Aïoli les sapiens,

Passons rapidement sur les clubs ennemis, à force le QSG c’est comme Chibrald Darmanin, le simple fait d’en parler finit par nous crisper plus que ça nous défoule. On se réservera donc une mention pour leur humiliation habituelle (en Ligue des Champions pour les uns, devant le Conseil d’État pour l’autre) et basta.

Plus intéressants sont les clubs ennemis, mais que l’on remercie d’exister. C’est le cas de Bordeaux et Lyon, en ce moment, qui incarnent la fange dans laquelle nous aurions tout aussi bien qu’eux pu tomber, et nous permettent de relativiser un peu les errements du mandat de McCourt.

Les clubs amis sont quant à eux de deux ordres. Tout d’abord il y a les amis vaches, genre Lens, qu’on apprécie d’autant mieux quand ils se tiennent à leur place, au lieu de nous coller des branlées et de rivaliser avec nous au classement.

Et enfin il y a les amis, les vrais, les BFF, ceux qui nous accueillent en tout temps avec force accolades, bouquets de fleurs et surtout avec les trois points. Frères athéniens je vous le dis, entre nous c’est à la vie à la mort.


Les Longorious Basterds 

Lopez
Clauss (Nadir, 95e) – Mbemba – Balerdi – Renan Lodi
Veretout (Gigot, 88e) – Kondogbia
Ndiaye (Murillo, 86e) – Harit (Soglo, 95e) – Correa (Sarr, 59e)
Vitinha

La tuile de la semaine nous est offerte par le capitaine lui-même : sérieusement blessé au genou, le Rongieur est absent pour une durée qui se comptera en semaines, voire en mois. Gigot et Aubameyang sont quant à eux préservés, tandis qu’Ounahi a purement et simplement disparu des radars. Le banc de touche s’avère donc pour le moins dégarni.


Le match

Si les relations en tribunes tiennent sur mariage fraternel, le spectacle sur la pelouse en est un rejeton salement consanguin. Les fumigènes ne parviennent à masquer la dégueulasserie absolue du spectacle, nous laissant le loisir d’admirer ensuite un festival de contrôles ratés, de passes trop mal ajustées, de montées à contre-temps. Et encore ce résumé ne concerne-t-il que la production olympienne, puisque celle de nos adversaires consiste quant à elle en : rien. A part des tartines vers leur avant-centre esseulé, certes très rentables en matière de corners obtenus, les Grecs sont largement dominés par un OM aussi généreux dans les intentions que lamentable dans l’exécution.

S’il arrive fréquemment qu’un joueur crée un décalage intéressant, celui-ci est invariablement foiré par un loupé de niveau district de son coéquipier. Une seule fois les olympiens parviennent par miracle à jouer une combinaison tous ensemble, c’est pour que Vitinha salope magistralement le centre en retrait final de Ndiaye.

Dans ce contexte, l’OM a le mérite de s’en remettre aux basiques : un corner sortant est parfaitement frappé par Clauss, pour l’appel autoritaire de Mbemba au second poteau, et sa tête piquée imparable (0-1, 25e).

Fort de cet avantage, l’OM se relâche et le spectacle perd encore en intensité. Sur chaque relance, Lopez émet des phéromones de stress perceptibles à l’autre bout du terrain, ce qui n’empêche heureusement pas Mbemba et Balerdi de rester à peu près sereins pour enrayer les tentatives pitoyables mais néanmoins pressantes des Athéniens.

Une admirable interception de Correa lui permet de lancer Vitinha avec deux mètres d’avance sur le défenseur. Chaussé de ses plus belles charentaises en terre cuite, notre attaquant se laisse pourtant reprendre et n’obtient qu’un corner, sur lequel Mbemba passe près de récidiver.

A la pause, seul le score favorable évite ainsi au match de disputer à la soirée immigration de France 2 le titre de spectacle audiovisuel le plus vomitif. Le pire reste de se dire, connaissant notre OM et ses débuts de seconde mi-temps, que le creux de la vague n’a pas encore été atteint.

