« Il faut qu’on parle »

LA phrase la plus flippante jamais entendue. Celle qui, ado, te gâchait la journée, la nuit, la semaine et même la vie (car quand tu es ado, tu es un peu excessif, et que, faut se l’avouer, Jessica, c’était un peu la femme de ta vie quand même).

Cette phrase, c’est celle des sous-entendus, des non-dits, et bien souvent le prémice de la scène de fin. On l’a tous entendue, lue, ou redoutée. Cette phrase, c’est le Racing qui l’a lue ce matin.

Mais avant d’y revenir, Flash back :

11 février, 22h10, Stade Jean Bouin, Angers.

Le Racing club de Lens mène sereinement 2-1 chez un concurrent direct à la montée. Rien qu’à l’écrire, ça fait mal au cul tant Angers a été d’une affligeante nullité dans ce match. Néanmoins, on est peinardos, il reste 1 minute dans le temps réglementaire, et un défenseur Angevin a eu le bon goût de se faire expulser.

22h17:

L’arbitre siffle la fin du match. Angers s’impose 3-2 après 2 buts hideux dans les arrêts de jeu. 2 centres dans la boîte repris en taclant dans les 6 m sous les yeux apathiques de nos défenseurs, déjà occupés à fêter leur victoire dans les vestiaires.

7 minutes. Soit la durée moyenne d’un rapport sexuel, douche comprise. Comme un symbole. Que c’est-il passé durant ces 7 minutes? Luissette a mené l’enquête pour vous.

22h10 et 32 secondes.
Pour une main volontaire dans sa moitié de terrain, Boyer, le latéral droit angevin est expulsé. Lens va donc finir ce match en supériorité numérique. Enfin, ça c’est ce que croit le naïf. La vérité est toute autre. En effet, quelques minutes plus tôt, 8 pour être précis (soit la durée du coït humain douche et mise de capote comprise), Sikora a commis la 1e grosse erreur de coaching de son mandat : il a sorti NDiaye pour Alassane Touré.
Certes, NDiaye était complétement cuit, suite à un missile sol-air l’ayant percuté en pleine face quelques instants plus tôt. Après avoir tenu son poste en étant sonné, il sauve son camp sur un corner, en dégageant sur sa ligne un ballon angevin. S’en suivit une chute sur les fesses et une demande de changement du type « Chef, j’en peux plus, faut que je sorte ».

On n’est pas des tyrans, on va pas non plus le laisser crever sur le terrain. Mais bordel, pourquoi Touré??? Pourquoi sortir un offensif pour tenir le score alors qu’Angers ne met plus un pied devant l’autre? Pourquoi faire rentrer le seul mec capable de déséquilibrer notre charnière centrale? Surtout, pourquoi faire du Garcia en la jouant petite bite? C’était suicidaire.

La rentrée de Touré pour tenir le score, c’est un peu ça.

Tant de questions qui restent sans réponses et qui doivent continuer à résonner dans la tête de Siko…

Résultat : une charnière centrale avec un black en trop, c’est moche.

Quelle est l’utilité de Touré là-dedans?

Flashback :

22h11 et 02 secondes :
Yohann Démont s’élance pour tirer le coup-franc, suite à l’expulsion. Oui oui, Yohann Démont.

22h11 et 13 secondes :
J’ai failli renverser ma bière, le coup-franc est passé à 3 cm de la lucarne de Malicki. On a failli voir un coup-franc direct du Racing… par Démont.
Le public angevin est certes d’une tristesse rare, du genre à s’éclater au stade autant que lors d’une partie de scrabble un samedi soir dans le Gers avec Christine Boutin en pyjama en pilou, mais quand même, il ne méritait pas ça.

22h13 et 32 secondes :
Remontée de balle de Touzghar, qui combine avec Nomenjanahary. Pas inquiété par la défense angevine, le Malgache envoie une minasse qui cloue Malicki sur ses appuis. Ça rase la barre, au-dessus.

22h14 et 3 secondes :
Centre n’importe comment de Ayari au 2e poteau lensois. Riou ne sort pas, personne ne suit côté lensois, Keseru (oui madame, Keseru) remet de la tête dans les 6m, Touré cueille une pâquerette, Baal fume une clope, Yahia et Coeff se gênent : El-Jadeyaoui égalise.

