La Blaugrana Académie note Espagne-Ecosse (3-1)

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Sa moustache passe là où on ne l’attend pas.

Mardi 11 octobre, 20h45, stade de France. La fanfare de Saint-Sulpice de Guillerague entonne les premières notes de La Marseillaise. Dans les rangs français, une première moitié fredonne la mélodie du bout des lèvres de peur d’être trahi par la caméra de J.J Amsellem en plein oubli des paroles qu’ils ont mis huit bonnes semaines à se rentrer dans la tête.  Dans les yeux de la seconde moitié, on peut lire une expression faciale laissant sous-entendre « ouaich t’as vu moi je chante ap c’te chanson t’sais quoi. D’où il parle de sang impur l’autre bouffon t’as vu, m’en bat les couilles moi ». Triste constat d’une équipe à vomir. Le déroulement du match n’en sera que plus laxatif.

Fort heureusement à 1500km de là, c’est une équipe d’Espagne déjà qualifiée qui affrontait une formation écossaise prête à en découdre dans son duel à distance avec la République Tchèque dans le champestre stade José Rico Perez d’Alicante, petite bourgade de 300 000 habitants de la communauté de Valence. Ce n’est donc pas le décor qui devrait dépayser les Ecossais, depuis toujours dans l’ombre des Anglais, habitant dans des huttes faites de paille et de terre dans les verts pâturages du Connemara (si la question de savoir si les poncifs et les clichés n’étouffent pas Hristo vous brûle les lèvres, il vous répondra que son professeur d’histoire-géographie lui sussurait des « tu veux un bonbon mon petit ? Reste avec moi après la classe ». Ceci explique cela, Hristo préférait sécher et jouer au football.)

Le suspense et l’intérêt est moindre en comparaison de la formidable rencontre proposée par TF1 et sa joyeuse bande de commentateurs, il est vrai mais ce qui a donné envie à Hristo de regarder et de noter cette rencontre, c’est une vidéo du service transfert montrant le résumé du match affublée du titre « L’Espagne, c’est beau mais c’est chiant ». Connaissant la perspicacité du service en matière de youtubisme et de dailymotionage, ni une ni deux, Hristo se posait sur son canapé devant sa chaine cryptée préférée où un commentateur à la voix inaudible, seul, commentait un match entrecoupé de lags, bugs, mougs et autres plungs et dont la qualité d’images rappelait à Hristo les streamings slovènes les plus malpropres.

Une autre fanfare entonne alors les première notes de la Marcha Real, dont les paroles seraient, à n’en pas douter, bien plus abordables pour les joueurs tricolores.

Puis c’est sur un fond de cornemuses écossaises s’accordant sur un « Oh ville lumière » que le match commence, comme un symbole d’expansionnisme qataro-parisien.

 

Les compos :

Espagne

Sélectionneur : Vicente Del Bosque

Hristo n’est jamais vraiment dépaysé quand il se doit de noter les joueurs du FC Barcelone et ceux, parfois, de la Roja tant les similitudes sont flagrantes. Même base tactique, même style de jeu, même joueurs (ou style de joueurs). Bref la seule différence c’est bel et bien le maillot… et Seydou Keita.

Dans les buts Valdes est titularisé à la place de Casillas, l’Espagne étant déjà qualifiée, le Catalan se voit offrir sa première sélection.

La défense est celle qui, a priori, débutera le championnat d’Europe en juin prochain. Piqué et Puyol dans l’axe, Ramos à droite, et ô la belle surprise, Jordi Alba sur le flanc gauche, comme un symbole de récompense d’un superbe début de saison.

Au milieu de terrain, les tauliers Xavi et Busquets sont associés au néo-andalou Cazorla, plus enclin à, d’habitude, jouer sur une aile que dans le cœur du jeu. Mais les blessures conjuguées de Xabi et d’Iniesta expliquent cela.

Enfin devant, les côtés seront les zones de prédilections de Villa et de Pedro, tandis que Silva naviguera entre ces deux derniers, là où, habituellement, El Niño terrorisait les défenses. Il est loin le bon temps.

Sept joueurs du Barça, un de Valence, un de City, un de Malaga et un du Real compose le onze de départ.

Valdes – Piqué, Puyol, Ramos, Alba – Busquets, Xavi, Cazorla – Pedro, Villa, Silva

+ Arbeloa, Thiago, Llorente

 

Début de rencontre :

Fin de rencontre :

 

Ecosse

Sélectionneur : Craig Levein

Autant le dire tout de suite, Hristo ne connait pas grand-chose à cette équipe. Déjà que le football anglais ne le passionne pas, alors que dire du football écossais.

