Aioli les sapiens,

Chut. Pas un mot. Silence.

 Fais gaffe où tu cliques, je suis pas d’humeur.

L’équipe

Autant te dire tout de suite, niveau compo, c’est le oaï. Imbula suspendu, c’est Lemina qui prend place dans un milieu à trois, impliquant comme d’habitude, voire plus encore, un travail défensif très axial des latéraux (surtout Dja Djédjé). Comme attendu, en de pareils cas, ce sont les offensifs excentrés (surtout Thauvin, par conséquent) qui se chargent de compenser ce positionnement axial en redescendant défendre contre les latéraux adverses.

Dans une défense à trois inédite face à un adversaire à pointe unique, Fanni et Morel pallient l’absence de Nkoulou, seulement de retour sur le banc. Romao complète le trio, tout en se portant souvent au pressing au milieu de terrain, voire dans le camp adverse (dans les faits, le schéma se modifie très souvent en 4231). L’intensité réclamée par Bielsa amène en effet nos joueurs à aller chercher leur adversaire direct très au-delà de leur position, ce qui rend le schéma ci-dessus très théorique.

Exemple de la 24e minute : Mendy va chercher Verratti jusqu’à Endoume, et c’est Dja Djédjé qui se retrouve à suivre Matuidi sur notre côté gauche.

 

Le match

Nous aurons au moins rêvé une mi-temps. Après un magnifique tifo dont l’esthétique ravale les pathétiques tentatives d’animations des autres stades au rang de colliers de nouilles pour la fête des mères, l’OM fait honneur à l’événement en montrant tout l’engagement nécessaire dans ce type d’affiche.

Un engagement d’ailleurs indispensable, tant le début de match se place sous le signe du « ça passe ou ça casse ». Côté « ça casse », Morel se rate face à Ibrahimovic, qui rattrape d’une intervention déterminée mais à la limite de la faute tandis qu’Ayew donne une tonalité « so nineties » aux débats en prodiguant aux parisiens des actes de charcuterie du meilleur aloi. Ballon en pieds, le PSG nous fait exploser le slipomètre avec force permutations et décrochages, qui envoient trop facilement Cavani et Pastore dans le dos de notre défense.

Pour autant, la domination parisienne est entachée de suffisance. Les attaquants ne cadrent pas leurs tentatives et, bien que possédant moins le ballon, l’OM tente de se montrer tranchant aux abords de la surface adverse. Sur une touche, Gigiac est laissé libre de renverser le jeu pour Payet, laissé seul côté droit. Le beau centre de Dimitri retrouve André-Pierre, dont le duel avec Marquinhos redéfinit la notion de « tête rageuse » (1-0, 30e).

Face à un Gignac déterminé, mieux vaut faire le poids.

Un franc orgasme pointe même à l’horizon lorsque, quelques minutes plus tard, David Luiz sort sur blessure musculaire. C’est le moment que choisit le destin pour nous rappeler que non, il ne nous lâchera jamais cette année et continuera de nous punir des avanies les plus improbables. Trop facilement servi aux 16 mètres, Matuidi efface Dja Djédjé d’un crochet d’autant plus prévisible que Brice s’est fait prendre par la même feinte environ 1289 fois depuis le début de saison. Et évidemment, si Blaise aux pieds de fonte ne doit réussir qu’une frappe en lucarne de sa carrière, contre qui le fera-t-il, mmh  (1-1, 35e) ?

Mon vier, Nostradanus.

 

Pour autant, ce trop fréquent combiné « coup du sort + défense anale », ne nous laisse pas abattus. Au contraire, une relance de Verratti met Pastore dans une difficulté d’autant plus grande que l’Argentin n’en avait visiblement rien à foutre. Face à un Romao en rut, forcément, la perte de balle est fatale, et envoie Gignac seul au duel face à Sirigu. Preuve que l’on peut commencer à croire en l’exploit, André-Pierre ajuste sereinement (!) le gardien d’un petit tir en finesse (!) (2-1, 43e).

Le regard empli de hargne des Olympiens fait plaisir à voir : oui, malgré un adversaire techniquement supérieur, l’OM tient la comparaison et peut croire à l’exploit, surtout si les Parisiens se montrent aussi empruntés.

Hélas, trois fois hélas, la pause vient casser le bel élan marseillais et très vite s’impose le deuil d’une soirée que nous voulions croire magique. Une nouvelle fois, le sort s’acharne à ne laisser aucun pardon à nos faiblesses : le retard généralisé de notre défense se conclut par une faute de Morel à 25 mètres. Ibrahimovic a beau tirer le coup-franc comme une merde, sa glissade initie une partie de billard dans notre surface. Marquinhos hérite de la balle avec une chance que l’on pourrait qualifier de cocu si cela ne procurait pas trop d’honneur à sa tronche de puceau (2-2, 48e).

