OM-Lens (2-1) : La Canebière Académie n’a pas dit son dernier mot
Un plan de relance qui coûte cher.
Aïoli les sapiens,
Cet OM-là n’est pas sans évoquer les campagnes d’adoption de la SPA, surtout celle qui faisait dire à des animaux de refuge « c’est vrai qu’on est vieux, c’est vrai qu’on est moches, c’est vrai qu’on pue, c’est vrai qu’on est boiteux, mais qu’est-ce qu’on est attachants ». A chaque fois qu’on se dit que cette fois c’est la bonne, on l’abandonne définitivement à la prochaine aire d’autoroute, cette équipe parvient dans un réflexe de survie inattendu à nous faire ses yeux de chien mouillé tout attendrissant. Allez, c’est bon, on te garde, au moins jusqu’au jour où tu te remettras à chier sur le tapis.
Les Longorious Basterds
Lopez
Murillo (Onana, 71e) – Gigot – Balerdi
Clauss (Luis Henrique, 78e) – Veretout – Harit (Kondogbia, 65e) – Gueye – Garcia
Ndiaye (Sarr, 65e) – Aubameyang
Au milieu d’une liste de blessés longue comme celle des mises en examen de Nicolas Sarkozy, nous enregistrons néanmoins le retour d’Ismaïla Sarr. Sur le plan des suspensions, avec la cohérence qui la caractérise, la LFP sanctionne l’arbitre du dernier OM-Nice pour sa prestation hallucinée mais ne repêche pas pour autant Moumbagna, que M. Pignard avait expulsé à l’occasion d’une descente d’acide.
Le match
Constatant que nous avons poussé l’hospitalité jusqu’à proposer aux Lensois un climat familier, ceux-ci rendent à leur tour hommage à notre art de vivre en se laissant aller à une sieste de bon aloi. Ndiaye est ainsi trouvé sans effort dans un couloir droit étonnamment vide, et centre pour Aubameyang qui surgit entre deux centraux pas plus réveillés (1-0, 1re).
Dans la foulée, Lens manque d’un rien l’égalisation sur deux centres, augurant ainsi d’un match bien bordélique bien Ligue 1 de fin de saison. Le grand n’importe quoi se poursuit sur des bases élevées : la passe abominable de Murillo se transforme en offrande pour Wahi, qui dribble Lopez mais manque ensuite le but vide. Immédiatement après, c’est un dégagement de notre gardien qui transperce la défense lensoise, Jean-Bite perdant hélas son duel face à Samba.
Les rapports de force se dessinent nettement : Lens fait le jeu en tabassant un milieu de terrain qui craque de partout, mais l’OM reste menaçant en contre. Un habile renversement de jeu de Clauss place ainsi Veretout en position idéale, mais notre milieu pine son extérieur du pied. Bousculé dans un duel aérien, Jean-Bite reste au sol et plonge tout le stade dans l’effroi, même s’il s’avère que ses cris de douleur avaient surtout pour but d’inciter l’arbitre à aller revoir l’action d’un peu plus près (M. Wattelier n’en faisant rien, quoiqu’un pénalty n’eût pas été totalement incongru sur l’action).
Notre défense souffre mais tient plutôt bien, ce qui n’empêche pas toutefois le slipomètre de s’affoler de nouveau en fin de première mi-temps. Pressé comme trop souvent par dégun, un centreur lensois à tout le loisir de déposer une galette sur Danso, mis en échec par Lopez à bout portant. Toute la défense olympienne s’arrête et lève le bras pour réclamer une faute, sauf Balerdi qui refuse l’hommage à Kassim Abdallah et dispute le second ballon. Bien lui en prend, car il gêne suffisamment Sotoca dont la reprise de près ne trouve que le poteau.
Quasi-inexistant dans le jeu, parfois passif en défense, l’OM rejoint les vestiaires sur un avantage en forme de petit miracle. Dès la reprise, Gueye et Clauss retentent le coup de la contre-attaque fulgurante, qu’un contrôle de trop de Ndiaye empêche de convertir. Domination lensoise et contre-attaques olympiennes, le schéma reste inchangé, et ma foi ne nous convient pas trop mal du moment que la défense maintient le minimum de concentration nécessaire. Ce qui bien sûr n’arrive jamais : récemment entrés en jeu, Onana et Kondogbia oublient d’aller au contact du centreur, qui dispose de trois mètres et d’un quart d’heure pour peaufiner son geste. Ala réception du centre, Balerdi est pour la première et dernière fois du match bouffé par Saïd, ce qui suffit à nous coûter l’égalisation (1-1, 77e).
Livrons-nous ici à une gentille uchronie : imaginons un club du haut de tableau, qui traverse une passe difficile, genre un point pris en quatre matchs. Imaginons que, malmené par un rival, ce club obtienne néanmoins l’égalisation, pour un nul qui lui permet de sécuriser sa place européenne en maintenant ledit rival cinq points derrière. Imaginons que ce club soit l’OM : la suite inévitable serait de tout ruiner par un but de merde encaissé dans les toutes dernières minutes.
