Retour à quatre mains sur un centenaire. Et ce n’est pas sale.

L’ambiance est lourde et pesante, le temps est suspendu. Personne ne veut accepter la réalité en face. Qui partirait en chantant à l’échafaud ? N’ayons pas peur des mots, il s’agit bien d’une exécution froide et sinistre, d’une sentence irrévocable et incontestable. En ce mardi 16 Juillet 2013, la brume est persistante. Elle enveloppe encore le château de Montvillers comme pour jeter un dernier voile. La pendule d’argent a cessé de cliqueter dans un assourdissant silence. Les crampons ne résonnent plus dans les vestiaires. Les micros sont une dernière fois dressés sur une table en formica. Les chaises sont alignées. Le cortège s’avance. Le président Urano prend la parole.

Personne ne peut ignorer la gravité de la situation. Le club est en danger de mort. Laconiquement, Pascal Urano explique les raisons du dépôt de bilan. La danseuse était trop belle. L’entrepreneur ardennais a vu trop grand et trop vite. Il s’est brûle les ailes et les comptes se sont assombris. La danseuse était trop belle. Il a préféré partir en fermant les yeux, la laissant à son misérable sort.

Non, un club comme Sedan ne peut pas mourir comme ça dans l’anonymat le plus complet. Le CSSA représente bien plus qu’un simple club de football. Il est le dernier symbole d’un département sinistré, la dernière fierté qu’on ose afficher sans vergogne. Partout dans le département, les entreprises ferment, les unes après les autres. Les patrons se cassent parfois avec la caisse, en spoliant les subventions publiques et les ouvriers. Les patrons américains de Thomé-Génot dilapident en catimini les actifs de l’entreprise avant de laisser 316 salariés sur le pavé et sur le carreau. A Revin, Electrolux a cessé son activité. L’usine employait plus de 3500 salariés dans les années 70. Mais délocalisation après délocalisation, il n’en restait plus que 1000 survivants dans les années 2000. Après le dépôt de bilan, on parle de la sauvegarde de quelques dizaines d’employés, quelques dizaines, comme une aumône ridicule et outrancière.

Vous imaginez bien le traumatisme pour cette petite ville, perdue dans la vallée. Les Revinois veulent partir, pour trouver du boulot ailleurs ou pour s’échapper de leur quotidien et de leur triste sort. Mais bien souvent, il ne suffit pas de traverser la route pour trouver du boulot. La vie est bien compliquée que ça. Les gosses sont là, il faut payer les charges pour la maison, des mensualités qui n’oublient jamais de vous rappeler que vous êtes propriétaires d’une maison que vous ne voulez plus, mais qu’il convient de continuer de payer. Il n’est pas question de faire ici du misérabilisme de bas étage, de vous faire pleurer dans les chaumières. Non, c’est la réalité, la nôtre.

Nous avons pris deux exemples mais nous aurions pu en citer des dizaines. Il faut mesurer la détresse de ce département pour comprendre le CSSA. Il représente bien plus qu’un simple club de football. Alors, quand Monsieur Urano annonce le dépôt de bilan, le cœur des Ardennais est lourd. La dernière fierté est entrain de partir en lambeau. Nos yeux humides ne pourront pas le sauver.

Revenons un peu dans le passé. Vous comprendrez mieux notre présent. Fondé en 1919 par un professeur, l’UAST nait dans un café. Ça ne s’invente pas. A l’époque, on ne s’emmerdait pas avec les normes et les petites contrariétés du quotidien. L’UAST ne disposait pas d’un vrai terrain de foot et encore moins de tribunes, un terrain vague faisait l’affaire. On ne va pas vous retracer l’histoire dans les détails, nous aurons l’occasion de revenir avec vous sur ces heures d’un football encore balbutiant mais empreint d’une passion incontestable et d’une furieuse envie de construire un projet ensemble.

