Sochaux-Nîmes (3-1) : La Crocro Académie atteint son seuil de souffrance acceptable

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Un but : faire oublier Nancy.

Mon club perd plus que le tien


DU « SEUIL DE SOUFFRANCE ACCEPTABLE »

On connaît bien la complainte universelle du supporter : je souffre, mon club m’a rendu encore plus triste que toutes mes histoires d’amour mises bout à bout, que c’est dur de supporter ce club wallah les amis, etc. Il s’agit là d’une sorte de mantra que tous partagent à plus ou moins d’intensité, avec la certitude d’en chier plus que les autres. L’intérêt, quand on y regarde avec le détachement nécessaire, est d’observer les différents « seuils de souffrance acceptables » (SSA) tels que perçus par les différents acteurs du football français et international : on peut ainsi distinguer par ordre décroissant une foultitude de SSA dont la perception varie selon des données objectives diverses (budget, passé récent plus ou moins glorieux, ferveur populaire, etc.), dont nous nous attachons ci-après à donner quelques exemples :

  1. Le SSA Paris-Saint-Germain, ou SSA du nouveau-riche, est sans doute le SSA le plus intolérable du lot. Le supporter parisien en subit les affres à intervalle régulier au printemps, lorsque son club subit son habituelle élimination piteuse en 1/4 de finale de Ligue des champions : c’est alors l’occasion pour lui d’étaler son mal-être sur les réseaux sociaux et devant la machine à café, persuadé qu’il est d’être légitime à se plaindre. Il est alors de bon ton de lui rappeler que pour une défaite en 1/4 de compétition européenne, son club d’enculé a raflé la quasi-totalité des titres nationaux depuis une décennie, que la moindre Coupe de France qu’il regarde avec dédain aurait fait le bonheur de tout autre club pour des années, que sa déconnexion des réalités n’a d’égale que la déconnexion de l’Émirat du Qatar vis-à-vis des droits humains, mais généralement ledit supporter s’en fout, et te rétorque à ce moment de la discussion que si tu critiques le Qatar, c’est que tu es vraisemblablement raciste à ton insu. Qu’il aille se faire mettre.
  2. Le SSA Association-Sportive-de-Saint-Etienne, ou SSA du hipster, dont le moteur est une nostalgie d’un âge d’or lointain doublée d’une sensation aiguë de l’injustice du monde moderne, où les nouveaux riches se gavent. C’est triste mais c’est ainsi, mais putain c’est triste : c’est Sisyphe poussant tristement son ballon au sommet de la montagne, et surtout n’imaginez pas Sisyphe heureux. Nous partageons certaines caractéristiques avec le SSA du hipster, à la différence notable que nous, on a compris que même avant c’était de la merde.
  3. Le SSA Montpellier Héraut Sporting Club, ou SSA du fils-de-pute, dont l’expression coïncide avec les défaites dans les derbys, en particulier les derbys avec but de Renaud Ripart à la 80e (ou défaite contre l’OGC Nice avec but d’Andy Delort). De fait, ayons l’honnêteté de préciser que la remarque vaut pour nous dans l’autre sens, en particulier les derbys avec présence de Téji Savanier (en fait, tous les matchs avec présence de Téji Savanier).
  4. Le SSA Olympique de Marseille, ou SSA du casse-couille, consistant généralement à une sorte de prise de conscience tardive de l’existence d’un plafond de verre européen. Chaque année le schéma se répète : bon départ en championnat, victoires convaincantes contre Angers et Troyes, montée de sang à la tête sur le mode « A JAMAIS LES PREMIERS », conclue par une défaite piteuse en coupe d’Europe. On trouverait ça moins insupportable si ça ne se reproduisait pas tous les ans, voyez.
  5. Et puis il y a bien sûr le SSA Nîmes Olympique, ou SSA du masochiste, ou SSAaah quel plaisir, sorte de quintessence de la souffrance acceptable. Car oui, ne vous en déplaise, nous sommes le SSA de pointe en cette belle cuvée 2022 : retour dans le rang des tréfonds de la Ligue 2 après 5 ans d’embellie, interminable crise de gouvernance en parallèle d’une crise ouverte avec les supporters, fort sentiment de passer pour des cons aux yeux de la France entière, perspective réelle d’une descente en National et avenir flou. Non, pas de doute, on est bien, et il semblerait bien qu’on soit partis pour durer.