22h17 :
Dernier ballon du match. Même centre moisi côté angevin, avec cette fois, petit geste technique de Touré qui, face à son but (???) nous fait un « double contact ‘arrière du mollet-talon » qui remet complètement en jeu un ballon qui filait au loin, tout le monde panique mais ne fait rien, Ayari se jette n’importe comment et marque.
Certes le public angevin est un public dont on sent qu’il souffre depuis des années à supporter une équipe coachée par Garcia puis désormais par un mec que j’ai eu envie de frapper tout le match, mais non, il ne méritait pas ça non plus. Pas de gagner. Pas ce soir. Il a sifflé ses joueurs tout le long du match et ces mêmes joueurs ont fait de la merde toute la soirée. Non, vraiment, c’est injuste.

La vie est injuste.

Ce matin, 9h12, centre d’entraînement de la Gaillette, Lens.

Le facteur, Jean Marc, qu’on appelle souvent « eul gros Jean-Marc » tant il est sympa, dépose une lettre dans le petit casier réservé à Luc Dayan.

9h14, Luc Dayan ouvre la lettre.

« Cher Racing club de Lens, il faut qu’on parle ».
Les mains de Dayan commencèrent à trembler, il continua néanmoins, parsemant les paragraphes de larmes, lesdites larmes faisant couler l’encre bleutée sur le papier Clairefontaine (nos plus belles années).

On a fait un bout de chemin ensemble. On s’est aimé, on a passé des bons moments, on a même couché ensemble, une fois en 98. On était jeune, insouciant, foufou, fougueux. C’était le bon vieux temps.
Suite à ça, on s’est lié d’amitié, à sortir entre potes en coupe UEFA, ou, quand on avait un peu de pognon, à faire les beaux en Champions. On a même failli recoucher ensemble en 2002, mais cette année là, tu es venu trop vite. Tu t’es cru trop beau et tu t’es fait dessus, avant même de me toucher. Du coup, Aulas, qui passait par là sous Viagra, m’a prise, pour la 1e fois. Et il ne m’a pas lâchée pendant 7 ans.
Mais tout ça c’était avant. Avant que tu ne rencontres tes nouveaux potes. Les Guy Roux, les Papin, les Sidi Keita, les Akalé. Avant que tu ne trompes pour la 1e fois, en couchant avec la L2 alors que tu avais Hilton, Dindane, Monterrubio ou  Carrière dans ton effectif. Ce jour-là, je ne suis sentie sale, trahie, trompée. Un ressort était cassé.

Pourtant, j’ai cru à l’œuvre du temps. Les mois passèrent, mon cœur cicatrisait. Pendant un an tu m’as refait la cour : j’étais comme une jeune fille en fleur. On s’écrivait, on se tournait autour et on s’est réconcilié. Malheureusement, ça n’a pas duré. En un an, tu es retombé dans tes travers. L’alcool avec Gervais, les plans cul avec des joueurs de merde (Eduardo, Ramos, Laurenti, Jemaa), et tes paris insensés avec la mafia roumaine (Bölöni). Je t’ai laissé tombé pour mieux me soigner. Pire, je me suis même laissée tenté par ton ennemi juré, ce LOSC que tu hais tant. Depuis, je reprends un peu le dessus, et vais d’idylle en idylle. Flirtant avec les Pailladins Gitans de Montpellier, puis avec un nouveau riche venu d’Orient. Néanmoins, je ne t’oubliais pas.

Hier, je t’ai regardé à Angers. Tu étais à nouveau beau, à nouveau tentant. Mon cœur de midinette était à nouveau prêt à succomber… Mais ça, c’était avant 22h13.
Car, comme d’habitude, tu as tout gâché en 8 minutes. Cette fois, c’est un peu la fois de trop.
Alors, plutôt que de te faire mal à nouveau, j’ai préféré prendre les devants : notre RDV de fin d’année, celui qu’on bloque vers fin mai-début juin pour se voir si on se remet ensemble, il n’aura pas lieu cette année. Je préfère encore me faire un monégasque qui copine avec des russes qu’un mec du 62 qui se laisse aller à des vacances à la Fistinière avec des angevins.
Ne m’en veut pas, mais j’ai trop souffert pour à nouveau me mettre en danger.

Amicalement, la L1.

A ces mots, Luc Dayan se retint, puis craqua.

Luc Dayan, lisant la lettre de L1

La Lens académie souhaite prendre un peu ses distances aven le milieu du foot pour mieux soigner cette rupture. Elle reviendra peut-être en coupe de France, qui sait?
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11 thoughts on “La Lens Académie a reçu un courrier de la L1

  1. (vous me reconnaissez ? je suis le seul couillon du jour qui n’a pas réussi à intégrer une vidéo Youtube dans son commentaire)

  2. 7 minutes ?! Des Dieux ces Lensois, des Dieux de l’Amour !
    La L1 reviendra Luissette, elle ne pourra pas oublier ça…

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