Arsenal – Tottenham (1-0) : La Gunners Academy note le North London Derby

Difficile de se dire qu’il y a une semaine encore, Arsenal était au bord de l’autodestruction (du moins à en croire certains supporters pas franchement fut-fut). Si les arrivées de Viviano et surtout Özil semblent avoir enterré la hache de guerre, c’est d’abord la victoire contre les Spurs dimanche dernier qui a enclenché le processus. Au-delà des trois points qui étaient hautement nécessaires niveau classement pour compenser la défaite face à Aston Villa en ouverture de la saison, c’était une victoire – merde, je vais être obligé de le dire – symbolique. A moins de vivre dans un village de très haute montagne, vous aurez sûrement aperçu l’un des 4356 transferts opérés cet été par Tottenham, financés en majeure partie par la vente de Bale au Real. Soldado, Lamela, Chadli, Paulinho, Capoue : voilà quelques noms des nouvelles recrues de nos agréables voisins qui étaient alignées dimanche dernier. Une transformation qui leur a coûté près de 100 millions de livres, avec pour objectif principal bien entendu d’accrocher le rival historique et équipe la plus accessible sportivement, à savoir Arsenal.

Voilà qui avait de quoi rendre les Spurs particulièrement confiant par rapport à une équipe dont le banc de touche était (et est toujours d’ailleurs) considérablement amoindri par les blessures et dont le coach était sous pression pour ne pas avoir fait de recrue majeure. Seulement voilà, c’était oublier que les Gunners disposaient d’un onze type largement à la hauteur, dont le collectif était largement supérieur à celui des Spurs. Au moment du match, aucun départ majeur n’est à déplorer (ce qui est exceptionnel depuis 2008) et malgré le manque de nouveaux arrivants, Arsenal a enregistré l’arrivée de Flamini, dont Wenger a loué la forme physique et qui a le mérite de connaître le championnat et le football pratiqué quoi qu’on puisse lui reprocher (et je suis un de ceux qui a encore en travers de la gorge son départ en p’tite pute). Et petit bonus non négligeable : tous ces joueurs ont déjà connu au minimum deux derbies nord-londonien, et bien plus pour certains. Ils connaissent l’ambiance, l’enjeu et ils savent ce qui peut faire la différence.

Inutile de dire qu’Arsenal a souffert. Les recrues côté Tottenham sont globalement de qualité (même si bien souvent elles ont été payées à prix d’or) et il y a de fortes chances qu’elles élèvent le niveau général de l’équipe de Villas Boas. Mais pour une 3^ème journée de Premier League, Arsenal était un trop gros morceau. Les hommes de Wenger ont moins vu le ballon qu’à leur habitude, mais ils ont compensé par un pressing enfin au niveau, notamment au milieu où Ramsey et Rosicky ont effectué un travail de harcèlement de tous les instants, et par des contres rapides et bien menés au sein desquels Cazorla a joué le rôle d’accélérateur. Le milieu fort peu créatif de Tottenham constitué par Paulinho, Dembele et Capoue a eu bien du mal à trouver la faille et a donc abusé de longs ballons vers Soldado, qui a lui-même été complètement maîtrisé par Koscielny. Le danger est donc venu en de rares occasions des ailiers des Spurs, et particulièrement Townsend qui a été assez remuant sur son côté droit et que Gibbs et Ramsey ont galéré à canaliser. De l’autre côté du terrain, Rosicky et Walcott n’ont pas tardé à être décisifs après avoir provoqué des coup-francs intéressants : le premier a profité d’une grossière erreur d’alignement de Vertonghen à la 22^e pour décaler le second côté droit dont le centre à ras-de-terre a été repris superbement par Giroud de l’extérieur du pied gauche. Et malgré la pression imposée par les Spurs dans le dernier quart d’heure, c’est bien Arsenal qui aurait pu alourdir le score sans un très grand Lloris.

Un tel résultat a le mérite de calmer nos turbulents voisins du nord, d’envoyer un message à la concurrence et aux supporters et de booster la confiance de l’équipe avant la trêve. Une confiance qui ne saurait être que renforcée avec l’arrivée de nos quelques recrues.

Les notes :

Szczesny : 5/5 : On va lui épargner un ou deux dégagements foireux direct en touche pour souligner ses deux arrêts sur des frappes puissantes de Townsend et surtout un réflexe de malade mental à la 75^e sur une frappe de Defoe masquée et détournée par le genou de Koscielny. Oui, Polak Number One a été décisif.

Jenkinson : 3/5 : Débordé une fois ou deux en début de match, mais toujours plein de volonté pour corriger ses erreurs. Il s’est montré beaucoup plus propre dans ses interventions ensuite, même s’il faut qu’il apprenne à temporiser dans les dernières minutes de ce genre de match.

