OM-Nice (1-3) : La Canebière Académie ne suit pas les tirs (bordel)

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L’OM en crise ?

Aïoli les sapiens,

Nous voici au début  d’un enchaînement sympathique au Vélodrome, débutant ce soir par la réception de Nice revenu d’entre les (gros) morts, avant celle du PSG si affreux en ce moment qu’il nous faut faire un énorme effort d’imagination pour concevoir la manière dont nous réussirons à nous autodétruire contre eux, comme d’habitude.

Si tout se passe bien : une semaine de sègue non plus sur le titre, mais sur le DOUBLÉ qui ne pourra plus nous échapper.

Si on se rate : on est morts, on a perdu nos espoirs de titre, on va pas être en Ligue des Champions, on va même rater la Ligue Europa, l’an prochain on est relégué, démission, cyprès et toute cette sorte de choses.

Bref, une semaine de routine, quoi.


Les Longorious Basterds 

Lopez
Mbemba (Kolasinac, 70e) – Gigot – Balerdi
Clauss – Rongier (Veretout, 70e) – Guendouzi (Ounahi, 81e) – Nuno Tavares
Ünder – Payet (Malinovskyi, 46e)
Vitinha (Sanchez, 46e)

Confronté au désir de concilier les échéances et les états de forme, et grisé par un mercato qui confine à l’opulence, Tudor bouleverse son schéma de départ. Au milieu, le Rongetout est dissocié, Guendouzi reculant d’un cran à côté de Rongier. En pointe, Vitinha est aligné sans avoir eu le temps de défaire ses bagages.

Enfin, puisque c’est dimanche et que c’est jour de mémé des Accates sur Motchus, Tudor nous enframine une surprise de derrière les fagots en titularisant Papy Payet.


Le match

Si le Tudorball a montré son efficacité, la Ligue des Champions nous a aussi révélé que les expérimentations tactiques, a fortiori dans une rencontre de haut niveau, ne sont pas toujours le point fort du Croate. Pourtant, le début de match semble pouvoir nous rassurer : le taper, taper, taper se met en place, avec une intensité qui ferait passer un duel Van Der Poel / Van Aert pour une randonnée à Vélib avec Luke Seafer. Dans le même temps, un slipomètre de taille patron dès la troisième minute, consécutif à un duel un peu tendre de Balerdi au milieu, nous montre les immenses risques que court notre défense si le moindre maillon du pressing pète quelques mètres plus haut. Mais cela est su, cela est assumé, et jusqu’ici cela fonctionne, donc : soit.

Dans ce combat dantesque, l’OM se procure quelques situations intéressantes, puis une réelle occasion quand Ünder place un tir vicieux adroitement sorti par Schmeichel.

L’intensité ne faiblit pas tout au long de la première mi-temps, Nice nous proposant dans ce domaine une opposition à la hauteur. S’il ne s’agissait pas d’un club d’étrons dans une ville à l’avenant, on irait même à se montrer chevaleresque en félicitant ce noble adversaire de nous aider proposer une telle affiche qui réhausse le football français.


Par ailleurs, il se trouve que Nice a l’air d’avoir travaillé son match, vu l’aisance avec laquelle ils appuient douloureusement sur le point faible qu’ils semblent avoir identifié : on ne sort pas sur les frappes de loin. Eh non. Après un premier tir contré, le ballon revient à Laborde, qui a tout le loisir de se recentrer et d’expédier une lourde vicieuse, que Lopez repousse peu adroitement. Trop reculé pour mettre Diop hors-jeu mais pas assez vif pour l’empêcher de reprendre, Mbemba laisse le Niçois ouvrir le score au rebond, d’une tête plongeante (0-1, 38e).

Dante manque de peu de nous offrir l’égalisation contre son camp, avant que Vitinha ne reprenne au-dessus un bon service de Nuno Tavares. De quoi laisser des espoirs pour la seconde mi-temps, si seulement Nice ne nous avait pas puni une seconde fois : Laborde fixe à gauche et transmet à Thuram, à l’entrée de la surface et toujours aussi libre de tirer. Lopez n’est pas plus souverain sur ce tir que sur le précédent, et c’est cette fois Laborde qui suit mieux le rebond que Guendouzi (0-2, 44e).


Igor Tudor tire les enseignements de cette première période, de la manière chère à nos gouvernants : « bon, déjà, pour commencer, le social ça part aux chiottes ». Vitinha sort pour Sanchez et Payet pour Malinovskyi, et c’est donc dans un schéma plus éprouvé que l’OM tente sa remontée. Ruslan commence par se voir contré à la réception d’un centre de Nuno Tavares, avant que Clauss ne dévisse sa reprise. Trouvé sur un centre en retrait, Guendouzi est contré à son tour.