L’histoire ne va vraiment commencer qu’après la libération. On parle bien évidemment de celle de 1945. La troisième ici, on ne fait pas les choses à moitié. Après l’humiliation de 1870, l’occupation de la grande guerre, les Ardennes et Sedan subissent une nouvelle fois l’incompétence et la naïveté consternante de l’état-major Français. Les Ardennais fuient en 1939 pour mieux revenir. Le CSSA passe au second plan. Même si l’équipe joue quelques matchs. Le sport reste entre parenthèse. En 1946, les frères Laurant entrent, contre leur gré, dans le comité directeur du club. Il faut dire que les frangins s’y connaissent davantage en draperie qu’en ballon rond. Mais touché par l’enthousiasme général autour du club, les patrons se laissent convaincre. Nous sommes encore au temps des patrons paternalistes. Il ne s’agit pas de les mettre sur un piédestal. C’était juste un autre temps avec d’autres mœurs. En 1948, Les frères Laurant font venir du Racing Club de Lens le capitaine Louis Dugauguez. C’est le début de la grande histoire des footballeurs ouvriers. Les gars couraient le matin, partaient à l’usine et ils retapaient dans le ballon en quittant la boutique (l’usine). Après quelques exploits en coupe de France, le CSSA doit changer pour grandir. Après de longs débats, les frères Laurant accepte de franchir le pas. Le club devient professionnel en 1953 et les joueurs semi professionnels. Ils continuent à travailler à l’usine mais on leur accorde du repos et du temps pour s’entraîner.

En 1955, le club monte enfin dans l’élite balayant la division 2 de toute sa classe. L’année suivante, dix milles ardennais débarquent à Colombes. Sedan remporte sa première coupe de France contre Troyes. Six ans plus tard, ils récidiveront contre des nîmois terrassés par l’événement. La légende est née. Le succès en coupe de France, ces footballeurs pas tout à fait ouvriers mais pas tout à fait professionnels, la ferveur d’une ville, portée par tout un département qui se plaît à rappeler à la France que les Ardennes ne sont pas qu’une vieille montagne usée ou le terrain de jeu des courses cyclistes de nos voisins belges.

« Et ze vous zure, mon fils il recevait zamais de passe, mais bon visiblement ce sera pas un problème ici hein ! »

Sedan a tout pour plaire. Jugez par vous-même : Trente saisons dans l’élite, deux coupes de France et trois finales et une victoire dans une coupe d’Europe qui n’existe plus et dont tout le monde se fout. Vous ne nous croyez pas ? Et bien accrochez-vous. En 1960, la fédération Française de Football crée une compétition européenne. La coupe anglo-franco-écossaise qui, comme son nom l’indique, concernait des clubs anglais, français et … écossais (bordel, faut suivre. Ce n’est pas si compliqué merde). On ne sait pas trop si les Sedanais ont vraiment gagné la compétition et on s’en moque éperdument. Mais les faits sont là. Le Celtic s’est fait battre à plate couture et en match aller-retour s’il vous plaît. Nous sommes à deux doigts de foutre une étoile sur le maillot et vous vendre des T-shirts « A Jamais les premiers ». Nous avons aussi une histoire grotesque de prince saoudien (nous vous en reparlerons, soyez en sûr), un buteur norvégien improbable qui ne marquera pas, une bande de chômeurs qui jouera le haut de tableau en Ligue 1, un sanglier en laisse, un stade mythique et une ferveur à faire pâlir nos voisins.

Ce mardi 16 Juillet 2013, une fois la brume dissipée et le dépôt de bilan annoncé, le soleil brûlait sur la plaine jouxtant le château, la chaleur était écrasante. La page devait se tourner. Mais le CSSA ne pouvait pas mourir. le CSSA ne devait pas mourir. Une nouvelle fois, le club renaîtra de ses cendres. Les frères Dubois (encore une histoire de frangins) reprennent le club. Nous sommes en 2019, le club est centenaire. Le club est vivant malgré les épreuves et les secousses. Il est là, debout, vaillant. Les écharpes sont dressées. Le Kop se dresse fièrement au milieu de la tribune. Les chants résonnent encore et toujours comme pour nous rappeler que le monde peut bien changer, les téléphones peuvent sonner, les vapoteurs vaper, il reste des choses qui ne bougent pas. Elles ne sont pas figées, non. Elles sont en nous, gravées, impénétrables et puissantes, indéfinissables et irraisonnables.

