OM-Rennes (1-0), La Canebière académie repart du bon pied

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Enfin du football.

Aïoli les sapiens,

Ce match reporté contre Rennes représente la dernière séquelle de la Bataille des Cyprès du 30 janvier. Le report du match constituait un dégât collatéral d’une affaire autrement plus importante, dont l’enjeu consistait à inviter quelques empaffés nuisibles à retourner couler d’autres entreprises que la nôtre.

La mission est en partie accomplie et, surtout, l’arrivée de notre nouvel entraîneur cette semaine doit permettre d’enfin se concentrer sur le football. Les tas de fiente putréfiés que nous avons vus se décomposer dimanche contre des amateurs seraient bien inspirés de saisir cette occasion de gagner le droit d’être reconsidérés comme des joueurs de football, voire tout simplement comme des hommes.

Cela tombe bien, nous recevions ce soir une équipe à peine moins mal en point que la nôtre, le Stade Rennais Football Club lui-même en transition d’entraîneur. Choc des cultures entre notre Argentin tatoué et sanguin, prompt à insulter les arbitres, et le placide Bruno Génésio dont l’expérience et les qualités de tacticien sont unanimement reconnues, en tout cas chez ses copains de l’Équipe.


L’équipe

Mandanda
Lirola – Alvaro – Balerdi – Caleta-Car– Nagatomo (Rocchia, 80e)
Thauvin – Kamara – Khaoui (Luis Henrique, 62e)
Payet (Cuisance, 80e) – Milik (Benedetto, 70e)

Changement de taille dès ce premier match : Jorge Sampaoli propose une composition en 532, dans laquelle Balerdi intègre la défense centrale et les latéraux sont censés participer activement aux offensives (Nagatomo remplaçant Amavi, toujours blessé). Gueye est suspendu, Rongier est blessé : Kamara se présente comme milieucide à large spectre, tandis que Thauvin et Khaoui animent le jeu. Payet joue ainsi plus haut que prévu, Milik occupant la pointe. Inutile de préciser que tout ceci est de toute façon appelé à bouger dans tous les sens, de manière au moins aussi permanente que notre entraîneur creusant des tranchées à force de faire les cent pas devant le banc de touche.


Le match

La rencontre début par un petit gag de bienvenue proposé par l’arbitre à Jorge Sampaoli, sur l’air de « Regardez, on vous aime bien d’ailleurs on vous donne des pénaltys, ne me frappez pas j’ai une femme et des gosses ». Trouvé entre les lignes, Thauvin décale Lirola, qui lui adresse en retour un long centre : la remise de Florian est contrée par un défenseur d’une main on ne peut plus involontaire (à supposer même que le ballon touche la main), sur laquelle M. Pignard accorde un pénalty. Nous saluons l’attention mais bon, par moments il faut bien que les arbitres vidéo justifient leur salaire et la sanction est logiquement annulée.

Ceci étant, l’action illustre bien la complicité entre Thauvin et Lirola, qui se matérialise tout au long de cette première période par une avalanche de centres venus de la droite, et qui plus est d’une qualité pas dégueu.

Attention, nous ne sommes pas dans un conte de fées où la princesse embrasse le crapaud (Gianluigi, si tu nous lis), le pauvre devient chevalier, François Hollande un homme de gauche et l’OM se met à bien jouer au football. Néanmoins, les intentions sont là et suffisent à nous procurer un petit vent de fraîcheur, à la vue de joueurs (merde, je l’ai dit) appliqués à jouer vers l’avant au lieu d’échanger les passes en retrait en tremblant dans leur slip souillé. On pardonnera donc, au moins pour cette première période, quelques maladresses notamment au moment de conclure les actions.


Un amour de transversale de Thauvin depuis la gauche nous surprend à hurler « PAPINADE » en voyant Milik armer sa volée, trop appliquée hélas pour surprendre le gardien. Côté défensif, les efforts sont collectifs et facilités par une adversité en grand manque d’imagination. Le bloc branle certes un peu dans le manche à l’approche de la mi-temps, mais les dieux du football n’ont pas lu l’Équipe et préfèrent accorder leurs faveurs à l’équipe de Sampaoli. Pour l’une des rares occasions où Nagatomo se fait salement déborder, Yuto dévie le centre à contre-pied de Mandanda, mais dans le petit filet. Puis, un Kamara monstrueux s’autorise un hippopotacle plein de confiance en pleine surface : à deux centimètres près c’était l’amputation transtibiale, le pénalty, le carton rouge et la cour d’Assises, mais que ce soit par maîtrise ou par miracle, le tacle demeure bien dans la catégorie « viril mais correct ».

