OM-Angers (1-2), La Canebière académie a cassé l’embrayage.

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Blaah a été lent. C’est dans le ton du match.

Aioli les sapiens,

« Pragmatisme et réalisme ». Au moins, l’on ne pourra pas reprocher à l’OM se tenir au goût du jour, en reprenant à son compte le mantra des écologistes de droite, macronnistes et apparentés, et autres membres de cette caste d’enculés vantant le Londres de Dickens même pas comme un avenir souhaitable, mais comme le seul possible.

« N’essayons pas de changer le monde puisque de toute façon les puissants finiront par nous rétamer la gueule » : anti-Bielsa par excellence, l’OM de Michel semble avoir en effet avoir fait sienne cette maxime. Chaque année, nos joueurs nous laissent espérer une victoire contre le PSG, et finissent chaque année par être déçus au terme d’une défaite souvent concédée de la manière la plus idiote qui soit : aussi, tuons vite tout embryon d’utopie. Enfonçons-nous la tête dans le seau dès maintenant, de sorte que tout ce qui pourrait arriver ensuite prenne l’allure au pire, d’une fatalité, au mieux d’une divine surprise.

Troisième acte de cette stratégie, après le sabordage lyonnais et l’anesthésie toulousaine, la réception d’Angers dans un stade sans virages est allée au-delà de nos espérances, en donnant à nos anus un tour d’écarteur supplémentaire : de quoi accueillir nos rivaux historiques en toute sérénité la semaine prochaine.

Prends garde, Angel Di Maria, nous sommes prêts.

 

L’équipe

Suspendus, Mendy et Alessandrini sont remplacés par De Ceglie et Sarr. Outre ces absences forcées, Michel fait tourner comme s’il était à un concert du Massilia : Rolando remplace Rekik et Zambo Anguissa remplace Silva.

 

Le match

« Nous avons joué comme des sénateurs », déclara Steve Mandanda après le match, provoquant une ou deux réactions chez les moins cacochymes des occupants du Palais du Luxembourg. Pourtant, la comparaison se justifie, notre collectif étant apparu aussi tonique que Jean-Claude Gaudin et aussi con que Stéphane Ravier.

Bonus animé : ça a été plus ou moins comme ça toute la première mi-temps (plan-séquence garanti sans trucage, mieux que Snake Eyes et La Soif du Mal réunis).

Aucun mouvement en attaque, des latéraux insuffisamment percutants, aucun pressing dans le camp adverse, des duels engagés sans détermination : certes, l’OM possède le ballon les deux-tiers du temps, mais face à une équipe angevine n’attendant que ça, ce n’est en rien un gage d’optimisme.

Sur une énième attaque foirée, la sanction tombe :

Tout notre bloc est à gauche, les offensifs sont immobiles, seul Manquillo propose un appel. La passe de Zambo Anguissa tombe à 5 mètres de sa cible, dans les bras du gardien. Manquillo est éliminé par son appel, Diarra et Cabella sont trop loin pour intervenir à temps : la relance immédiate de Butelle ouvre un boulevard à Bouka Moutou.

80 mètres plus loin, l’Angevin pénètre dans la surface, à peine ralenti par le timide recul-frein de Nkoulou. Peu de danger immédiat cependant, l’attaquant étant isolé. C’était sans compter sur ce coup de génie :

Gracile élégance de l’antilope galopant dans la savane. Insouciant, l’herbivore approche du point d’eau, à peine perturbé par les hippopotames indolents. Mais s’est sans compter sur la ruse du prédateur : sans prévenir, un Rémy Cabella sauvage surgit.

 

Un pénalty de Mangani plus tard (0-1, 38e), l’OM se remet à masturber des mouches comme si de rien n’était. Il faut attendre le retour des vestiaires pour voir l’équipe montrer un peu d’allant. Coup sur coup, Barrada, Batshuayi puis surtout Sarr, bien servi par Cabella, échouent sur Butelle. Cette poussée de fièvre passée, nous reprenons notre allure de viers marins sous Tranxène, si bien qu’à l’exception d’un nouvel arrêt de Butelle devant Cabella, Angers n’est guère inquiété.

Nkoulou concède une faute bête au milieu de terrain, donnant l’occasion à Angers de visiter un peu notre surface. Selon la plus saine des logiques, c’est Lucas Ocampos qui est chargé du marquage sur Romain Thomas, défenseur central d’1,93 m de son état. L’Angevin n’a même pas besoin de compliquer sa course pour échapper au marquage de Lucas, vraiment pas aidé pas ses camarades. Pour parachever le tout, la tentative de plongeon de Mandanda est un hymne à l’andouillette-frites de la Foire de Marseille (0-2, 70e).

En haut, Thomas sous bonne garde lors d’un coup-franc similaire en première période. En bas, la situation du 2e but (à gauche, un attaquant non visible à l’image se trouve derrière De Ceglie). Moralité : « Si tu encules ton chien de berger dans la cabane, ne pleure pas quand le loup vient bouffer tes moutons » (proverbe bas-alpin).