Papa, Maman, je suis bien arrivé à Sedan, l’eau de la Meuse est fraîche mais grâce aux carcasses de twingos, j’ai pied même au milieu.

Nous voulions terminer cette petite déclaration d’amour, cette ode à la mélancolie par un hommage à la Bukowski. Vous connaissez probablement Buko, sa réputation sulfureuse, son spectacle chez Pivot, sa grossièreté affichée. Mais Charles Bukowski cachait en lui une émotion et une sensibilité remarquable. Dans BlueBird, il évoque en lui un petit oiseau bleu qui sommeille en lui. Nous allons lui piquer pour l’adapter à la sauce ardennaise.

Il y a dans mon cœur un oiseau Vert et Rouge qui voudrait sortir mais je suis trop coriace pour lui.

Je lui dis, reste là, je ne veux pas que tu sortes. Je veux garder en moi le souvenir de nos belles années.

Il y a dans mon cœur un oiseau Vert et Rouge qui voudrait sortir mais je suis trop coriace pour lui mais je l’arrose de mes tracas quotidiens, de la ligue des Champions et des paillettes inutiles, du temps qui passe inexorablement et impitoyablement, je te dissimule, je te cache, je fais semblant de t’oublier.

Il y a dans mon cœur un oiseau Vert et Rouge qui voudrait sortir mais je suis trop coriace pour lui.

Je lui dis, tiens-toi tranquille. Veux-tu bien te taire et cesser de gesticuler ? Ne rend pas les choses plus compliqués qu’elles ne le sont. Je n’ai plus la force pour les espoirs déchus.

Il y a dans mon cœur un oiseau Vert et Rouge qui voudrait bien sortir mais je suis trop malin. Je ne le sors que de temps en temps. Quand il fait nuit et qu’il fait moche dehors. Je lui dis, je sais que tu es là. Je le caresse. Je me réchauffe à ses côtés alors je le remets dedans. Il chante toujours un petit peu. Je lui laisse toujours un peu d’espace, un souffle, une envie de vivre. Je le laisse en moi car il fait partie de moi.

Et nous dormons comme ça. C’est assez chouette pour faire qu’un homme pleure. Et je ne me gêne pas pour le faire.

Il y a dans mon cœur un oiseau Vert et Rouge et je sais qu’un jour, il s’échappera même si je crois être trop coriace pour lui.

A Sedan, à la vie, à la mort.


L’match eud’ gala

Allez maintenant enchaîne gros ! Vas-y écris ! Et sois au niveau s’il te plaît !

C’est donc sans pression et la plume fébrile que je prends le relais du Grand Kiki (aucun rapport avec la plume) pour vous conter cette belle journée du centenaire car, même en N2, on ne va pas se planquer pour chouiller joyeusement ce siècle d’histoire, d’histoires et de souvenirs.

