La Canebière académie émet des hypothèses (les départs)

13

Camelus lit l’avenir de ceux qui sont partis dans du marc de Nescafé.

Aioli les sapiens,

 

A moins que tu ne veuilles te replonger dans la rétrospective de la saison 2014-2015 (à lire et télécharger ici), il est temps de nous pencher sur l’année qui vient, et pour commencer sur ce mercato plein de rebondissements. Après une séries de départs en fin de contrat, sont arrivés les transferts plus juteux et quelques recrutements d’abord peu sexy au-delà du raisonnable, puis « couillus » à défaut d’être totalement rassurants. Il sera toujours temps d’analyser tout ceci une fois que l’effectif sera plus stable : dans l’immédiat, récapitulons les mouvements avec, pour chacun, un scénario rêvé et un scénario catastrophe.

Aujourd’hui : les départs. (Les arrivées sont ici)

Rends-toi directement à la fiche du joueur qui t’intéresse en cliquant dans cette liste : PayetImbulaKadirAyewSamba et FabriGignacKhalifaFanniJudas – MISES A JOUR : Abergel (31/07) – Sougou (04/08) – Bielsa (09/08) – Thauvin (22/08) – AloéTuilomaDoriaLemina (03/09)

 

Dimitri Payet (West Ham, transfert) :

– la belle histoire : Sur la lancée de sa bonne saison olympienne, Dimitri distribue les caviars et finit meilleur passeur de la Premier League. Il qualifie West Ham pour la Coupe d’Europe, avant d’être recruté par Chelsea. Sitôt reçu le ballon d’or récompensant son doublé en bleu et blues Euro 2016/Ligue des Champions 2017, ses premiers mots sont : « Je reviendrai à Marseille. »

– la sale histoire : tombant en dépression dans une région où la passe ne se conçoit que sous forme de chandelles de 50 mètres, Dimitri sombre rapidement. Les premières théories du complot émergent, voyant dans les clubs de milieu de tableau anglais un moyen pour Vincent Labrune de faire disparaître les joueurs, revendus ensuite comme esclaves sexuels dans des bordels plus ou moins exotiques (chercher sur Google : La Rumeur du natif d’Orléans).

 

 

Gianelli Imbula (FC Porto, transfert) :

– la belle histoire : Pour la première fois de sa vie, Gianelli arrive dans un pays où le moindre gamin tripote le ballon huit fois plus que lui. Enfin libéré de la pression des stressés lui hurlant « lâche-la putain ! » dès qu’il effectue la moindre touche de balle, il prend confiance, épure son jeu, et défonce les milieux portugais et européens à coups de charges de gnou. Papa Imbula harcèle le Vatican de courriers implorant le Pape François de remplacer la vierge de Fatima par une statue à l’effigie de son fils.

– la sale histoire : considérant que le montant de son transfert lui donne plus de légitimité que toutes les séances d’entraînement possibles, Gianelli n’en branle pas une et surfe jusqu’à l’excès sur ses qualités, jusqu’à faire passer Mathieu Bastareaud pour un maître en évitement subtil. Au bout de trois buts occasionnés par ses pertes de balles, il est relégué sur le banc. De dépit, Papa Imbula sillonne l’Europe à la recherche du club qui saura magnifier les dons de son incompris de fils. Ses tribulations l’amènent à croiser Maman Rabiot dans les chiottes de l’aéroport Charles de Gaulle. De cette passade naît un fils, que Michel Platini prendra soin d’amputer des deux jambes dès la maternité par souci de préservation du football européen.

 

 

Foued Kadir (Bétis Séville, transfert) :

– la belle histoire : Loin des tracas marseillais, Foued revit à Séville, qu’il contribue à maintenir pépère. Hissant même son club en finale de Coupe du Roi, il a le bon goût de la perdre et ainsi de conserver sa carte de membre du club des légendes du Stade Rennais. Il en profite pour séduire Salma Hayek : le moment de glamour que représente l’arrivée du jeune couple à l’aéroport d’Alger lui vaut le respect immédiat de tout le pays. Lors d’une réception officielle, Salma donne une bise sur la joue de Bouteflika, qui se transforme aussitôt en prince charmant. En prince charmant mort, certes, mais en prince charmant tout de même.

