Le Havre – Bordeaux (1-0) : La Scapulaire Académie toussa pour ça.

Une bonne « prêt pas » d’un mois.
« Au final, nous ne savons pas encore où tout ça nous mènera, mais contrairement à ces dernières années à la Scapulaire Académie, ON A ENVIE D’Y ALLER !! ».
Je ne sais plus quel académicien a écrit ça mais c’est sûrement un con.
Erase and rewind. ‘Cause I’ve been changing my mind. I’ve changed my mind. So, where did you see me go ? It’s not the right way, you know. Where did you see me go ? No, it’s not that I don’t know. I just don’t want it to grow. It’s not that I don’t know. I’ve changed my mind. I take it back. Erase and rewind !
Après un mois de trêve automnale c’est la reprise du championnat de Ligueudeux. Et quoi de mieux que de reprendre par une « finale » ? Rien… ou tout ! Qu’on le veuille ou non c’est le genre de match important pour réaffirmer ses ambitions. Ou éventuellement prendre conscience qu’on a pas les moyens de ses ambitions. Oups ?
Ce match face au leader HAC, qui compte quatre points d’avance sur nous, dans son antre, bondée pour l’occasion, un 26 décembre, ça a tout du match au démarrage tambour battant. Avantage à celui qui l’aura compris.
La composition :
Poussin
Michelin – Gregersen – Barbet (c) – Nsimba
Ignatenko – Mwanga
Bakwa – Davitashvili
Maja – Badji
En l’absence de Bulle et Belle suspendues, mais aussi de Sissokho encore en convalescence, pas de surprise à l’heure de voir associés Mwanga et Ignatenko en milieux défensifs. Maja et Badji sont associés devant. Bref, quatrième match de préparation de suite que nous jouons dans cette nouvelle configuration.
Le match :
Un mois de préparation, mais pour se donner toutes les chances de réussir, la tactique et les circuits de passe sont imprimés directement sur les maillots de chacun. Malin, ce match ne peut pas nous échapper.

Le problème c’est qu’ils ont tous la version destinée à Bakwa…
D’entrée on voit que notre adversaire veut nous bouffer. Tous les Havrais nous font du rentre dedans pendant que Nsimba en fait dans l’arrière train de Casimir. A peine trois-quatre minutes après Casimir lui met la main dans la gueule. Le ton est donné. Et si Vital l’a compris, les autres n’en donnent pas l’air du tout.
Les Ciel et Marine font circuler le ballon rapidement et plantent ci et là déjà des banderilles dans notre arrière train qui bien entendu a du retard. La balle circule de droite à gauche mais pas inutilement car ils trouvent régulièrement de la verticalité entre nos lignes.
Opéri le long de la ligne de touche à gauche trouve Thiare en appui. Le neuf lui remet de nouveau le long de la ligne de touche mais en ayant progressé de vingt mètres au milieu de six Bordelais… Opéri est idéalement placé pour envoyer en première intention un centre tendu. Poussin décide de se jeter mais est trop court… et le ballon n’a plus qu’à être coupé par la poitrine de Richardson tout à fait esseulé au milieu de notre défense, 1-0 (8e minute). Entame parfaite. C’est exactement ce que les Girondins cherchaient, c’est pas possible autrement, car on a tout fait pour que ça se réalise.
Davitashvili récupère un ballon dans le camp bordelais, puis sillonne balle au pied entre les lignes havraises et trouve Badji entre les deux centraux qui d’une touche trompe Desmas. Malheureusement il est trouvé en position de hors-jeu et le but est refusé (19e minute).
Dommage, on sentait que c’était le bon moment pour relancer le match dans les têtes girondines. Car dans les minutes qui suivent les Ciel et Marine imposent toujours une certaine agressivité dans les contacts mais ils pressent un peu moins et le ballon circule moins vite. Ils arrivent à nous endormir, et comme nous n’avons pas envie d’avoir le ballon (car nous savons pertinemment que nous ne saurions pas quoi en faire), cela permet aux Havrais de contrôler le match sans prise de risque.
