« Je ne sais pas si ça sert à grand-chose, mais en tout cas ça fait plus propre », songeait Karl Oberg, dont l’ouvrage Manager par le TNT fait encore autorité 70 ans plus tard dans la gestion de l’Olympique de Marseille.

[avertissement : pour t’immerger dans l’ambiance du match, nous te conseillons de jouer le fond sonore suivant pendant la lecture de cette Canebière académie]

 

Aioli les sapiens,

Tu m’excuseras du retard cette académie, j’ai été pas mal occupé ces derniers temps. Alors que le nouveau zoo de Vincennes s’apprête à ouvrir, ils se sont aperçus que Blanchette la chèvre du Rove manquait à l’appel. Evidemment, j’ai rapidement figuré dans la liste des suspects, mais il est apparu aux enquêteurs que Blanchette avait suivi un légionnaire de passage, qui lui avait promis de la libérer du zoo et de la ramener dans ses collines natales. Hélas, la route de la malheureuse s’est achevée au camp de Carpiagne, où elle s’est épuisée sous la contrainte à apporter leur quota de distraction à des soldats que la justice avait réduit au désœuvrement en leur interdisant de jouer dans les pinèdes avec leurs grenades incendiaires.

La trace de Blanchette se perd définitivement aux abords du stade Vélodrome où, après avoir été recueillie par un groupe de supporters, elle s’est vue emmener par les stadiers vers une destination encore inconnue. A ce jour, les hypothèses portent sur :

– Un équarrissage et une réduction en pâtée pour les terres-neuves de Jérémy Morel ;

– Une séquestration avec séance de torture dans les caves de l’Evêché, où le juge antiterroriste tente de lui extorquer les noms des supporters à interdire de stade, emprisonner, excommunier, émasculer et brûler en place publique, conformément à la politique de dialogue entre clubs et supporters activement soutenue par le gouvernement ;

– Un emploi fonctionnel auprès de Claude Bertrand pour renforcer l’équipe chargé d’élaborer le programme de la nouvelle mandature ;

– Un transfert dans les caves de la Raide et Vile Académie, pour un rite satanique obscur faisant aussi intervenir une bouteille de Coca-Cola, une photo de David Moyes et une poire à lavement.

 

Bref, tu l’auras compris, l’enjeu sportif n’était pas l’intérêt majeur de cette rencontre, surtout marquée par le mouvement d’humeur des supporters à base de banderoles, d’insultes, de chants à la gloire des anciens, de bombes agricoles et, donc, d’un combiné boîte à meuh / mégaphone qui aura beaucoup fait pour détendre l’atmosphère et devrait rester dans les mémoires des virages.

Pour recevoir les derniers du classement, notre trio de choc renvoie Fanni en stage de psychomotricité et laisse Valbuena au repos. Saber Khalifa est quant à lui de retour pour une soirée décidément très caprine :

Mandanda – Dja Djédjé-Nkoulou-Mendes-Morel– Romao-Imbula –Ayew-Payet-Khalifa – Gignac

 

Le match

A peine le temps de lancer deux « Labrune enculé », l’OM ouvre déjà le score. Une longue passe de Mendes trouve Ayew derrière une défense éparpillée. Ochoa sort sans conviction, permettant à André de conclure d’un beau lob (1-0, 3e).

Malgré un niveau technique à faire faire seppuku au directeur financier de Canal+, le match reste animé, les olympiens parvenant à provoquer la défense corse assez facilement, tout en gâchant de bonnes situations par mauvais choix ou manque de précision.

L’attention est cependant avant tout captée par les tribunes, où Blanchette donne de la voix à qui mieux mieux, ce qui a au moins le mérite de couvrir les « Margarita est une salope » ou autres « Oh hisse enculé » à l’attention de Mandanda, que certains observateurs ont rapporté. Une belle et intelligente preuve d’amour, qui ne manquera pas de convaincre les éventuels repreneurs et finir de décider les rares cadres qui s’interrogeraient encore sur leur attitude à l’intersaison.