 

Contre toute attente, Marseille ne se résigne pas, et reprend espoir grâce à un pénalty obtenu « à la lyonnaise » par Ocampos : sur un corner mal renvoyé, le défenseur prend conscience de son retard sur l’attaquant, s’efface, mais le fourbe réussit tout de même à le percuter et à se jeter comme s’il avait été bombardé par Bachar El-Assad. C’est moche, c’est très fils-de-pute, mais ça marche et c’est transformé par Batshuayi (1-2, 79e).

L’OM se remet enfin à y croire, et se procure plusieurs occasions salopées par nos joueurs avec un sens de l’équité remarquable, puisque l’on assiste coup sur coup :

  • à une tête toute détchéyée de Paulo sur un centre pourtant parfait de Dja Djédjé ;
  • à des séquences « 1-protection de balle /2-pivot /3-frappe » comme Batshuayi sait les produire, si ce n’est que Michy ne parvient jamais à l’étape 2 ;
  • à un beau service du même Michy pour Ocampos, qui préfère un crochet minable à l’essai d’une lourde pied gauche ;
  • à ce chef d’œuvre :

« A l’affût, la panthère sort des buissons et se prépare à jaillir sur sa proie quand soudain, sans que personne ne l’ait vu venir…
– T’es lourd, Rémy. »

 

Un bel arrêt final de Mandanda conclut les échanges et c’est ainsi que, pardonnées à Toulouse, les mêmes tares finissent par nous coûter cher : maîtrise de la possession sans imagination ni accélération, engagement au duel douteux et inattentions défensives causent notre quatrième défaite de la saison après Caen (snif), Reims (bouhou), et Guingamp (sigh).

Ah oui, une dernière chose tant qu’on y est : ce genre de truc, vous arrêtez. Définitivement.

 

Les joueurs

Mandanda (2+/5) : Un superbe arrêt pour éviter le 3e but, c’est bien. Mais ça ne vaut pas un superbe arrêt pour éviter le 2e but.

Nkoulou (2/5) : Reculer dans ses 6 mètres au lieu d’aller presser Bouka Moutou, ça aurait pu être une bonne idée, si ça n’avait pas incité Cabella à aller essayer de défendre. Faire une faute bête au milieu de terrain, ça aurait pu être anodin, si ça n’avait pas amené le 2e but. Du coup, c’est d’autant plus dommage que, comme son camarade de défense centrale, il n’ait pas profité du peu de pressing des adversaires pour aider à construire du jeu.

Rolando (2+/5) : Le titulariser, c’est bien, mais tant qu’à avoir Elegua dans son équipe, on pourrait surtout essayer de lui faire des offrandes.

Faire monter Rolando à la Bonne Mère pour créer une passerelle avec les esprits, c’est à peu près le seul moyen que je vois pour espérer battre le PSG. L’inconvénient, c’est que ça ferait ressortir les morts, mais enfin, on n’a rien sans rien.

Manquillo (2-/5) : C’est le genre de match où je regrette nos ailiers sous speed, du genre à faire n’importe quoi mais en montrant au moins un minimum de créativité.

Dja Djédjé (71e) : Lui a montré de la percussion et une certaine qualité de centre, comme d’habitude lorsque sa place de titulaire n’est pas assurée (encore à l’image d’un sénateur, tiens).

Détchéyé (2-/5) : Malgré sa bonne volonté, il occupe son corps avec la même aisance qu’un grand dadais de 16 ans venant de prendre 10 cm en 6 mois. Je parierais qu’il est infoutu de se branler sans se crever un œil.

Diarra (2/5) : Oui, bon, OK, ce n’était pas SI dégueulasse, d’accord. Mais bordel, c’était Angers en face, vu son début de saison, Lass était capable de nous bouffer tout ça entre deux raids sur la Syrie.

Zambo Anguissa (1+/5) : L’erreur de casting, tel un jeune séminariste lâché dans un porno polonais tourné au smartphone. Faire du propre, c’est tout sauf ce qu’on te demande.

Silva (2-/5, 45e) : Il s’est forcément mis plus en vue que le précédent, d’où une meilleure impression à première vue. Qui s’efface vite en regardant sa tripotée de passes foireuses et d’actions ralenties.

Barrada (2/5) : Forcément, trois actions réussies dans un océan de rien, c’est toujours mieux que les copains. Est-ce que cela fait un bon match pour autant ?

Cabella (1/5) : 1990, Ajaccio. Songeant à appeler leur enfant « Régis », M. et Mme Cabella découvrent les Nuls et se ravisent in extremis. Trop tard, le mal était fait.

Sarr (1/5) : Sa gueule de dromadaire anorexique aurait pourtant tout pour m’amadouer, mais non. Sachant que c’était lui l’Africain préféré de Rigobert Pirès, je comprends mieux que notre académicien messin ait viré au KKK.