La deuxième période représente une toute autre limonade. Les Rennais reviennent avec la filasse et les joints d’étanchéité, et colmatent les boulevards qu’ils nous laissaient.  Notre condition physique de pneus rechapés huit fois abolit le pressing et laisse les Bretons occuper notre camp pendant la quasi-totalité de ces 45 dernières minutes. Notre solidarité défensive, efforts des milieux compris, nous permet de tenir plutôt aisément jusqu’à l’heure de jeu, avant que le slipomètre ne commence à s’emballer franchement.

Si la défense olympienne ne se troue que rarement, elle le fait de manière spectaculaire : à un quart d’heure de la fin, les Rhénés trouvent enfin la liberté de combiner sur la gauche, forçant l’entrée de notre surface en deux passes. Sans contrôle, Terrier envoie une mine sur la barre de Mandanda.


Le Football ne pouvait cependant pas s’accommoder d’une victoire de Nénesse l’arsouille contre un Discipledebielsa®. Les changements de Sampaoli, notamment l’entrée de Luis Henrique, parviennent à rendre un tout petit peu d’allant à notre équipe, au moins sur contre-attaque. Une contre-attaque, c’est justement ce qui naît d’une nouvelle sortie de balle de mammouth de Kamara. Un relais avec Thauvin, et Bouba est encore présent pour ditribuer le jeu vers Benedetto. D’une astucieuse passe en cloche, l’Argentin lance Luis Henrique, qui redresse la balle un millimètre avant la sortie de but. Le centre du Brésilien surprend la défense, au milieu de laquelle Cuisance place sa tête et dépose la balle dans les filets (1-0, 88e).

Alors que Bruno Génésio était jusqu’ici habitué à ce que cette quatre-vingt-huitième minute représente un moment de fête, celle-ci lui procure une défaite qui, pour être honnête, est loin d’être tout à fait méritée. Si nous étions un tantinet provocateurs, nous pourrions même dire que Sampaoli inaugure son mandat dans la lignée des premiers moments de Villas-Boas, avec un résultat comptable très flatteur par rapport au déroulement réel du match. La comparaison s’arrête cependant ici, l’équipe ayant rempli le contrat très modeste que nous lui avions fixé ici : se sortir ses putains de doigts de son putain de cul de dépressive, faire des efforts, essayer de rejouer au football et faire en sorte que l’on n’ait plus envie de se crever les yeux devant les matchs, et, enfin et seulement si possible, prendre des points en vue d’une hypothétique cinquième place.


Les joueurs

Mandanda (3/5) : Pas de bête relâchement de balle cette fois-ci, la barre transversale se chargeant ensuite de garantir la propreté intégrale du but.

Lirola (3+/5) : Complètement torducontre Canet-en-Roussillon, Sampaoli a eu sur son jeu l’effet d’un maître-chiropracteur chinois de 95 ans : un doigt dans le cul, un gros « crac », et ça repart en ligne droite et en pleine forme.

Alvaro (2+/5) : Ah évidemment, on va davantage s’intéresser à la qualité des relances, maintenant.

Balerdi (3/5) : À l’aise dans cette défense à trois « bretelle-ceinture », pour paraphraser le protocole sanitaire de la fédération française de rugby. Enfin, sauf que chez nous, ça a fonctionné.

Caleta-Car (2+/5) : Quand il défend à l’arrache, il me fait penser à un motard du Joe Bar Team dans un virage.

Lui, là.

Nagatomo (3-/5) : On rigole, on rigole, mais déroute catalane mise à part, ce que nous propose Yuto est plutôt passable, en ce moment.