Moins dispersé, plus cohérente, l’équipe parisienne se construit une réelle supériorité au milieu de terrain et menace d’autant plus notre défense. Lemina et Romao dépassés, Pastore est lancé sur un côté droit où Dja Djédjé est très en retard. Le centre est dévié par Fanni et, bien évidemment, c’est le moment que le chat noir de Jérémy Morel choisit pour se réveiller : à la lutte avec Ibrahimovic, notre défenseur marque contre son camp (2-3, 51e).

Comme trop souvent, le début de seconde période nous a été fatal : avec un jeu à haut risque, toute rupture dans la concentration et l’intensité physique nous punit immédiatement, en concrétisant les espaces déjà entrevus en première période.

L’emprise des parisiens sur la rencontre pesant de plus en plus, il est d’autant plus urgent de contrecarrer cette tendance, ce à quoi nous nous appliquons rapidement. Un déboulé de Dja Djédjé sur la droite se conclut par un bon centre pour Gignac. La reprise écrasée d’André-Pierre trouve sur sa trajectoire la main de Marquinhos.

Revient alors moment de s’interroger une nouvelle fois sur l’influence présidentielle auprès des hautes instances. Monsieur Labrune, monter des dossiers dénonçant Jean-Michel Aulas est sans doute très rigolo à défaut d’être utile, mais les faits semblent démontrer que cela ne vous dispensera pas de flatter le cigare à Moustache si vous souhaitez obtenir une quelconque bienveillance. Eût-elle été commise contre des Rhodaniens, la main flagrante du Brésilien n’aurait pas manqué d’être passible d’un pénalty assorti d’une citation devant la Cour pénale internationale : contre nous Ruddy Buquet se contente de laisser jouer. Immanquablement, une telle décision amène avec elle l’inévitable cohorte d’abrutis se réjouissant d’opposer des clichés débiles sur la mauvaise foi marseillaise à ceux qui, à chaud, émettent leur légitime et lassante sensation de se trouver plus souvent que d’autres du mauvais côté du coït anal. Ceux-là n’égaleront cependant jamais en hypocrisie les Busiris de la loi XII qui pullulent depuis hier, faux-culs patentés nous abreuvant de copies d’écran sur la règle sanctionnant l’intentionnalité des fautes de main avec le même aplomb qu’ils auraient montré en cas de décision inverse pour assurer que, oui, l’augmentation de la surface corporelle du défenseur était indiscutable. Comme l’écrivait Jean Giraudoux, « le droit est la plus puissante des écoles de l’imagination. Jamais poète n’a interprété la nature aussi librement qu’un juriste la réalité. »

Cette image n’est pas pornographique : rien ne permet de prouver que le geste de la main est volontaire.

L’injustice est d’autant plus cruelle qu’à l’évidence, cette 56e minute représentait l’une des dernières chances pour nous d’inverser les rapports de force. Une baisse physique compréhensible de notre part conjuguée à un milieu parisien maîtrisant enfin son sujet rend de plus en plus hypothétique notre remontée. Au contraire, notre équipe comporte bientôt plus de fissures que le dernier lifting de Maryse Joissains : seul Mandanda évite aux attaquants parisiens de tuer le match.

Bielsa choisit alors de remplacer les joueurs fatigués sans changer de système, sans doute par risque de dégarnir encore davantage nos bases. Cette tactique conduit Ocampos à remplacer Thauvin, Alesandrini à remplacer Ayew et, plus gênant, Batshuayi à remplacer Gignac. On pourra peut-être regretter que, quitte à adopter dès le début une tactique audacieuse, El Loco, n’ait pas joué le tout pour le tout et, par exemple, sacrifié Romao pour associer le Belge à un Gignac qui serait resté sans doute précieux bien que carbonisé.

Quoi qu’il en soit, aucun des trois entrants ne s’avère décisif, et le PSG achève le match sans trop trembler (d’autant qu’il se trouve chez nous des génies des virages capables de faire perdre une bonne minute à la rencontre en visant un parisien avec des lasers et des boules de papier). Pour seul événement de ces dernières minutes, Ruddy Buquet se fend d’une petite olive supplémentaire en adressant après le coup de sifflet final un second carton jaune magnifique de mesquinerie à André Ayew, coupable de « s’être trop approché de lui ».

