West Ham – Manchester United (1-1) : La Raide et Vile Academy livre ses notes

5

Salut à tous !

Ce dimanche 8 février, pour la 24eme journée de Premier League, nos petits diablotins préférés n’arpenteront pas les trottoirs d’Old Trafford, mais iront exhiber leurs appas dans la banlieue de Londres, haut lieu de la cuisse jambonoïdale et du nibard aguicheur.

De jambon, il sera question à plusieurs étapes de cette acad’, car comme chacun sait, on ne dit pas West Ham chez Horsjeu.net, mais Jambons de l’Ouest. Je trouve d’ailleurs plus rigolo de chercher par mes propres moyens une étymologie à ce nom que l’on peut légitimement considérer comme idiot, dans la mesure où Boleyn Ground, leur stade, se situe en banlieue est de Londres.

Une première hypothèse serait qu’en 1895, date de création du club, les employés locaux du cadastre ne disposaient pas de cartes en vue de dessus comme les nôtres, et qu’ils considéraient donc la géographie locale à partir de leurs pieds. Ainsi l’est et l’ouest se trouvaient inversés, car ces braves gens préféraient sans doute regarder vers là où le soleil se couche que vers là où les roux naissent.

Un vieux relent de logique me souffle avec reproche que les boussoles existaient à l’époque. Mes connaissances historiques irréprochables lui rétorquent en une seconde hypothèse que ce qui existait surtout à la fin du 19eme dans ce coin du monde, c’étaient des bouilleurs de crus et de la misère humaine.

Le gin, je le signale, n’est pas un alcool de genévrier, contrairement à ce que beaucoup de monde croit : c’est une eau de vie improvisée à partir de tout ce qu’on veut (patates, racines, chat, pneu…mais surtout céréales), qui fut offerte à la consommation des nombreux ouvriers qui peuplaient alors les faubourgs de la capitale mondiale du capitalisme, et qui cherchaient à mettre un peu de gaité dans les 20 minutes qui les séparaient de leur sortie de 17 heures d’usine, et le moment où ils tombaient de fatigue sur une paillasse quelconque. Selon mes sources, le gin fit au moins autant de ravages en Angleterre aux 18e et 19e siècles que l’absinthe en France.

N’étant pas Dickens, je me permets un aparté pour féliciter les nombreux pochards qui ont contribué, par leur souffrance et leur abnégation, à offrir à notre consommation quotidienne cette boisson exquise.

L’idée de parfumer l’infâme breuvage est donc venue plus tard, lorsque même parmi les plus endurcis des dockers un vent de révolte gronda et menaça de se rabattre sur le picrate, cette boisson de froggies. Faut dire que vomir plus que ce que tu bois, c’est pas très rentable pour la biture. Une denrée facile d’accès se trouvant être les baies de genévrier, le goût fut trouvé en même temps que le nom pour la décoction, qui garda les faveurs du prolo.

Les employés du cadastre, pas les derniers sur la joie de vivre, ne tardèrent pas à en faire la boisson officielle de leur confrérie, chose qui passa inaperçue puisque toutes les confréries du royaume firent de même. Leur travail s’en trouva, en conséquence, parfois fait above the leg.

Voilà pour une explication rigoureuse et scientifiquement valide quant au patronyme de nos adversaires du jour.

Pour faire le lien avec l’état actuel du club, j’invite le lecteur pas farouche à aller zieuter le trombinoscope du club afin de juger au plus près des tronches de Révolution Industrielle de certains éléments clés des Hammers (surnom des joueurs, sur lequel je trouverai bien un truc marrant à dire). C’est pas gentils de se foutre de la gueule des gens au sens propre, mais bon, je signale juste que j’ai Daley Blind et Robin Van Persie dans mon cheptel, tandis que Allardyce se tape Morgan Amalfitano et Andy Carroll. Ç’a du être sympa les auditions.

Dans l’ensemble, l’équipe des Jambons semble d’ailleurs composée en grande partie de parias du foot comme les deux précités, mais aussi Jenkinson, jamais au niveau à Arsenal, ou Alex Song, plaqué par cette garce de Barcelone, et qui semble avoir repris une activité de footballeur après avoir abandonné avec sagesse une éphémère carrière de boxeur dorsal qui l’a vu perdre son seul match face à Mario Mandzukic.

Au rayon des mecs contents d’arriver, ils ont quand même quelques pointures, surtout en attaque : Diafra Sakho, transfuge de Metz qui aime bien les maillots grenats, au point de prétexter une blessure pour faire la CAN buissonnière. Très intelligemment, il joue dès la semaine suivante et plante des buts (7 en PL cette saison, meilleur buteur du club) et son club écope d’une amende ridicule de la FIFA, à hauteur de 95000 boules. Qui est le plus teubé dans l’histoire ? Joueur ? Club ? FIFA ? Règlement ? Vous avez quatre heures.