Cette journée avait un je ne sais quoi de renaissance où en tout cas de survivance. Un truc dans l’air qui touchait tout le monde pour dire, « je ne suis pas mort ». Quoi de plus normal donc de croiser Christophe – Vercing…euh…Highlander- Lambert à Dugau. Et si la star d’Hercule et Sherlock était dans la place ce n’était pas pour expliquer comment il a pu choper Diane Lane, Sophie Marceau et mener une carrière internationale avec quatre expressions faciales maitrisées mais pour faire des affaires. Faisons simple. Marc Dubois, notre président est le Patron d’une boite qui fait dans le tourisme santé, les EHPAD et autres centres de remises en forme. Et s’il a repris le club, ce n’est pas uniquement par affection (il est du coin) mais aussi parce qu’il a vite vu ce que ça pourrait lui apporter dans son business : une image, et surtout un château, celui de Montvilliers, le cœur du centre d’entraînement du club qui a flambé il ya quelques années mais je vous raconterai tout ça pour vous tenir chaud durant les longues soirées d’octobre. Et vlatipa qu’un projet se monte pour remettre le château sur pied et en faire un centre de santé par le sport avec une boîte dont c’est le cœur de métier et dont l’ami Lambert est actionnaire, la boucle est bouclée et surtout, il y a un vrai projet, concret, donc une vision à plus ou moins long terme, ce qui manquait ces dernières saisons.

Le soleil est là et les abords du stade sont plus chargés qu’à l’accoutumée. Les terrasses proches font le plein. Sur les réseaux, Lucas Moura (?!!!), le Naïm Sliti discount, et Yannick Noah, l’enfant du pays (si si, Noah est ardennais !) souhaitent un bon anniversaire au club. Quasi 9000 personnes se massent dans le seul stade où tu peux encore porter fièrement du Duarig, pour assister au match de gala. Et le club a mis les petits plats dans les grands pour dénicher un adversaire à la hauteur de l’événement (et du carnet d’adresse d’un club de N2) : un cador, quinze titres nationaux, plusieurs participations à la Ligue des champions et à la Ligue Europa, le plus grand club de l’histoire situé entre Arlon, Thionville et Trèves, j’ai nommé le FC Dudelange 91, entraîné par un ancien de la maison, Michel Leflochmoan. Un ogre européen qui réussira l’exploit de tailler un costard à l’APOEL Nicosie quatre jours plus tard en C2.

Côté Sedan, tout à été fait pour faire briller les yeux et trembler la lèvre de tous les supporters de plus de vingt ans présents au stade. Sur le banc les historiques Pierre Tordo et Roger Lemerre (J’ai un respect infini pour cet homme). Sur le terrain, c’est la fête aux anciens. C’est d’abord la génération de 99 qui démarre, celle des deux montées successives, de la finale de coupe de France, des Smarts vertes et rouges et des pourtours d’Albeau. Les Sachy, Satorra, Quint, Deblock, N’diefi, Mionnet… Ces mecs sont les derniers grands héros du foot ardennais, des joueurs arrivés à Sedan avec l’idée que c’était la dernière chance avant de repartir dans la vie civile, des crèves-la-dalle réunis par le regretté marabout Bruno Metsu. Ils vont marcher sans vergogne sur le foot français de la fin des 90’s. Ils sont le bug de l’an 2000. Je vais au stade depuis que j’ai 5 ou 6 ans, au tout début des années 90 mais c’est cette génération qui a définitivement fait de moi un supporter, vers mes 15 ans, et pas juste un spectateur un peu fier parce que c’est l’équipe du coin. Encore une page d’histoire à vous raconter.

Sur le terrain Dudelange joue en marchant, des mecs bien les Luxembourgeois, si on excepte les banquiers. S’ils ouvrent le score rapidement, ils ont l’élégance de laisser les anciens s’amuser. N’Diefi n’a rien perdu de sa protection de balle, à le regarder on a l’impression que c’est inné et qu’à 80 piges ses petits-enfants seront toujours obligés de faire faute pour lui piquer la gonfle. L’homme sans cou joue de son corps et claque un doublé, Deblock complète le score côté sedannais. Les sparring partners en claquent trois également. Mais franchement on s’en fout. On se marre quand on voit Mionnet jouer la faute, Brogno se friter avec les défenseurs. On vibre de revoir Jean Louis Mazzeo porter le maillot, Sachy s’envoler comme aux plus belles heures. On peine à retenir ses larmes quand à la 22e Marco Randria pénètre sur la pelouse avec Manu Afonso. Il y a quelques années le premier s’effondrait sur la pelouse, victime d’un infarctus, sauvé par l’intervention su second, alors médecin du club. Enfin on ne les retient plus quand, à la 29e quand Yoann Di Tommaso rentre à son tour sur le terrain. Il est frère de David, éternel numéro 29 vert et rouge, décédé à 26 ans alors qu’il jouait pour Utrecht après avoir passé quatre ans chez nous. A ce moment précis, derrière les applaudissements, je crois qu’il n’y a pas une gorge qui ne soit serrée au point d’éclater.

