Bastia-OM (0-0), la Canebière Académie s’en contente
Ô Corse, île d’amour.

« A ghjastema volta e ghjira, volta in capu à chi la tira. », rétorquait majestueusement Jean-Noël Guérini à Patrick Menucci. Avant quand même de le traiter d’enculé, par pure sagesse corse.
Aioli les sapiens,
Il y a deux cas où le mot « traquenard » est tellement attendu qu’il en devient cliché. Le premier, c’est au Jardin des Plantes quand le directeur me charge d’installer dans leur enclos les nouvelles arrivantes. Un pastis de bienvenue, les Calanques en poster, un peu de tchatche et le dernier Moussu T en fond sonore… séduction chamelière oblige, il faut peu de temps pour que les demoiselles découvrent un nouveau sens à l’expression « réintroduction dans le milieu naturel ».
Le second cas, c’est quand tu te colles un déplacement à Bastia entre deux matches contre Arsenal et Saint-Etienne. Cuits par la Ligue des Champions et à moins de trois jours de ce qui reste un choc du championnat, les joueurs montrent sans doute un entrain modéré à l’idée de devoir livrer bataille sur la terre des bombes agricoles et des crampons de 18 dans le tibia. La pression était attendue, on l’a subie, et on en ressort certes sans gloire, mais avant tout sans défaite.
L’équipe
Le petit Elie Baup faisait caguer sa maman pour acheter plein de nouveaux jouets, tout ça pour se trainer toujours le même doudou plein de bave. 50 ans plus tard, Elie n’a pas beaucoup changé, sauf que cette fois-ci Maman Labrune a fait les gros yeux et l’a forcé à ouvrir la malle aux trésors. Cheyrou, Thauvin et J. Ayew ont donc droit à une place dans le bac à sable, à la place d’Imbula, Payet et Gignac.
Cela donne : Mandanda – Fanni-Nkoulou-Mendes-Morel – Romao-Cheyrou – A. Ayew-Valbuena-Thauvin – Jo le Sconse.
Le match
Sans surprise, Bastia mène un gros pressing dès les premiers ballons échangés. La défense olympienne est rapidement sollicitée. Un centre de Harek atterrit ainsi sur la transversale, puis sur la main de Fanni. Volontaire ? Involontaire ? M. Duhamel choisit de ne pas siffler pénalty, mais commet l’erreur de tourner les yeux vers la tribune :
Mandanda doit sortir de gros arrêts au cours des 20 premières minutes. Pour autant, l’OM n’est pas muet. Beaucoup d’attaques passent par le côté gauche, où Morel bénéficie d’une grande liberté et où l’activité d’A. Ayew attire les ballons (pour preuve, sa permutation avec Thauvin entre la 25e et la 28e, qui amène immédiatement le jeu à pencher de l’autre côté). Mais notre faible qualité de centre nous empêche le plus souvent de transformer les bonnes situations en réelles occasions. Les accélérations sur le côté droit, plus embouteillé et où Fanni est surveillé dès la première relance, sont plus rares. Elles sont cependant plus percutantes, grâce notamment aux initiatives de Thauvin.
En fin de mi-temps, Bastia presse toujours aussi fort, mais nettement moins haut. L’OM monopolise donc le ballon, mais s’expose néanmoins de temps à autre, la faute à une récupération trop timide, comme l’illustre cette action :
Pour contester la domination olympienne, le SC Bastia commence à recourir à ses atouts identitaires : l’agression et l’intimidation. Cette attitude suscite immédiatement les remontrances arbitrales, à peu près aussi convaincantes que lorsque François Hollande menace Bachar El-Assad de se fâcher tout rouge.
Aujourd’hui dans Masterchef : concours de charcuterie corse.
Le début de seconde période est aussi anal que possible. Payant leur engagement physique depuis le coup d’envoi, les joueurs des deux équipes perdent en mobilité. Chez nous, Thauvin, Valbuena et les Ayew sont à l’arrêt et, dans une partie hachée par les fautes (Morel perdant un genou au passage), il faut une erreur défensive pour que Romao et Jo le Sconse se procurent un semblant d’occasion.