Enner Valencia, arrivé cet été après sa coupe du monde réussie avec l’équateur, a l’air plutôt épanoui en Angleterre, comme le nôtre mais en version attaquant de pointe.

Faudra se méfier, donc : c’est pas parce qu’ils ont des gueules de repris de justice qu’ils n’ont pas appris à jouer ensemble, si bien qu’ils ont tutoyé le haut du classement pendant une bonne partie du début de saison, avant de rentrer un peu dans le rang (aujourd’hui 8e, 36 points). D’ailleurs, l’année dernière déjà, à Old Trafford, Morgan Amalfitano… Euh… Non. Rien.

De notre côté, les directives sont claires : on a l’occasion de revenir à trois points de City (nul arraché à la 92ème contre Hull City chez eux, c’était trop beau), et Southampton est repassé devant nous (victoire glanée à la 93è chez QPR, 14è victoire de la saison, 12 pour nous…). Même Tottenham est à notre hauteur, c’est dire à quel point tout autre résultat qu’une victoire serait une catastrophe.

 

COMPOSITION : Van Gaal gone wild

Chose assez folle, il suffit d’annoncer que le Turn-over Challenge est lancé pour que Van Gaal nous ponde le même onze de départ que lors de la 23ème journée. On prend les mêmes que contre Leicester et on recommence, donc, toujours en 4-1-3-2, (ou 4-4-2 losange, pour les naïfs qui croient encore que Di Maria ou Rooney sont des ailiers), ce qui donne une équipe parfaitement équilibrée comme l’image suivante vous le montre :

 

L’inamovible De Gea garde nos cages, qui s’y opposerait ?

Devant lui, Valencia s’occupe de faire le trottoir de droite, et Shaw celui d’en face. Entre ces deux belles catins, Van Gaal ressort sa paire RoJones, deux gorilles durs sur l’homme et doux avec la femme.

Au milieu, une ligne de un, composée du seul et unique Daley-fils-de-son-père-Blind.

Un peu plus haut sur le pré, on trouve donc notre amas de besogneuses qui préfèrent la mettre au fond qu’empêcher les adversaires de nous la mettre :

Januzaj se place à gauche pour bouffer la ligne, tandis que Rooney et Di Maria se partagent l’axe et le tiers droit, quand celui-ci est délaissé par Valencia (autant dire qu’on ne les y verra pas beaucoup).

Au rang des poules de luxe, on aura le modèle cougar poivre et sel hollandais, accompagné de son sidekick en robe motif Tigre, label colombien.

Ce onze a fière allure, mélange de jeunesse prometteuse et de talents confirmés ; osons le dire au risque de nous répéter : aujourd’hui, c’est la gagne ou braguette, les filles.

En face, un tas de types dont les noms évoquent des matchs chiants et pluvieux dans divers coins pourris d’Angleterre : Mark Noble, Stuart Downing (merci au lecteur qui m’a traité de Scouser…), etc, et deux petites trainées qui ne connaissent manifestement pas le respect dû aux anciens : Valencia (le leur) et Sakho, dont nous avons déjà parlé plus haut.

Voyons ce que ces joyeux drilles nous ont réservé dans

 

LE MATCH

En première, West Ham presse haut, nous empêche de construire, et met tout le talent de De Gea a l’épreuve. Ce dernier répond présent comme à son habitude en assumant son rôle de best in the world ; pas besoin d’aller faire le fanfaron en taclant à 40 mètres de tes cages pour montrer au monde entier à quel point t’es complet : un vrai goal, ça enchaine claquettes réflexe comme à la 13è, et arrêts du pied sur sa ligne (33ème).

Le ballon ne touche que rarement le gazon, tant les jambons abusent du jeu long. Ils ont peur de le salir, peut-être ?

Song domine le milieu à lui tout seul sans même se servir de ses poings, c’est assez agaçant.

De notre côté, Rojo fout deux mecs au tapis pour éviter un contre et prend un jaune logique une fois l’action terminée, et Blind puis Jones attaquent le Valencia d’en face littéralement à coups de crampons, mais ne parviennent à faire mal qu’à ses chaussettes.

Di Maria tente de perforer, il est bien seul : on n’est pas bons à la construction.

Pas grand chose à se mettre sous la dent en définitive, à part les exploits de Dieu Gea. Les hammers nous martèlent surtout les noix (voilà la blagounette) à bien défendre comme ça, et se montrent dangereux en contre grâce à leurs deux flèches devant.

En deuxième, ça partait pourtant bien : notre Valencia sourit, un homme se tord de douleur au sol. Puis sur le coup-franc qui suit, on prend un but superbe, et la galère commence.

