La Borussia Akademie note Dortmund-Mainz (2-1)
Jean Colère toujours plus haut.
Jean prend de la hauteur et frôle la peur du vide.
L’Histoire :
Jean parlait d’histoires répétitives en 2012. Que de victoires. Avec généralement une certaine maîtrise et un tempo dicté simplement par le Borussia, rarement mis en difficulté. En recevant Mainz, un record pouvait tomber : une huitième victoire consécutive en Bundesliga. Tout simplement. On ne présente plus l’équipe ? Jürgen fait toujours confiance aux mêmes, exceptés les blessés et les absents. Sebastian Kehl doit rester en tribunes à cause d’un jaune en trop contre Hannover. Encore une fois cette saison, le milieu de terrain est le plus à même aux changements et aux questionnements : une paire Bender-Gündogan, c’est qui devait s’affirmer en début de saison et qui a eu mille peines à confirmer. Une nouvelle dernière chance pour le transfuge de l’été 2011.
Et en face, une chance de jouer au Westfalen’ pour le transfuge de l’hiver 2012 : Mohammed Zidan. Après de longues années au Borussia, de nombreux buts lors des matchs amicaux hivernaux et un coup de gueule devant les hésitations de Dortmund à le laisser partir, Mainz l’a fait signer. Joli coup. Depuis son arrivée, Zidan en est à 4 buts en 4 matchs. Son club, proche de la zone de relégation, a laissé place aux doutes du Hertha Berlin.
Ce match pue tellement le piège qu’il n’en sera rien.
Le combat :
Pas le temps de souffler. Deux minutes et un match qui démarre trop vite pour Dortmund. Mainz bouscule. Mainz ne s’en fait pas de jouer dans un Westfalenstadion plein (comme toujours) et surmotivé (encore plus que toujours). Le Borussia, plus trop habitué à être traité de la sorte, ne sait pas comment réagir. Heureusement, Mainz n’est pas si dangereux et les Schwarz-Gelben peuvent compter sur Bender pour reprendre l’ascendant.
En guise de répression, la loi du Talion est adoptée à l’unanimité des joueurs sur le terrain. Dortmund accélère. Dortmund joue sans calculer. Plus rapides que les rouges, ils commencent un récital offensif où seule la finition manque. Piszczek et Schmelzer font des descentes infernales sur leurs côtés. Bender se charge d’assurer la bonne tenue de route malgré le tempo. Gündogan tente de jolies passes décisives, que Lewandowski et Kagawa n’arrivent pas à finaliser.
Sur une de ces actions avortées (si le BVB touchait 300€ par action avortée, il serait plus riche que le Bayern), Kuba reprend d’instinct. Un ballon contré, qui traîne : pleine lucarne, sublime. Jean exulte devant son streaming. Le boulet tiré par Kuba fait du bien. Les supporters sont tout aussi surpris et chantent en l’honneur de Jakub.
Même à 1-0, Dortmund ne faiblit pas. Dortmund part à l’abordage sans réfléchir. D’autant que Mainz accuse le coup des 20 premières minutes de colmatage. Il y a seulement 1-0 et voilà une équipe qui joue comme un match de coupe où elle serait menée à 10 minutes de la fin. C’est plaisant à voir, Jean ne s’ennuie pas. Mainz, étouffé, asphixié, incapable de tenir plus longtemps, s’en sort avec un seul but encaissé à la mi-temps. Miracle.
Bien évidemment, cela ne dure pas 90 minutes. Le retour du vestiaire est très bien géré pour reprendre sur ce rythme cocaïné. Kuba et Großkreutz échangent leurs côtés et leurs adversaires directs, ce qui leur redonne de l’impulsion. Mais Lewandowski frappe droit sur Wetklo (47′), Kagawa balance aussi lorsque ce même Wetklo organise des sorties de plein air (57′). Et Mainz, grâce à un coup-franc raté de Zidan (61′), se rappelle enfin qu’il y a encore une chance à saisir. Ils prennent courage. Ils provoquent. Ils sortent la tête et frappent plusieurs fois (Zidane, le vrai, likes this).
Et ce qui était écrit d’avance s’accomplit : Zidan, pour son 5ème en 5 matches, crucifie Weidenfeller. 1-1 à 15 minutes de la fin. Les ratés d’avant font croire aux regrets. La sortie du Kuba, deux minutes avant le but, aussi. Perisic, à sa place, va devoir vite se mettre au charbon pour aller chercher ce record de victoires.
71 secondes plus tard. Perisic côté droit va se heurter sur les défenseurs. Piszczek passe en second rideau et centre fort sur KaGaWa, laissé seul au centre. But et reprise des choses en main. 2-1.