En dehors de Caldwell, Hutton et Fletcher, Hristo découvre, avant d’aller vomir devant le jeu proposé par cette équipe. Une première ligne de quatre, une deuxième ligne de cinq joueurs et l’avant-centre seul, isolé, ne servant à rien à part faire le nombre. La soirée va être longue pour la bande à Levein.

McGregor – Caldwell, Bardsley, Hutton, Berra – Bannan, Adam, Morrison, Fletcher, Naismith – Mackail-Smith.

+ Goodwillie, Forrest, Cowie

 

Les buts :

Espagne, 6ème : après un décalage réalisé par Villa côté gauche, Alba centre à hauteur des six-mètres pour un SILVA qui glisse le ballon à ras-de-terre sous le ventre du gardien écossais (oui en même temps si c’est sous le ventre du gardien, c’est pas en pleine lucarne à moins que le gardien ne soit Gilles Rousset, mais Rousset n’étant pas écossais, bref…). Un but 100% Valencian.

Espagne, 44ème : un toque prend forme sur le côté droit du terrain dans le camp écossais. C’est alors que SILVA se décide à partir toute blinde dans la surface des rouquins pour effectuer un relais sur Pedro avant d’humilier tour à tour la défense puis le gardien écossais. Doublé du chinois. Un but 100% moins de 1m70.

Espagne, 54ème : Piqué, Silva, Pedro, Cazorla, Silva, VILLA, but. C’est si simple, le tout en sept touches de balle.

Ecosse, 65ème : penalty transformé par Goodwillie.

 

Les notes :

VALDES /2 : le voir dans ce maillot vert-pastel a fait vomir Hristo, lui qui a pour habitude le voir le gardien catalan vêtu de noir, tout en classe, saillant comme éphèbe. On s’en fout vous allez me dire, et vous aurez bien raison. Mais Victor, pour fêter sa première sélection espagnole (il était temps), a décidé d’enchainer le combo préféré de 88% gardiens anglais (selon un sondage boringfootball.com) pénalty provoqué/pénalty encaissé.

PIQUE /3 : le seul moyen de savoir si Gerard traverse une période de doutes est d’attendre généralement la 80ème minute d’un match. Si durant la rencontre, le Catalan s’est aventuré au moins une fois dans la surface adverse c’est qu’il est en pleine bourre, dans le cas contraire c’est que mentalement il n’y est pas. Face aux écossais, il a passé les dix dernières minutes à aller titiller ses collègues écossais, comme un symbole de rupture avec une prostituée colombienne. Gaillard le Gerard.

PUYOL /3 (remplacé par ARBELOA à la 45ème ) : le monument catalan a annoncé la couleur : atteindre les 100 sélections avec la Roja. Il en est aujourd’hui à 95 ce qui laisse penser que Carles prendra sa retraite juste après l’Euro ukraino-polonais. Ensuite sur le terrain, le garçon n’a pas eu à faire chauffer ses articulations rongées par tant d’années d’effort. Tant mieux pour Guardiola, tant pis pour Cuper.

RAMOS /4 : une bonne première période où l’Andalou a fait le piston durant une bonne demi-heure avant d’attendre tranquillement la mi-temps voyant l’équipe écossaise aussi dangereuse que la bite d’un curé. Puis, en seconde période, placé dans l’axe aux côtés de Piqué en lieu et place de Puyol, le gaillard a montré qu’il pouvait être une magnifique alternative à ce poste pour l’Euro si jamais le capitaine catalan était un peu court d’ici là. Du Ramos propre, sobre et efficace.

ALBA /5 : si jusqu’à aujourd’hui il y avait bien une saucisse dans la paëlla espagnole, c’est bien sur ce côté gauche de la défense. Et cette saucisse avait un nom : Capdevilla. Titularisé par défaut par Arragones, Del Bosque, lui aussi, en a fait son latéral gauche titulaire. Mais le Catalan étant parti se dorer la pilule du côté de Benfica pour une retraite bien méritée, il faut désormais lui trouver un remplaçant. Del Horno, Pernia, Antonio Lopez ? Trop vieux. Canella, José Angel, Monreal ? Trop tendres. José Enrique ? Pourquoi pas. Malheureusement pour tous ces joueurs, c’est Jordi Alba qui a été choisi. Pourquoi malheureusement ? Tout simplement parce que le Valencian a réalisé le match parfait, trouvant le juste milieu entre rigueur défensive et apport offensif, comme face à Barcelone.