– la sale histoire : rongé par la morosité, Foued poursuit sa Reconquista à l’envers : après la France et l’Andalousie, il reflue pour une pige en Algérie, d’où il est immédiatement chassé suite à une nouvelle réglementation interdisant le recrutement de joueurs n’ayant pas passé 90% de leur vie dans le périmètre Tlemcen/Annaba/Porte d’Aix. Il échoue aux Emirats Arabes Unis le jour même où Jeb Bush, nouveau président des Etats-Unis, décide du bombardement massif de la péninsule arabique au nom de la nouvelle doctrine nommée On va arrêter de se faire chier à distinguer les gentils des méchants, c’est encore le plus simple.

 

 

André Ayew (Swansea, f.c) :

– la belle histoire : Séduisant les Gallois dès sa première saison, André adopte rapidement la nationalité du pays en même temps qu’un patronyme plus facilement prononçable par les locaux. Si sa naturalisation empêche André Ayjyllhdpfhwuyihairgoch de jouer en sélection, il se console en effectuant quelques piges pour le 15 du Poireau où sa combativité fait merveille au poste de ¾ centre. Grâce à ses deux sports, André cesse de s’ennuyer entre les matches, si bien qu’il lui suffit désormais d’un seul footing de 42 kilomètres après chaque entraînement pour se sentir fatigué. Par civisme, il fait don de sa semence à la banque du sperme galloise. Vingt ans plus tard, le Royaume-Uni figure en tête du tableau des médailles olympiques.

– la sale histoire : suivant l’inflation des droits télé de la Premier League, André change de club chaque année, et bientôt tous les six mois. Au passage, le montant du transfert et de la prime à la signature s’alourdissent d’un zéro à chaque étape. Seul problème : la négociation des transferts et la recherche incessante d’un nouvel appartement l’éloignent peu à peu des préoccupations sportives. Ceci dit, dans un monde où règle la spéculation, personne n’en a rien à foutre et surtout pas son agent. C’est donc obèse et en caravane de luxe qu’André Ayew finit sa carrière dans un club de 4e division anglaise, où il est recruté pour 98 M£ et un Grec (pas un sandwich, un vrai Grec : l’Allemagne a exigé d’eux qu’ils accomplissent gratuitement des tâches domestiques dans des pays développés afin de payer leurs dettes).

 

 

Brice Samba et Julien Fabri (Nancy et Bourg-Péronnas, prêts) :

– les belles histoires : en découvrant la ville et le club de Nancy, Brice n’a plus qu’une idée : travailler d’arrache-pied pour sortir de là. Grâce à lui, l’ASNL obtient le maintien avec un total record de 38 points, correspondant aux scores de 0-0 préservés tout au long de la saison. Désigné meilleur gardien de L2 mais s’emmerdant quand même un peu, Brice est heureux de retrouver l’OM de Bielsa et sa défense de schizophrènes, histoire de rigoler. Il se livre pour être titulaire à une concurrence féroce avec Julien Fabri, auteur d’une saison remarquable dans le… dans les… – bordel, où ça se trouve, ce bled ? Bref, la relève de Mandanda est assurée.

– les sales histoires : Brice déprime à Nancy, se nique les tendons sur le synthétique et se morfond en attendant la fin de son prêt. Pour les faire chier, il inscrit #TeamFCMetz sur son profil Twitter : double erreur, Brice est pris en grippe à la fois par les Lorrains et par certains South Winners prompts à exiger des joueurs la même lobotomie volontaire qu’ils s’infligent en la prenant à tort comme synonyme « d’attachement au club ». Julien Fabri, pendant ce temps, réussit une saison intéressante à Bourg-Péronnas, malheureusement ignorée par les émissaires marseillais et européens à mille lieues de penser qu’il puisse se produire quoi que ce soit d’intéressant dans ce club. Il y reste donc toute sa carrière, oublié de tous à l’exception de ce 1/32e de finale de Coupe de France 2021 où il éliminera l’OM à lui tout seul.