Rocchia (80e) : D’ailleurs, vu comme Christopher a souffert sa race à son entrée, et sans tirer de conclusions définitives, on relativisera les appels à le bombarder titulaire d’office, quand bien même son concurrent japonais est loin de nous procurer l’extase.

Kamara (4+/5) : Calme à lui tout seul le milieu adverse. Tu le fous à la place de Chris Pratt dans Jurassic World, t’as les trois vélociraptors qui finissent le film en lui faisant la vaisselle, en lui cirant les pompes et en l’appelant « Monsieur ». Seules petite nuances : d’une part, Rennes, ça reste plus proche du yorkshire que du raptor, et d’autre part, vu l’abattage nécessaire de Bouba dans ce match, on frémit à l’idée de ce qui pourrait se passer pour nous un jour de moins bien de sa part.

Thauvin (3/5) : Sachez-le,je me targue d’être un expert en bullshit. Par exemple, lorsque ma femme m’a demandé comment écrire « bah dans les objectifs, je voudrais écrire qu’on fait ce que nous a demandé le patron », j’ai transformé ça en « traduire les orientations stratégiques de manière opérationnelle ». Autant dire que si Florian me le demande, je n’aurais aucun état d’âme à transformer « personne veut de moi donc puisque c’est ça ou Châteauroux, autant rester ici et bosser » en « Jorge Sampaoli m’a convaincu par son projet de jeu et je souhaite vraiment faire les efforts nécessaires pour participer au renouveau de mon club de cœur ».

Khaoui (2/5) : Ce n’était pas le radeau de la méduse, ce n’était pas non plus le surf en bermuda sur un air des Beach boys. Ca flotte honnêtement, quoi.

Luis Henrique (62e, 3/5) : Hormis une ou deux pertes de balle slipocides, le Brésilien s’est montré convaincant, pas tant par ses dribbles que d’autres passes bien senties, notamment ce centre décisif.

Payet (2+/5) : Un demi-match : Dimitri a accompagné le collectif davantage qu’il n’a dicté son rythme, et nous avons bien conscience que cette appréciation est horriblement sérieuse mais, que voulez-vous, nous sommes à court de blagues de bite.

Cuisance (80e) : « J’en ai marre de te voir perdre des ballons, cabrón, alors maintenant t’es gentil, les prochains tu me les déposes là, dans le filet, sinon je te pète les rotules. Compris ? »

Milik (2-/5) : Pour l’un de nos rares joueurs non prêtés, Arkadiusz était un peu emprunté.

Benedetto (70e) : Quatre remplacements : trois joueurs impliqués sur le but. Quand on sera lassés de notre entraîneur on parlera de bonne grosse chatte mais, pour l’instant, il n’est pas trop tard pour employer l’expression « coaching gagnant ».


L’invité zoologique : Brandon Soppine

Après Pascal Vié dimanche, continuons à explorer le fond des océans et des calembours phalliques en parlant de la pinne, ce mollusque bivalve dont Wikipedia nous apprend qu’il est également appelé « grande nacre » ou « jambonneau hérissé ». Bref, c’est une sorte de grosse moule géante que nous peinons à prendre au sérieux, ce qui en fait l’invitée appropriée pour évoquer le Stade Rennais maintenant que celui-ci a refermé sa parenthèse Julien Stéphan.

– Les autres : On se moque, mais reconnaissons que, une fois corrigées leurs béances de la première période, les Rennais n’étaient pas pires que nous. Ils n’ont certes pas eu de chance ce soir, mais à chacun ses problèmes, ai-je envie de dire.

– Le classement : Ce match en retard nous ramène à deux points deLens, cinquièmes. Si je ne m’abuse, nous tenons là ce qui ressemble à un objectif sportif.

– L’avis d’en face : La Breizhou Académie nage dans la morosité.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Dromadame remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

3 thoughts on “OM-Rennes (1-0), La Canebière académie repart du bon pied

  1. Victoire de l’OM, but de Cuisance : le double choc.
    Personne n’était préparé à ça…
    Enflamme fugace ou réel électrochoc ? Comme l’OM ne va rencontrer quasiment que des seconds couteaux d’ici la fin de saison, il sera difficile de juger l’impact effectif de votre nouvel entraîneur, non ?

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