BUSQUETS /3 : aligné au milieu de terrain sans Xabi Alonso, autant dire que la tâche du Catalan n’allait pas être aisée : comme très souvent, le travail ingrat est pour lui. Et comme quand l’adversité est aussi vaillante et créative que Nasri et Ben Khalfallah réunis, il en ressort un match moribond et terne où Sergio n’a pas eu à forcer son talent.

 XAVI  /4 (remplacé par LLORENTE à la 60ème) : capitaine d’un soir, le rôle du génie catalan est le même quelle que soit la couleur de son maillot. Diriger, réfléchir et agir, et ce pour onze personnes. Tâche bien trop simple pour celui dont le QI dépasse aisément les 388, trop simple pour celui qui a mis Kasparov échec et mat en 2 coups tout en donnant des cours de mathématiques à Einstein, trop simple pour celui qui, un soir d’hiver, dit à Pasteur « tiens je t’ai laissé un papier sur la table du salon que j’ai griffonné pendant que j’étais en train de chier, ça a un rapport avec la rage », on connait la suite. Et enfin, bien trop simple pour le meilleur joueur espagnol de toute l’histoire.

CAZORLA /4 : 1m70, technique, fin dribbleur, une vision de jeu supérieure à la moyenne, telle pourrait être la decription de Xavi, Thiago, Ander, Reyes, Silva, Villa, Pedro, Iniesta ou encore Boj… non pas lui. Mais c’est encore un énième pequeño dont Hristo parle : le transfuge valencian de Malaga. Placé sur le côté gauche que ce soit à Villarreal ou désormais à Malaga, l’Asturien était pour une fois placé dans le cœur du jeu aux côtés du taulier dans un rôle de percuteur habituellement destiné au Don. Et là où habituellement Iniesta organise plus qu’il ne percute, Santi n’a jamais hésité à aller défier ses adversaires directs en leur mettant très souvent le feu. Ca change, surtout quand c’est réussi.

PEDRO /2 : pour une fois que le gamin avait les cannes et le coffre pour durer pendant 90 minutes, c’était l’occasion pour lui de briller avec la Roja. Mais comme depuis presque une saison, la réussite fuit le petit Pedro. Ou plutôt Pedrito comme il serait plus juste de le nommer ces derniers temps. Bref, en croquant une grosse occasion en toute fin de rencontre, le Canarien confirme les préférences de Hristo, à savoir une titularisation du Jesus sur le front droit de l’attaque.

VILLA /4 : le maillot rouge semble mieux lui réussir que le maillot blaugrana puisqu’El Guaje inscrit son 50ème but en sélection. Qualités de buteur : +1. En plus de cela l’Espagnol a débordé comme rarement ces derniers temps provoquant son vis-à-vis Ecossais dès lors que le ballon lui arrivait dans les pieds. Qualités de percussion : +1. Et on peut aussi ajouter sa capacité à s’intégrer dans les phases de toque tel un vrai relayeur catalan. Qualités collectives : +1. Voilà preuve en est que Villa est un attaquant de niveau mondial, ce dont Hristo doutait ces derniers temps.

SILVA /5 (remplacé par THIAGO à la 55ème ) : l’homme du match dans toute sa splendeur. Positionné en électron libre comme l’est Messi à Barcelone, le petit chinois, après avoir déglingué toutes les défenses qui se sont présentées à lui depuis le début de saison avec son club de City, a tout simplement atomisé une défense écossaise pas assez vive pour ses talents de puncheur et d’accélérateur de particules. En se faufilant trois fois au cœur de cette dernière, l’ex-valencian pousse un Fernando Torres fantomatique sur le banc de touche pour un bon moment.

 

Remplaçants :

ARBELOA (remplace PUYOL à la 45ème) : un proverbe bulgare dit : « mieux vaut être bon à un poste que moyen à quatre ». A méditer.

THIAGO (remplace SILVA à la 55ème) : toujours en plein apprentissage du dur métier de « métronome d’une équipe de football », Thiago n’en finit pas d’impressionner son monde à chacune de ses sorties. Aujourd’hui, le petit s’est appliqué dans la transmission du ballon en envoyant des ogives millimétrées dans les guiboles de ses partenaires. Balaise. Mais bon le petit frère est meilleur paraît-il.