Bon travail de Mwanga qui progresse balle au pied, et qui prend appui successivement sur Maja puis Bakwa, qui lui remettent instantanément. Il peut enfin trouver Michelin à droite, qui lance à son tour Bakwa en profondeur. Dilane centre tendu en bout de course. Le ballon n’est pas précis, Desmas se lance pour l’intercepter mais n’arrive qu’à le dévier légèrement vers le second poteau où surgit Davitshvili. Le Georgien arme une reprise de volée qu’il dévisse complètement… (37e minute).
Bakwa est lancé à droite dans le dos d’Opéri, il repique intérieur pour se mettre sur son bon pied (gauche) et arme une frappe… déviée par Badji pour un six mètre havrais (41e minute). Communsymbol.
Autre symbole que rien ne va. Nsimba rate une nouvelle fois une opportunité d’être dangereux sur un CPA. J’ai compté, ça fait la centième fois depuis le début du match. Gnnnnnnnnn.
Encore une fois l’arrière-garde havraise défend Sangant(e) avec une belle obstruction de Maja qui s’écrase sur Arouna comme un mannequin test de la sécurité routière… Bakwa en profite et continue l’action que l’arbitre laisse jouer. Il arrive à se remettre sur son bon pied mais les Havrais sont présents dans leur surface et le gêne. Sa frappe n’est une nouvelle fois pas cadrée (44e minute).
Sur cette fin de première période les Girondins poussent un peu plus. A moins que ce soit les Havrais qui laissent plus venir. Quoi qu’il en soit nos approximations techniques ne permettent pas de créer le danger. Vu la teneur générale de ces 45 minutes écoulées, il faudrait un vrai déclic, ou au moins des claques pour que l’issue du match ne soit pas déjà connue.
Toujours est-il que le parti pris de Guion c’est de repartir avec les mêmes joueurs.
Ça démarre bien, Gregersen à l’entrée de la surface se fait prendre le ballon de la tête (!) par Thiare, mais c’est parce qu’il a préféré prendre le joueur plutôt que le ballon. Et on peut dire qu’il l’a très bien fait ! Pas assez au goût de l’arbitre puisqu’il ne désigne pas le point de pénalty, ouf (48e minute).
Ces premières minutes les Girondins mettent enfin plus d’impact. Ils récupèrent même des ballons dans le camp adverse, mais toujours cette fichue approximation technique et le ballon est presque instantanément perdu… Pas de maitrise, c’est le thème du match.
Michelin prend un coup derrière la tête et demande à sortir. Guion se tourne alors vers son adjoint Gerrera pour savoir quoi faire (53e minute). La réponse est évidente !
Superbe relance de Poussin vers Casimir pour le break du match, il sert Cornette deuxième poteau mais ce dernier rate sa reprise de la tête (53e minute). Alors là… je pense que c’est Poussin qui avait pris un coup derrière la tête en fait. Ou alors il voulait voir ce que ça ferait qu’on s’en prenne tous un (c’est bon on a fait que ça l’an dernier Gaetan, on connait). S’il fallait encore illustrer qu’on ne sait pas ce qu’on fait !
Coup franc à gauche pour le HAC. Thiare est trouvé face au but, seul, mais ne cadre pas sa tête ! Gros loupé. Mais tellement, qu’en fait le ballon ne sort pas et un Havrais qui lui, avait suivi le ballon, peut le redresser. Il est contré par le buste de Bokele mais le ballon revient dans les pieds de Cornette qui envoie une demi-volée. Sur ce coup Poussin est bien présent et dévie le ballon en corner à suivre (57e minute). Bien joué Gaetan, enfin.
Coup franc pour Bordeaux. Nsimba s’en charge encore. Ce n’est pas si mal tiré pour une fois dans ce match puisqu’il arrive à destination de Maja. Mais le ballon est un peu haut et la tête de Maja totalement raté (61e minute).
Deuxième changement pour les Girondins, avec la sortie de Maja pour Elis (64e minute).
Le HAC commence à jouer comme nous. C’est con, car que ce soit pour nous ou les téléspectateurs il aurait mieux valu l’inverse : ils ratent leurs passes. On était brouillon, ils nous donnent du bouillon.
