Newcastle – Arsenal (0-1) : La Gunners Academy livre ses notes

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Peut-on aller gagner, un dimanche pluvieux à Saint-James Park ?

Une victoire à l’extérieur, en ouverture de championnat et avec un clean-sheet est un modeste cadeau certes, mais de la catégorie de ceux qu’on ne saurait refuser. Et ça, même si le match a été bof. Et en l’occurrence, il a été bof. Économe avec certains de ses joueurs cadres, trop justes physiquement ou tactiquement, Unai Emery – nouveau look, on lui donne oulalala, au moins 2 ans de moins – est ainsi parti à l’abordage du Newcastle de Steve Bruce avec une équipe qui sentait bon le pari. Reiss-Nelson et Joe Willock titulaires, Chambers et Sokratis alignés derrière, un double pivot Guendouzi-Xhaka très perméable sur le papier : il y avait de quoi chier dans la colle de manière assez sérieuse.

Étonnamment, on s’en est sortis avec un match d’une relative sobriété. Il faut dire que sans Mustafi, ça fait déjà moins de vagues. Mais globalement, les Gunners ont rarement été mis à mal par une attaque de Newcastle assez timide, soulignons-le. Sérieux, compacts et à peu près appliqués à l’arrière, les Londoniens se sont aussi faits remarquer par le côté brouillon de leurs offensives. Sous la pluie battante, Arsenal a tâtonné, balbutié quelques combinaisons, fait tourner sans jamais vraiment trouver de verticalité et sans vraiment définir de schéma très net – si ce n’est celui, toujours présent, des sorties de balle depuis l’arrière. Avec un Mkhitaryan complètement à côté de ses pompes et un Aubameyang un peu à l’ouest lui aussi, il a fallu compter sur les éclaircies de Willock, toujours aussi croquant-gourmand, et les tentatives solistes à moitié foirées d’un Reiss-Nelson, certes prometteur, mais qui va devoir écrémer. La décision est finalement venue d’une passe mal ajustée côté Castle et d’une pointe de vitesse, comme on pouvait le prévoir vu les charrues alignées en face. Très remuant dans son couloir droit (au point de le voir ramasser sandale sur sandale), Maitland-Niles finit par intercepter un ballon mal donné le long de la touche pour déborder un bloc noir et blanc déséquilibré et envoyer un centre parfait pour un Aubam’ esseulé au deuxième poteau. Ceux-là, ils ne les met pas toujours, mais là, chirurgical.

1-0, rangez le matos. Pas grand-chose à dire d’autre si ce n’est quand même que le match a été carré, et c’est déjà beaucoup. La prestation offensive n’était pas enivrante ? C’est vrai, mais l’effectif et la compo intégraient un certain nombre de joueurs qui viennent tout juste de découvrir sérieusement le système d’Emery. Laissons leur le temps de se faire à ses idées, on est sûrement au tout début d’une belle montée en puissance.

LENO : 3/5
Les Ardennes n’ont pas gêné les Allemands, la pluie dégueulasse du nord de l’Angleterre n’aura pas non plus troublé la sérénité de notre Bernard Deutsche Qualität. Vu d’ici, il faut quand même saluer son intégration progressive au poste de numéro 1, il a complètement changé de dimension.

SOKRATIS : 3/5
Il a toujours de très petits pieds vu de la télé. On dirait qu’il va culbuter vers l’avant. Comme les oiseaux, parce qu’ils ont pas de bras. 

CHAMBERS : 4/5
Un petit point bonus parce que franchement, revenir d’un prêt à Fulham où tu t’es pris des doudounes en série en jouant n’importe où, revenir apprendre de nouveaux principes de jeu, être aligné day one derrière Xhaka et Guendouzi pour fournir une prestation de bonne facture, bah c’est pas donné à tout le monde.

MONREAL : 3/5
Un peu chatouillé par les jambes de leurs principaux sprinteurs, mais à côté de ça, ila été impeccable et n’a pas hésité à monter apporter des solutions devant. Pour ce genre de matchs, il ne pose absolument aucun problème à gauche.