 

 

André-Pierre Gignac (Tigres UANL, f.c) :

– la belle histoire : Son choix audacieux s’avère une totale réussite. André-Pierre perfore des défenses américaines à qui mieux mieux. Pas de finesse qui tienne : des missiles de 20 mètres, des frappes sous la barre, des têtes rageuses… avec ce que subissent les pelouses et les filets à chaque match, les livres d’histoire révisent l’échelle de la cruauté et rétrogradent Hernan Cortes dans la catégorie « grosse fiotte ». On craint le pire lorsque, après le doublé Championnat/Libertadores, une grosseur suspecte est repérée. Un examen médical plus approfondi nous rassure vite : André-Pierre ne souffre d’aucune tumeur, il a seulement des couilles énormes.

– la sale histoire : Alors que le début de saison d’André-Pierre se passe à merveille, surgit ce qui deviendra son pire ennemi : le chicharron. Le chicharron, c’est comme des chips, mais faits avec de la peau de porc frite. Certes délicieux, ce mets a un seul inconvénient : il tombe directement sur les artères sans passer par l’estomac. Pour Gignac, qui s’était escrimé en France à démentir sa réputation injuste de gros mangeur, c’est le combat de trop. Faute de pouvoir vaincre les quolibets sur son supposé surpoids, André-Pierre décide de s’y complaire et se vautre résolument dans le gras. Une fois atteint l’IMC cumulé de Guy Carlier et d’un Airbus A380, notre héros en est réduit à se cacher sous une cagoule, jouant les Santo pour touristes dans un bar à lucha libre sur la Reforma.

 

 

Saber Khalifa (Club Africain, prêt) :

– la belle histoire : l’attaquant tunisien s’épanouit au pays et réussit même à convertir des penalties, dont l’un en finale de la ligue des champions africaine. Dans un pays éprouvé, la victoire du Club Africain élève Saber au rang de héros national. Jugeant que le bordel a assez duré, il profite de sa notoriété et d’une crise hémorroïdaire de Béji Caïd Essebsi pour convoquer un quarteron de médecins et faire destituer le président pour raisons médicales. Au fond soulagés, les gouvernements occidentaux font mine de craindre une dictature : finalement, Saber s’avère un despote juste et éclairé, ne censurant que les journaux sportifs satiriques et limitant le culte de la personnalité à adopter l’aigle comme emblème du palais présidentiel, à Carthage. Les devoirs de sa charge ne l’empêchent pas toutefois d’accomplir une carrière honorable dans son club de cœur et en sélection nationale. Depuis le Club Fram de Tozeur, où il a pu trouver un poste de coach fitness après son limogeage de l’Espérance de Tunis, José Anigo déclare aux médias, la larme à l’œil : « tout ceci ne serait pas arrivé si je ne l’avais pas fait venir à Marseille ».

– la sale histoire : malgré une évidente bonne volonté, Saber Khalifa se montre d’une maladresse effroyable face au but et se voit vite attribuer le sobriquet « d’ergot de seigle de Carthage ». Le retour de prêt s’impose, le Club Africain ne souhaitant pas le garder. Anticipant le peu d’enthousiasme des Marseillais, Saber travestit son état civil pour tenter de prendre un nouveau départ. Peu de personnes s’y laissent prendre, à part Gervais Martel ; deux grammes de Villageoise par litre de sang aidant, celui-ci se fait une joie d’annoncer la signature de Sber Khlif au Racing Club de Lens, au grand plaisir des supporters qui retrouvent l’espoir d’une remontée en CFA2 après une série de relégations administratives. Son coup d’éclat, un lob de 50 mètres en coupe de France, convainc José Anigo de décrocher son téléphone : « Allô, Vincent ? J’ai trouvé une pépite tunisienne, là. Non, pas en Tunisie, plus personne ne me parle ici. Non, je l’ai vu à la télé, à Lens. Ca te dit que je vous mette en relation, ça me manque de refaire des choses pour l’OM ? Allô ? Allô ? »

 

 

Rod Fanni (Al-Arabi SC, f.c) :

– la belle histoire : dès le mois de septembre, Rod nous révèle que son transfert était un canular pour l’une de ses productions vidéo. Il n’a en fait jamais quitté Marseille et est prêt à y rejouer. Labrune l’invite plutôt à faire étalage de ses talents artistiques au New Cancan ; pourtant, on ne sait trop comment, on le revoit en hiver sur le banc de l’OM, avant de gratter quelques titularisations. En fin de saison, il s’impose carrément comme le patron de la défense, le président ordonnant même que pour le dernier match son visage soit projeté en taille géante sur le mont Puget.