Le reste du match c’est un grand melting-pot de joueurs du clubs. Les finalistes de 2005 et d’autres succèdent un temps à ceux de 99, on s’amuse à essayer de les reconnaître, certain sont toujours fits d’autre vachement moins (ne comptez pas sur moi pour lâcher des noms mais il y en a un qui a claqué une lourde monumentale une soir de finale de coupe de France en 2005). C’est la fête et c’est cool, tout le monde s’amuse.


L’match eud’ championnat

Le match de gala terminé, place à l’officiel, la J6 de N2 face à Sainte Geneviève des Bois, une formation habituée de la division, toujours difficile à bouger. Première bonne surprise de la soirée, malgré l’attente difficilement comblée par une séance de dédicace tellement bien organisée qu’elle ressemblait à une gare de Bombay durant la saison humide, beaucoup sont restés pour voir le match. L’entrée des joueurs est sublime, les supporters ont fait un super boulot et le tifo déroulé est à la hauteur de l’événement.

Frissons ? Frissons.

Sur la pelouse, c’est une nouvelle fois une compo sans surprise. La défense à plat à quatre, les trois milieux clébards habituels, deux ailes hautes et Durbant en pointe. C’est la recette habituelle, celle qui fait cinq victoires sans encaisser le moindre but en cinq matchs.

La compo

Pourtant il y a un truc qui fonctionne moins bien que d’habitude, il y a moins de maîtrise collective, moins de justesse, la défense est moins impériale que d’habitude. Les visiteurs en profitent et il faudra un grand Lembet pour garder une fois de plus le but inviolé.

A la mi-temps, les gloires du club reviennent pour un tour d’honneur. Sur le terrain, en plus des sportifs de l’après-midi, des messieurs aux cheveux blanc, des hommes qui ont gagné la coupe en 1956 et 61, qu’il l’ont perdue en 1965, Max Fulgenzy, Claude Breny et consorts.

Au retour des vestiaires, 4 minutes suffisent pour que Sedan remette l’église sur les T et la barre au milieu du village. (Pour être tout à fait honnête, au moment du but, les auteurs de la présente académie était encore dans les entrailles du stade à déguster une eau gazeuse au concombre, sachez qu’ils ont honte et qu’en signe de repentance, ils boiront une bière la prochaine fois). Le latéral droit, Alex Harvey centre au premier poteau où l’inévitable Durbant prend le dessus sur son défenseur et claque une tête au fond. 1-0.

Mais Sedan galère malgré tout et Sainte Geneviève est dangereux, ils ont le ballon et les occases, on a les foies et les fesses qui claquent. Lembet sort un match de patron et Misiatu sort du banc. Stacy Misiatu c’est un esprit libre. Quand il entre sur le terrain c’est un peu comme du skeleton, toujours la tête en avant, sans freiner, sur la corde à chaque instant. C’est du genre à tenter des gestes impossibles dans une zone critique quand il faut garder le ballon. Le foot à besoin de ce genre de joueur frisson, il fait la fortune des cardiologues et des vendeurs de défibrillateurs. Toujours est-il que Sedan tient le coup et sa sixième victoire. Le coup de force de déflorer six opposants tout en restant vierge !


Les notes :

Lembet (4+/5)
Gros match du portier sedanais, décisif, les trois points sont pour lui ce soir.