Nice subit et place toute sa confiance dans sa solidité défensive et ses contre-attaques. Un trouage conjoint de Rongier et Balerdi offre ainsi l’occasion à Pau Lopez, livré à lui-même devant l’attaquant, de se rattraper de sa première période médiocre. L’OM insiste dans son style habituel, et finit enfin par faire craquer la défense : Gigot lance Clauss sur la droite de la surface, dont le centre en retrait est pladupiésécurisé par Malinovskyi (en envoyant tout de même un boulet dans la cage, Ruslan a une réputation à tenir – 1-2, 60e).

Qui dit regain d’espoir dit regain d’énergie, dont nous n’étions déjà pas avares. Ünder tente son fameux enroulé, encore une fois contré. Veretout adresse ensuite une passe orgasmique pour Clauss, trop excentré et esseulé cependant pour ne pas échouer sur le gardien. Cengiz y va ensuite de son centre plongeant, que Sanchez échoue à reprendre d’un poil de slip. Enfin, un centre en retrait idéal de Clauss est repris par Alexis, d’une manière trop timide cependant pour tromper Schmeichel. Ce résumé occulte quelques situations qui pourraient pourtant expliquer à elles seules l’ampleur du score, à savoir nos nombreux tirs contrés par des défenseurs niçois prêts à nous sauter à la gorge dès que nous faisons mine d’armer une frappe. Le contraste était déjà saisissant avec les deux buts encaissés en la première période, il le devient encore plus sur la dernière contre-attaque azuréenne : après vingt mètres de recul-frein sans freins devant Brahimi, Balerdi décide, une fois parvenu à la surface, de faire : rien. Non seulement Leo ne monte pas sur le tireur mais, tant qu’à faire le plot, il est infoutu de se situer entre lui et le but. C’est donc une pancarte « vas-y mon gars, c’est grand ouvert » qui est présentée à Brahimi, lequel ne se fait pas prier pour envoyer une sacoche imparable (1-3, 85e).

Cet ultime accroc rend plus agaçante une défaite qui ne mérite pourtant pas de remise en cause fondamentale : l’OM a joué dans son style et s’est procuré des occasions. Cette fois-ci ce jeu à risque n’a pas payé, du fait de joueurs un peu en-dedans et de choix de départ douteux. Le tout désormais est de faire de cette défaite une simple anicroche, inévitable dans une saison, et non l’événement déclencheur d’une série anale à l’image de notre mois d’octobre dernier.


Les joueurs

Lopez (2/5) : Trop faible des poignets pour repousser les tirs loin sur le côté, trop faible des cordes vocales pour hurler « SUIVEZ LES TIRS BORDEL » à ses défenseurs.

Mbemba (2/5) : Non, le dépassement de fonction c’est bien mais ça ne compense définitivement pas la foirade sur la fonction de base. Imagine les avis Google sinon : « excellent hôpital, je recommande : OK, le chirurgien a tué ma grand-mère, mais il fait des cookies super bons ».

Kolasinac (70e) : Les pré-ados, avant, ils se tripotaient sur les pages lingerie des Trois Suisses. Je suis sûr que Sead, lui, c’était sur le catalogue Gedimat.

Gigot (3+/5) : N’ayant pas revu les actions, je ne peux pas garantir qu’il ne soit pas parmi les fautifs non-monteurs sur les tirs. Cela serait néanmoins surprenant ; un jour, le Diable a proposé à Samuel de choisir de risquer sur chaque duel soit la commotion cérébrale soit la perte du ballon : le défenseur a signé le pacte en mettant un coup de boule sur la table.

Balerdi (1/5) : Je le savais putain, je le savais qu’il fallait pas en dire du bien. On prend la confiance, on s’enflamme, et à un moment, paf, on finit par dire du bien de Balerdi. Faut pas provoquer le destin comme ça, on aurait pourtant dû le savoir.

Clauss (3-/5) : Dépense une énergie extraordinaire pour produire autant de choses brillantes que de déchets innommables. On a un peu quelque chose des émirats arabes chez nous, finalement.

Rongier (2/5) : Privé de son acolyte habituel, le Rongieur s’est montré plutôt approximatif. On aurait dit Sarkozy quand Mediapart n’a pas sorti d’affaire sur lui depuis une semaine, en soi rien n’a changé mais il y a quand même comme une perte de repères.

Veretout (70e) : On a au début de saison mis en balance Veretout et Guendouzi : sur ce match en tout cas, la comparaison à ce poste tourne à l’avantage de Jordan.

Guendouzi (2/5) : Enfin titularisé à un poste qui en théorie lui sied mieux, Mattéo a un peu déçu. On perd un peu du harcèlement incessant des relanceurs, sans y gagner trop de stabilité et de percussion. Pourtant, avec le départ de Gueye et l’arrivée de nouveaux offensifs un cran plus haut, c’est bien au milieu que Mattéo semble avoir un avenir immédiat. Ce qui est toujours mieux qu’à Birmingham.

