Spezia – Juventus (1-4) : la Bianconero Académie en trompe l’oeil
Un brouillon, mais qui gagne quand même.
Ciaù ragazz’,
Il est des brouillons qu’on termine à grand peine. Tellement douloureux à fignoler qu’y accoler l’adjectif « propre » serait un non-sens absolu. Souillé de fluides corporels dont la variété de fragrances n’est pas sans rappeler une morgue, dont les compartiments réfrigérés ne fonctionneraient plus depuis un bail, le brouillon passe sa courte et misérable existence à nager vers la surface de cet océan de miasmes pour s’en extirper et enfin prétendre à la propreté.
Transposé à l’humanité, on pourrait parler du parcours du combattant qu’un prolétaire doit mener afin de s’affranchir de sa classe, et devenir un bourgeois. Pour ce faire, il devra écraser la gueule de ses sœurs et frères sans même une once de pitié. C’est bien pour cela que seuls ceux qui sont prêts à faire mourir leurs semblables y arrivent. On ne peut devenir bourgeois si l’on a un cœur, c’est bien connu.
Transposé à la Bianconero Académie, on pourrait parler de cet article. N’ayant point vu le match (parce que oui, les standards existent aussi dans la médiocrité), la rédaction d’un article qui est sensé en parler s’apparente à une grande souffrance artistique. D’ailleurs, même l’enfant qui trempe son doigt dans sa merde pour en faire une fresque abstraite sur les murs de crépi des toilettes publiques s’en écorche le bout.
On pourrait enfin parler de la Juventus d’Andrea Pirlo. Elle est l’incarnation parfaitement imparfaite de ce qu’est un brouillon. Des fulgurances de beau dans une baignoire de fange. L’alchimiste équilibre à mesure les proportions, il estime qu’environ 60% du travail est fait aujourd’hui. C’est plutôt encourageant pour la suite. Jusqu’où pourra s’élever ce brouillon vous dites ? Et bien qui vivra, verra. Malheureusement pour lui. En attendant, 60% suffisent pour rouster lo Spezia.
LES NOTES
BUFFON (3/5) : Match à peu près chiant comme la pluie.
DANILO (4/5) : Le meilleur défenseur depuis le début de la saison. Pincez-moi les couilles avec une tenaille.
DEMIRAL (3/5) : Futur bras-droit du futur meilleur défenseur du monde.
BONUCCI (2/5) : « Je suis une tumeur maligne sortez-moi de là ». Remplacé par FRABOTTA.
CUADRADO (1/5) : La balance a semble-t-il penché du côté de la merde.
ARTHUR (2/5) : Marche dans les pas de Pjanic (version deuxième moitié de la saison dernière).
BENTANCUR (3/5) : Aussi bon que sa condition physique le lui a permis. Remplacé par RABIOT qui y est allé de son but.
McKENNIE (4+/5) : Baby Davids a offert le premier but à Morata en faisant preuve d’un altruisme Sandersien. #McKennieforPresident
CHIESA (4/5) : Il semble prendre ses marques et enfin s’identifier au club, puisqu’il a provoqué un rigore.
DYBALA (3-/5) : Une crotte fatiguée délicatement enveloppée dans la plus précieuse des soies. RONALDO s’occupera de faire ce que Paolo n’a pas su faire.
MORATA (4/5) : Mascotte du Horsjeu qui gagne.
On a aussi vu (enfin vous, pas moi) RAMSEY et KULUSEVSKI.
La Juve gagne et reste au contact du Milan et de Sassuolo. C’est bieng.
Cliquez sur les boutons, ça aussi c’est bieng.
FINO ANAL FINE,
Roberto.
Académiser un match non vu, ce n’est pas très fair play. Mais venant de votre club, on pouvait s’y attendre.
Bonucci m’a fait sourire, soit dit en passant.
Je pensais que ma comparaison prolétaire = brouillon m’aurait valu un aller simple pour la Kolyma mais heureusement vous avez compris que je ne me rangeais pas du côté des bourgeois.
Pour ce qui est du fair-play, vous nous connaissez bien je vois.
C’est très bieng.
Merci mon VIL
Allons, allons : que l’académicien qui n’a jamais académisé un match sans le voir te jette la première bière.
Ça je veux bien tiens, et tant pis si elle est un peu secouée.
Malheureusement, je ne peux être cet académicien là.
Comment ça, vous n’avez pas vu jouer Ramsey ? RENDEZ-LE !
JA-MAIS.