LLORENTE (remplace XAVI à la 60ème) : la grande gigue d’1m93 fait gage d’ovni dans le microcosme ibérique mais ce n’est pas le joueur le moins technique. Preuve en est sa frappe à la 80ème qui aurait pu faire mouche.

 

Fin de la rencontre. Le résultat est sans appel : trois érections dont deux éjaculations (la deuxième ayant été interrompue par un gros plan sur Sergio Ramos).

L’Espagne est toujours qualifiée, jusque là tout est normal, et l’Ecosse est éliminée, basique.

C’est alors que Hristo se rappelle l’une des raisons qui lui a fait regarder la rencontre : le titre scandaleux du service vidéo associé au résumé du match.

Hristo se pose donc cette question : le service a-t-il des goûts footballistiques més que douteux, le service était-il bourré ou le service a-t-il des goûts footballistiques més que douteux quand il est bourré ? Ou le service a-t-il tout simplement succombé au démon du clic ?

Hristo Mario.

Hristo vous file d’autres images, qui, d’après notre service vidéo, sont ‘un peu moins chiantes’.

 

16 thoughts on “La Blaugrana Académie note Espagne-Ecosse (3-1)

  1. Introduction étrange…
    Juger une équipe avant même que le match ne commence, ca à l’air cool.
    Bon ben j’ai fait pareil Hristo: j’ai jugé ton article avant même qu’il ne commence, juste grâce à ton intro. Et je le considère « à vomir » aussi alors.

  2. Les buts… putain, mais pourquoi ils n’ont pas cloné Sammer ces cons, en plus il est roux, ce serait passé inaperçu. Car, c’est dingue de voir des pro’ sans AUCUNE vision du jeu…

  3. >Six
    Tu ferais mieux de lire toute l’académie avant de dire qu’elle est à vomir, un peu comme j’ai fait pour le match de l’EDF, mais c’est apparemment très compliqué de comprendre que je n’ai pas de don d’ubiquité.

    >Roland
    Oui c’est vrai il a quelques sélections (Corée, Vénézuela…, c’est tout ce qui me vient à l’esprit) mais c’est sa première dans un match officiel. Il est donc désormais espagnol à 100%.

  4. Non mais surement que les espagnols connaissent mieux leur hymne national, avec ces c**s de catalans

  5. Hristo, j’avais bien compris que tu as vu le match de l’EDF. Et j’avais lu toute l’académie au moment ou j’avais écrit mon message précédent.

    Il n’empêche; j’ai considéré qu’elle n’a pas vraiment rattrapé ton intro bizarre. C’est tout.

  6. première titularisation pour Valdés, qui parfois joue en vert foncé au barça, Arbeloa sur une jambe et les yeux fermés sera toujours meilleur que notre evra.

  7. Prendre un but (meme sur péno) d’un mec qui s’appelle « BonZizi » si c’est pas un symbole anal je ne m’y connais plus!!
    PS merci Hiristo très bonne académie comme d’habitude mais le Connemara c’est en Irlande…
    Un ami lecteur anglo-saxon!

  8. >Six
    Toutes les critiques sont bonnes à prendre.

    >y-trez
    Valdes en vert au Barça??? Je ne crois pas. En noir oui, en bleu oui mais en vert ça fait très très longtemps.

    >Boz
    Salut à toi. Oui je sais bien, j’y suis même allé, il pleuvait, il y avait de la boue partout : une horreur.

  9. J’attendais plus une réaction au doux nom de Goodwillie qui pour rajouter un peu de panache joue pour Burnes Noires mais apparemment ça fait rire que moi!!
    Un endroit boueux et sombre tu y a été avec gros membre 2, il aurait aimé!!

  10. >yanaldo
    Je pourrais aussi te montrer une photo de ma garde-robe mais ça ne prouverait en rien que j’ai déjà porté les fringues qui s’y trouvent.
    Je veux une photo avec Victor à l’intérieur.

    >Boz’
    Ben je t’avouerai que ça pourrait me faire marrer si seulement je captais un seul mot d’anglais. Unfortunately my flowers are not beautiful.

  11. Excellentissime. Més que rien de plus à ajouter.

    Cependant Hristo, VV a bien joué en vert avec l’équipe catalane, pas plus tard qu’en finale de C1 2011. En hommage à un certain Andoni, grand gardien du Barça parait il…

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