Ocampos (1+/5, 63e) : Il obtient ce que d’on pourrait qualifier de pénalty de filou (ou de crevard, pour les cas où ce genre de faute est sifflée contre nous). Ca ne rattrape pas son erreur de marquage (même s’il n’est pas le seul en cause), ni surtout son incapacité à conclure.

Batshuayi (1+/5) : Oui, je sais. Un but, quelques belles passes, gna gna gna. Eh mon vier, c’est pas un instinct de buteur, que t’as eu hier soir, c’est un instinct de cochon truffier. Il lui manquait juste de faire « grouik » quand il tournait autour du ballon, avec ses protections de balle à la doigte-moi-le-groin.

 

L’invité zoologique : Billy Criquetkeophomphone

Petit et insignifiant, mais industrieux et capable de sauter partout et de se mettre à tout ravager quand il en a envie, l’Asiatique l’Angevin est incarné à merveille par cette bestiole. Le criquet est donc l’invité approprié pour commenter avec moi cette rencontre.

  • Les autres : Ils devraient être emmerdés le jour où on leur demandera de faire le jeu, mais dans ces circonstances, c’est joué à merveille. Je fus même envieux de leurs remontées de 50 mètres en 3 passes, quand il nous fallait huit touches et deux AVC pour tenter un triangle Rolando-Diarra-Nkoulou.
  • Le classement : S’arracher pour choper un point contre un prétendu gros puis enchaîner deux matches sans victoire contre les douzième et quinzième lames du couteau suisse, ça ressemble fort à un rythme de relégable, pour l’instant.
  • L’actualité : On a lu cet article sérieux (encore que, à voir « démocratie participative » et « Marseille » dans le même texte, on se le demande…). Ce qui fait d’ailleurs écho à la réunion club/supporters de ce lundi, à l’issue de laquelle on se dirigerait vers la reprise par l’OM de la gestion des abonnements en échange… d’une subvention aux groupes, rien que ça. Un arrangement que ne renierait pas Force ouvrière, avec le succès que l’on sait pour l’intérêt général.
  • La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook (attention, nouveau compte), et sur Twitter. Luissette remporte le concours zoologique.

« Et sinon, on s’emmanche ou on essaie de marquer des points ?
– Boh attends un peu, on est si bien tous ensemble. »

Bises massilianales,

Blaah.

13 thoughts on “OM-Angers (1-2), La Canebière académie a cassé l’embrayage.

  1. Donc mon Rolando tout nul dont certain se demande si c’est un joueur de foot chope la meilleur note…Bon tu me dira au milieu des nuls c’est pas difficile de paraître moyen …Mais Sar/Cabella mon dieu…

  2. Putain la tronche des gifs, courage tu vas en vivre encore d’autres des matchs comme ça, la saison est longue.

  3. Soutien au roi Bouna qui mérite un club à sa hauteur et pas ce vulgaire club d’épiciers arabes.

  4. « On est en train de partir en couille les pieds en avant. » Réné Malleville

    8 points en 8 matchs. Sachant que les dernières saisons, la meilleure période était celle avant le match contre le PSG. Cela nous laisse augurer une utilisation inquiétante de sous-vêtements.

    Proposition : Passer tout de suite aux couches lavables.

    Sinon Diaby, il arrive quand??? Non parce que, mine de rien, on en est déjà à un quart du championnat…

  5. Michel, ce fin stratège, a demandé à son équipe de sous-jouer afin de brouiller les cartes avant le match contre Paris, je ne vois pas d’autre explication.
    Le niveau de l’équipe a été remarquable de médiocrité avec en particulier Détchéyé dont le niveau fait vraiment flipper, digne successeur de Morel époque Deschamps/Baup/Anigo/OL et Zambo Anguissa qui lui nous a rappelé où il jouait l’an passé.
    T’as raison Michel, fais tourner, y en aura pour tout le monde du temps de jeu, ce serait vraiment dommage de ne pas profiter de toute la richesse de ce très bel effectif.

  6. Les deux gifs sur Cabella font ressurgir des souvenirs douloureux. En maternelle j’ai un pote qui nous a fait perdre le match sur deux actions stupides de ce genre… je n’ai plus jamais rejoué au foot et je ne lui ai plus jamais reparlé.

  7. Admiratif (et heureux) devant la capacité du camélidé à faire du bon avec du rien, comme un symbole de traversée du désert (?).

  8. Pour Barrada, non, il n’a pas fait de bon match, ni plus ni moins que le dernier. Je développe depuis le 08/08 un syndrome dit du JeanPierreRaffarin ou encore du LouRavi sous valium. C’est moche et j’ai honte.

  9. Je crois que bon, l’important c’est les 8 points…
    Sinon, le péno Marseillais, on le comptabilise quand même dans les pénos accordés à Lyon par favoritisme ?

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