Les jambons nous attendent chez eux, on tente à droite, c’est contré, on tente à gauche avec Shaw et Januzaj qui se trouvent bien une ou deux fois, puis pouf, rien.

Ils restent dangereux en contre, au contraire de nos offensives qui sont aussi stériles qu’une compresse dans un camp Ebola. Tiens, sur attaque placée aussi il sont dangereux…

Allardyce mate le match affalé dans son fauteuil, comme à la maison. Tu veux pas un scotch et une pipe, non plus ?

Louis, fais quelque chose, steuplé.

Falcao rate un but tout fait à la 76ème, un truc immanquable, un truc ridicule qui me fait taper du poing. Mais pas Van Persie apparemment, qui frappe sur le gardien cinq minutes plus tard. Putain pourquoi ?

Je nous crois perdus quand de la nuit, du fond du cul du malheur, surgit la lumière, l’ange blond qui vient nous rappeler les grandes heures du Fergie-time : le déjà grand Daley qui nous chicote une belle reprise à la 92ème et sauve le point du nul. Halleluja, niquez vous les Hammers. Quoi j’en fais trop ?

Pour clore les festivités, Shaw découpe un Jambon en fines tranches et prend un coup de rouge, façon de montrer qu’on sait jouer comme des débiles, mais aussi qu’on a un mental.

1-1, résultat plutôt logique : sans beaucoup d’idées, mais avec du talent un peu partout, on parvient à ramener un résultat. D’un côté, je salue l’abnégation de nos joueurs, qui ont réussi à marquer malgré le retranchement façon siège de Sarajevo devant eux. De l’autre côté, je conchie la frilosité tactique de Van Gaal, qui s’est contenté de faire entrer Smalling et de conserver une défense classique alors qu’il ne restait qu’une minute à jouer. Dans ces cas là, il est évidemment important de conserver le résultat, mais une prise de risque un peu joueuse l’aurait poussé à plutôt lancer Mata ou Herrera. Voir Evans en pointe, quitte à vraiment tirer le rouge diable par la queue. Oui, cette image est dégueulasse.
Les buts dans l’ordre chronologique, pour laisser éclater ta joie au bout du suspens et en foutre partout :

Kouyaté, 48′ : Sur un coup-franc bêtement concédé par Valencia, le ballon est expédié dans la surface. Il revient sur Boule-à-thé, dos au but, qui pivote bien grâce à deux jongles puis fusille De Gea d’une volée aux 6 mètres. 1-0.

Blind, 92′ : Le ballon navigue dans les airs au-dessus de la surface West Hamienne, Jenkinson le dévie sur Blind. Reprise de volée gagnante de ma belle gagneuse. Mon slip explose façon Ariane au décollage. 1-1.

Place à la sentence :

 

LES NOTES

De Gea : 4/5 Sans cette relance con qui amène le but, il a la note maximale. Voir plus. Ses interventions sur sa ligne sont de l’ordre du divin. Pardon, du malin.

Valencia : 4/5 Sans cette faute idiote qui amène le but, il a la note maximale. Voir plus. Dans le 3-5-2 comme dans le 4-4-2, Valencia ne craint pas de partir de loin pour apporter le surnombre, provoquer, centrer…le king du trottoir droit c’est lui.

Rojo : 3/5 On tient en Marcos un authentique guerrier qui n’hésite pas à aller au charbon et à se sacrifier pour le bien de l’équipe. Dommage pour autant qu’il soit trop lent pour former une paire réellement sécurisante avec Jones.

Jones : 3/5 S’il est à l’origine de quelques frayeurs, il est aussi à féliciter car il couvre correctement les incessantes montées de Valencia. Généreux, le Philou, et il ne tire plus les corners, c’est bien.

Shaw : 3/5 Monte toujours en puissance. Là, il doit être arrivé un peu au-dessus de 9000, du coup je suis presque content qu’il ait pris un rouge : il pourra se reposer pendant deux semaines. On attend encore qu’il soit décisif, mais vu son activité, ça ne devrait plus tarder.

Blind : 4/5 Dans le dur en première mi-temps face à l’impact physique des milieux adverses, Daley a démontré son intelligence en montant pour provoquer le surnombre en fin de match. Son but est évidemment libérateur, mais avant ça, il avait pris le jeu long à son compte, et se montrait aussi adroit dans ce domaine que dans les autres.

Di Maria : 2/5 Grosse activité, mais il a été serré de si près qu’il n’a pu s’exprimer. Le voir foncer bille en tête vers le but adverse fait naître des sentiments mitigés en moi : oui, il nous faut de l’impact, bravo quel courage ! Non, les types d’en face ne sont pas des plots d’1 mètre 70 gavés de tapas, quel blaireau ! Et puis, applique toi sur les coups de pieds arrêtés, stp.