Reste donc une défaite avec les honneurs. La différence de niveau technique entre les deux effectifs est béante. Là où d’autres entraîneurs se seraient adaptés en bétonnant, Bielsa l’a fait à sa manière, romantique entre toutes : harceler, presser, aller chercher l’adversaire haut quitte à laisser des gouffres derrière soi et à vider ses tripes sur le pré s’il le faut. Pour n’avoir pas su démarrer la seconde période avec l’ardeur requise, l’OM a failli : seul nous restera le rêve d’une première période où nous avons pu croire aux étoiles…

Les joueurs

Mandanda (4/5) : Il aurait juste fallu réaliser un miracle de plus.

Romao (3-/5) : Ce mélange de brutalité et d’application qui fait les OM-PSG réussis, n’eût été ce léger manque de promptitude sur l’égalisation de Marquinhos.

Fanni (2-/5) : Qui n’a jamais inséré son membre viril dans une ruche ne peut pas avoir idée du supplice vécu par Rod face aux mouvements incessants des attaquants. Il a eu le mérite de combattre sans relâche.

Morel (1+/5) : Ses bonnes prestations précédentes n’étaient donc qu’un rêve d’Icare. Il a courageusement affronté le soleil, et nous avons fini la tête dans la lune.

Lemina (2/5) : Dans sa situation, seul un rhinocéros sous cocaïne aurait pu développer le volume de jeu requis. Même si son match s’est de fait avéré difficile, Mario aurait pu bien plus mal s’en sortir.

Dja Djédjé (2-/5) : Brice, c’est l’activité d’un mustang au grand galop. Et les espaces qu’il laisse derrière lui, c’est le Far-West.

Mendy (2+/5) : Quelques fantaisies de pressing chez lui aussi, même s’il s’est avéré plus sage que Dja Djédjé. Et un peu plus fade aussi, du coup.

Thauvin (2-/5) : Un bon esprit et une combativité tout à fait appréciable, mais toujours le problème de ces mauvais choix si voyants qu’ils lui attirent des tombereaux de fange sur la gueule.

Ocampos (63e) : Actif, mais peu efficace. Homéopathique, quoi.

Ayew (1/5) : Alors oui, étriper du rouge-et-bleu, ce sont toujours des gestes d’amour que l’on apprécie. Après, cela aurait été une bonne idée de jouer un peu au football, aussi. Et tant qu’à prendre un carton rouge après la fin du match, il aurait mieux valu emplâtrer franchement l’arbitre, ce qui lui aurait au moins assuré une sortie cantonesque.

Alessandrini (71e) : Comme ses camarades, une entrée volontaire mais peu productive.

Payet (3-/5) : L’enjeu ne l’a pas transformé en ectoplasme, c’est déjà ça. On retient son très beau centre pour Gignac, mais aussi et malheureusement son gros affaiblissement en seconde période.

Gignac (5/5) : Tu vois « Vovo », le taureau de légende ? Celui qui a démonté les arènes de Beaucaire à Lunel, qui a terrorisé une génération de raseteurs ? Celui dont les exploits sont encore gravés dans la fonte de sa statue face aux arènes des Saintes-Maries ?

Vovo.

Eh bien pour situer, « par rapport au match d’André-Pierre hier soir, Vovo, c’est rien qu’un gros pédé » (Jean Giraudoux).

Batshuayi (71) : Une entrée quelconque, garantie 100% efficace contre les enflammades précoces.

 

L’invité zoologique : Javier Castor

Il a beau avoir une tête de con, la queue plate et des dents proéminentes, on ne peut pas lui dénier un certain talent d’architecte. Et ceux d’autant que personne dans l’écosystème n’ose ouvrir sa bouche contre ses barrages à la con, sous peine d’être interdit de rivière. L’invité approprié pour te parler du match contre ceux qui construisent notre monde de merde de demain.

  • Les autres : C’est cher, c’est moche voire limite vulgaire, mais c’est diablement efficace. Le PSG ou la lucbessonisation du football.
  • Vu d’en face : Ils seraient capables de fanfaronner.
  • Le classement : Parlons d’autre chose, voulez-vous ?
  • La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Olivier M. Remporte le concours zoologique.

 

Bises massilianales,

Blaah

20 thoughts on “OM-PSG (2-3), La Canebière Académie a rêvé une mi-temps

  1. Ne jamais oublier que l’on a combattu avec une charnière Morel-Fanni et/ou Romao à la main et ca, c’est beau

  2. On dirait que Marquinos a involontairement réussi à dévié un ballon à la 56è, et que Mandanda a involontairement non dévié un ballon à la 35e. 2-3, balle au centre.

