatomo
Cuisance (Germain, 65e)  – Rongier – Kamara – Sanson (Gueye, 24e)
Thauvin (Luis Henrique, 87e) – Benedetto (Balerdi, 87e)

Amavi et Radonjic sont toujours blessés, tandis que Payet est suspendu. Se présente donc un 442 doté de Kamara en sentinelle et Cuisance en simili-meneur de jeu.

Bonne nouvelle en tout cas, Nemanja a l’air presque guéri.


Le match

Si certains, huis-clos oblige, avaient du mal à humer ce parfum des grandes affiches du championnat, une explosion slipale dantesque vient nous en coller plein les narines dès la première minute. Alvaro est éliminé d’un beau geste à droite, avant qu’Aguilar ne soit servi côté opposé. À la réception de son centre à ras-de-terre, la bataille oppose zéro olympien à trois Monégasques, dont Ben Yedder. Au lieu de marquer le but, l’attaquant préfère prendre sa part à la lutte contre la délinquance des jeunes, en envoyant son tir abattre un chouf placé en haut du 38, La Viste.

Si nos sous-vêtements ont du mal à se remettre de ce petit miracle, ce n’est rien à côté des pieds monégasques. La défense principautaire tremblotte et offre à Nagatomo la première d’une longue série de relances abominables. Alerté, Sanson lance immédiatement Benedetto dans la surface. Alors que l’Argentin semble hésiter et nous prépare par habitude à nous prendre la tête dans les mains, il temporise juste ce qu’il faut pour adresser un amour de centre pour Thauvin qui, lancé, place sa tête sans opposition (1-0, 5e).

Valentin Rongier, lui, n’a certes plus l’ardeur au pressing de son bel hiver dernier. Pour autant, cette odeur aigrelette de peur qui suinte des défenseurs monégasques réveille son goût du sang. Il se jette sur Caio Henrique qui se réfugie en criant « Maman », comme aux plus belles heures, et sert Thauvin sur la droite. Touché par la grâce, Florian se souvient de son droit inaliénable à faire des passes à l’avant-centre, et transmet donc à Benedetto pour une reprise qui respire la confiance (2-0, 13e).


Nul n’est assez naïf pour croire, malgré ce merveilleux départ, que le match s’avèrera une promenade de santé. Pourtant, l’OM maîtrise plutôt bien les débats, laissant le ballon à des Monégasques impuissants. La blessure de Sanson, remplacé par Gueye, n’entame guère le rapport de forces, d’autant que Mandanda s’impose avec autorité aux quelques tentatives qui émaillent le temps fort adverse. Cependant, le pressing haut des premières minutes s’est essoufflé et, connaissant notre Villas-Boas sur le bout des ongles, il ne fait guère de doutes que la seconde mi-temps s’annonce tout en repli, souffrance et sueurs de raie.

Comme au match précédent, Nagatomo se voit doté d’une couche anti-fuites cette fois-ci en la personne de Michaël Cuisance, replacé à gauche pour l’occasion. Âpres au duel et concentrés sur les transmissions, nous sommes prêts à affronter une furia monégasque qui se fait pourtant attendre. On pourrait même aller jusqu’à dire que, hormis quelques petits situations chaudes bien gérées par la défense, le plan fonctionne quasi-parfaitement.


Tout réside hélas dans ce « quasi », incarné ici par Florian Thauvin. Servi par Benedetto après une énième cagade adverse, Florian rate le troisième but en manquant cette frappe enroulée qu’il a pourtant réussie tant de fois, et dans des positions plus difficiles. Si Pellegri nous rend aussitôt le cadeau en salopant un deux contre un au milieu de notre surface, c’est une nouvelle fois un raté de Florian qui fait basculer la rencontre. Sur un bête coup-franc envoyé dans notre surface, Thauvin dégage le ballon en même temps que la lèvre de Ben Yedder : un tel jeté de jambe a beau soulever les foules au Moulin-Rouge, pour ce qui est du football ça ne rapporte qu’un pénalty et un carton jaune. Le temps de s’essuyer le sang, l’attaquant ne laisse à personne d’autre le soin de réduire l’écart (2-1, 80e).

Pour autant, l’OM se replie sans se débander et empêche des Monégasques peu imaginatifs de se procurer d’autres occasions. Ce n’est qu’après un quart d’heure de casse-croûtes envoyés à notre défense centrale et à Mandanda qu’ils ont l’idée de combiner, en produisant enfin un centre dangereux à la 94e. Trop tard pour nous priver des trois points, grâce à une formation cohérente, solide, et surtout assez efficace pour empocher rapidement les offrandes adverses.