Rooney : 2/5 Enorme pour râler. Imbattable dans la saute d’humeur. Gigantesque lorsqu’il s’agit de contester des décisions arbitrales légitimes. À côté de ça, pas grand chose, hélas…

Januzaj : 1/5 Transparent la plupart du temps. Shaw a cherché à combiner avec lui en début de deuxième mi-temps, puis en voyant que ça ne marchait pas, il a décidé de se débrouiller tout seul. Remplacé par Fellaini (71′).

Van Persie : 2/5 Doit la mettre. Laquelle ? Toutes.

Falcao : 2/5 Tueur à l’imparfait. Son gros dos est marrant à voir s’agiter sur les courses, mais mon rire n’est pas loin de finir dans un sanglot, souvent. A perdu plus de ballons que d’habitude, même s’il s’est encore battu comme le tigre qu’il fut. Toi aussi tu devais la mettre. Tu dois tout le temps la mettre.

Remplaçants :

Fellaini : aiguilleur du ciel/5 : on s’est mis à jouer comme West Ham dès son entrée. Il rate l’égalisation de la tête, mais au moins il a contribué au sursaut en fin de match.

Smalling : NN Alors comme ça t’es troisième choix dans l’axe ?

 

Bobby Carlton

 

5 thoughts on “West Ham – Manchester United (1-1) : La Raide et Vile Academy livre ses notes

  1. Salut !

    T’es peut-être un peu généreux avec nos offensifs, je trouve. Voir avec nos offensifs qui sont censés jouer à la récupération (coucou Wayne).

    Tu penses vraiment qu’à terme, ce schéma tactique est viable ? A mon humble avis, c’est beaucoup trop déséquilibré pour que ça fonctionne. Alors que, grosso modo, tu sacrifies une de tes deux pointes et tu ajoutes un milieu et tu peux te retrouver avec une formation sexy qui exploite bien le terrain… (venant de l’adorateur du 4-4-2 que je suis, dire ça me fait assez mal au cul).

  2. Salut Wayne,

    je suis assez d’accord avec toi. Un rééquilibrage et un fantasme, ce serait de voir Blind et Carrick jouer côte à côte, ce qui pousserait VG à remettre en concurrence Van Persie et Falcao dans un 4-2-3-1. Peut-être qu’ils auraient dans l’idée de coller les valises de buts qu’on attend d’eux, comme ça. Mais je crains l’embouteillage dans l’axe.

    Ou alors jouer sans ailier dans une sorte de 4-2-2-2 à la Man City, avec deux « faux ailiers » créatifs (Rooney/Di Maria), mais ce serait nous priver de Valencia, qui me semble indispensable ; et il reste beaucoup plus dangereux au milieu qu’en défense…

    A mon avis on n’a pas trop le profil d’attaquants qui peuvent jouer seul en pointe : trop lents, même si à eux deux, VP et Falcao sont plus techniques que la moitié de la PL.

  3. J’aimerais tout autant voir Blind et Carrick associés. Tout comme je pense que ce serait sympa dans un milieu à trois avec Di Maria (qui jouerait dans le même style que ça dernière saison au Real, du coup).
    Je continue à penser que Rooney si bas au milieu de terrain, c’est idiot, dans la mesure où on sent que c’est bien trop tôt pour lui imposer ce rôle et qu’il est trop attiré vers l’avant pour être efficace. S’il avait un vrai milieu destructeur à côté de lui, pourquoi pas, mais là…

    Le 4-2-2-2 serait très intéressant, mais je conserverais van Persie ou Falcao sur le banc et je remettrais Rooney devant, pour faire de la place à Mata. Ca me tue que ce mec soit obligé de rester sur le banc comme lors du dernier match alors que c’est un de nos joueurs qui marche le mieux depuis le début de saison pour moi. Et putain, il a tellement la classe. Sérieusement, on a déconné avec Shinji, je sens que ça va être pareil avec Mata.

    Après, je pense que van Persie ou Falcao, dans le cas où on jouerait avec une seule pointe, sentent suffisamment bien les coups pour compenser leur manque de vitesse. Le seul truc, c’est que dans un 4-2-3-1, il faudrait pérenniser les ailiers, que ce soit Januzaj/Valencia/Mata/DiMaria… Faudrait faire un choix et s’y tenir.
    Et puis, ça permettrait de retrouver Rafael. Ecarté, pour moi, sans grande raison, comme Chicharito, Kagawa et d’autres.

    Et Valencia sera pour moi un très grand joueur, le jour où il saura centrer correctement.

Répondre à The Spooner Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.