Le jeu de l’OM s’effrite peu à peu. Libérés d’un pressing moins intense, les Ajacciens combinent un peu plus haut dans notre camp, ce qui offre plusieurs possibilités de centre aux latéraux. Notre défense semble d’ailleurs gênée pour gérer les attaquants adverses, renforcés par les montées d’autres joueurs : par exemple, Morel doit plusieurs fois coulisser dans l’axe sans être couvert derrière lui par Imbula ou Ayew. Dans les dernières minutes, Diarra finit par violer Nkoulou, qui pourra remercier le poteau de lui avoir évité le déversement d’un tombereau supplémentaire d’injures depuis le virage.

La reprise voit l’OM peiner toujours autant, tandis qu’Ajaccio croit en ses chances mais ne se procure guère plus d’occasions. A l’heure de jeu, Payet se rend compte qu’il lui manque encore quelques gâches pour conserver son statut d’intermittent : à la réception d’une très belle ouverture de Nkoulou, il adresse un centre excellent pour la tête d’Ayew (2-0, 60e).

L’OM semblant se mettre à l’abri, les connaisseurs attendent logiquement le but de con qui va annoncer le traditionnel génocide slipal des vingt dernières minutes. Celui-ci ne tarde pas, mais pour une fois la défense n’en est pas la principale responsable. Hors-jeu d’un demi-mètre, Pedretti sert Tallo, hors-jeu de deux mètres. N’ayant rien donné au dernier Téléthon, Stéphane Lannoy se sent obligé de valider le but, à titre de compensation (2-1, 61e).

L’arbitre assistant semblait pourtant concentré.

 

Pas de grosse menace à signaler en fin de partie. Entré à la place de Payet, Valbuena se procure un coup-franc idéalement placé et, plutôt que de saloper l’occasion comme souvent ces derniers temps, le joue court pour Dja Djédjé. Plus passifs qu’un soldat français au Rwanda, les défenseurs corses, laissent Brice centrer pour le triplé d’Ayew (3-1, 75e).

Psst… Brice, ne le répète à personne, mais je crois qu’il y a un truc à faire, là.

 

L’OM finit tranquillement la rencontre, se procurant deux autres occasions avant de savourer la victoire à l’abri des supporters dont le match aura manqué de peu de finir en filade, les crispations s’aggravant avec l’intervention des stadiers. Je n’ai pas tout saisi mais il semblerait que la direction n’ait pas toléré les appels des South Winners à la réorientation de la programmation du festival de Marseille vers davantage de ballet néoclassique, alors que Vincent Labrune soutient Apolline Quintrand dans sa mise en valeur de la danse contemporaine. Un divorce irrémédiable, donc.

Monsieur le Préfet, depuis plusieurs jours un excité en veste Stone Island approche impunément l’aire de jeu pour crier des insanités et perturber les joueurs. Qu’attendez-vous pour l’interdire de stade ?

 

Les notes

S. Mandanda (3/5) : Si l’arbitre avait sifflé le hors-jeu, il aurait arrêté le tir de Tallo.

N.Nkoulou (2/5) : Son cul et le gazon ont rejoué « un homme et une femme », pendant que les attaquants adverses faisaient chabadabada.

L. Mendes (3+/5) : Rien de spécial à signaler défensivement et une belle ouverture pour Ayew en début de match.

J. Morel (3/5) : On s’ennuie, en fait, quand il fait des matches sérieux.

B. Dja Djédjé (3+/5) : Sans être parfait défensivement, il fait le boulot sérieusement. Cela s’avère largement suffisant, sans faire injure aux Ajacciens. Un bonus pour sa passe décisive facilitée par le mongolisme prononcé des défenseurs, en faisant injure aux Ajacciens.

A. Romao (2+/5) : Comme souvent lorsque l’on rencontre des mauvais, Alaixys se contente d’être moyen. Ce serait bien, un jour, d’essayer de leur marcher sur la gueule pendant 90 minutes histoire de soigner ton amour-propre.