Les joueurs

Mandanda (4/5) : Mis en confiance par quelques RAIES tout à fait esthétiques, Steve s’est de surcroît enhardi à aller chercher des ballons aériens aux confins de sa surface, ce qu’on le voyait peu faire ces derniers temps. Une confiance en croissance ultra-rapide, donc, qui nous autorise l’espoir de le revoir un jour, qui sait ?, stopper un pénalty.

Sakai (3-/5) : Sans être forcément toujours serein, il a montré une belle activité. Soit il connaît effectivement un regain de forme physique, soit c’est la comparaison avec Nagatomo qui l’avantage.

Alvaro (3+/5) : La sérénité du commerçant parisien de 80 ans qui a vu passer toutes les manifs depuis mai 68. On lui prédit un samedi à en chier ? Il ferme tout à triple-tour, cloue des planches sur sa vitrine et attend que ça passe en sifflotant.

Caleta-Car (3/5) : Les Monégasques ont réussi à le mettre en difficulté sur quelques ballons en profondeur et en ont déduit, en toute logique, qu’il valait mieux passer le reste du match à le tester sur des ballons aériens et des duels en un-contre-un. Je ne sais pas, ils doivent être du genre à se couvrir la bite de miel quand ils veulent faire fuir un ours.

Nagatomo (2+/5) : C’est sûr que par les temps qui courent il est moins en danger ici que dans un EHPAD. Et en plus il a réussi à participer aux activités.

Kamara (4/5) : Un impact constant et bonifié par une attitude judicieusement modulée : l’audace lorsque la période était à l’offensive, et la rigueur quand était venu le temps de se rétracter les gonades.

Rongier (4/5) : Le retour du Rongier presseur (le Rongieur, en quelque sorte), avertissant d’une mort imminente et douloureuse tout joueur ayant le malheur de garder le ballon trop longtemps devant sa surface. André Villas-Boas peut cependant se rassurer, Valentin n’a pas pour autant oublié les bases du football moche, en assurant son rôle de soutier dans cette deuxième mi-temps sous bunker.

Sanson (NN) : Allait-on assister enfin à un match plein de la part de notre triplette maudite du milieu ? Le destin, taquin, ne nous permet pas de le savoir, puisqu’après un début de match honorable Morgan a dû rapidement quitter le terrain sur blessure.

Gueye (23 e, 4/5) : L’alliance impressionnante de la puissance et de la finesse d’exécution, comme un Frédéric Chopin qui saurait déménager lui-même son piano.

Cuisance (2+/5) : Farceurs, ses coéquipiers du milieu ne l’ont pas prévenu qu’ils endosseraient ce soir leu tenue de gala. Michael s’est pointé dans le style Kalenji-casquette habituel et, fatalement, cette approximation a fait un peu tache.

Germain (65e) : Assigné comme au match précédent au poste de false-defensive-safety-winger, Valère a montré une telle servilité défensive auprès de son aîné Yuto Nagatomo qu’on se demande s’il n’a pas des vues sur son héritage.

Thauvin (4-/5) : Avec un but et une passe décisive en même pas un quart d’heure, il a fermé de nombreuses bouches ; bouches qu’il a aussitôt rouvertes en vendangeant le 3e but et en concédant le pénalty du 2-1.

Luis Henrique (87e) : Quelques dribbles sans succès.

Benedetto (4/5) : Une complicité retrouvée de manière spectaculaire avec Thauvin, et surtout avec la fonction de buteur.

Balerdi (87e) : Apporte un rouleau de barbelés supplémentaire.


L’invité zoologique : Kevin Goelland

Dès qu’on cesse de l’appeler « gabian » pour nous rendre dans les peu recommandables contrées voisines où on l’appelle « goéland », ce volatile perd toute son élégance phocéenne. Le goéland paraît alors comme un animal criard et tapageur, l’invité approprié, donc, pour évoquer ces parvenus de la Côte d’Azur.

– Les autres : Je suppose qu’ils ne défendent pas toujours ainsi, mais si par hasard ça devenait leur standard tout au long de la saison, leur concurrence ne devrait plus être un problème.

Le classement : Pour ceux dont les yeux n’ont pas fondu pendant les matchs du début de saison, reconnaissons que la vision d’un OM deuxième, au contact étroit du premier, procure une sensation assez agréable.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Anthony Ch. remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

3 thoughts on “OM-Monaco (2-1), La Canebière académie reprend les affaires courantes

  1. je me demande si ,comme avec Sakai , y’avait l’épopée du guerrier samouraï nippon, qu’en serait il de Nagatomo..je vois bien celle d’un vieux kamikaze unijambiste à moitié aveugle et sourd à qui on apprendrait comment heurter un patrouilleur yankee ultra rapide à coup de saké et de chants patriotiques à la gloire de l’Empereur

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