Mais d’ailleurs, ne serait-ce pas là l’objectif ultime qu’il nous soit permis de caresser ? Casser tous les records de nullité, viser le grand-chelem du grotesque ? Le pire total de points en L1 c’est raté, malgré tous les efforts de Jérôme Arpinon, on n’avait pas réussi à faire pire qu’Arles-Avignon. Nous jouissons déjà d’une honnête réputation de losers depuis l’âge d’or du NO des Trente Glorieuses : finalistes malheureux, dauphins méritants, cocus joyeux. Je n’étais pas né en 1971 mais il est toujours bon de se rappeler d’où l’on vient, sinon on finit comme Olivier Véran et Christophe Castaner. Nous avons connu ensuite à peu près tous les stades de l’humiliation, de relégations en points de pénalités. Peut-être finalement que depuis le début, Rani Assaf ne cherche qu’à se construire sa propre légende en la liant à celle du club : faire de nous le club dont tout le monde rigole. Jusqu’à présent, personne n’en avait rien à branler de nous, peut-être s’agit-il d’un réel progrès après tout.

LES CHÈVRES

MARAVAL (3+/5). A repoussé l’échéance avant la mi-temps. Le résultat est le même. On se demande même si en prendre 5 n’aurait pas permis au moins d’échapper aux remarques lunaires de Nicolas Usaï.

BURNER (1/5). Par moments, face à son embarras visible et les trous dans son dos, je pense à mes matchs du dimanche relégué sur l’aile et j’ai presque de la peine pour lui. Puis je me rappelle que j’ai au moins eu la décence de ne pas entamer une carrière pro.

DE GEVIGNEY (1/5). Aussi naïf face aux attaquants sochaliens qu’un puceau au Cap d’Agde. On attend avec impatience le retour de Poulain pour lui réapprendre la vie.

GUESSOUM (0/5). Tu sais au point où t’en es tu pourrais rester aux vestiaires, gros, ça éviterait de devoir laver ton maillot après (rien à voir avec le Cap d’Agde, cette fois).

UEDA (0/5). On était plus sur une ambiance bukkake que Cap d’Agde. Un peu trop violent pour une reprise : il a donc été remplacé assez tôt par SAÏD, qui a beaucoup tricoté.

SADZOUTE (2/5). Spectateur.

FOMBA (2+/5). Pas mal de déchet ce soir… A sa décharge, il semblait très seul sur les tâches défensives. Je ne comprends pas le système Usaï, on dirait que Lamine non plus.

NGUESSAN (3+/5). Un but et de belles séquences, et des promesses dans le jeu avec Thomasen. A revoir face à un adversaire moins costaud.

THOMASEN (2+/5). Un retour qui a montré qu’il allait nous faire du bien (passe dé sur le but de Nguessan). Il a quand même souffert face au milieu adverse. Remplacé par DELPECH.

PAGIS (3/5). Il a l’air en pleine bourre mais n’a presque rien eu à se mettre sous la semelle. Passer du Lorient de Le Bris au joga bonito de Nico Usaï : pas sûr qu’il ait gagné au change… Remplacé par OMARSSON.

KONE (2/5). Et lui, il lui en faut 4 pour en mettre une au fond. Remplacé par Tchokounté


Sinon, SUR LE BANC l’ami Nico Usaï a eu l’air toujours aussi largué quand il s’agissait d’essayer d’influer sur le court du match. C’est toujours moins à côté de la plaque que ses déclas d’après-match. J’ai essayé d’y croire, de lui laisser du temps, mais c’est désormais officiel, ce mec est un clown. Et EN FACE, c’est sûr que c’est costaud : le Sochaux de 2022 fait un peu penser au NO de 2018, avec une capacité à attaquer dans tous les sens. Un beau leader, et un public qui nous fait un clin d’œil au passage. Bravo aux GN et Nemausus présents à Bonal, d’ailleurs.

Relégable avant la trêve internationale : Trust the process ! Parfaite façon de niquer une Feria des vendanges. Prochain match et obligation de taper le PFC aux Costières. Un club d’enculés pour relancer la machine ? Bien forcés d’y croire quand même, cons que nous sommes.

Allez, la bise, va.

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