OM-Rennes (1-1), La Canebière académie tâtonne

Jeunes pousses et fonds de tiroir.

Aioli les sapiens,

Après des points perdus de manière plutôt jolie contre Montpellier, puis des points perdus dans un style assez dégueulasse contre Dijon, l’OM et son effectif rafistolé regagnaient le Vélodrome en espérant y retrouver le goût de la victoire.


L’équipe

Mandanda
Sakai – Perrin – Caleta-Car – Amavi (Radonjic, 46e)
Rongier – Strootman
Sarr – Sanson (Khaoui, 79e) – Germain (Aké, 84e)
Benedetto

Kamara et Payet continuent à purger leurs suspensions, Alvaro et Thauvin sont sur béquilles. Après avoir patienté presque tout le mois de septembre, Rongier est titularisé à la place de Lopez.


Le match

Les Olympiens cette saison ont pris l’habitude d’entamer leurs matchs avec une intensité physique digne du haut niveau. Cette combativité fait plaisir à voir mais retarde une prise de conscience qui devient inéluctable dès le premier quart d’heure : en étant simplement une équipe cohérente, Rennes est en train de nous rouler dessus. Tandis que nos offensives ne dépassent pas le pétard mouillé, le slipomètre s’élève lentement mais sûrement. Le ton est donné par un sauvetage de mammouth de Perrin, puis un tir à côté suite à des cagades d’Amavi et Sakai. Finalement, Les Rennais atomisent notre côté gauche en trois passes ; le centre de Da Silva n’a qu’à éviter le lampadaire croate pour trouver Niang, dont la reprise déviée par Sakai ne laisse aucune chance à Mandanda (0-1, 19e).

Rennes piétine sereinement notre bande de poulets sans tête, incapables de se trouver les uns les autres par un mélange d’impuissance collective et de gestes techniques finis à la pisse. Même Monsieur Lapin se refuse à pointer une oreille pour sanctionner cette première mi-temps indigne : nos joueurs ne manquent pas d’envie, il existe juste une différence abyssale de niveau entre les deux équipes. Plus que Laurent Paganelli, c’est un commentateur de l’athlétisme français qui eût été indiqué pour interviewer à la mi-temps nos sportifs, contents d’avoir fait du mieux qu’ils ont pu mais tout de même un peu déçus d’être nuls au point de s’être fait désosser en mondovision par les 4/5 de leurs concurrents.


Néanmoins, la faiblesse du score à la pause nous autorise à croire au miracle, et ce pour plusieurs raisons :
– avec un peu de chance, notre chtouille footballistique est contagieuse, or l’on sait que les globules blancs rennais ne sont pas les mieux armés contre ce genre d’infection ;
– André Villas-Boas n’est pas du genre à couler avec ses idées, et change profondément l’équipe à la pause.

Fort de ses bonnes relations avec Erzulie (voir notre épisode précédent), notre entraîneur n’hésite pas à dégager le protégé des dieux vaudous Jordan Amavi. L’entrée de Radonjic lui paraît une solution plus prometteuse que le maintien de notre latéral gauche, ce qui situe le degré d’estime qu’il attribue aux performances de Jordan en ce moment. Sakai change d’aile, Bouna retrouve son ancien-nouveau-vrai-poste de latéral droit et, pour faire bonne mesure, Rongier monte d’un cran. Si ça ne gagne pas, au moins ça qualifiera André Villas-Boas pour dispenser une formation chez Monsieur Bricolage : « comment faire pour changer mon parquet quand j’ai seulement un tournevis et un sandwich au gruyère dans ma boîte à outils ».

