Les Présentations : L’Argentine

Souvent favoris, rarement gagnants, les Albicelestes ont tout de même remporté 2 titres de champions du monde (1978 et 1986).

« Pas si mal !» diront certains, mais ces stats semblent bien maigres dans un pays où les écoliers vont stopper les cours pour s’installer devant la télé à chaque match de la sélection mais aussi comparé au grand rival brésilien. Pourtant, depuis une trentaine d’années, le vivier de joueurs argentins n’a pas à rougir du Brésil.

D’ailleurs le palmarès en Copa America est nettement en faveur de l’Argentine : 14 titres contre 8 pour le Brésil.

1978 :

La coupe du monde est chez nous (remarquons que je me considère comme Argentin jusqu’au 11 juillet) quelques mois après un coup d’état qui met le pays sous dictature militaire.

Le moral du pays est au plus bas, il faut gagner !

Ca sera chose faite.

Malgré la pression populaire, le sélectionneur Menotti se passe du petit prodige Maradona et construit une équipe solide jouant à l’européenne avec un attaquant en pleine bourre : Mario Kempes.

Une victoire pas très nette au vue du match contre le Pérou (il fallait une victoire par 4 buts d’écarts pour se qualifier en finale à la place du Brésil) remportée 6 à 0 et de la finale contre les Pays Bas (orphelin de Cruyff qui boycotta la compétition) dans des conditions bien douteuses.

1986 :

La victoire de 1978 était contestée, cella là sera grandiose !

Au Mexique, l’Argentine survole la compétition et s’impose en finale contre la RFA 3 buts à 2.

Maradona est au sommet, marque de la main, dribble l’intégralité des Anglais et offre la 2ème étoile au maillot bleu et blanc.

Cette équipe ne demande qu’à confirmer en 1990 en Italie mais les Allemands prendront leur revanche dans ce qui est et restera la coupe du monde la plus moche de l’histoire.

Les grands joueurs argentins :

Un peu comme pour Le Brésil, les Pays-Bas, l’Italie, la France ou les Îles Féroés, on peut citer une bonne cinquantaine de joueurs ayant marqué le foot argentin donc je vous fais ma petite équipe type (plutôt des joueurs contemporains, je ne suis pas Thierry Roland !).

Les qualifs :

Plus de 40 joueurs appelés par Maradona et une qualification bien difficile : l’Argentine finit péniblement à la 4ème place de la zone Sud-Américaine (derrière le Brésil, le Chili et le Paraguay) avec 28 points : 8 victoires, 4 nuls, 6 défaites.

Pour les puristes aimant les stats et ne zappant pas pendant la palette de Philippe Doucet :

23 buts marqués pour 20 encaissés.

4 buts de Messi, Agüero, Riquelme

1 but de G.Milito, Bustos, Palacio, Cambiasso, Tevez, Maxi Rodriguez, Gonzalez, Diaz, Datolo, Higuain, Palermo, Bolatti.

Les 23 :

Mon avis perso est le suivant : l’effectif argentin est aujourd’hui le plus impressionnant au monde, supérieur même à l’Espagne.

Le seul point faible de l’équipe est de taille : son sélectionneur !

Bien entendu, pas facile de choisir 23 joueurs au milieu de tous ces talents mais il y a quand même des choix bien surprenants !

Admettons pour Lucho, Aimar, Saviola, G.Milito, Lavezzi, Coloccini,…

Ça commence à être plus surprenant pour : Lisandro, Gago, Riquelme…

Et tout proprement scandaleux pour Cambiasso et Zanetti !

Détaillons nos 23 Gauchos :

Gardiens :

Sergio Romero : AZ Alkmaar.

Ce sera le gardien titulaire. Il est le choix numéro 1 depuis la fin des éliminatoires où il a donné satisfaction. Il profite aussi de la faible concurrence à ce poste et du désintérêt historique des Argentins pour les gardiens.

Pour être franc, je ne connais pas grand chose sur lui, les échos hollandais l’annoncent pas mauvais et sur les tablettes d’Arsenal (comme 40% des joueurs en Europe) et de Benfica.

Mariano Andujar . Catane.

Titulaire en début d’éliminatoires, il a perdu sa place au profit de Romero.

Diego Pozo. Colon Santa Fé.

Ouais bah c’est le troisième gardien… Dur de dire un truc sur chaque mec… Il a 32 ans et a toujours joué en Argentine dans des clubs de seconde zone.

Défenseurs :

Nicolas Otamendi. Velez Sarsfield.

Outre être le sosie officiel de Riquelme, difficile de savoir grand chose sur Otamendi.

C’est un grand espoir du football argentin (22ans) qui s’est petit à petit imposé en tant que titulaire en sélection. Il a la particularité d’avoir connu sa première cape à l’âge de 1 an et 3 mois ().