  3. yapapéno gros. En revanche, la lucarne de Blaise, elle est bien réelle. Rendez-vous l’année prochaine pour la huitième.

  4. C’est difficile de comprendre pourquoi Thauvin est sur le terrain, et ça doit être très dur pour Ocampos et Alessandrini de poireauter sur le banc.
    A moins que que Thauvin soit réélement le N°1, auquel cas…
    Sinon, c’est quand même con que Ayew ait décidé de ne pas jouer ce match.

  5. @wayne Ocampos doit encore beaucoup progresser sur les tâches défensives, c’est sans doute ce qui joue en faveur de Thauvin… pour l’instant.

    @Toufik : Yapéno

  6. « Et les espaces qu’il laisse derrière lui, c’est le Far-West. »

    C’est bô, mais du coup, les espaces dits du « far-west », ça veut dire que ce sont des espaces qui sont loin de lui ? Et donc que tout proche de lui, il n’y pas d’espace ? Car cet espace est relégué loin à l’Ouest ?

    Donc djadjédjé c’est un trou noir.

  7. Le vrai scandale de la rencontre c’est Ibra qui arrive à être impliqué directement dans les deux buts avec un match pourri. Reconnaissons à Cavani, l’honnêteté de ne pas se cacher et de bien préparer son transfert à United.

  8. Vous discutez d’Ocampos ou Thauvin. Sincèrement pour moi le titulaire devrait être Alessandrini.

    Et yapapéno

  9. Non mais Thauvin est sans doute un bon joueur qaudn il a la tête sur le ballon. Le problème c’est qu’on lui demande de la lever et après sa méthode de calcul de probabilités est encore un mystère pour la science.

  10. Ça y est, ça pleurniche… Il y a quand même du boulot pour le Dortmund du sud et El Loco est définitivement taré… c’est quoi cette tactique et ces changements? Bref, bien fait!

  11. Péno, Papéno..? On s’en branle. C’est surtout 3 points perdus à jamais dans un match où on a tout donné durant la première mi-temps. Le coaching de Bielsa a été dégueulasse et a annihilé toute capacité à réagir après la 70ème. Sortir Gignac alors qu’il est en pleine confiance est tout simplement grotesque. Le changement Thauvin/Ocampos n’a rien de justifié également, remplacé une tête à claques qui a enfin compris qu’il fallait défendre par un poulet sans tête qui a l’air encore plus con que le premier…
    Dégouté sur ce match que la chance ait choisi l’autre camp comme l’ont illustré les 3 buts de chatteux des parisiens. Ce n’est pas sur ce match que nous avons perdu le championnat mais plutôt contre Caen et Reims (entre autres). Allez, une victoire à Bordeaux la semaine prochaine et ce sera effacé.

  12. Le tournant du match c’est quand même ce moment où Dja-Dje-Dje passe Thauvin tandis que Mendy fout un gros pressing à Sirigu tandis que Lemina se tourne vers Bielsa en mimant « je comprends rien »

  13. Je retiens que c’est pas peno et vais prendre le popcorn pour la fucking disgrace…je regrette que Paris soit pas tombé sur Porto :/
    Bonne acad comme d’habitude qui rend un peu le sourire
    Merci

  14. Bielsa à coaché comme il ce dois à Marseille. De manière couillu. Je préfère ça une tactique à la baup anigro pour un résultat en point équivalent mais un plaisir à voir véritable.
    Et y a peno bande de moules.

  15. « Allez, une victoire à Bordeaux la semaine prochaine et ce sera effacé. »

    Mais c’est bien Bordeaux qui va vous la mettre, petits marseillais à l’appendice buccal anormalement développé, sur un but de Carrasso à la 96ème. Même qu’on vous passera devant en fin de saison pour vous chiper les places qualificatives. Et après on achètera votre charnière Morel-Fanni et on sera sacré champions avec. Vous nous prêterez Thauvin la saison suivante. Il finira meilleur passeur du championnat + doublé décisif en final de LDC contre la Roma, entraîné par Bielsa, où Gignac aura signé un juteux contrat. Sans oublier l’arrivée de Drogba au mercato d’hiver, pourtant annoncé du côté de la Canebière par Gerets, votre re-nouveau Dirlo sportif, qui terminera meilleur buteur de la coupe moustache.

    BIM.

  16. L’histoire, cette petite pute, retiendra qu’il aura fallu un match de foot à 7 pour lire ce morceau de bravoure. Certainement la meilleure Acad’ depuis la fin de l’ère Tapie.

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