Cette bonne volonté trouve sa récompense assez rapidement, de manière un peu chanceuse certes. Ainsi, Sanson se rattrape d’un mauvais contrôle au milieu de terrain en agrippant le short de son adversaire. La faute est évidente mais c’est Radonjic qui hérite du ballon, ce qui incite l’arbitre à considérer que l’avantage profite aux Rennais. Après tout, ceux-ci n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes si leur défenseur concède le corner au lieu de laisser Nemanja s’empaler sur lui et lui rendre la balle, comme d’habitude. Soucieux d’apaiser les tensions, en gardiens scrupuleux de l’héritage bielsistes, nous refusons de profiter de ce corner injustement acquis et faisons donc tirer le coup de pied de coin par Sarr. Par un hasard extraordinaire, c’est pile le moment que choisit Bouna pour réussir son centre annuel, qu’il dépose sur Caleta-Car pour une tête décroisée qui fait mouche (1-1, 52e).


Entre le léger agacement rennais qui s’ensuit et nos propres fantaisies techniques, le match prend un petit côté Pinder assez plaisant, mais rendant l’issue de la rencontre on ne peut plus incertaine. Un peu comme dans une explosion d’usine chimique, on trouve dans notre jeu toutes sortes de résidus pas très ragoûtants mais suffisamment originaux pour intéresser les esprits curieux. Un tir de 40 mètres de Benedetto qui surprend tout le monde sauf le gardien, une mignonne cravate de Strootman sur un adversaire, une multitude de passes où la seule application de l’expéditeur est d’apposer sur le ballon une étiquette « je confie cette passe aux bons soins de la Vierge Marie »… En tout cas, de notre côté, l’implication est constante, c’est déjà cela. Après le centre décisif de Bouna Sarr, l’arbitrage favorable vient s’ajouter à la liste des événements quasi-surnaturels du soir. Strootman se dit ainsi qu’il serait rigolo de tendre son bras à l’horizontale en défendant sur un corner, juste pour voir ce que cela fait. Les arbitres vidéo étant vraisemblablement en train de manger des poulpes sur le Vieux-Port, le pénalty n’est pas sifflé, laissant Rennes nous déposséder de notre titre de paillasson arbitral officiel de la Ligue 1.

Finalement, l’on se dit en ces dernières minutes que les trois points ne sont pas inatteignables. L’OM pousse, quitte à s’exposer à des contre-attaques slipométriques dont l’une est sauvée par… Germain, en position de défenseur central. Puis une percée de Sakai trouve Sarr, qui allume le gardien ; Benedetto rend alors hommage à Gunnar Andersson à sa manière, en lui expédiant directement sa reprise, troisième nuage à gauche.

À cinq minutes de la fin, Steve Mandanda trouve l’occasion de nous faire admirer ses tout nouveaux abdominaux, en se relevant à la vitesse de l’éclair pour exécuter un double arrêt fabuleux devant Hunou. Au vu de notre première période ainsi que de cet ultime sauvetage, le point du match nul qui nous revient finalement semble donc aussi frustrant que miraculeux.


Les joueurs

Mandanda (4+/5) : Pour les derniers qui doutaient encore, Steve a prouvé que non, il ne porte pas de gaine, ce sont ses vrais abdos.

Sakai (3-/5) : Ce lundi matin,au douzième qui lui fera la blague : « Ah, t’as vu le match d’Hiroki ? Tu vois qu’on n’avait pas besoin de recruter à gauche. », je crains qu’André Villas-Boas ne se laisse aller à mettre une baffe.

Perrin (3-/5) : Un petit pont et un grand pont subis pour les 45 premières minutes de son baptême du Vélodrome : d’autres moins solides auraient fini par se rouler en boule en suçant leur pouce mais Lucas, lui, ne s’est pas démonté et a plus qu’honorablement tenu sa place.

Caleta-Car (3-/5) : Une sorte de gros nounours lourd et maladroit, qui ne sait jamais trop quoi faire. Et puis on ne sait pas trop comment, c’est lui qui part à l’attaque des méchants, et là, comme il a jamais renoncé, il a réussi à les battre et tout le monde lui fait la fête, alors qu’il était nul avant.

NdA : L’appréciation de Duje a été par mégarde intervertie avec la rédaction de Dromadette sur KungFu Panda, nous prions nos lecteurs attentifs de bien vouloir nous en excuser.