– la sale histoire : dès le mois de septembre, Rod nous révèle que son transfert était un canular pour l’une de ses productions vidéo. Il n’a en fait jamais quitté Marseille et est prêt à y rejouer. « Un contrat est un contrat » rétorquent les émirs, qui obtiennent du gouvernement français son expulsion du territoire. Une fois sur place et son passeport dûment passé au sani-broyeur par les autorités compétentes, Fanni se voit proposer un marché : jouer au foot ou remplacer les Népalais sur les chantiers de la coupe du monde 2022. Il est libéré l’année suivante, quand l’émirat l’ajoute comme prime de fidélité au financement de la campagne du président Sarkozy. « Vous n’auriez pas plutôt des infirmières ? », chipote le chef de l’État.

 

 

Judas :

– la belle histoire : Après un CSC ridicule lors du premier match de Ligue des Champions, il devient assez vite la risée de Lyon. Aulas le prend en grippe, jusqu’à parfois l’insulter sur Twitter en lieu et place des arbitres. Toujours sur les réseaux sociaux, un trublion met le feu aux poudres en publiant un astucieux montage Paint montrant Jérémy dont le visage est remplacé par une bite. Vincent Labrune déclare : « Je sais que Jérémy est malheureux à Lyon. Qu’il sache que nos portes lui sont ouvertes au mercato d’hiver ». Incapable de se confronter à la pression bourgeoise (c’est comme la pression populaire, mais à Lyon), JMA nous offre un million d’euros pour que l’on reprenne notre joueur, allant même jusqu’à l’insulter sans commettre de faute d’orthographe. Le retour de Jérémy laisse circonspects les supporters olympiens… pas pour longtemps : le 23 janvier, Morel écœure les attaquants Rhodaniens à Gerland avant d’inscrire d’une reprise de volée le but de notre victoire à la 89e minute. La folie s’empare de Marseille et les chants à la gloire de notre défenseur se multiplient. A Paris, il se murmure que Benjamin Stambouli s’est tatoué un terre-neuve sur le pectoral droit : rumeur absurde, mais qui mine la cohésion de l’équipe. Porté par son icône, l’OM prend et conserve la tête du championnat. Morel y gagne le ballon d’eau fraîche et une sélection in extremis pour l’Euro 2016. Définitivement installé dans son club et sa ville de cœur, il y signe un contrat à vie payé au SMIC, ses primes de matches étant redistribuées aux pauvres. A la mort de Jérémy, Jean-Claude Gaudin – qui a choisi de vivre jusqu’à 140 ans pour faire chier Guy Teissier – est tout d’abord réticent à la proposition de faire construire un mausolée sur le Garlaban. Finalement, un contrat de partenariat tout à fait avantageux proposé par un consortium Vinci-Bouygues-Véolia le convainc du projet, pour un prix équivalent à moins de neuf piscines publiques.

– la sale histoire : Judas se plaît à Lyon et y réussit.

 

MISE A JOUR (31/07)

Laurent Abergel (AC Ajaccio, transfert) :

– la belle histoire : sur la lancée de sa bonne saison passée en prêt, Laurent s’installe comme titulaire à l’AC Ajaccio, finissant par être reconnu comme l’un des meilleurs latéraux droits de Ligue 2. Contre toute attente, l’ACA lutte jusqu’au bout pour la montée. Le succès de l’équipe attire de nombreux supporters CSP+ en train de délaisser le Red Star, « trop mainstream » aux dires des intéressés (qui trouvent subitement moins rigolo d’aller se faire chier à Beauvais pour suivre le 18e du championnat alors qu’ils n’aiment même pas le football). Rompu aux tours de France des villes moyennes, le Perfettu Erignaci est le sujet d’innombrables sollicitations, qui le conduisent à transformer I Sanguinari en agence de voyages cotée en bourse. Devenu millionnaire, le Perfettu n’oublie pas les amis et abreuve horsjeu.net de ses largesses. Artisan de ce succès, Laurent Abergel – désormais à Manchester United – est l’invité d’honneur des horsjeuïades organisées par notre mécène dans sa villa de 360 m² construite sans permis sur les hauteurs de Piana, par dérogation du préfet de Corse (autre invité de marque de la sauterie).

