La Bacalhau Académie note Portugal-Bosnie (6-2)

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Les festivités ont été un peu plus longues que prévues

Pendant que la plupart d’entre vous, pauvres mortels, regardiez un affligeant France/Belgique, preuve que vous êtes d’incorrigibles optimistes, le Choa et le Luis se sont offerts une soirée mémorable. Des golaços, du suspense avant la délivrance dans l’écrin de la Luz. Si, à l’aller, les Portugais avaient dominé leur sujet sans marquer, le match retour à Lisbonne a compensé largement ce manque de réussite. Survoltés, Cristiano et Nani ont mis le feu à la défense bosnienne et ont enflammé les ficelles de Begovic. Les grands joueurs se reconnaissent dans las grands matches. Ce soir, Pepe, Raul Meireles, João Moutinho, Cristiano et Nani ont été exceptionnels. Souvent critiqué pour ses performances avec la Selecção, Cristiano a guidé son équipe lors de ces barrages et a été parfait dans son rôle de capitaine. En plus de son doublé, il a joué comme le grand joueur qu’il est, ce que beaucoup de monde oublie, aveuglés par leur amour de Messi. Le Choa ne vous fera pas le coup de la théorie du complot mais c’était juste pour rappeler certaines évidences. Bref, sur leur lancée du match aller, les Quinas ont pris leur destin en main (ou en pied) et n’ont laissé aucune chance à des Bosniens qui n’ont jamais essayé de jouer au ballon, ni à Zenica, ni à Lisbonne. Avec le Luis, on aurait bien aimé voir un barrage Portugal/France, juste pour voir combien les Bleus « avec tout le potentiel qu’ils ont » (Copyright TF1, Footix and co.) en auraient pris dans la musette.

6-2, premier set, un café, l’addition. Et ce n’est que justice. Jamais, les hommes de Safet Susic n’ont voulu jouer au foot. A l’aller, ils se sont calés derrière espérant s’offrir, par quelque contre victorieux, un petit avantage en vu du match retour. Au terme du round 1, Dzeko avait déclaré que ce match nul (0-0) était un bon résultat car la Bosnie joue mieux sur les belles pelouses. Question: pourquoi avoir joué sur un champ de patates à domicile si t’es meilleur sur un billard? Evidemment, le Citizen avait en mémoire le match au Stade de France durant lequel il avait mis Rami au supplice. Un match que la Bosnie aurait dû gagner sans une offrande de Spahic et qui leur restera longtemps en travers du gosier.
Seulement, le Portugal n’est pas la France. Certes, les Quinas ont été mouchés par le Danemark et avaient des doutes quant leur potentiel offensif, eux qui mettent rarement plus de deux buts par match. Mais l’autre soir, les chefs de file ont tous tenu leur rang. Comme à l’aller, Pepe a été monstrueux dans le bon sens du terme. Il est resté impassible quand Dzeko, de guerre lasse, a tenté de le provoquer pour qu’il dégoupille. Au milieu, Raul Meireles a fait oublier son match piteux à Zenica et a rayonné, au même titre que Miguel Veloso et João Moutinho. Devant, Cristiano et Nani ont été décisifs et même Hélder Postiga s’est réveillé en fin de match pour planter un doublé et libérer les siens.
Avec ce barrage, et c’est tout le paradoxe, le Portugal a emmagasiné de la confiance, s’est prouvé qu’il pouvait développer du jeu et marquer beaucoup de pions. Cependant, tout n’est pas réglé mais Paulo Bento doit respirer quant aux qualités de son groupe tant footballistiques que psychologiques, lui qui a succédé au Queiroz redevenu citrouille après un match nul humiliant à Chypre (4-4).

En face, la Bosnie en a pris comme aux boules mais est resté longtemps dans le coup grâce à l’arbitre, inutile de le nier. En effet, Coentrão concède un penalty pour une main mais il est poussé dans le dos juste avant. De plus, M.Stark oublia deux pénos évident, l’un en première période sur une faute sur Postiga, l’autre en deuxième, pour une main de Papac. Enfin, il a accordé le second but bosnien alors que Spahic était largement hors-jeu. Cela fait beaucoup pour le même homme. Néanmoins, les grandes équipes, quand elles sont dominatrices et maîtresses de leur sujet, ne doivent rien mettre sur le dos du référé. Et le Portugal a été une grande équipe.