Après une main puis une belle semelle sur Bokele, les Havrais vont finir à dix car Quentin Sornette (66e minute). Y a pas photo, c’est mérité. Maintenant c’est quitte ou double. Va-t-on saisir cette vraie opportunité de montrer quelque chose ? Car sans ce cadeau, c’est un fait, on n’y arrivera pas. A onze contre onze, par le jeu on n’y croit pas. Sur CPA, c’est visiblement pas le jour… Vrai constat d’échec, on ne peut rivaliser. Alors en supériorité numérique c’est peut-être une vraie chance. Ce serait toujours ça de pris sur le plan comptable… ou alors le constat deviendra encore plus navrant. Vrai tournant quoiqu’il en soit.
Suite à cette expulsion, coup-franc pour Bordeaux sur la droite : Nsimba le gâche. Ça au moins ça ne change pas.
Main de Lloris, mais lui n’est pas gardien, et pas de pénalty (75e minute). Au moins au nombre de pénalty oublié on fait jeu égal. Bien joué les gars.
El Hajjam s’emmêle les pinceaux, se retourne pour jouer vers Desmas, mais Badji lui chipe le ballon. Bakwa en hérite pour se présenter pour un face à face avec Desmas, mais il décide de servir Badji sur sa gauche. La passe est molle, et Sangante pousse la balle sur Badji qui n’arrive pas à la redresser (80e minute). Bakwa le soliste, plutôt adroit, prend une incompréhensible décision d’altruisme et rate sa passe. Rien ne va. La seule opportunité du match, immanquable qui plus est. Ce match n’est pas pour nous, on n’en veut pas.
Nsimba s’infiltre à gauche, il est fauché dans la surface, mais ça joue (84e minute). Bordeaux prend l’avantage.
Nouvelle sortie de Poussin loin de son but… Lunaire, mais sans danger (86e minute).
Les espaces s’ouvrent, mais les Girondins ne les voient pas, ou ratent leurs passes…
Gregersen quitte le terrain et Delaurier-Chaubet rentre (88e minute).
Elis trouve Mwanga plein axe à l’entrée de la surface mais c’est loin d’être cadré (90e minute).
Ignatenko à la réception d’un centre, remise de manière imprécise vers Bakwa qui s’arrache pour la reprendre mais croise trop sa frappe. Corner à suivre, Bokele trop court pour rabattre le ballon de la tête alors que Badji suivait derrière (91e minute).
Tentative de générale. Raté ça aussi. Terminé.
Les notes :
Poussin (1,5/5) : Tel le phénix, il renait après cette trêve automnale qui aura eu l’effet d’un reboot sur sa saison. Et c’est pas bon signe pour nous. Dernièrement nous mettions en évidence la sérénité qu’il dégageait et sa capacité à devenir décisif, positivement, dans ses interventions. Il a renoué avec sa tendance à être décisif négativement, que ce soit dans les airs, avec les pieds ou dans ses décisions. Il sort néanmoins un arrêt de qualité devant Cornette.
Michelin (2/5) : Sa sortie signe clairement la fin du danger venu de la droite… Offensivement comme défensivement d’ailleurs.
Gregersen (2/5) et Barbet (2/5) : Toujours rassurants dans les duels, mais ils ont toujours des trous d’airs sur leurs placements et marquages. Trop peu d’apport balle au pied alors qu’ils en sont capables.
Nsimba (2/5) : Bien en dessous de ses performances habituelles. Il a tenu son rang en phase défensive en étant le seul à répondre au défi physique d’emblée. Mais quel déchet technique quand il s’agit des phases offensives. Comme son alter égo à droite il est sensé apporter le danger par les côtés. Echec. Et ne parlons pas des CPA…
Mwanga (2,5/5) : L’un des plus justes techniquement il trouve des lignes de passes verticales. Seul bémol : ce n’est pas son poste de jouer eu milieu. Il n’est donc pas souvent bien placé pour en faire usage et peser sur le jeu.
Ignatenko (1,5/5) : Invisible. Mais il prend quand même un jaune. Vrai modèle d’assimilation.
Bakwa (2/5) : Sur courant alternatif comme souvent. Il se créé souvent lui-même ses opportunités c’est à souligner, mais comme souvent aussi il ne les concrétise pas. Mais alors cette passe pour Badji à la 80e minute ????