– la sale histoire : une blessure malencontreuse prive Laurent du début de saison. Il revient dans une équipe à la dérive, ce qui n’incite pas à le mettre en confiance. Malgré des performances sérieuses, il a la malchance de commettre une bourde spectaculaire faisant de lui la risée des spectateurs. Certains le qualifient même de « pire latéral droit de Ligue 2 » ; une regrettable confusion amène d’ailleurs la fédération comorienne de football à lui adresser par erreur une convocation en sélection nationale. Laurent tente de se relancer en MLS, mais le précédent Ronald Zubar a convaincu les américains de refuser tout ce qui provient de Corse. On perd sa trace, jusqu’à ce qu’il apparaisse dans un obscur remake porno de conte de fées intitulé Abergel et le Ramoneur.

 

MISE A JOUR (04/08)

Modou Sougou (Sheffield Wednesday, libre)

– la belle histoire : Modou poursuit sa carrière tranquillement en deuxième division anglaise, dans la continuité de son passage à Evian mais sans l’aspect « tour de France des sous-préfectures de merde ». Peu d’éclats à son actif, si ce n’est son doublé éliminant Manchester United en League Cup dans l’hilarité générale. Il accomplit une honnête carrière avant de prendre une retraite au soleil en sortant un disque de reggae en coproduction avec Tom, le tailleur rasta de Belsunce.

– la sale histoire : survendu un peu vite comme le « Chris Waddle noir » par des médias locaux en mal de sensations, Modou tombe dans un traquenard. Rendu responsable des mauvaises performances de l’équipe malgré son sérieux, il sombre mentalement et passe son temps entre soirées arrosées, filles faciles et brèves dans les tabloïds. Cherchant la rédemption morale, il s’exile en Malaisie à l’invitation d’El-Hadji Diouf, qui le prend sous son aile. Dès son arrivée hélas, une réception donnée en l’honneur des deux joueurs par le nouveau consul Tamsir Faye dérape : défoncés au vin de palme, les trois hommes sont arrêtés après avoir frotté leur sexe sur la femme Ministre de l’Intérieur.

 

MISE A JOUR (09/08)

Marcelo Bielsa (démission)

– la belle histoire : Bielsa entre méditer au monastère de San Diego de la Vega dont il ne se reviendra plus jamais, refusant les innombrables offres de clubs et sélections qui se présentent à lui. Inconsolables, les supporters olympiens lisent et relisent la lettre de démission, où il accuse entre autres l’avocat du club d’avoir changé les termes de son contrat. Cette profession est instantanément accusée par la rumeur populaire d’avoir provoqué le départ du génie argentin. Des pogroms d’avocats sont organisés dans les rues de la ville, des pétasses à talons haut sont sorties de leur BMW et tondues rue Grignan, la faculté de droit d’Aix-en-Provence est prise d’assaut, Gilbert Collard est sodomisé avec un exemplaire du code civil… L’épuration est salutaire, les meilleurs hommes de loi se consacrant désormais à des causes d’intérêt général, la défense de l’environnement notamment, dans lesquelles ils s’illustrent par de nombreux succès. Ce bataillon d’avocats se rend ensuite à Lyon où ils reprennent le dossier Philippe Layat de A à Z. Sur un vice de procédure inaperçu jusqu’ici, l’OL est condamné à démolir le Grand Stade et à restituer ses terres à l’agriculteur exproprié. Ruiné, le club voit partir Hubert Fournier, Lacazette, Bedimo, et Morel à l’OM pour le prix de deux tickets-restaurant. La vision de Jean-Michel Aulas en slip, torché dans un caniveau en train de quémander leur portable aux passants avec son écriteau « juste un tweet pour rester digne, merci », requinque Vincent Labrune. Se sentant pousser des ailes après avoir humilié son rival, il lance un nouveau projet pour l’OM, le « projet nique-tout ». Guère mieux défini que les précédents, ce projet a le mérite de fonctionner : une deuxième place et une finale de ligue Europa pour se rôder, et le club est relancé. L’OM enchaîne avec sept titres consécutifs et finit par réintégrer les clubs qui comptent en Europe.