Dans les nombreux facteurs d’analité de ce début de saison, il en est un inédit qui mériterait d’être analysé : la fréquence avec laquelle nos joueurs se font déborder sur de simples remises en touche. Deux fois coup sur coup le ballon, de notre gauche, parvient trop facilement dans notre surface. La seconde manque de peu de nous être fatale, avec un centre repris de la tête sur Pau Lopez, autorisant celui-ci à une parade spectaculaire. Plus difficile mais tout aussi décisif est le second arrêt de Pau, sur une frappe tendue vers ce premier poteau qui lui a fait tant de misère en début de saison. Ici encore, les défenseurs nous avaient gratifiés d’une magnifique défense à deux mètres de l’attaquant.

Renforcé par l’entrée de Sarr à l’heure de jeu, l’OM se met enfin les coup de pied au derrière nécessaires pour moins subir et aller chercher les Grecs un peu plus haut. Une passe admirable de Veretout pour Lodi envoie le Brésilien au centre, pour une reprise de Vitinha au six-mètres : pour une fois tout est beau sur l’action, y compris malheureusement l’arrêt du gardien pourtant pris à contre-pied.

L’entraîneur grec tente un triple changement, pour un résultat qui tient du pétard mouillé. L’OM est peu mis en danger, mais ne parvient pas davantage à se mettre à l’abri. Sarr lance ainsi Vitinha, dont le tir croisé heurte le poteau.

Le slipo-time est alors inévitable, ce moment où les nullos d’en face se rendent compte qu’ils nous mettront plus en difficulté en envoyant des saucisses aléatoires dans notre surface plutôt qu’en essayant de jouer au football. Handicap certain dans ce contexte, Pau Lopez a encore toujours peur de son ombre et se montre tétanisé au moment de sortir pour soulager sa défense. Le handicap est cependant compensé par un atout : les têtes que Pau est infoutu d’empêcher, notre gardien se montre en revanche impérial pour les détourner sur sa ligne.

Pour une fois, le facteur chance joue de surcroît en notre faveur, avec notre traditionnel cafouillage stratosphérique du temps additionnel, avec son double-effet slipométrique :

  • en direct, en voyant Clauss repousser par hasard un tir à bout portant ;
  • sur le ralenti qui démêle cette action imbitable, en espérant que la VAR n’y trouvera pas quelque chose à redire.

La purge devait définitivement récompenser l’abnégation que la qualité technique, comme en témoignent ces multiples actions à quatre joueurs faisant moulon sur le ballon comme aux plus belles heures des cours de récréation. A ce jeu, c’est finalement Veretout qui remporte la palme : après une récupération autoritaire dans le camp adverse, il nous prodigue son meilleur tout-droit, tolère à peine une remise de Vitinha en lui disant « ah nan, viens pas tout saloper, toi je reprends la balle », et poursuit en faisant « meuh » jusqu’à arriver face au gardien. Seule concession à la subtilité sur l’action, un petit décalage final permet à Sarr de conclure devant le but vide (0-2, 93e).

Cette partie était la réplique des sabordages historiques contre Annecy ou le Panathinaïkos, si ce n’est que pour une fois la réussite a tourné en notre faveur. On louera ainsi les qualités de solidarité et de combativité manifestées par l’OM ce soir, particulièrement précieuses dans les temps difficiles que nous connaissons. Il est simplement dommage que ces valeurs aient conduit nos joueurs à oublier qu’ils savaient aussi jouer au ballon, jusqu’à multiplier des erreurs techniques qui auraient affligé les spectateurs d’un Châteauroux-Niort.


Les joueurs

Lopez (4-/5) : Met le stress à tout le monde à force de souiller ses shorts dès qu’il lui faut prendre une initiative, mais se montre impérial au moment de colmater le bordel qu’il a largement contribué à créer. Sûr qu’il est allé se coucher en se disant « pfiou, c’est quand même un peu fatigant d’être moi. »

Clauss (3/5) : Pas avare de ratés à se taper la tête contre les murs, mais suffisamment décisif pour qu’on considère que le boulot est fait.

Nadir (95e) : Pour prolonger la torture, Gattuso aurait pu nous proposer de nous planter des clous dans les testicules, plutôt que d’opérer ce triple changement rajoutant deux minutes à la rencontre.