Gibbs : 3/5 : Il a frôlé le 4, mais se laisser marcher dessus par Townsend autant de fois dans un match, c’est indécent. Dommage, parce qu’il a multiplié les interventions incisives, les jaillissements et les interceptions. Sa vivacité est toujours un sacré bon atout.

Koscielny : 5/5 : On attendait un beau duel avec Soldado. Flawless Victory pour la Kosc’.

Mertesacker : 5/5 : Même lui a réussi à mettre de côté sa relative nullité pour l’occasion. Il a donné son corps à la science pour empêcher le ballon de rentrer lors des situations d’urgence. Comme je disais l’autre fois, le tacle de Mertesacker, c’est un peu notre menace atomique à nous, le dernier recours.

Ramsey : 5/5 : Rambo a joué dans un registre un peu moins concerné par le jeu avec ballon, mais tout aussi essentiel dans un derby : celui du fighting spirit. Accrocheur sur chaque ballon qu’il a eu à jouer, il s’est défoncé et a perdu très peu de duels y compris face à plus grand et plus gros que lui. Dommage qu’il loupe une énorme occasion de doubler la mise sur un centre en retrait de Walcott qu’il s’est empressé de faire passer entre les poteaux.

Wilshere : 2/5 : Quarante minutes à jouer malade. La tannée pour lui et pas franchement grand-chose à se mettre sous la dent pour moi.

Rosicky : 4/5 : Il a mis cinq minutes à offrir un superbe coup-franc pour Cazorla à l’entrée de la surface, en prenant Capoue de vitesse. C’est également lui qui est à l’origine du décalage sur le but de Giroud et son implication dans le pressing et dans les phases défensives (comme cet énorme tacle en position de latéral gauche qui a lancé une contre-attaque) est juste impressionnante pour un trentenaire. Indispensable.

Walcott : 5/5 : Là aussi, prestation pas complètement parfaite, mais au moins il s’est levé les doigts du cul. Passeur décisif, il a frappé plusieurs fois au but et a obligé Lloris à s’employer, même si il aurait pu être plus killer.

Cazorla : 4/5 : Accélérateur de particules lors des contre-attaques, il a enchaîné les ouvertures et les orientations de jeu mais aussi frappé deux très bons CF en tout début de match. Le premier a obligé Lloris à effectuer un très bel arrêt et Santi a choisi de tirer très intelligemment le second sous le mur. La balle est passée à seulement quelques centimètres du poteau.

Giroud : 4/5 : Oliv’ doit encore purifier son jeu mais il tire vraiment dans la bonne direction et ce très beau but contre Tottenham va le mettre grave en confiance. Son jeu en pivot s’améliore grandement et il réussit à varier les choses qu’il sait faire avec le ballon, comme ce duel remporté côté droit en fin de match pour centrer en retrait pour Walcott.

Les substitutes for sickness :

Flamini (pour Wilshere à la 43^e minute) : On pourra dire ce qu’on veut (moi le premier) mais Jean-Michel Mercenaire a fait un sacré bon match en tant que pur défensif, il a vraiment protégé ses centraux qui ne se sont plus retrouvés en duels avec les milieux après son entrée en jeu. Il pourrait être plus qu’une option à l’avenir.

Monreal (pour Rosicky à la 79^e minute) : Faut l’économiser hein.

Sagna (pour Walcott à la 90e minute) : L’était malade aussi Poulpy. Mais on l’a quand même fait jouer, histoire de pas prendre un but de con où Walcott aurait pas défendu à la 93^e. Entré aussi et surtout car Tonton connaît la qualité du jeu de tête de Sagna et qu’il savait que Tottenham allait balancer dans les dernières minutes. Pertinent.

Sinon…

Des matchs comme ça vous font regretter de ne pas avoir pris Lloris.

Réactions mitigées pour le retour de Flamini. Bizarre, je pensais qu’il se ferait pourrir clairement.

Soldado a l’air d’être une sacrée salope. Ceux qui connaissent, n’hésitez pas à confirmer ou infirmer.

Villas-Boas qui sort de sa zone technique d’à peu près vingt mètres pour demander à Walker de balancer sa touche dans la boîte pendant le temps additionnel, c’est normal ? Dire que Tonton s’est quand même fait dégager du banc à Old Trafford pour avoir shooté dans une bouteille en plastique…

Le site de Tottenham est excessivement mal foutu, pas moyen de trouver la gravité de la blessure de Capoue, qui a été mis KO après un contact avec Cazorla. Mettez vos vannes ici si vous êtes sans tièp’.

MIND    THE    GAP.

Le Père Fidalbion

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Et sinon, comme d’hab’, quand on n’est pas là, allez lire et discuter avec les Gunners de Groover, c’est bieng.