C’est a priori lui qui a piqué la place à Zanetti puisqu’il évoluera logiquement arrière droit en Afrique du Sud.

Martin Demichelis. Bayern Munich

En 7 ans au Bayern, il a alterné le bon et le moins bon. Cette année, il a profité de la bonne forme du Bayern pour revenir en force en sélection. On se rappelle avec quelle facilité il a muselé les attaquants lyonnais.

Il est en bagarre avec Burdisso pour une place de titulaire dans l’axe.

Nicolas Burdisso. AS Roma

Après 5 saisons pas très convaincantes à l’Inter, Burdisso renaît à l’AS Roma où il a poussé Mexès sur le banc.

Moins physique que ses compères de la défense centrale, il a pour lui une technique sans faille qui lui permet des relances intéressantes.

Il apparaît comme le 3ème choix de Maradona après Samuel et Demichelis mais aura sa chance à la première boulette du Bavarois.

Ariel Henan Garcé. Colon Santa Fé.

C’est l’une des surprises de Maradona puisque notre ami Ariel n’était plus apparu en sélection depuis longtemps. Il joue dans l’axe.

Parions qu’il ne jouera pas la moindre minute en Afrique du Sud à moins d’une intoxication alimentaire généralisée dans l’équipe.

Gabriel Heinze. Olympique de Marseille.

Avec les non-sélections de Lisandro et Lucho, il sera le seul représentant de la Ligue 1.

On a vu en début de saison à l’OM son incapacité à jouer dans l’axe, il sera donc tout naturellement titulaire à gauche de la défense argentine.

D’une technique plutôt moyenne, ses points forts sont la hargne et l’expérience même si il a montré cette année qu’il était capable de marquer des buts importants (et même des coups francs !).

Clemente Juan Rodriguez. Estudiantes La Plata.

De retour en Argentine après 5 ans au Spartak Moscou (et un an à l’Espanyol Barcelone), il sera la doublure de Heinze sur le flanc gauche.

Walter Samuel. Inter Milan.

Ouf ! Maradona ne l’a pas oublié à Milan avec Cambiasso et Zanetti.

« Le Mur » sera donc le patron de la défense en Afrique du Sud.

Son expérience (Boca, AS Roma, Real, Inter) et sa saison exceptionnelle parlent pour lui.

On sait tous qu’il ne fait pas dans la dentelle et que jamais un attaquant dont il est au marquage ne marquera sur corner !

Milieux :

Javier Mascherano. Liverpool.

C’est le capitaine depuis l’arrivée de Maradona.

Dans la grande lignée des milieux défensifs argentins, il est plutôt Simeone que Redondo.

Il ne lâche jamais rien, court un marathon à chaque match et n’est pas avare de fautes.

Ce n’est pas un Xavi mais il sait aussi relancer de manière intelligente et est quasi capable de délivrer des passes décisives.

Ayant préféré se passer de Gago et Cambiasso, c’est le seul bon milieu défensif de métier de la sélection : une éventuelle blessure ou suspension serait problématique pour l’Argentine…

Mario Ariel Bolatti. Fiorentina.

Son fait de gloire est d’avoir marqué le but qualificatif pour la coupe du monde contre l’Uruguay.

C’est un milieu polyvalent. Après un passage raté au F.C. Porto, il s’est relancé à Huracan puis à la Fiorentina.

Jonas Gutierrez. Newcastle United.

Pour ceux qui n’auraient pas tilté : Newcastle évolue bien en division 2 anglaise cette saison…

Gutierrez, qui rappellera aux Stéphanois le légendaire Bilos, a la confiance de Maradona qui l’aligne régulièrement dans son équipe type.

Il s’est fait une spécialité de jouer contre l’équipe de France : première sélection en 2007 au Stade de France (1 à 0 pour l’Argentine) ; premier but en 2009 au Vélodrome (2 à 0 pour l’Argentine)

Angel Di Maria. Benfica Lisbonne.

Le probable futur joueur du Real sera l’un des hommes à surveiller pendant ce mondial. Après de très bonnes saisons au Portugal, on va pouvoir jauger son vrai niveau sur le plan international.

Il sera sur le flanc gauche de l’équipe.

Maxi Rodriguez. Liverpool FC.

Malgré sa palme du plus beau but de la coupe du monde 2006 , on ne peut pas dire qu’il ait brillé depuis…

Moins à l’aise à l’Atletico Madrid, il a migré à Liverpool où il s’est installé sans faire d’étincelles.

On peut penser qu’il aura un rôle de joker dans la compétition.

Juan Sebastian Veron. Estudiantes La Plata.

