Crystal Palace – Liverpool (1-2), La Reds academy livre ses notes

Samedi 14 février, 18h30. FA Cup, round n°jesaispascombien juste avant les quarts.

Bienvenue ici à Londres, plus précisément dans le quartier de South Norwood où l’équipe de Crystal Palace accueille une équipe de onze jeunes joueurs qui, pour la plupart, sont des rescapés de la vie. Des miraculés. Oui, le destin n’a pas fait de cadeau pour certains ; prenez le petit Joe Allen. Fringuant et prometteur à Swansea, il est acheté par son équipe actuelle, le Liverpool Football Club, en 2012. C’est un rêve qui se réalise alors pour le petit Joe. Ni une ni deux, le jeune n’enfant prend son sac à dos et demande à son pôpa de l’emmener 164 miles plus haut, sur les bords de la Mersey. C’est là qu’intervient le drame, en plein milieu du Pays de Galles : une balle perdue frappe le petit. Un banal accident de chasse synonyme d’enculade sans vaseline pour le LFC. Depuis, le petit Joe n’est que l’ombre de lui-même, hagard, perdu… Que dire du gentil Mignolet, bipolaire et qui joue admirablement bien un match sur deux-trois-quatre-cinq-six (barrez les mentions inutiles), de l’imposant Sakho et ses déplacement de gros éléphant, ou encore de l’élégant Sturridge, frappé par la maladie des os de verre ?

Qu’importe, là n’est pas la question. Penchons-nousmaispastroponsaitjamaiscequ’ilpeutsepasserderrière sur le match.

Liverpool affronte donc en cette Saint-Valentin son petit chat noir : Crystal Palace. L’objectif est double, voire triple : emmener Gerrard à Wembley ; foutre une branlée à cette équipe de malheur ; botter le cul de cet albinos de Gayle. Pour cela, docteur Rodgers aligne une équipe presque type. On retrouve les mêmes gaillards derrière et qui font un boulot remarquable. Au milieu, petit changement : on soigne papy Gerrard et Lucas qu’on remplace par Allen et Moreno, Hendersoncaptain et Markovic complètement. Enfin, devant, Sturridge est à la pointe supplée par Lallana et Coutinho. Techniquement, ce ne devrait pas être trop dégueu.

Oui mais voilà, va savoir pourquoi, contre Palace Skrtel se met en monde Stephen Hawking et joue comme un bleu. Résultat, après une belle mésentente avec Can et malgré un Mignolet vigilant (ouioui, c’est possible) Liverpool encaisse un but à la con contre le cours du jeu. En même temps, si même avec un vrai 9 en pointe on n’arrive pas les mettre au fond, y’a plus rien à faire. Ou espérer un miracle.

Début de la seconde mi-temps. Le docteur Rodgers fait rentrer Mario Balotelli à la place de Markovic. Ah, Mario, quelle histoire là aussi. Alors qu’il évolue sous les ordres de Mourinhol’enculé à l’Inter Milan, les docteurs italiens diagnostiquent une malformation du cerveau chez le petit Mario. Alors qu’ils souhaitaient lui donner de quoi tenir une semaine éveillé, enchaîner trois matches en apnée et baiser tout ce qui bouge, c’est la stupéfaction. « Pas de souci, je saurai m’occuper du petit », lance Mourinho qui a, lui, un gros melon au cerveau. Un championnat et une LdC plus tard, Mario s’en va en Angleterre, à Man. City où son handicap fait que le jeune footballeur est souvent capable du meilleur comme du pire. Mais surtout du pire. Retour à la maison, en Italie, au Milan AC où rien ne se passe. Et là, nouvelle stupéfaction : le docteur Rodgers lance, à la fin du mercato d’été : « Laissez-le moi. Je saurai faire quelque-chose du petit. » Vingt matches environs plus tard, c’est la désillusion. Mario a déçu du monde, sauf ceux qui le suivent sur instagram car le bougre est, comme José Enrique, plus expressif sur ce terrain là que sur le pré. Mais là, miracle. C’est comme si les prières du vestiaire avaient fait leur effet, que les multiples pèlerinages de Rodgers à Lourdes fonctionnaient ; Mario sera presque décisif. Contre Tottenham puis contre Crystal Palace. Un coup-franc pleine puissance, un gardien qui repousse mal, un Lallana réactif et voilà que Liverpool mène 2-1 grâce à un but de Sturridge un peu avant. En un mois, Liverpool aurait donc bénéficié du retour de Sturridge et de Balotelli (ou du moins d’un Balotelli décisif). Finalement, un petit miracle Top4, ça peut peut-être être jouable.

Pour les highlights du match, tu cliques là : ici.

Mignolet (4/5) : Derrière cette petite tête de trisomique se cache un homme qui a de l’orgueil. Tu le remplaces deux-trois matches par sont alter-égo bien coiffé et souriant et le mec revient en pleine bourre. Du coup, Rodgers a enlevé le post-it où il était écrit « Find a new goalkeeper » de son bureau. Et les supporters ont moins peur.

Skrtel (2/5) : Sûrement déboussolé à l’idée de passer sa première Saint-Valentin sans son amour de Danynychou Agger, Martin a réalisé une de ses plus tristes prestations. Allez mon vieux, y’a le petit Moreno qui est là. Faut bien le bizuter à un moment ou à un autre ce gamin.

Can (4/5) : 14 février oblige, CanleBG l’a joué comme tout Apollon foulant cette terre en pareille journée : devant, derrière, physique, rude, mais tout en élégance.

Sakho (3/5) : Malgré ses appuis de géant à qui on aurait enlevé les rotules, Sakho a tenu la baraque. Comme toujours.

Allen (3/5) : Malgré des déficiences en défense (n’est pas Lucas qui veut), a été une bonne rampe de lancement lors des attaques. Encourageant.

Henderson (3/5) : La passe dé qui relance Liverpool, c’est lui. Celui qui gueule sur le terrain, c’est lui. Le futur capitaine, c’est lui.

Moreno (3/5) : A part danser avec Sturridge et soutenir Sakho, rien de flamboyant. Réveille-toi petit !

Markovic : Si on a ‘’autant’’ vu Gayle, c’est de sa faute. Le garçon a peut-être un petit problème de concentration. Faudra penser à un scanner. On sait jamais. Remplacé par Luigi Balotelli (3/5), un italien à moustache mal-aimé et qui fait (presque) tout pour se racheter.

Coutinho (2/5) : Ouais bah forcément, à le faire jouer titulaire depuis 15 matches, au bout d’un moment c’est moins beau. Mais c’est toujours plaisant pour l’oeil. Remplacé par Lovren, histoire de dire que les XX (remplacez par un (trop) gros chiffre) millions de livres dépensés pour lui ne sont pas tous partis par la fenêtre.

Lallana (3/5) : Sur sa lancée de son assist contre Tottenham, le gamin enchaîne plutôt bien et mérite de faire son retour avec l’équipe type.

Sturridge (3/5) : Notre butteur a autant été secoué qu’une pute dans une fourgonnette sans pour autant avoir été soutenu par l’arbitre. Comme tout mec normalement constitué, Daniel s’est énervé, a marqué. Un but qui cache le match pas terrible qu’il a effectué. Remplacé par Lambert, histoire qu’il foule le terrain sur lequel il jouera la saison prochaine.

Steve Macadam

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