Ounahi (81e) : Dix minutes pour se mettre en évidence, c’est court. Surtout quand elles se trouvent réduites à cinq minutes, après l’enframinade du troisième but.

Nuno Tavares (2/5) : Ce qui est terrible c’est qu’il fait des efforts indéniables. Seulement voilà, le dixième de seconde qu’il perd à se dire sur chaque action « Non, attends, ne fais pas une dinguerie, essaie de faire un geste de football normal » le handicape grandement face au défenseur. Le pire pour Nuno serait de perdre toute spontanéité : comme le disait le grand Nemanja Radonjic, si c’est pour ne pas être décisif, autant être rigolo.

Ünder (2/5) : Alors plutôt que de me répéter (se bat bien, a du mal à franchir un palier, patin, couffin), je vais vous narrer une anecdote. Je me suis rendu compte l’autre jour au petit déjeuner que le prénom Cengiz, en fait, c’était la version turque de Genghis, comme Genghis Khan. On n’y faisait pas attention mais en réalité c’était évident, un peu comme le logo de Carrefour ou le fait que Macron soit de droite (ne riez pas, pour le dernier il existe encore certains attardés qui ne sont pas au courant).

Payet (2-/5) : Cette titularisation c’était Shutter Island. Igor Tudor a tout préparé depuis la conférence de la presse de la veille, et une fois à la mi-temps il a pris Dimitri à part et lui a dit : « Écoute, cette expérimentation c’était une tentative de la dernière chance mais tu seras d’accord qu’on ne peut plus être dans le déni de la réalité, à présent. »

Malinovskyi (46e, 3-/5) : Un début de mi-temps enthousiasmant et laissant croire que Ruslan avait enfin pris ses marques. Quelques pertes de balles, choix idiots et corners tirés à hauteur de cheville nous invitent cependant à différer cette conclusion. Et à ne plus rien conclure du tout, d’ailleurs, puisque depuis le début de la saison, dès qu’on essaie d’émettre un avis qui s’approche du définitif, on se plante avec une constance digne du regretté Paco Rablaahne.

Vitinha (2-/5) : « Vitinha, le plus gros flop de l’ère Longoria ? » « L’escroquerie portugaise » « Ma grand-mère aurait eu plus d’occasions » « Au moins Valère Germain coûtait moins cher » : telles sont quelques-unes des réactions entendues en ville, choisies parmi les plus mesurées, aux débuts difficiles de Vitinha. De notre côté on se contentera de rappeler avec bienveillance que ho, t’as déjà 22 ans et t’es déjà arrivé il y a cinq jours, comment ça se fait que tu te sois pas déjà adapté, ho ? Il te faudra combien de temps ? Tu voudrais pas qu’on te donne sept jours, non plus ? Ho.

Sanchez (46e, 2/5) : Alexis n’a pas raté l’égalisation, il a simplement activé son mode berserk : de la sorte, bien énervé par son échec, Alexis aurait non seulement égalisé dans la minute qui suit mais marqué le but de la victoire dans le temps additionnel. Bref, le plan était presque parfait, si ce n’est qu’il n’avait pas prévu qu’on se mange un troisième but dans l’intervalle.


L’invité zoologique : Melvin Barracuda

Le barracuda est un imposant et vorace prédateur de Méditerranée, qui représente par ailleurs une prise de choix dans la pêche sportive. Pour faire simple : des fois il te bouffe, des fois c’est toi qui le bouffes. Ce poisson était donc l’invité approprié pour commenter avec nous ce match indécis.

  • Les autres : Heureusement qu’ils ont été nuls à chier en début de saison, on aurait dû les surveiller aussi au classement, sinon.
  • Le classement : Paris reprend de l’avance. Lens nous rattrape malgré un coup de mou qui se prolonge, et surtout des Monégasques en pleine bourre reviennent à deux points.
  • Coming next : La Coupe de France redevenant notre option la plus probable pour remporter un titre, le huitième de finale de mercredi face au PSG s’annonce crucial. Suivront Clermont et Toulouse, plus abordables mais avec la pression de devoir gagner, avant la nouvelle réception des parisiens en championnat.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Olivier L. remporte le concours zoologique.

Bises massilianales,

Blaah

2 thoughts on “OM-Nice (1-3) : La Canebière Académie ne suit pas les tirs (bordel)

  1. J’ai fait une recherche sur le logo carrefour. On apprend toujours des trucs en lisant cette acdémie. Même si, bien sûr, on préfère retenir que Luc Sifère galère avec les pédales.

    Merci. Bises.

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