Après l’entrée de Khalifa pour Thauvin à la 67e, le jeu se redynamise très légèrement, sans doute plus à cause d’une baisse de régime corse que d’une réelle capacité à accélérer de notre part. Reste que sur une belle combinaison Khalifa-Valbuena-Ayew, le premier cité est lancé dans la surface et déséquilibré par Modesto. C’est alors que M. Duhamel a le tort de regarder la pelouse (=>DOCUMENT).
La fin de match se caractérise davantage par la tension ambiante que par le niveau de jeu, même si l’OM domine et se procure quelques occasions grâce notamment à la fraîcheur de Khalifa. En toute fin de match, c’est au tour de Bastia de mal négocier deux situations intéressantes.
On en reste donc sur un 0-0 logique au vu de la seconde mi-temps. En des périodes plus heureuses, cela aurait été typiquement le genre de match gagné 1-0 dans la douleur, mais nous n’avons pas su cette fois-ci surmonter les circonstances. Si l’on peut regretter le manque de sévérité arbitrale sur les mauvais gestes corses ou l’oubli d’un pénalty, l’OM avait cependant les moyens de remporter ce match : une trop forte timidité face à l’engagement bastiais, le déchet technique à l’approche de la surface et une baisse de régime physique en 2e mi-temps ne nous ont pas permis d’obtenir mieux.
Les notes
S. Mandanda (4/5) : Fait le nécessaire pour préserver le score dans les 20 premières minutes et peut se reposer par la suite, communsymbole de fini-parti.
N. Nkoulou (3/5) : Dépassé par Khazri sur l’une des deux meilleurs occasions bastiaises, bien présent le reste du temps : un match correct.
L. Mendes (3/5) : Battu par Squillaci sur l’une des deux meilleurs occasions bastiaises, bien présent le reste du temps : un match correct, et plutôt deux fois qu’une.
R. Fanni (2/5) : Le centre de Fanni, allégorie du centre politique : de la bonne volonté mais s’éparpille à droite, à gauche, bref partout sauf où il pourrait être efficace.
J. Morel (2/5) : Très impliqué dans les attaques marseillaises, avec peu de réussite cependant. Pas mal impliqué dans les attaques corses en début de match, ce que l’on ne peut guère plus qualifier de succès. Il aurait pu obtenir sa rédemption en convertissant un centre de Valbuena, mais foire généreusement sa frappe. Nous quitte sur blessure pour au moins huit jours après un attentat de Diakité, comme un symbole du couteau qui finit d’étaler la tartine de merde sur la semaine de Jérémy.
A. Romao (2+/5) : Première mi-temps à la marge anale (c’est-à-dire pas au fond du trou mais pas loin). Mieux en 2e, avec en fin de match quelques montées qui auraient pu s’avérer décisives.
B. Cheyrou (2/5) : Pour son retour, on a retrouvé le Benoît de bonne volonté mais beaucoup trop effacé. Défensivement, il a récupéré encore moins de ballons que Benoît XVI n’a dû récupérer de chaudes-pisses dans toute sa vie. Offensivement, la force de percussion d’un djembiste manchot.
A. Ayew (2+/5) : Toujours une grande activité, qu’il finit par payer physiquement en seconde mi-temps. Malheureusement, si son travail s’est avéré utile pour approcher la surface, il n’a pas permis d’y pénétrer et non, ne comptez pas sur moi pour faire des allusions salaces faciles.
F. Thauvin (3+/5) : Il a participé à la plupart des actions dangereuses marseillaises. Mobile, provocant, mais hélas cramé dès le début de la seconde période.
M. Valbuena (3-/5) : Serré de près par les Corses, il passé 90 minutes dans une machine à laver bloquée sur essorage. Très présent en première mi-temps, où il produit cependant beaucoup de déchet (reste toutefois un amour de centre pour Morel). En 2e mi-temps, l’entrée de Khalifa semble lui offrir un second souffle.
Jo le Sconse (2-/5) : Malgré un placement moins erratique que Gignac, il a peiné à être dangereux : la faute à un manque d’anticipation sur les actions intéressantes, et à sa propension à causer des tendinites à l’épaule des arbitres assistants. A-t-on seulement les profils adéquats pour jouer dans un système à une seule pointe ?