Trente secondes plus tard. Lewandowski rate un but évident et ne trouvera décidément pas la solution sur ce match. Jürgen Klopp sort dans la foulée le Japonais, pour mettre un da Silva plus défensif à sa place. Mais l’équipe est incontrôlable et finit son match en jouant follement, vers l’avant, sans calcul, comme si le titre se jouait à un but près. Ça passe. Rien ne se passe. Mainz trépasse. Dortmund ne se lasse pas.
En parlant de titre, Dortmund a 7 points d’avance sur la Bayern, 8 sur ‘Gladbach et 11 sur Schalke 04. Statut quo pour les trois poursuivants qui ont tous perdu. Tout sourit au BVB, qui ne joue plus de compétitions hors-frontières. Jean cherche où est le piège. Il n’en voit pas.
Les soldats :
Weidenfeller (2/5) : 65 minutes à dormir. 10 minutes de travail et un but encaissé. Quinze minutes finales sans franche alerte. Un match chiant pour Weidenfeller, mais pour lui seulement.
Piszczek (5/5) : 16 des vingts derniers buts impliquent au moins un Polonais du Borussia. Lukas plus souvent encore depuis trois matchs. Il a retrouvé son niveau maximum. S’il arrive comme ça à l’Euro, on en reparlera.
Schmelzer (4/5) : Impliqué dans la rencontre, il a vogué côté gauche en suivant l’image de Piszczek. Pourquoi ne pas l’avoir fait jouer, Joachim, contre la France ? La lutte avec Debuchy aurait été sympathique à voir.
Subotic (2/5) et Hummels (3/5) : Globalement au chômage technique. Globalement incapable de faire quelque chose sur le but de Mainz. Hummels a le droit au bonus « passes en profondeur de cinquante mètres dans le dos de la défense adverse parfaites ».
Bender (4/5) : Équipe bousculée à l’entrée, Bender a fait respecter les codes du BVB. Ici, on ne rentre pas comme on veut dans l’autre moitié de terrain.
Gündogan (3/5) : Des passes géniales par instant et des corners bien tirés. Il a prouvé qu’il avait du toucher. Il manque encore d’automatismes, pour se greffer sans accoups au collectif du Borussia. Mais après ce match, l’espoir revient de le voir à son meilleur niveau. Jean lui adresse ses encouragements.
Kuba (4/5) : Encore un 5 ? Il aurait presque pu le faire valoir pour sa frappe instinctive en pleine lucarne. Pour marquer la différence avec « l’excellence » du week-end précédent, Jean lui accorde seulement un 4. Mais sa forme est impressionnante, lui aussi.
Großkreutz (4/5) : Comment Kevin a-t-il fait pour ne pas marquer de but ? Toujours le petit chouchou.
Kagawa (4/5) : Il y avait auparavant à Berlin le fameux KaDeWe, le Grand Magasin de l’Ouest. Aujourd’hui, il y a KaGaWa, le Grand Joueur de l’Est.
Lewandowski (3/5) : Comment Robert a-t-il fait pour ne pas marquer de but ? Le mystère de la journée 24. Mais un travail de tous les instants sur le front, pour débloquer des situations aux copains.
Les réservistes :
Perisic (pour Kuba, 72′) : Son entrée coïncide avec deux buts. Il a relancé la folie du match, même sans le vouloir. Et il participe au but victorieux, même sans le vouloir (ou presque).
Da Silva (pour Kagawa, 80′) : Il était sensé calmer tout le monde par son expérience. Jean a pas tellement vu la différence, mais c’était bien de le revoir.
Jean Colère.
Jean vous offre encore une fois le résumé d’un match fou, en allemand, mais mis en ligne par BVB09-fr qui font du bon travail.
Il vous rappelle au passage qu’il passe parfois faire un tour sur Facebook. Par contre, par la peine de le chercher sur Twitter. Demandez plutôt à BundesligaFR pour avoir les dernières Nachrichten.
Enfin, Jean continue de répéter en 2012 qu’un abonnement à Horsjeu pas net est une excellente idée. Comme s’abonner au Tigre. Vous pouvez bien faire les deux en même temps.
Mit analen Küsschen.
Ne commenter que des victoires (à priori) tranquilles, c’est pas lassant à force ?
Ça pourrait oui. Heureusement que ce match était assez rigolo, partait un peu en vrille par moment. Mais j’attends ce fameux match piège/cette défaite où je pourrais y donner de la colère que je dois garder en moi depuis trop longtemps. Si c’est Augsburg, encore plus.
(mais pas trop, puisqu’on aura encore de l’avance. Par contre, si dans la situation actuelle, on arrive à ne pas empocher le titre final, je vais bien « m’amuser ».)
Vous avez un genre de partenariat informel avec un club pour prêter des types qui ont besoin de s’aguerrir ?
On monte un partenariat avec le FCN s’ils montent. Sinon, Brest a ses chances.
Comment vous avez fait pour perdre 2 fois contre l’OM…
Les mystères de la schyzophrénie…