Je dois avouer que j’ai un faible pour Veron depuis un entraînement en 1998 à l’Etrat où il m’avait offert son maillot (je voulais celui de Batistuta mais c’est déjà ça…).

En tout cas, qui aurait cru qu’il serait encore là en 2010 ?

Élu meilleur joueur évoluant en Amérique du Sud, il est l’un des patrons de l’équipe.

Javier Pastore. Palerme.

C’est le Valbuena argentin. Convoqué dans les 23 suite à sa super saison avec Palerme, il a connu sa première sélection le 24 mai contre le Canada (5 à 0).

Il pourrait être la révélation des Albicelestes tant les spécialistes italiens et argentins l’annoncent prodigieux.

Il peut jouer ailier mais c’est en numéro 10 à l’ancienne qu’il est le plus à l’aise.

Lyon s’est déjà renseigné pour le mercato estival mais il est déjà estimé à 50 millions d’euros !

Attaquants :

Carlos Tevez. Manchester City.

Le taureau est de retour. Il ressemble plus à un Gattuso qu’à un Van Basten mais il est toujours dans les petits papiers de Maradona qui l’a appelé tout au long des éliminatoires.

Il faut dire que sa saison n’a pas été si dégueulasse que ça avec 22 buts en championnat et une place de titulaire indiscutable.

Avec cette pléthore d’attaquants exceptionnels, il risque de souvent débuter sur le banc mais sa hargne et sa polyvalence lui assureront à coup sur un rôle intéressant en Afrique du Sud.

Sergio Agüero. Atletico Madrid.

Il serait trop facile de dire que son statut de gendre de Maradona lui a assuré sa place dans les 23 (ça a du bien aider quand même!)

Le Kun a réalisé une grande saison à l’Atletico même s’il a été quelque peu éclipsé par Forlan.

Son point fort est peut être sa polyvalence qui peut lui permettre de jouer sur un côté (contrairement à Higuain, Milito ou Palermo qui sont exclusivement des axiaux).

Diego Milito. Inter Milan.

Comment se passer de Milito ? Probablement le meilleur joueur du monde en 2010, il a tout gagné avec l’Inter en enfilant les buts décisifs.

Il n’a jamais rien montré en sélection, il faut dire que Maradona ne le porte pas dans son cœur et lui a rarement donné sa chance.

J’ai bien peur pour lui qu’il ne passe plus de temps sur le banc que sur le terrain pourtant son association avec Messi ou Higuain paraît prometteuse…

Gonzalo Higuain. Real Madrid.

Il doit finalement se féliciter de n’avoir pas choisi d’être Français !

El Pipita (c’est son surnom) a affolé les compteurs cette saison au Real et a écrasé la concurrence pourtant féroce (Raul, Benzema, Kaka…).

Appelé tardivement en sélection, il a tout de suite convaincu et semble s’être assuré une place de titulaire pour le début de la compétition.

On lui reproche de ne marquer que des buts contre des équipes « abordables », il va donc se régaler au premier tour contre la Grèce, la Corée du Sud puis le Nigéria.

Lionel Messi. FC Barcelone.

Convoqué à la surprise générale suite à deux saisons plutôt anonymes en Espagne, le petit Argentin pourrait enfin se faire connaître du grand public en brillant lors de cette coupe du monde.

Martin Palermo. Boca Juniors.

En Europe, on le connaît surtout pour ses 3 penaltys ratés où on s’est tous bien foutu de sa gueule. Cette saison, il nous a calmé avec sa tête de 40 mètres !

C’est quand même une surprise de le voir parmi les 23, et pourtant Maradona avait annoncé que seuls 2 joueurs étaient sûrs d’aller en Afrique du Sud : Messi et Palermo !

Il paraît quand même plusieurs tons en dessous des autres attaquants, son expérience pourrait être utile au groupe.

Equipe-Type :

Adepte du 442, Maradona serait depuis peu tenté par un 433 essayé victorieusement contre le Canada (5 à 0).

Ce qui pourrait donner :

On dit souvent dans la Pampa qu’il y a 40 millions de sélectionneurs. Si en plus les français s’y mettent…

Donc voilà ce que je ferais avec ces 23 si j’étais moi aussi « El Pibe del Oro » :

La compétition :

La question est de savoir qui de l’Uruguay ou de la France finira en tête du groupe A..

Le deuxième se coltinant l’Argentine dès les huitièmes…

Argentine – Nigéria : 1 – 1

Argentine – Corée du Sud : 3 – 0

Argentine – Grèce : 3 – 1

Huitièmes de finale :  Argentine – Uruguay : 1 – 0

Quarts de finale : Argentine – Allemagne : 2 – 0

Demi-finale : Argentine – Espagne : 3 – 2 ( a. p. )

Finale : Argentine – Angleterre : 1 – 1 (3-4  t.a.b.)