Et c’est ici que je m’adresse aux camarades qui, de longue date voient le RC Lens comme un club frère, eu égard aux valeurs populaires et aux liens d’amitié qui nous unissent. On aurait pu croire qu’une rivalité sportive plus directe aurait pu entamer cette sympathie réciproque, or de fait, cette fin de match le prouve : les Lensois ne sont plus nos frères, ils sont nos clones. Sans pression, Haidara exécute ainsi une sublime relance plein axe, sur laquelle se jette Gueye. Pape joue le une-deux avec Auymabeyang, fume le dernier défenseur d’une très jolie feinte de corps et place le petit contre-pied qui va bien pour achever Samba (2-1, 87e). Ce cadeau lensois est assurément un tournant de la saison, et pour une fois pas l’un de ceux qui nous envoient dans le fossé.
Les joueurs
Lopez (3+/5) : Là, il l’a refait, son truc agaçant. Vous savez, quand il y a un ballon qui traîne, protégé par les défenseurs, sans un attaquant à la ronde, et qu’il hésite au point de laisser Murillo dégager en panique au lieu de se jeter sur la balle en criant « LAISSE ». Bah il l’a refait. Et ça m’agace. Ça m’agace au point que je n’ai envie de parler que de ça alors que Pau a réalisé un bon match. Mais il m’agace.
Murillo (2/5) : Un plat de boulettes avec supplément blessure, c’est pas son menu le plus digeste.
Onana (71e) : Ouais ben désolé d’avoir interrompu ton shopping aux Terrasses du Port pour te demander de défendre 20 minutes. Pardon, je croyais qu’on t’avait embauché pour bosser et pas pour un stage d’observation.
Gigot (3/5) : Je me demande s’il est pareil dans la vie quotidienne, à accomplir n’importe quel acte comme si sa vie en dépendait. « Chéri, tu veux bien m’apporter le jus d’orange ? – GNAAAAAAAARH ! – Merci Chéri. Ah, il faut aussi remplir la déclaration d’impôts, tu y penseras ? – GNAAAAAAAAAARGH ! Ah, et le petit voudrait aussi que tu lui racontes une histoire pour s’endormir, tu y vas ? – GNAAAAAAARGH ! »
Balerdi (3/5) : Un duel perdu = un but, comme au bon vieux temps. Sans ça on était encore sur un nouveau chef d’œuvre défensif. Il a raison après tout, vu notre condition vaut mieux pas trop s’habituer au luxe.
Clauss (3/5) : Moyenbieng : se dit d’une œuvre, situation, performance, etc. non exempte de défauts mais néanmoins satisfaisante. Terme rare mais néanmoins existant à compter de ce jour et de ce fait intégré à la lexicographie marseillaise. Vous voici prévenus.
Luis Henrique (78e) : Petite mise en jambes avant jeudi.
Veretout (3/5) : De mauvaises décisions dans le dernier geste, mais comment lui en tenir rigueur sachant que ce dernier geste faisait suite à des sprints de taré pour se porter à l’attaque pendant qu’Amine Harit s’épilait les gonades.
Gueye (4/5) : Déjà très sympathique à la base, le match de Pape s’enjolive d’un but décisif. On pleure d’émotion à l’idée de ce que l’Amour du maillot permet d’accomplir.
Harit (1/5) : Reste là, ne bouge pas, tais-toi fais en sorte qu’on oublie que tu existes : pour Manuel Valls et ses amis, Amine Harit est un modèle d’intégration.
Kondogbia (65e, 3-/5) : Complice d’Onana dans le regardage de centreur en mode « t’y vas où j’y vais ah merde, trop tard ».
Garcia (2/5) : Tous les centres dangereux sont arrivés de son côté. Du coup, paf, attention de Balerdi monopolisée sur la gauche et déconcentration au moment de négocier l’unique action venant de la droite.
Ndiaye (2+/5) : Ça c’est le football de la génération TikTok, faut pas que ça dure plus d’une minute.
Sarr (65e, 3/5) : Un bon retour après un mois de blessure.
Aubameyang (4/5) : Un but, une passe décisive et 6 800 supporters chez le cardiologue à chaque fois qu’il reste au sol avant de se relever en disant « ah ah,je vous ai bien eus, hein ».
L’invité zoologique : Deiver Ledernierdinosaure
Condamné à l’extinction par la conjonction de son cul de 50 tonnes et de son cerveau gros comme une noix, le dinosaure est l’invité approprié pour évoquer cette défaite stupide qui, pour une fois, n’est pas de notre fait.
- Les autres : Ils ont chicoté leur match.
- Le classement :D’un coup de baguette magique à la 87e minute, ce dimanche déprimant avec Lens à 5 points et Lyon qui nous passe devant se transforme en sursaut d’espoir pour une qualification européenne. D’accord, un sursaut d’espoir pour finir sixièmes, mais un sursaut d’espoir tout de même.
- Coming next : Concentrons-nous sur la double confrontation contre l’Atalanta : nous saurons ensuite s’il faut miser nos forces sur les trois derniers matchs de la saison ou bien sur LE match de la saison.
- Le tcheasing : Les vrais savent déjà ce qui se passe le 15 mai à 18h30 à l’Étincelle, pôle culturel de Venelles. Nous n’en disons pas plus, de toute façon on va vous nifler sans arrêt avec ça pendant les deux semaines qui viennent.
- Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Twitter, ainsi que sur BlueSky. Julien R. remporte le concours zoologique.
Bises massilianales,
Blaah
Merci!
Je pense rarement à commenter mais les lis encore et toujours avec énormément de pâleur mon académie préférée. Merci Blaah !