OM-Reims (2-2) : La Canebière Académie procède aux derniers réglages

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Vous vouliez pas que ce soit trop facile, non plus ?

Aïoli les sapiens,

Qui dit « première de la saison au Vélodrome où l’on nourrit de grands espoirs » dit « défaite surprise à la con contre une équipe en bois ». C’est comme ça chez nous, faut pas jouer les étonnés, on respecte les figures imposées, c’est tout.

Les plus éveillés de nos lecteurs rétorqueront ici « mais si la défaite était si attendue, on ne peut pas parler de défaite-surprise alors ? ». Eh si, car en l’occurrence, la surprise vient de ce que l’on n’a pas perdu cette fois-ci. En soi, il s’agit déjà d’un progrès.

Les Longorious Basterds 

Rulli
Murillo – Balerdi – Brassier – Merlin
Kondogbia – Højberg
Greenwood (honte à nous) – Harit (Carboni, 78e) – Luis Henrique
Wahi (Rowe, 67e)

Nos nouveaux joueurs Brassier, Carboni, Rowe et Kondogbia (ben oui, on nous a promis qu’il serait un nouveau Kondogbia bien mieux que l’an passé) font leurs débuts.


Le match

Il faut un quart d’heure à l’OM pour entrer pleinement dans son match. Højberg prend alors le temps de solliciter ses coéquipiers un par un : « c’est bon, tout le monde est bien chaud, on a bien étiré tous les muscles ? Bah maintenant on les défonce ».

L’OM se met alors à monopoliser le ballon, à accroître la menace sous forme de quelques tentatives lointaines, et à proposer quelques projections savoureuses. Kondogbia et Højberg proposent aux Rémois une petite partie de bonneteau amicale « il est là le ballon hop hop hop, je tourne, il est plus là le ballon il est où le ballon attention on est attentif mesdames et messieurs ». Obnubilés par la balle au milieu du terrain, nos adversaires ne voient pas Luis Henrique leur faire les poches pour servir Merlin, laissé absolument seul à gauche. Wahi embarque la défense, Harit reste en retrait pour attendre le centre et le convertir une main dans le slip, tout paraît presque facile (1-0, 25e).

Pierre-Emile nous gratifie ensuite d’un amour d’appel au cœur de la défense enchaîné avec une lourde à donner envie à Valentin Rongier de prolonger encore un peu son arrêt de travail. Le gardien repousse le missile maladroitement sur Elye Wahi, qui fête son baptême du Vélodrome en bakayoquisant cette balle de 2-0.

On a eu l’attaque placée, on a eu l’appel soudain et tranchant, place maintenant à une troisième arme offensive dans notre panoplie : le contre meurtrier. Une sortie de balle parfaite sur corner défensif lance Greenwood (honte à nous) et Wahi à l’assaut de trois défenseurs. L’Anglais exécute la passe en profondeur parfaite pour Elye, pour une finition faisant appel un sang-froid extraordinaire (de la part des supporters, je veux dire).


Nous sommes alors une minute de la pause, et c’est sans attendre le retour au vestiaire qu’Elye valide son coup du chapine (c’est comme un coup du chapeau, mais avec trois occasions pinées au lieu de trois buts) : sur un nouveau modèle de contre-attaque, Wahi décale Greenwood (honte à nous), qui maltraite la défense avant d’expédier une sacoche mal contrôlée par le gardien. Elye se trouve à point nommé pour reprendre et entame déjà sa célébration en hélicobite, alors qu’un défenseur se jette pour sauver sur sa ligne.

Ce manque d’efficacité est le seul aspect frustrant de cette première période, où l’équipe adverse a été réduite au rang de faire-valoir. Pas de quoi exacerber les inquiétudes, d’autant que le match à Brest a montré que l’équipe pouvait se mettre à l’abri dès la reprise.

Rien d’alarmant à voir Reims dominer les débats donc, sachant que nos braves mijotent sans doute l’une de ces contre-attaques dont le zerbiball semble avoir le secret. Lorsque les tirs s’approchent de la cage de Rulli, cependant, on se surprend à vouloir leur demander « euh les gars, vous êtes sûrs de ce que vous faites là ? Pas que je m’inquiète hein, mais juste un petit geste pour nous rassurer, pour être sûrs que tout va bien quoi… »

De fait, l’OM ne tient plus du tout le ballon depuis la reprise, et arrive ce qui doit arriver : une mauvaise relance se traduit par une frappe déviée en corner par Rulli, puis sur ledit corner Akieme profite d’un ballon mal renvoyé pour allumer notre gardien, masqué (1-1, 51e).