Pendant ce temps, le Pape François convainc Bielsa de reprendre du service en entraînant la sélection nationale du Vatican, ce qui lui permet de goûter au football sans renier ses voeux. Le tandem argentin se fout des convenances et mène son action comme il l’entend, emmerdant les nombreuses critiques. Le micro-Etat devient un phénomène de mode, progressant à toute allure sur les plans sportif comme politique et social. Bielsa n’a pas le temps de démissionner de son poste : au sommet de sa gloire, un extrémiste religieux l’abat en compagnie du pape pendant une cérémonie de bénédiction des mariages d’évêques gays. La Légende est définitivement ancrée.

– la sale histoire : [NOTE DE LA REDACTION – L’auteur présente toutes ses excuses de n’avoir pu fournir de « sale histoire » concernant le départ de Marcelo Bielsa. Il semble qu’il n’ait réussi à imaginer aucune suite qui pût être pire que la réalité actuelle. Merci de votre compréhension]

Bonus : on se rappellera notre lettre d’amour à Bielsa, publiée l’an dernier. L’autre personne à qui nous avions déclaré notre flamme était Jérémy Morel, d’où il ressort que je suis bien heureux de ne jamais avoir de mots tendres pour ma femme.

 

MISE A JOUR (22/08)

Florian Thauvin (Newcastle, transfert)

– la belle histoire : Soucieux de briser leur image de club inconséquent, les dirigeants de Newcastle attachent une grande importance aux aspects humains. Du président au staff, tout le monde est aux petits soins pour les recrues. Florian puise dans l’accueil anglais toute la confiance qu’il lui manquait pour se libérer totalement : l’esprit totalement apaisé, il ajoute à ses dribbles percutants une vision du jeu et une efficacité impressionnantes. Souriant, simple, ses réponses toujours à-propos aux journalistes en font la coqueluche des médias britanniques, le « nouveau gendre idéal de l’Angleterre » comme le titre le Sun. S’il qualifie Newcastle pour la Ligue des Champions, c’est bien sous les couleurs de Manchester United qu’il la dispute l’année suivante. Est nommée comme « photo de la décennie » cette image, prise en ½ finale retour et montrant Florian, numéro 7 sur le dos, en train de contempler un Old Trafford pavoisé de bleu-blanc-rouge.

Tu peux cliquer sur l’image, le lien est totalement SFW. Gianluigi intervient uniquement pour préserver Luke Seafer.

– la sale histoire : A la lutte pour le maintien au sein de l’OGC Nice [oui, j’ai sauté la partie où il se plante à Newcastle avant de revenir en France, tout le monde la connaît déjà], Florian rate une grosse occasion dans un match capital. Pris à partie par les supporters, il a le malheur de prononcer cette phrase : « cela fait des années que je me fais traiter d’imbécile par des demeurés, cela ne va pas changer grand-chose. » C’était hélas sous-estimer tout le potentiel des Niçois en la matière. Haine, menaces de mort, la situation s’envenime. Ne ratant jamais une occasion de surfer sur le tas de fumier, Christian Estrosi se fend d’un tweet assassin, après avoir vérifié non sans regret que Florian n’est pas gitan : « Nous ne laisserons pas insulter notre ville sans répondre : c’est çui qui dit qui y est. » La pompe à merde s’enclenche : Florian est irrémédiablement considéré comme bête, suffisant, antipatriotique et mauvais footballeur par tout ce que la France compte de bas-du-front mesquins et jaloux, c’est-à-dire 75 % du pays. De guerre lasse, il se retire sur l’Île de Ré, où il occupe son temps à jouer au tennis-ballon avec Lionel Jospin.

 

MISE A JOUR (03/09)

Baptiste Aloé (Valenciennes, prêt)

– la belle histoire : Fort d’une dernière saison plus ou moins heureuse mais en tout cas formatrice avec l’OM, Baptiste s’impose sans difficulté dans l’effectif nordiste. Malgré ses 21 ans, sa sérénité rejaillit sur l’ensemble de la défense, la plus imperméable de Ligue 2. A l’intersaison suivante, sa notoriété est telle que son retour de prêt éclipse totalement la fin de contrat de Nkoulou. Clope au bec et sourire en coin, Labrune déclare : « Un directeur sportif, pour quoi faire ? C’était pas un beau coup, ça ? »

– la sale histoire : Une blessure handicape le début de saison de Baptiste, qui retrouve le terrain en Coupe de France contre Epinal. Manque de chance, une erreur coûte la qualification à Valenciennes et Baptiste se retrouve au placard. De retour de prêt à l’OM, il est reprêté par Vincent Labrune qui souhaite recruter un défenseur en prêt pour compenser le retour de prêt de Rolando. Finalement, Aloé effectue toute sa carrière à l’OM, mais en ayant été prêté plus souvent qu’un album Tchoupi dans une bibliothèque municipale. Il termine d’ailleurs dans le même état de délabrement, les traces de bave en moins.

