Rouen-OM (1-2) : la Canebière académie livre ses notes
Avec des points tactiques et d’exclamations
Aïoli les sapiens !
Comme le disent les mongoliens et les poètes, « la Normandie c’est tellement sympa qu’on a hâte d’y revenir. » Retour donc à Rouen une semaine après un premier bref passage ayant suscité l’incompréhension des olympiens (« ah, on joue contre La Mède finalement ? Mais il est où, l’étang de Berre ? »). Le gaz s’étant enfin arrêté aux frontières… pardon, s’étant enfin dissipé, place donc à ce 1/16e de finale : en jeu, l’occasion d’emmener les minots à Disneyland une troisième fois cette saison.
Et puisque je me suis tapé ce match absolument passionnant en différé sur le site officiel avant de rédiger l’académie à 4 heures du matin, je vais t’en faire profiter à fond pour une fois, avec point tactique, résumé de match, et tout et tout.
L’OM profitait de l’occasion pour varier un peu la disposition de son milieu de terrain. Si tu as lu la dernière Canebière académie, tu es au fait du manque de coordination défensive de la paire Barton-Cheyrou. Elie Baup tente d’y répondre en plaçant Barton en récupérateur reculé (ce qui ne l’empêche pas de participer très activement aux offensives en période de domination), puis en intercalant une paire Cheyrou-Amalfitano entre l’Anglais et le trio offensif composé de Valbuena (fixé à gauche, avec un jeu très tourné vers l’intérieur, sans s’interdire de dézoner), Jordan Ayew (en pointe) et le nouvel arrivant Modou Sogou à droite. A première vue, ces modifications semblent apporter plus de sécurité sur le jeu dans l’axe ; en revanche, la coordination défensive sur les actions latérales semble être à travailler.
Par ailleurs, il faudrait que le staff arrête de programmer les séances d’entraînement sur coups de pieds arrêtés défensifs à 11h30. C’est l’heure à laquelle la postière à gros nichons apporte le courrier à la Commanderie et, visiblement, y a jamais dégun qui écoute à ce moment-là.
Les mots du foot : aujourd’hui, le chantier tactique
Les 20 premières minutes voient l’OM contenir avec patience l’engagement intense des Rouennais. S’ensuit une période de domination nette des olympiens, caractérisée par deux tirs sur le poteau et un but à la 42e estampillé « Defourny, le bon beurre de Normandie ». 1-0 à la mi-temps, tranquille. De la 45e à la 60e, Marseille peine à maîtriser le ballon mais Rouen se montre peu dangereux. A l’heure de jeu, Sogou marque grâce à son centre raté, transformé en but par la grâce d’un gardien et d’un juge de touche sévèrement bourrés au calva. Pas grand chose à signaler dans les minutes qui suivent : le match s’équilibre, l’OM encaisse son but à la con sur corner, la routine. Les entrées de Gignac (qui envoie Jo le Sconse sur le côté droit) puis André Ayew soulagent l’équipe en permettant une meilleure conservation de balle, un impact accru en attaque et une contribution bienvenue des deux frères aux tâches défensives. L’OM passe une fin de match sans trop de frayeurs, manquant quelques occasions d’aggraver le score.
Place maintenant aux notes. Malgré quelques bonnes performances, on restera radin sur les 4/5, compte tenu de la faiblesse de l’adversaire.
S. Mandanda (3/5) : Si les collègues ne défendent pas sur corner, c’est juste pour lui donner l’occasion de briller et de reprendre confiance. Ça a failli marcher ; je suis sûr que lorsqu’ils recommenceront au prochain match, Steve sortira un arrêt non seulement magnifique, mais aussi décisif. Sinon c’est pas grave, il reste au moins 17 matches pour tenter le coup.
N. Nkoulou (3/5) : Correct. Des bonnes interventions, mais quelques trous d’air regrettables face à une équipe pourtant faible : une maîtrise plus constante serait appréciée.
S. Diawara (2/5) : Des sauvetages spectaculaires dans son plus beau style de gnou en rut. N’aurait pas mérité moins que son partenaire s’il ne s’était pas fait plusieurs fois violer de la tête (enfin, façon de parler), dont l’une sur le but normand.
L. Mendes (2/5) : Replacé latéral gauche pour suppléer Morel, ce gland ayant attendu de retrouver un niveau correct pour se blesser. Une excellente contribution offensive dans la première demi-heure, dont l’effet le plus notable fut de lui de carboniser ses poumons pour le reste du match. Il remporte le « prix de la gestion de l’effort », décerné par l’amicale des éjaculateurs précoces, ainsi que quelques points de suture offerts par l’amicale de mon coude dans ta gueule.
R. Fanni (2/5) : Une soirée ordinaire : exploits techniques suivis de centres pour dégun, absences au marquage parfois compensées par de beaux sauvetages, absences au marquage parfois pas compensées du tout, genre sur le but rouennais. Il nous gratifie de son tacle spécial « fonte de fusible », récoltant une suspension au passage. Précieux cependant au moment de tirer les barbelés en fin de match.
J. Barton (4/5) : « Mieux vaut être seul qu’accompagné de casse-couilles. » Mettant en application la devise de Xavier Dupont de Ligonnès, Joey a géré comme un grand son match de récupérateur solitaire. Il a participé aux offensives quand la situation le lui permettait, avant d’apporter les glaçons au cul de la défense quand celui-ci s’approchait dangereusement des braises. Un bémol pour sa contribution à la parodie de marquage lors du but rouennais. Pas de bémol en revanche pour son carton de début de match : Joey s’est enfin retrouvé et il vous emmerde.