MAITLAND-NILES : 4/5
Il a beau avoir pris des taquets, il a continué à percuter encore et encore jusqu’à trouver l’ouverture grâce à une montée supersonique. Ses jambes ont fait beaucoup de mal, mais je retiendrai quand même son application dans la couverture et le placement à l’arrière, ce qui était nettement moins prévisible. 

XHAKA : 3/5
Toujours un ou deux pets de l’esprit. Je crois qu’on lui enlèvera jamais, faudra l’aligner contre les équipes où c’est le moins susceptible de nous coûter des points. A côté de ça, je l’ai trouvé un peu plus sérieux dans son implication défensive. Rien de fabuleux hein, ils réussissent toujours à se faire ouvrir par une montée de Jonjo Shelvey avec Guendouzi. Mais disons que pour Newcastle, c’était pas mal.

GUENDOUZI : 3/5
Sans forcément briller, il a réussi à équilibrer un milieu de terrain qui partait quand même pas gagnant et à distribuer quelques galettes intelligentes. S’il peut rester dans ce genre de nuances, on va pouvoir compter sur lui beaucoup plus souvent. 

REISS-NELSON : 2/5
Des fulgurances qui laissent entrevoir un énorme potentiel de percussion. Maintenant, il doit choisir ses moments.

WILLOCK : 3/5
N’a pas autant rayonné sur le jeu qu’on l’aurait voulu, mais ici, on est toujours aussi admiratifs de la justesse de ses décisions, d’autant que le garçon a pris en volume et qu’il nous aussi montré de belles pointes de vitesse. Nelson, c’est peut-être la poudre aux yeux, mais l’héritier de mon Tomas, je l’ai toujours vu dans le gars Joe.

MKHITARYAN : 0/5
Plus ça va, plus mon espoir de récupérer un jour le joueur qu’il a été se fait la malle. Totalement à contre temps, l’Arménien a paru vieux, fatigué mais surtout paumé. Visiblement exaspéré par sa prestation, Unai a quand même eu le bon réflexe de ne pas le sortir, histoire de ne pas tirer au bazooka sur une ambulance conduite par Gilbert Montagné.

AUBAMEYANG : 3/5
Point bonus pour son finish de tueur à sang-froid, ce qui n’est pourtant pas sa grande spécialité. A côté de ça, il a semblé chercher ses repères au sein d’une attaque inédite. Souvent horsjeu, il n’a pas non plus brillé balle au pied – ça fait d’ailleurs un moment qu’on ne l’a pas vu déposer quelqu’un avec le ballon. 

CEBALLOS (pour Willock à la 64e minute) : Il a les pieds plats, nan ? En tout cas, il va devoir un peu accélérer la gestuelle, on est plus en Liga là. 

PEPE (pour Nelson à la 71e minute) : A beaucoup teasé les mecs en face pour au final assez peu de ballons touchés. C’était juste pour lui faire tâter les pelouses anglaises. Et maintenir la pression.

MARTINELLI (pour Mkhitaryan à la 84e minute) : Bon par contre, on était pas obligés de le laisser quasiment toute la rencontre, hein, Henrikh. M’enfin. Du coup, on a pu voir un peu le Brésilien sur un poste d’ailier, où il a beaucoup essayé de déstabiliser par ses courses. 

Le double bilan de la Gunners Academy est d’ores et déjà disponible : ici pour le mercato et ici pour la saison dernière. Et le revue d’effectif arrivera une fois la période de transferts close.

Tiens en parlant de ça, sachez que tout espoir n’est pas perdu : on peut toujours dégager Mustafi. Il n’était même pas sur la feuille de match ce WE et il y a visiblement un intérêt de la part de certains clubs de Ligue 1. On évoque Monaco. Les pauvres, ils ont pas besoin de ça.

Parce que vous n’avez pas forcément l’oeil sur Twitter, je vous conseille de dérouler ce thread réalisé par le très bon Swiss Ramble et qui pourrait s’analyser comme : “pourquoi donc qu’on a réussi à claquer tout ce pognon-lô tabernac’ ?”. Ca explique notamment les différentes visions d’un budget transfert, et comment les clubs font leurs calculs. Technique mais édifiant.

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