Mbemba (4+/5) : Match d’autant plus étincelant que tout lui a paru facile. L’un des seuls en fait à paraître se souvenir qu’à la base, il est censé exister une différence de niveau entre les deux clubs et que dans un monde normal, l’AEK Athènes ça doit se torcher 3-0 sans trembler une seule fois de la narine.

Balerdi (4/5) : Sera désormais surnommé « Pour l’Instant », après que je me sois surpris à ajouter « pour l’instant » à chacun des nombreux compliments que je lui ai adressé tout au long du match. Balerdi c’est l’équivalent footballistique du memento mori, même quand tout va bien tu ne peux pas t’empêcher de voir une tête de mort posée sur l’image pour te rappeler que ça ne durera pas.

Renan Lodi (2/5) : Le mec tient du magicien : il s’est fait authentiquement pourrir pendant tout le match par un mec de 36 ans, et non seulement s’en sort sans casse, mais en plus il se met à bien défendre pile pendant nos 15 minutes de stress en fin de match. Le pire, c’est qu’après notre deuxième but, il s’est empressé de commettre un loupé abominable en mode « c’est bon, maintenant que le score est acquis je peux redevenir nul à chier. »

Veretout (4/5) :Un agréable mélange de passes subtiles et de bourrinage absolu, pour un milieu globalement bien tenu et une fin de match sans crise de nerfs.

Gigot (88e) : N’a même pas eu le temps de se donner une blessure musculaire ou une commotion cérébrale, petite soirée donc.

Kondogbia (4/5) : I’ll stick on you, that’s why they call me Pitbull
Cause I’m the man of the land
When they see me, they say Woo!
Who let Kondog out ?
Who let Kondog out ?

Ndiaye (1/5) : Un niveau à se faire engueuler par ses coéquipiers au tournoi de sixte des commerçants, quand sa huitième passe ratée à deux mètres complique sérieusement les chances de remporter le filet garni.

Murillo (86e) : Pas facile de discerner sa contribution particulière dans un moment où les actions de part et d’autre tenaient surtout du groupé-pénétrant.

Harit (1/5) : Mèches blondes et mauvaise peau.

Soglo (95e) : Plus rien à dire, donc on va profiter de la place pour insulter la mère de Manuel Valls. C’est la règle.

Correa (3+/5) : Alors c’est ballot, c’est justement le jour où il se met à produire quelque chose qui ressemble à des actions de football que ses coéquipiers choisissent de multiplier les passes en touches et les contrôles à Endoume.  Comment voulez-vous que ce garçon ne soit pas désorienté.

Sarr (59, 3+/5) : Un peu de percussion sympathique, et puis au moins, le match était tellement affreux que si Ismaïla a raté des gestes, ça ne s’est pas trop remarqué.

Vitinha (2/5) : L’avantage c’est qu’il n’a pas l’air de se prendre pour un autre. S’il se montre nul et empoté, il ne s’effondre pas mais se contente d’en prendre acte et de continuer à travailler avec son élégance de locomotive diesel pour tâcher de quand même servir à quelque chose. D’aucuns répondront que ça fait cher payé, mais c’est un autre débat.


L’invité zoologique : Petros Raiemantalos

La raie manta est un poisson quoi ne ressemble absolument à rien, et dont l’activité caractéristique consiste à faire des bonds n’importe comment pour retomber à plat dans un grand « splatch ». Elle était donc l’invitée appropriée pour évoquer ce match avec nous.

  • Les autres : nuls (nous sommes habitués) et pas en réussite (ça nous le sommes moins).
  • Le classement :alors que Brighton enfonceun peu plus l’Ajax, nous restons en tête du groupeun point devant les Anglais. Au pire, la 3e place et le reversement en Ligue Conférence est assuré (si l’on était petit joueur, on se dirait que ce scénario est pourtant le seul qui puisse nous laisser espérer une victoire finale en coupe d’Europe).
  • Coming next : Il nous reste un déplacement à Lens, avant une nouvelle nouvelle trêve internationale.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Twitter, ainsi que sur BlueSky pour les boycotteurs d’Elon. Le Géranal remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah

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