B. Cheyrou (2/5) : Même s’il y a du mieux, ce mec suinte toujours le manque de confiance en soi. On n’enfonce pas les dépressifs, donc restons sur un sobre 2/5. Vaï, rien de tel qu’une chanson pour lui remonter le moral et évoquer son avenir.
M. Amalfitano (2/5) : Comme lors des matches précédents, il se montre précieux pour les 20 dernières minutes. En tant que remplaçant, c’était très bien, en tant que titulaire, c’est plus gênant. L’entrée de Gignac dans l’axe et le replacement de Jo le Sconse à droite semblent lui avoir profité. Prend un carton pour une faute de pute, cela faisait longtemps. Participe au marquage « derrière toi, c’est affreux ! » de la 67e minute.
M. Valbuena (3/5) : Du bon, du très bon Mathieu en première période : apport essentiel dans la construction du jeu, coups de pieds arrêtés remarquablement tirés et récompensés par un but. Nettement moins vaillant en deuxième période, où il s’est montré avare de replis défensifs et beaucoup moins influent dans le jeu. 3 seulement, parce que c’est lui, parce que c’est Rouen.
M. Sogou (3/5) : Eh ben, si tous les Sénégalais qui arrivent en France étaient aussi bien accueillis… Il ne voudrait pas postuler à la Police de l’air et des frontières, Monsieur Ennjimi ? A part ça, un bon match défensif et offensif, qui traduit apparemment une adaptation correcte au jeu de l’OM. Mais on ne va pas lui mettre un 4 pour son premier match, attendons de le voir face à une opposition plus relevée.
J. Ayew (2/5) : S’est beaucoup déplacé pour se faire trouver par ses partenaires, avec une réussite intermittente. Ses meilleures actions ont été réalisées côté droit, ce que son repositionnement tactique a confirmé ensuite.
Les remplaçants :
AP. Gignac pour M. Sogou (69e) : Une bonne entrée : précieux dans la conservation du ballon et auteur de quelques belles percées.
A. Ayew pour M. Valbuena (75e) : Un bon travail aussi bien offensif que défensif. On regrettera son occasion manquée de la 87e.
K. Abdallah pour L. Mendes (90e) : Oui, il est possible de finir un match avec Abdallah et Fanni comme latéraux.
L’invité zoologique du jour : Guillaume le Coq Errant
« Tout est relatif », disait Einstein à sa femme, qui lui reprochait la taille de sa bite. Té, regarde le coq, par exemple. Tu le compares aux animaux de la basse-cour, ya pas de problème, c’est le boss : chatoyant, fier, limite bourgeois, la classe. Par contre, vu d’un peu plus loin, t’es bien obligé de constater qu’il est planté sur le même tas de fumier que ses copains, ce qui rend finalement ses grands airs assez ridicules. Le coq était donc bien l’invité approprié pour commenter avec moi ce match contre la capitale de la Haute-Normandie. Voici les faits divers sélectionnés par notre gallinacé :
1°) Joue avec tes enfants devant la télé : avec ton mioche, crie « 1-2-3 Soleil » à chaque fois que l’adversaire tire un corner : le premier qui voit un défenseur marseillais bouger a gagné ; attention, ce n’est pas un jeu facile.
2°) Les autres : une équipe engagée physiquement et fruste techniquement, un groupe homogène jusqu’à devenir insignifiant, et ça fait déjà deux lignes de trop que j’en parle.
3°) Nostradamus : Jean-Charles De Bono sur OMTV, à la 20e minute : « J’ai l’impression qu’on ne va pas passer une bonne soirée avec M. Ennjimi. » Si vous avez trouvé une occasion de se taire, prévenez-le vite, c’est lui qui l’a perdue.
4°) Paco Rabanne : « Ce gardien belge, il est présent ». Jean-Charles le médium, 30 secondes avant la cagade du 1er but.
5°) Toi aussi, sors ta couille de cristal : ces deux classicanaux, t’en penses quoi ?
- on obtient le nul en championnat, on perd de justesse en CdF à cause d’un arbitrage douteux, Labrune veut organiser un défilé sur la Canebière pour fêter cette performance honorable ;
- on prend deux fois 3-0 ; trois mois plus tard, Petit-Louis rate lamentablement son bac, étant encore occupé à faire l’hélicoptère avec son sexe ;
- on leur met leur mère en championnat, on les viole en CdF, puis, comme le prince voit rouge et veut renouveler 90% de l’effectif, on en profite pour leur refiler Charles Kaboré au passage pour 20 millions d’euros ;
- on leur met leur race en championnat, on les sodomise en CdF, tout ça pour finir 5e et perdre en finale de coupe contre Sochaux.
- Zlatan se casse un ongle à la 13e minute du premier match, la presse ne parle plus que de ça pendant deux semaines et tout le monde se cague du résultat.
6°) Le réseau : Blaah est sur Facebook, venez élargir son cercle.
Bises massilianales,
Blaah.
Oui, je sais, c’est Modou SoUgou. Faites pas chier.
T’es a la bourre, mais tu fais ça bieng.
Pour mater un 16ème de CdF en streaming à 4h du mat’, faut vraiment avoir la foi. Surtout vu le niveau de jeu déployé. Cette deuxième partie de saison me fait très peur, et quand on repense au match d’hier soir, on espère ne pas revivre la série de l’an dernier. Les manquements sont tellement nombreux qu’il est inutile de les énumérer. Ma couille de cristal reste optimiste: on leur met leur race en championnat, on les sodomise en CdF, tout ça pour finir 5e et perdre en finale de coupe contre Sochaux. Et on parlera d’une énième saison de transition. Monde de merde.