Après un match plus une mi-temps à nous proposer des choses inhabituellement rencontrées ces derniers temps (du football, par exemple), l’OM revient enfin à des propositions plus familières, à savoir le fait de partir en couilles à n’importe quel moment et si possible de la façon la plus lamentable qui soit.

Fofana est ainsi lancé sur notre droite, prenant de vitesse un Murillo en pleine imitation de la Peugeot 306 avec 600 kg de surcharge à l’embarcadère du ferry. Balerdi tente d’éteindre l’incendie d’un tacle de patron, si ce n’est que le patron de référence ce soir, c’est Gérard Lopez : Fofana récupère la balle dans les pieds du tacleur, s’offre un petit pissou supplémentaire sur Murillo au passage et enfin, dans un angle fermé, troue Rulli au premier poteau (1-2, 55e).

Après un quart d’heure de pénibilité complète convoquant le souvenir de nos plus belles saisons de merde, l’OM se réveille enfin, renforcé par l’entrée de Rowe à la place de Wahi. Notre recrue s’offre une récupération de mammouth aux abords de la surface, ce dont profite Kondogbia pour saloper une position de tir idéale. Servi ensuite par une merveille de passe en profondeur d’Harit, Jonathan inscrit ensuite son nom sur la liste des mangeurs, en concluant son face-à-face d’un tir sur le poteau. Dans la foulée heureusement, l’action se poursuit par une combinaison entre Luis Henrique et Merlin. Lassé de faire des centres pour des gens qui saloperont de toute façon la conclusion, Quentin choisit cette fois-ci de frapper comme un sourd droit devant lui. Pari gagnant : le gardien savonne la balle et Greenwood (honte à nous) se trouve à point nommé pour reprendre de près (2-2, 72e).


Les contretemps fâcheux du début de deuxième période étant résolus, reste dorénavant à acquérir les trois points. Or si De Zerbi nous paraît pourvu d’un couteau suisse particulièrement fourni, il n’a pas encore débloqué une lame pourtant essentielle en Ligue 1 : la spatule à désarapéder les blocquéquipes. Forts d’un nul qui convient tout à fait à leur absence d’ambition, les Rémois se positionnent ainsi à huit derrière pendant toute la fin de match, au grand dam d’Olympiens en manque d’imagination et de percussion physique pour bouger ces solides gaillards. Au contraire, Rulli doit s’employer par quelques sorties bienvenues, tandis que nous nous contentons de quelques tirs mollassons et de quelques chutes trop complaisantes pour nous rapporter un pénalty.

La soirée se clôt donc sur une frustration maximale, à la pensée d’un match qui aurait tout aussi bien pu être conclu sur une branlée en bonne et due forme. Efficacité devant le but et gestion des temps faibles feront assurément l’objet des points à travailler, aux côtés d’une façon de jouer au football qui, elle, ne paraît à ce stade pas dégueulasse du tout.


Les joueurs

Rulli (2+/5) : Sans ses exploits, le 4-1 de la première journée aurait pu tourner à la mauvaise limonade : ce que confirme le match de ce soir, précisément dépourvu d’exploits et ayant tourné à la mauvaise limonade.

Murillo (1/5) : Mine de rien, Amir ne nous avais jamais trop fait le coup du match foiré dans les grandes largeurs. Ce n’est pourtant pas le Vélodrome qui l’intimide, puisqu’il le connaît déjà. Il a dû croiser un truc encore plus intimidant. C’est comme Dromadine, par exemple, elle sait bien faire du poney et tout mais il suffit qu’elle croise une monitrice à grosse voix pour perdre ses moyens, du genre seller le cheval à l’envers ou lui passer le cure-pied dans les naseaux. C’est ça, Murillo, il a dû croiser une monitrice de poney à grosse voix, je vois que cette explication.

Balerdi (2+/5) : Alors que les voitures peuvent survirer ou sous-virer, Leo, lui, il sous-balerdise ou il sur-balerdise. A ses débuts par exemple, il commettait des erreurs par panique ou manque de confiance, alors qu’hier soir il a paru manquer son tacle par suffisance : il a sur-balerdisé. Faut qu’il retrouve le bon régime de confiance-en-soi-mais pas-trop, c’est que c’est des réglages fins, ces petites choses.