 

Bill Tuiloma (Strasbourg, prêt)

– la belle histoire : Le jeune Néo-Zélandais prend une part active à la remontée du RC Strasbourg en Ligue 2, et est à ce titre fêté comme il se doit par l’Alsace en délire. Après avoir d’abord fui en confondant les acclamations avec des insultes (forcément, l’accent alsacien, quand tu connais pas…), Bill est séduit par le projet du club. Tout à leur euphorie, les Strasbourgois signent sans sourciller le transfert définitif de Tuiloma proposé par Labrune pour une indemnité de 25 M€. Labrune pose clope au bec et sourire en coin, même si sa figure est un peu plus déconfite l’année suivante lorsque le RCS transfère le milieu de terrain à Manchester United pour trois fois plus cher.

– La sale histoire : Bill effectue une saison honorable mais relativement anonyme à Strasbourg. De retour à Marseille, Vincent Labrune cherche de nouveau à le prêter pour laisser une place d’extra-communautaire à Yeltsin Tejeda, bien que la valeur du Costaricien ait pris 10 M€ depuis l’été dernier (bien fait pour ta gueule, Vince, fallait réagir en 2015). Le 31 août 2016, notre prêtsident en stress dépose une annonce sur Le Bon Coin : « Location, international néo-zélandais… » ; sans prendre la peine de lire la suite, Mourad Boudjellal lui propose un contrat au RCT, que tout le monde signe à l’arrache à 23h56, sans rien vérifier. On retrouve les 78 kg de Bill Tuiloma trois mois plus tard, enterrés à deux mètres sous la surface de Mayol après la première mêlée. « C’est pas grave Mourad, ce sont des choses qui arrivent. Tiens, est-ce que je t’ai déjà parlé de Romao, notre international sud-africain ? »

 

Matheus Doria Macedo (Grenade, prêt)

– la belle histoire : Enfin stabilisé, Doria peut concrétiser les espoirs placés en lui. Alors que les suiveurs de la Liga se résignent à un énième affrontement Real-Barça, le parcours de Grenade apporte un vent de fraîcheur : grâce à une solidité défensive nouvelle, les Andalous se mêlent à la lutte pour la Ligue Europa. Doria est même applaudi par l’Europe du football après avoir successivement ridiculisé Cristiano Ronaldo et Messi, au point que même les plus conformistes des footballeurs n’osent plus voter pour l’un ou l’autre lors du Ballon d’Or. A chaque contrôle de balle, Thiago Silva est insulté par les Brésiliens aux cris de « Doria aurait fait mieux », et finit par s’effondrer en larmes dans les bras de Magic Nounours. Intronisé patron de la défense de la Seleçao, Doria tient alors ces mots : « J’ai appris de mes erreurs, et avec le recul l’enseignement de Bielsa compte énormément dans ma réussite actuelle. Je veux dire une nouvelle fois tout le respect que je dois à ce grand homme. » Canal Plus, l’Equipe, France Football et divers autres vautours de la presse sportive française intentent alors une action en justice contre le Brésilien, demandant l’indemnisation du manque à gagner consécutif à ce sabotage de 75 % de leur ligne éditoriale.

– la sale histoire : Appelé à entrer en jeu après la blessure du défenseur titulaire, Doria est dans l’incapacité d’ôter sa chasuble. Ni l’entraîneur, ni ses collaborateurs ne parviennent à la lui enlever, pas plus que les stadiers appelés à la rescousse. C’est dans les vestiaires que s’explique ce qui apparaîtra comme l’une des énigmes scientifiques de ce début de siècle : la chasuble de Doria s’est soudée à son torse. « Nous étions tellement habitués à la lui voir porter, personne n’avait fait attention. Maintenant qu’on y pense, la chasuble pendant les mises au vert ou sous la douche, c’était un peu curieux, c’est vrai. » Doria, lui, finira sa carrière dans un spectacle de foire sous le surnom du « Kojak de Botafogo », trouvé par le service communication de l’OM. On retiendra de ce gâchis un seul enseignement majeur : chasuble est bien un nom féminin.