Après ce festival, nous pensions avoir vécu suffisamment d’émotions pour la soirée. Mais la plus belle arriva à la fin du match quand joueurs et public entonnèrent l’hymne national. Cela fait sacrément plaisir de voir des joueurs pour qui porter le maillot de leur pays est un honneur et un privilège, suivez notre regard…

Vous l’aurez compris, chers lecteurs, le Luis et le Choa ont pris leur pied mais seul le Choa a écrit, à cause de l’emploi du temps démentiel du Luis qui vous embrasse.

Match: si vous avez 2 heures à tuer, nous vous conseillons de le regarder, ça vous donnera la pêche!

Notes

Rui Patricio (3/5): il encaisse deux buts où il ne peut absolument rien mais peut s’estimer très heureux que la tête de Dzeko touche la transversale. Sur le coup, on aurait dit Barthez.

Pereira (3/5): préféré à Bosingwa, il a fait le boulot sans éclat mais avec sérieux. C’est pas l’Pérou mais c’est plus que convenable.

Pepe (5/5): ne cherchez plus. Le véritable taulier de ces barrages, c’est lui! Propre, sobre, impeccable. On ne l’a pas reconnu.

Bruno Alves (3/5): complémentaire avec Pepe mais un ton au dessous. Dzeko l’a pris pour Fred Weis quand il a décoché son coup de teston sur la barre. Si ça rentre, pas sûr que le résultat soit le même.

Coentrão (5/5): certes, il provoque le penalty mais il est poussé au préalable par Misimovic. Avec Cristiano, il a martyrisé le côté gauche bosnien, combinant parfaitement avec son coéquipier du Real Madrid. Adresse une galette à Postiga sur le dernier but.

Meireles (5/5): il avait beaucoup à se faire pardonner après son match aller tout pourri. Il a été parfait dans son rôle de gratteur de ballons devant la défense. Peut-être un de ses meilleurs matches en sélection. Remplacé par Ruben Micael (83′).

Veloso (4/5): moyen quand l’équipe est moyenne, bon quand l’équipe est bonne. Son coup franc d’orfèvre a laissé Begovic de marbre.

Moutinho (4/5): sa passe pour le second but de Cristiano est plus que sublime. En dedans à l’aller, il a profité de la prestation de tout le milieu de terrain portugais pour apporter sa touche perso.

Nani (5/5): son but rappelle fortement son premier cageot avec MU. A l’image de Cristiano, quand il se met à jouer, quand il est dans le ton, il devient invincible.

Cristiano (5/5): on attendait son grand match avec la Selecçao, le voilà! Sur une vraie pelouse, il a baladé les Bosniens, marqué, passé, été décisif. S’il est dans cette forme à l’Euro, le Portugal peut viser haut.

Postiga (5/5): que demande-t-on à un buteur ? De marquer. Inexistant à l’aller, pas terrible au retour, c’est pourtant lui qui met les siens à l’abri et qui clôt la marque.

Remplaçants:

Ruben Micael: passeur décisif sur le but de la libération de Postiga.

Quaresma: trivela esta da volta!

Carlos Martins: mis à part l’excellent Blogolo du non moins excellent Nico Vilas, personne en France n’a parlé de la dédicace du capitaine Cristiano pour Gustavo, le fils de 3 ans de Martins, atteint d’une maladie qui touche la moelle osseuse. Ainsi, Cristiano est à l’origine d’un mouvement d’ampleur au Portugais qui incite au don. Comment ça?! Cristiano n’est pas un sombre connard? Impossible! Y a que Messi qu’est gentil; Cristiano c’est une catin!

La Bacalhau Académie sera donc présente à l’Euro!

3 thoughts on “La Bacalhau Académie note Portugal-Bosnie (6-2)

  1. Tu m’étonnes! Tout le monde rêve d’en mettre un comme ça! En plus, CR fait un leurre parfait! Le Portugal a deux joueurs de classe international par ligne, Postiga peut jouer 9 mais j’attends beaucoup de Pizzi, même s’il est jeune.

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