Brassier (2/5) : Peu convaincant au-delà du raisonnable, on va faire comme Macron avec les élections, attendre six mois avant de daigner dire ce qu’on en pense.

Merlin (4/5) : Il a profité des vacances pour finir de déballer les cartons. Le lave-linge, le lave-vaisselle, la panière à slips, une cheville neuve, tout est en place, il est bien installé, maintenant il peut se concentrer sur le football.

Kondogbia (2+/5) : Il nous avait promis d’entamer sa mue, dont acte. Le problème c’est qu’il ne parlait pas de la mue du papillon monarque mais de celle du grillon champêtre (dix stades successifs où l’insecte qui sort ressemble trait pour trait à celui qu’il y avait à la mue précédente).

Højberg (3+/5) : On peut juste lui reprocher de ne pas avoir contribué à mettre de l’ordre dans la maison pendant notre gros temps faible. Pour le reste, genre de type qui dispose à la fois de l’intelligence du football et des moyens techniques et physiques de l’appliquer, ça n’a guère pullulé dans nos vestiaires ces derniers temps.

Greenwood (honte à nous, 4/5) : Contrairement à ce que prétendent de mauvaises langues, notre recrue est un homme d’honneur, qui n’hésite pas à faire face à ses responsabilités, et qui s’engagera toujours, toujours, à faire tout son possible pour éviter la pire opprobre qui puisse souiller un homme : perdre à domicile contre Reims.

Harit (3+/5) : Selon le scénario écrit, Amine ouvrait le score puis s’amusait avec les copains à jongler avec les faibles Rémois. Quand l’aïoli a mal tourné et qu’il a fallu partir au charbon, la tendance nettement moins ludique de la soirée a quelque peu fait disparaître notre meneur de jeu.

Carboni (78e) : Bienvenue, moussaillon.

Luis Henrique (3-/5) : On le trouve plus ou moins impliqué dans la construction de nos deux buts : dans la lancée de son match précédent, on reste sur la tendance « plutôt léger mais je me débrouille pour être là où il faut quand il le faut ». A voir combien de temps cela peut tenir sans renfort.

Wahi (1+/5) : L’école Bakayoko du « ma capacité extraordinaire à me procurer des occasions n’a d’égale que ma capacité extraordinaire à les dégueulasser ». Si l’on ajoute que ses échecs portent une responsabilité directe de notre absence de victoire, on peut considérer qu’Elye a choisi d’emblée d’attaquer le défi olympien en mode « kamikaze ». Heureusement qu’il peut compter sur nous, supporters, qui mettrons à disposition de sa quête notre patience et notre bienveillance légendaires.

Rowe (67e, 3/5) : Alors certes on n’a pas l’air d’avoir recruté un grand poète, mais en même temps ce match montre qu’un bon gros déménageur demeure une arme bien utile même pour des esthètes du football.


L’invité zoologique : Keito Nakamurène

Dans le genre saloperie vicieuse, la murène se pose là : elle est là, vautrée dans son trou sans avoir l’air de vouloir faire grand-chose de sa vie, et là situ passes sans faire gaffe, gnap, elle te chope une première fois avec ses dents, et en deuxième lame elle t’invente une deuxième paire mâchoires qui sort du gosier pour t’attraper une seconde fois. Il s’agit donc bien de l’invité zoologique approprié pour décrire le piège de ce soir.

  • Les autres : Ont offert à toutes nos nouvelles recrues, entraîneur compris, un fanion « bienvenue en Ligue 1, avec tous nos compliments ».
  • Le classement : Nous laissons échapper les quatre équipes à deux victoires (Paris, Lille, Monaco, Lens).
  • Coming next : Surprise, qu’est-ce donc qui nous attend après le déplacement à Toulouse ? Eh oui, une trève internationale, déjà.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Twitter, ainsi que sur BlueSky. Thibault D. remporte le concours zoologique.
  • L’invité zoologique en laïve : samedi prochain à 19 heures au Chat Chouette des Jeux de Pertuis, un apéro-quiz zoologique animé par le dromadaire de service, sur le thème des mille-et-une merveilles du monde animal. Il va sans dire que les lecteurs familiers de la Canebière Académie partiront avec un avantage certain, instruits qu’ils le seront sur certaines espèces figurant à ce quiz. Une bière et un autocollant Monsieur Lapin offerts sur présentation du mot de passe : « Nicolas Palourde ».


Bises massilianales,
Blaah

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