Vivement la fin de l’année. Dans 3 semaines, les journées augmentent, comme tous les ans, oui bien sûr, mais en ce moment, la lumière manque, le souffle est court, la tête est basse et le pas est lourd. Même pour Jean-Michel Aulas. Le grand Jean-Michel Aulas, propriétaire depuis 30 ans de l’OL, le Carlo Molinari rhodanien, ne va pas bien. Non il ne va pas bien et pour une fois, est au bord d’une crise d’angoisse et c’est finalement tout le football français qui est inquiet. Je ne suis pas un supporter lyonnais et Aulas m’insupporte depuis des années, c’est évidemment lié. Je ne le supporte parce que j’aimerais bien l’avoir dans un mon club de cœur : être un vrai patron, assurer une stabilité dans la structure, être médiatiquement visible, être présent dans les instances, développer le club et gagner des titres, gagner plein de titres et rester compétitif dans le haut du tableau depuis 15 ans. Quelle paix de pouvoir compter sur son club quand il sait se maintenir à un niveau envié, que la seule incertitude est de se retrouver en fin de saison entre la 1ère et la 4è place. Qui n’est pas impressionné par le travail d’Aulas ne comprend pas grand chose au football professionnel.

Aulas a réussi à bâtir l’une des plus grandes équipes françaises, la plus proche de remporter la C1 depuis l’OM. Le parcours de Monaco en 2004 est un brin chanceux et surtout ne s’inscrit pas dans la continuité d’un club ambitieux. Non, Aulas aurait pu la gagner au moins deux saisons et sans doute pas l’année où il atteint la demi-finale. Il était déjà trop tard, comme un symbole de fin de cycle. Aulas a construit une équipe complète, s’est rarement trompé vu les sommes en jeu avec une technique magnifique pour les supporters du club : assécher les autres équipes du championnat de France de ses meilleurs joueurs et sortir quelques joueurs d’un centre de formation solide pour renouveler l’effectif et faire d’énormes plus-values.

Que la mécanique se grippe, c’était attendu de tous, il y a toujours un retour à la normalité. Plus de titre mais toujours la recherche de quelques bons joueurs du championnat piqués à des concurrents directs et un centre de formation reconnu. L’espoir toujours là, présent discrètement, car vous le savez tous, un grand club ne meurt jamais et doit revenir à un moment en haut du tableau. C’est le défi de Lyon depuis 2010, revenir gagner des titres, montrer que ce ne sera pas un simple PSG. Le 1er semestre 2015 a laissé présager de très bonnes choses… et…

Et c’est le drame. Intersaison mal négociée, des nouveaux talents pas assez cadrés, des arrivées pas toujours compréhensibles, des retours d’expatriés mal acceptés, des salaires fortement revalorisés et des blessures importantes en début de saison ont fini par fissurer l’édifice, à faire tanguer un colosse qui n’avait pourtant pas un pied d’argile.

Jusqu’à cette déclaration hier du Président Aulas : « J’en ai gros sur le cœur ». En ces temps agités, il a suffi de ces quelques mots pour qu’un élan spontané de tendresse me donne envie de réconforter Jean-Michel. Lui dire que l’ingratitude est une composante solide de son monde, que ses joueurs sont jeunes et ne vieillissent pas avec lui. On est proche de la rupture générationnelle, du général coupé de ses soldats. L’entraineur au milieu est une proie facile pour les joueurs et les dirigeants, il est pour le moment épargné par ces derniers. Mais dans une pratique exacerbée de la recherche du coupable idéal, il est l’élu des joueurs. C’est un autre débat.

Président Aulas, sachez que vous êtes sans doute l’un des plus grands enfoirés du football français, pourquoi ? Parce que tous les autres clubs et leurs supporters auraient aimé avoir un président comme vous et que l’équipe que vous avez bâtie doit beaucoup plus au travail qu’à un budget illimité. Bien sur, vous vous êtes parfois égaré dans une course à la grandeur inepte comme noyauter la Ligue avec Bourgoin en tête de gondole (résultat on a Thiriez depuis), comme la ligue fermé du G14 que vous avez présidée, comme votre introduction molle en bourse et une déclinaison marketing de tous les commerces possibles parfois ridicule.

Si nous restons sur le domaine sportif, peu de reproche à vous faire et le comportement de certains éléments du vestiaire depuis quelques semaines paraît de l’extérieur comme une injustice contre l’OL. Dommage car vous avez de bons joueurs et un bon entraîneur, il est d’autant regrettable que les premiers vrais problèmes d’égo apparaissent dans un effectif qui n’a encore rien gagné et qui laissaient entrevoir de grands espoirs en mai dernier. La saison n’est pas finie, mais le titre paraît loin et l’âpre combat qui s’engage contre Angers et Caen pour l’accessit en Ligue des champions sera suivi avec la plus grande délectation par tous les amoureux du foot.

 

 

Frantz-Christophe Van Dustgroski

4 thoughts on “Le baiser d’Aulas

  1. Fournier, un bon entraîneur ? je pense qu’il y a débat. Même si dans le fond on s’en fout. Il ne faut pas se réjouir du malheur de son prochain mais pour Aulas on a le droit de faire une exception. Jean-Mimi a toujours eu l’habitude de pleurnicher après la moindre défaite, rejetant généralement la faute sur le corps arbitral, l’accusant de tout les maux avec la mauvaise foi sans limites qui le caractérise. Durant l’ère Puel, il avait pris pour habitude de tirer à boulets rouges sur son entraîneur à qui il avait pourtant offert un contrat de 4 ans et qui sera la pierre angulaire de cet échec. Fournier est une marionnette utilisée par Aulas, un peu comme l’avait été Perrin. Aujourd’hui il fustige ses joueurs pour leur ingratitude mais les problèmes du vestiaire lyonnais ont vu le jour cet été durant l’intersaison. Le recrutement n’a pas été à la hauteur (Valbuena, Beauvue, Mapou !) et les revalorisations salariales ont été mal gérées (Lacazette !!!).
    Jean Mimi, parfait exemple du pompier pyromane.

  2. Oui aussi. D’accord avec Mr Van Dustgroski comme avec Spado.
    Il fait et raconte des conneries, il est imbuvable, mais il gère depuis 30 ans un truc qui tient encore debout et qui a plutôt bonne mine, malgré tout. Et sa politique consistant à se sur-exposer médiatiquement (au prix de sorties souvent ridicules) pour protéger le club, bah elle a plutôt bien fonctionné jusqu’ici. Si écouter les inepties d’Aulas, ça permet d’éviter d’entendre d’autres stupidités de la bouche des joueurs ou du staff, c’est toujours ça de pris.
    Après, moi, je serais d’avis de ne plus tendre aucun micro à un footeux, mais peut-être qu’on s’ennuierait un peu.

  3. Mais sérieusement … qui voudrait avoir Aulas dans son club ?? il n’y a donc plus personne qui n’a de fierté ?
    sans dire que les autres sont mieux hein, faut pas pousser, mais de là à glorifier les aulasseries … en fait t’es un lyonnais refoulé, c’est tout.

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