Amavi (1/5) : Enfin remplacé après avoir fait valoir sa nullité à son poste pendant 770 jours. Pour comparer des profils qui sont comparables, cela signifie que, pour le battre, Christophe Castaner ne devra pas être limogé du ministère de l’Intérieur avant le 24 novembre 2020.

Radonjic (46e, 1+/5) : Nous allons porter plainte contre X au sujet de son recrutement. Pas pour accuser, mais simplement pour comprendre.

Exclusif – Rudi Garcia ? Zubizarreta ? Eyraud ? Nullement : comme le révèle ce document, l’initiateur du transfert de Nemanja Radonjic était en réalité Moovy, un golden retriver de 3 ans, que le président laissait occasionnellement dans son bureau jouer à FunnyDogs, une application dédiée aux chiens lancée par la startup marseillaise Baballe.net.

Strootman (2-/5) : La mairie n’a pas réussi à végétaliser la ville, en revanche l’OM a réussi à végétaliser Strootman. Faudrait quand même faire quelque chose pour lui, ses racines sont en train d’abîmer la pelouse.

Rongier (3-/5) : Comme son camarade Perrin, il se débrouille pour que son bizutage au Vélodrome ne soit pas trop douloureux, ses cagades de début de match n’entraînant des dégâts que sur le plan sous-vestimentaire. Mieux après la pause, comme tous les autres.

Sanson (1+/5) : Premier joueur Uber Eats de l’histoire, Morgan Sanson ne travaille plus que par micro-tâches. Une récupération à l’épaule par-ci, une passe plus ou moins bien livrée par là, des sprints pour assurer le quota de missions, et surtout aucune vision d’ensemble sur l’utilité de son travail… au final, il aura sué comme un porc pour ne récolter que des clopinettes. Et qu’il s’estime heureux : s’il osait, Jacques-Henri lui demanderait de travailler sous statut d’autoentrepreneur.

Khaoui (79e) : Revenu d’entre les morts (ou de Troyes, c’est pareil), Saïf-Eddine s’est montré tel qu’en lui-même, pas toujours de la meilleure précision mais plein d’énergie et de bonne volonté.

Germain (2+/5) : Comme souvent, une dépense d’énergie qui pardonne une efficacité limitée. Très bonne nouvelle pour nous que son retour défensif de la 77e : si par malheur Caleta-Car ou Perrin se blessent à leur tour, on sait que Valère pourra être appelé comme défenseur central avant Grégory Sertic.

Aké (83e) : Bienvenue à lui.

Benedetto (1+/5) : Il devient urgent que le peuple crée des néologismes sur son nom, à l’image des papinades d’antan. En attendant, Dario nous a régalés faute de mieux d’une reprise mitroglienne et d’un choix clintonjiesque.


L’invité zoologique : Julien Stéfaon

Cet animal tout mignon et qui suscite l’attendrissement de la forêt entière, c’est le faon. Il est jeune, il est neuf et naïf, il a l’élégance de l’innocence. Les esthètes respectent celui qui, cerf, deviendra un noble adversaire. Mais comme nous ne sommes pas des esthètes, un bon coup de pare-buffles dans les naseaux aura tôt fait de ramener ce petit con à plus d’humilité.

– Les autres : C’est parfois beau. Ca ne les mène pas à grand-chose, mais c’est parfois beau.

– Le classement : Une cinquième place qui n’a rien d’irrémédiable, mais cette série de trois matchs sans victoire commence à s’avérer un tantinet irritante. On dira ce qu’on voudra, disposer d’un nombre suffisant de joueurs valides / non suspendus / non trisomiques des pieds, c’est quand même pas inutile dans un championnat.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Homerc gagne le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

2 thoughts on “OM-Rennes (1-1), La Canebière académie tâtonne

  1. L’art du Photoshop tout de travers, communsymbole d’une mauvaise latéralisation amavienne.

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