 

Mario Lemina (Juventus, prêt)

– la belle histoire : Conscient de débarquer dans un grand club, Mario effectue ses débuts en toute humilité. Quand il est sur le terrain, il se montre exemplaire dans le replacement, les duels, la disponibilité pour l’équipier. Tout en passes simples, son jeu est d’une propreté extrême, au point que Massimiliano Allegri doit le pousser à provoquer davantage balle au pied. En confiance, Mario acquiert d’autant plus d’impact qu’il est respecté de ses équipiers, pour qui il devient un chef d’orchestre. Sa simplicité et sa belle allure balle au pied font de lui l’incarnation de la classe chez des Turinois orphelins de Pirlo : désormais et dans tous les domaines, la notion d’élégance se mesure forcément à l’aune de Mario Lemina.

– la sale histoire : Conscient de débarquer dans un grand club, Mariolle Lemina veut se montrer à la hauteur et demande en toute humilité le numéro 31 (« Le 10 de Del Piero et le 21 de Pirlo », explique-t-il). Au moment d’entrer sur le terrain, Massimo Allegri lui demande de tout donner : Lemina le prend au mot et sur son premier ballon, enchaîne trois roulettes (dont l’une autour de Pogba) avant de pousser sa balle trop loin et de coller une semelle au défenseur en tentant de récupérer le ballon : carton rouge. Exclu de l’équipe première, son arrogance, son look et son absence de complexes séduisent néanmoins des Turinois méchamment secoués après le départ de Pirlo : désormais et dans tous les domaines, la notion d’élégance se mesure forcément à l’aune de Mario Lemina.

 

Retrouve le fabuleux destin de nos recrues (y compris Michel et Cabella, et prochainement les derniers recrutés) dans l’académie des arrivées.

Bises massilianales,
Blaah

13 thoughts on “La Canebière académie émet des hypothèses (les départs)

  1. C’est plein de sagesse, La Fontaine serait fier. (Pas la maman de gros membre n°2, l’autre.)
    Par contre je m’ennuie à cause de l’absence estivale du CVM, donc je me permets de relever une incohérence scientifique : l’IMC d’un A380 est plus proche de celui d’un Samassa que d’un Carlier.
    Une saison qui commence bien en tout cas, merci.

  2. Excelent. Mais j’ai peur que la Sale Histoire de Payet ne se r?v?le malheureusement proph?tique. A voir dans quelques mois…

  3. Imbula déjà blessé à raté 2 des 3 match de préparation. Il est revenu dans le groupe pour Dortmund dimanche.
    Il a déjà pris une claque car Ruben Neves est meilleur et postulant en 6 alors que pour jouer 8 on cherche le retour de Oliver Torres…

  4. Génial! Quel dommage que je rate cette si prometteuse soupe au pistou. Sinon ça doit être mon côté pessimiste mais je pense que les sales histoires ont plus de chances d’arriver que les belles…

  5. Merde, t’as sans doute raison Carquefoutre. Attends…
    Longueur d’un A380 : 73m
    Poids en charge totale : 560 tonnes

    560000/73² = 105.

    Pour briller dans les dîners en ville, vous saurez donc que l’IMC d’un Airbus A380 est de 105, soit une obésité morbide. Cette vanne était donc valable. CQFD.

  6. Oups j’ai fait une erreur d’unité, l’IMC n’est pas en [kg]/[cm]^2
    Vanne valide en effet, mes plus plates excuses M. Blaah

  7. Je sais que Valbuena ne quitte pas directement l’OM cette saison pour Lyon, mais plus Judas que lui y’a pas …revenir à Lyon…quel con!

    pour Bielsa ,je donne ma poutine en viager si on m’explique qui des 2 ( la direction ou lui) à tord et qui des 2, nous a bien mis dans la merde
    merci
    merde!

  8. Eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeet putain, j’ai cliqué sur le lien que planquait Gianluigi.
    J’ai vomi.

  9. Tom, le tailleur rasta de Belsunce et ami du feu Jean-Luc Delarue, un sacré personnage avec un bagou exceptionnel, merci pour la référence.

Répondre à Homerc Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.