Les remplaçants
B. Mendy pour Morel (59e) : Entrée correcte, ni plus ni moins. Le bouc émissaire favori des olympiens devant rejoindre l’infirmerie pour au moins les deux prochains matches, Benjamin va obtenir une occasion idéale de faire ses preuves dans l’effectif marseillais (ou de prendre l’habit de chat noir, ce qu’on ne lui souhaite pas).
S. Khalifa pour Thauvin (67e) : s’il avait su qu’il jouerait aussi peu, il n’aurait pas fait chier son monde pour faire refloquer son maillot. C’est bien dommage qu’il ne soit pas entré dès la reprise, car cette vingtaine de minutes passées sur le terrain fut très satisfaisante. Son entrée a redynamisé une attaque à bout de souffle, ce qui s’est traduit entre autres par l’obtention d’un pénalty qui eût été indiscutable si M. Duhamel n’avait pas enfilé sa cagoule du FLNC à l’envers.
AP Gignac pour Jo le Sconse (79e) : Pas grand-chose à signaler, si ce n’est une remise approximative pour Ayew et le droit de se reposer pendant les dix prochains jours, la faute à un énième geste de tendresse insulaire.
L’invité zoologique : Ryad Bouledebouse
Tripotant sa boule de crotte à longueur de journée sans jamais la lâcher aux copains, le scarabée bousier est descendu de Sochaux passer un peu de bon temps au soleil. Le coléoptère avait donc un peu de temps devant lui pour nous livrer ses observations sur le match :
– Les autres : A la base, un cocktail d’engagement et d’intimidation qui fait leur renommée. De ce point de vue, le jeu de Cahuzac a sans doute fait gagner un point à Bastia ce soir. Reste à voir combien les Corses en perdront du fait des suspensions (et des matches à huis-clos) qui finiront bien par tomber à ce rythme. Au-delà de ça cependant, un pressing qui sait aussi être intelligent, d’autant qu’il a bien été exploité par des contre-attaques tout en vivacité.
– Vu d’en face : Cette saison, Fistellu tient la Furiani Académie. Pas de lien dans le sommaire du site, mais tu peux te tenir au courant par ici.
– Les prêtés : Sougou, Kadir et Analfitanus marquent tous ce week-end. Frédéric Hantz en est venu à regretter de ne pas faire jouer Raspentino.
– Le classement : 4 matches de suite sans victoire. Si on n’y regarde de plus près néanmoins, perdre contre Monaco et Arsenal n’a rien d’infâmant, de même qu’obtenir des nuls à Toulouse et Bastia. On est 4e, et les 6 premiers se tiennent en trois points. Même si les charognards approchent en chuchotant « crise », on n’en est pas encore là : le match contre Saint-Etienne, également peu en réussite, permettra on l’espère une remise au point.
– Le coup de gueule : un fidèle lecteur pousse son coup de gueule contre les lyncheurs d’Elie. Nous nous permettons de partager (même si, bordel, ça se voyait dès la reprise qu’il était cuit, Thauvin).
– L’alter-match: en vrai, on leur a mis 0-3. Lis http://alterom.wordpress.com pour t’en convaincre.
– La page abonnement : à visiter, pour que vive l’alterfoot cananal historique
– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et Twitter.
Le SCB a eu la gentillesse de nous offrir un souvenir de Furiani (paroles V. Scotto).
Bises massilianales,
Blaah.
tres bonne akad merki
et fuck les bastier
(m’en fou ma cabane et deja pourrie)
Putain de cagoules, putain de Stéphane Guy, putain d’arbitre, putain de putains…
Merci pour la dernière photo, j’avais cru halluciner mais il faut reconnaitre que ces bâtards savent recevoir…
vraiment des danseuses, ces sardines…
tiens Josephine Baker nous gratifie d’un commentaire
merci pour l’acad, toujours aussi complète
sinon y’avait cette banderole, bien accueillante : http://www.lagrinta.fr/wp-content/uploads/2013/09/tuezles-300×225.jpg