G. Imbula (2/5) : « Pour gagner, il faut mettre les moyens ». José a donc aligné des joueurs moyens, CQFD.

A. Ayew (5/5) : Pacifie le Vélodrome comme Bigeard a pacifié l’Algérie, le tout sans recourir aux pinces électriques sur les couilles. C’est tout à son honneur.

D. Payet (3/5) : Aussi irrégulier qu’un streaming russe. Manquaient juste les fenêtres de pub avec les gros nichons.

S. Khalifa (1+/5) : Il a réussi une tête !

AP. Gignac (2/5) : Besogneux.

 

Les remplaçants

M. Valbuena pour D. Payet (69e) : Entré pour se faire mettre des taquets.

B. Cheyrou pour G. Imbula (69e) : Entré pour se faire des pieds-paquets.

 

L’invité zoologique : Paul l’Âne.

Le Perfettu semblait absolument tenir à ce qu’on l’invite, dont acte.

Les autres : Volontaires et parfois auteurs de belles phases de jeu, mais des erreurs défensives à faire passer Stefano Torrisi pour Franz Beckenbauer.

Vu d’en face : Perfettu Erignaci, donc.

Le classement : Avec la victoire de Lyon, nous restons à 3 points de la cinquième place. Tu peux dès maintenant aller lire Tristan Trasca et ses collègues pour découvrir tous les clubs improbables qu’on va rencontrer si on se qualifie.

La rumeur : Il se dit que Marcelo Bielsa, dit « le fou », pourrait rejoindre le club, assisté de Manuel Amoros. Pourquoi pas, au moins s’il se plante on aura quand même des cà raconter. De toute façon, au point où on en est, on pourrait m’annoncer Abdelaziz Bouteflika comme entraîneur que je serais tout de même content.

La rumeur (II) : Il se dit que Thauvin se tape la copine de Valbuena. Ils n’ont pas fini de se disputer pendant les matches pour savoir qui va avoir le droit de tirer.

Faites pas chier : Je sais très bien que les chèvres du Rove sont rousses. Et si j’ai quand même envie de l’appeler Blanchette, hein ?

La page abonnement : à visiter, pour que vive l’alterfoot cananal historique.

Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter.

 

Pendant ce temps, Kassim attend que Clément Turpin siffle hors-jeu.

Bises massilianales,

Blaah.

3 thoughts on “OM-Ajaccio (3-1), la Canebière Académie hue

  1. Hop hop hop ! Je t’ai vu venir, mon cher camélidé. Nous n’avons rien à voir avec la disparition de Blanchette. Non, vraiment, que ferais-ton avec une chèvre alors qu’on a déjà Fellaini ?

    A moins que… Une poire à lavement, tu dis ? Je vais de ce pas vérifier tout ça, par, hum…Euh.. acquis de conscience, tu comprends.

  2. Mangnifique!!!!
    Mais le public, même volatile, sait que toute par de base et de fondation solide et que même ce qui est contemporain est passé par des bases classique…Bref je dirais plus simplement « Si tou dale elle ou pas droite, tu lou casse et tou lou refait caralho! »
    Donc oui, apaisons le stade et trouvons un nouveau directeur sportif, un nouveau coach, et essayons au moins de faire semblant de tenir notre devise…
    j’avoue à chaque bellement j’ai rigolé en repensant à ce moment improbable pendant le match…
    PS : Kassim à encore levé le bras sur le but de samedi, ou il était encore levé….au choix…

  3. match qui valait la peine d’etre vu rien que pour l’ambiance du stade!
    et perso j’ai plus entendu une vache q’une chevre mais peut z’importe sa ma plutot fait rire aussi
    sur le dernier but c’est bébert emon qui guele sur djdjdjd pendant 2min pour qu’il fasse sont apel sur le coter completement deserter….. et malgre sa les ajaciens ..
    on a aussi pu entendre la science du coaching d’anigo o moment de l’entree de vallbuena : »oh mathieu faut faire un truc laaa!!! alllez!! »

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