Njoh EBoa (3-/5)
Moins tranchant, il a subi comme le reste de l’équipe mais pas d’erreur majeure.

B. Mendy (2-/5)
Rien n’a vraiment marché pour lui ce soir, beaucoup d’erreurs, heureusement sans conséquence.

Baldé (3/5)
La moyenne, il a fait le taf, a permis à son collègue de ne pas s’enfoncer mais moins serein que d’habitude.

Harvey (3+/5)
Juste défensivement, son centre débloque la situation. Il est régulier.

Calvet/Quarshie/Dachour (3/5)
Le milieu sedanais a été moins dominateur ce soir, bien secoué par les visiteurs, mais l’expérience est là et il a tenu.

Maluvunu (2/5)
Lève la tête bourdayl !!!

Bekhechi (3/5)
Moins saignant, il rate le difficilement ratable dans un match stressant, il nous a lâché quelque geste de grandes classe pour garder le ballon en fin de match et a permis à l’équipe de mieux respirer.

Durbant (4+/5)
Le décapsuleur a encore frappé. Il a du mérite l’animal tant son rôle est ingrat. Quel bagarreur !

L’après match est à l’avenant de la journée, belle communion entre les joueurs et le peuple de Dugau, un feu d’artifice réussi avec la riche idée de le coordonner avec les commentaires des cinq finales de coupe de France. A ce moment on est tous des gosses avec les yeux qui brillent et un sourire benêt sur le visage. On est juste bien en fait, là, à retrouver le sentiment d’être, sinon un grand club, en tout cas un club important, un club qui compte. Le centenaire est réussi.

Frissons ? Frissons. (bis)

Et voilà, alors que je traverse la pelouse où jadis se tenait le Stade Emile Albeau pour regagner ma voiture, je me laisse aller moi aussi à la mélancolie comme l’ami Kiki. Aujourd’hui j’ai vu des vieux, bien apprêtés avec des costumes en velours pompidoliens, une cravate et une casquette verte et rouge pour cacher des cheveux blancs, des messieurs qui peuvent te raconter la joie de la victoire 1961 comme s’ils y étaient, parce qu’ils y étaient. J’ai vu des gosses porter des maillots trois fois trop grands et floqués de joueurs d’une époque qu’ils n’ont pas connue. J’ai vu des prolos trop nourris avec le ventre qui dépasse de maillots d’une période bénie où ils rentraient dedans. J’ai vu des nanas visiblement traînées au stade par leurs mecs et des mecs visiblement traînés au stade par leurs nanas. J’ai vu des gars partis pour les études ou le boulot revenus spécialement pour fêter ça. J’ai vu des ménagères de plus ou moins de cinquante ans encourager leur « petits », ceux de 99 comme ceux de 2019. J’ai vu des gamins du quartier qui donnent toujours l’air de s’en foutre finalement se prendre au jeu. J’ai vu les vrais chanter, ne rien lâcher, comme toujours malgré les années de purgatoire. Bref j’ai revu mon club comme je le voyais durant les belles années et j’ai moi aussi un petit oiseau (bande de tordus !) vert et rouge qui frappe pour sortir.


P.S. : Le temps que votre serviteur mette en ligne ce papier, Sedan a tapé le 7/7 face à Saint-Maur Lusitanos, toujours sans prendre de but (1-0), en jouant à 10 quasi une heure. Propre. Le CSSA a également passé son premier tour de coupe, difficilement contre un club de l’agglo de Charleville, Villers Semeuse (1-0).

Prochain RDV, Epinal à Dugau et faut pas se rater parce que Bastia nous colle aux basques comme les juges à celles de Sarkozy.

11 thoughts on “L’Ardwen Académie fête ses cent ans

      1. Sur celle-ci c’est un travail à quatre mains avec l’honorable Kiki Musampala qui fait généralement les académies de Bordeaux et, depuis peu, celles de l’Inter également. Merci pour les compliments.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.