Davitashvili (2/5) : Il ne pèse que trop trop rarement. Naufrage technique au diapason de l’équipe…
Maja (1,5/5) et Badji (1,5/5) : Un match désastreux. Ils n’attaquent pas les ballons, et leur jeu en déviation est aléatoire. Leur association n’a pas fonctionné. Ils ne se mettent pas en valeur l’un l’autre mais on n’a personne d’autre pour le faire…
Les remplaçants :
Bokele (2/5) : Il fait son entrée dès la 53e minute pour remplacer Michelin sonné par la prestation de l’équipe. Il est bien rentré dans le moule…
Elis (1,5/5) : On avait un vrai problème de qualité technique avant son entrée. C’est ce qu’on appelle soigner le mal par le mal. Il aurait sûrement fallu le diluer un milliardième de fois ?
Delaurier-Chaubet (X/5) : pas assez de temps de jeu pour être noté. Un garçon connu pour sa justesse technique soit dit en passant.
En face :
Une équipe qui a failli se saborder elle-même grâce à Cornette puis Hel Ajjam. Mais on leur reconnait une relative maitrise du match. En tout cas ils l’ont abordé comme il se doit. Cette équipe semble armée sur et en dehors du terrain pour atteindre ses objectifs.
Pour conclure :
Match indigne. On a clairement obtenu ce qu’on était venu chercher : rien.
L’équipe s’est présentée en sous-vêtement, il y a certainement eu un problème de traduction, c’était notre Boxing-Day pas boxer !
Espérons que c’était un accident car sinon ça en dirait long sur cette « prêt pas » d’un mois.
Perdre face au leader alors qu’il évolue à domicile, ok rien d’infamant. Nous savions déjà que nous ne roulerions pas sur ce championnat. La défaite n’est pas une surprise, mais ce contenu là… ça fait flipper. L’état d’esprit que nous mettions en avant dans la dernière Scapulaire Académie, et que nous voulions retrouver, n’y était pas à l’entame du match : aucun engagement.
En première période, sur les phases sans ballon nous avons pu observer que nos lignes sont étirées. Il n’y a pas de bloc, nous ne défendons pas en équipe, du coup on court partout. Gregersen, Nsimba et Barbet y vont de leur sauvetage heureux, alors ça tient encore. Sur les phases offensives, et ça fait un moment que ça dure, nous ne mettons pas le pied sur le ballon, il nous brûle les pieds et on s’en débarrasse dès qu’on peut. Que ce soit avec ou sans ballon, à aucun moment l’équipe ne dégage une impression de maitrise. Un défaut déjà entrevu ces derniers temps mais nous conservions un enthousiasme et un engagement qui, face à une N2 comme Trélissac nous a permis de remporter la mise à l’arrache. Ça ne tient évidemment pas face au leader de notre division…
Nous dégageons globalement un sentiment de nervosité. Aucune sérénité. Chacun joue dans son coin avec le frein à main. Même sur les opportunités de CPA nous les gâchons par des fautes inutiles quand elles sont pas envoyées à dix-mille par nos artificiers en panne.
Au retour des vestiaires nous mettons enfin plus d’engagement, mais toujours sans maitrise.
Comme nous le disions à onze contre onze nous ne rivalisions pas, l’expulsions de Cornette est donc une vraie opportunité. Nous ne la saisissons pas, mais nous ne sommes pas restés apathiques, ne serait-ce qu’en passant à une défense à trois centraux avec Bokele qui glisse central droit sur les phases de possession. D’un autre la maitrise nous fuit encore, mais nous ne nous résignons pas. Nous poussons, n’importe comment, mais jusqu’au bout. Insuffisant, frustrant.
Alors non il ne faut pas « Erase and Rewind« . Là nous sommes passés à travers. Mais pas de fatalisme, il reste du temps. Que ce soit clair, nous ne voulons plus voir cette équipe se trahir de la sorte au moment d’aborder un match, un combat. Je pense qu’ils en ont conscience.
Nous devrions être de mieux en mieux physiquement, mais attention aux têtes. Car quatre des cinq prochains matchs à venir sont encore des matchs importants: ce sont face à des adversaires directs. Un mauvais enchainement signerait précocement la fin de nos certitudes voire de nos ambitions.
Sochaux s’avance ce vendredi 30 décembre à 17h. C’est eux qui sont deuxième à présent et ils comptent deux points d’avance sur nous.
Soyez au rendez-vous messieurs ! Car nous nous y serons, pour vous, pour ce que vous nous avez montré jusqu’ici.