ASM-OL (1-3) : La Gones Académie surplombe la plèbe
In the place to be
Salut les Gones,
Si la dernière confrontation face à Monaco avait viré à la démonstration, l’histoire n’est pas la même en ce doux 18 décembre, date parfaitement quelconque, mais qui pourrait devenir celle d’un soir mémorable si le faiblard Olympique Lyonnais de 2016-2017 parvenait à l’emporter face au colosse Monaco, la meilleure équipe d’Europe d’après L’Equipe, Geoffroy Garétier et les statistiques (ce qui pourrait par ailleurs être un excellent nom de groupe français indépendant, mais restons concentrés). Pour cette occasion, les vaillants supporters de l’ASM, qui avaient tous fait le déplacement depuis Nice ou Marseille, étaient sûrs de leur fait : stade comble et bâches de couleur. De l’autre côté, Genesio avait annoncé ne pas se faire dans le froc à l’idée d’affronter les Blancs et Rouges mais aurait, selon nos sources, quand même tenté de récupérer les bâches au coup d’envoi, afin de s’assoir dessus et d’éviter de dégrader le matériel de son hôte. La compo annoncée par le club nous confortait dans cette idée. Puis Dieu intervint.
La compo
Alors que l’échauffement touchait à sa fin, Gonalons touché au tendon la veille, mais parfaitement confiant de pouvoir développer son jeu sans fibre ligamentaire, décide finalement d’agiter le drapeau blanc. Tousart se retrouve donc seul râtisseur tandis que Tolisso redescend en 8 et Fékir prend place derrière Lacazette, certainement dans l’objectif de défier la physique moderne en devenant le premier électron libre parfaitement immobile. Ceux qui pensent que c’est physiquement impossible, justifier votre réponse. Ceux qui n’y connaissent rien en physique, prenez la dissertation : Ghezzal et Morel titulaires indiscutables à l’OL, Darder remplaçant, Mammana en CFA, l’Homme obtient-il toujours le monde qu’il mérite ?
Le match
Le coup d’envoi est donné et le scénario tant redouté semble se produire, l’OL recule et concède très rapidement un corner puis deux occasions très dangereuses. Pas démobilisés pour autant, les joueurs décident de ne pas répéter l’erreur faite contre Paris et mettent le pied sur le ballon, s’installent plus hauts et embêtent véritablement le 4-4-2 de Jardim, pas habitué à devoir lutter aussi pour ressortir les ballons. Résultats des courses : les Monégasques n’ont à se mettre sous la dent que ce que Ghezzal leur offre en ne couvrant pas son couloir. Les minutes passent et le public s’impatiente, demande du sang mais les hommes de Jardim se crispent devant les prouesses d’Anthony Lopes.
La tension monte en même temps que la frustration côté ASM tandis que l’OL joue crânement son semblant de jeu, son à-peu-près footballistique avec toute la candeur et la sérénité dont est capable un Lyonnais qui sent qu’il est en train, lentement mais surement, de faire dégoupiller son adversaire.
La suite est ainsi implacable.
Sidibé tente de marquer de la main, laissant comprendre à l’OL qu’il est l’heure de frapper. Ghezzal ouvre donc le feu d’artifice d’une très belle filoche qui laisse Subasic en plan, jambes arquées, bouche ouverte et mince filet de bave au coin des lèvres : le gardien croate est officiellement humilié pour la soirée et ne s’en remettra pas. 1-0. A raison, Tolisso va donc charrier Mendy, lui indiquant qu’il n’est à présent même plus digne de fouler l’humus. « Nique ta mère ». Des paroles dures pour le pauvre Benjamin si peu habitué à tel verbe, lui qui a pour coutume d’écouter des fables de La Fontaine racontées par Fabrice Lucchini sur son baladeur mp3, contrairement à ce que sa présence dans de nombreux clips de rap laisse croire. Touché à l’âme, le petit Benji se doit donc de répliquer et assène un mesquin mais néanmoins cathartique coup de pied dans la cuisse de Coco, qui choit au sol, implorant Jésus, les Saints et le Docteur House de ne pas avoir été touché à l’artère fémorale. Mendy écope de son rouge, merci beaucoup, vous pouvez remballer la civière.
En deuxième période, tout continue comme sur des roulettes, un tir dévié par Mapou dans la surface atteint la main de Tousart. Malgré la froide clarté des règles de la FIFA, les Monégasques hurlent au loup tandis que Valbuena amorce le contre. Ghezzal bute sur Subasic qui, malgré le fait d’être visiblement un colossal enfant du diable, a eu le mérite d’éviter d’empêcher Lyon d’être rasé de la carte par un missile nucléaire. Ce n’est que partie remise puisque 4 minutes plus tard, Fabinho descend Valbuena, écope d’un jaune puis se venge sur Lacazette en pleine surface. Clément (mais pas Turpin), l’arbitre accorde un penalty mais ne l’accompagne pas de carton rouge. Les Monégasques trouvent pourtant à redire et, furibonds, Subasic et Glik tentent d’apaiser leur colère par une pratique méditative classique et très prisée en Europe de l’Est : taper sur sa femme, ou à défaut sur son gamin – l’intérêt de la technique étant de trouver une cible facile et à portée de main. Mathieu Valbuena se rapprochant le plus de la description, les deux colosses lui foncent dessus. Bien mal inspiré de ne pas s’être inscrit à des cours intensifs de capoeira durant les 3 décennies précédentes, le Petit Vélo finit à terre. On s’attend alors à voir pleuvoir les cartons rouges mais que nenni, Monsieur Buquet renvoie gentiment Subasic dans son but tandis que Glik écope d’un carton jaune complaisant. Copier-coller de son raté contre la Juve, Alex manque le tir au but.
Point règlement.
Néanmoins, pas de pression, les Monégasques affichent toujours autant de courroux et de nervosité. C’est donc l’instant que choisit Valbuena pour se venger. Un bon centre pied droit de Ghezzal – probablement à 84,7% sur l’échelle du petit bonheur la chance – trouve le plat du pied du petit lutin. Bien fouetté à la perpendiculaire, le cuir termine au fond des filets et laisse Subasic stoïque. 2-0. C’en est malheureusement trop de karma positif d’un coup pour Ghezzal, une défense exécrable et un but plus tard et voilà la balance rétablie. 2-1.
Happé par le match et en oubliant presque qu’il est à la charge de l’organisation tactique qui est en train de promener son sexe sur cette souillure de club qu’est l’AS Monaco, Bruno Genesio commence donc ses changements à 10 minutes du terme en faisant entrer Christophe Jallet pour son premier match depuis 6 mois, puis Maciej Rybus, pour clore avec Maxwel Cornet. L’inconscience de tel coaching n’a d’égal que l’irrespect pour l’adversaire qu’il dégage tant et si bien qu’il nous devient très difficile d’en contester le bien-fondé. Récompense ultime, sur un mauvais renvoi sur corner de Subasic, Lacazette contrôle de la poitrine et botte une demi-volée croisée dans le petit filet. 3-1. Score final.
Les notes
Lopes (3/5) : 4 tirs cadrés, 1 encaissé. Une soirée tranquille, Antho a pu siroter un monaco en fumant un petit pétard. Les jeux de mots nazes c’est cadeau.
Rafael (4/5) : Meilleur. Latéral. Droit. De. Ligue 1. Voilà, c’est écrit, noir sur blanc et c’est incontestable.
Mapou (3/5) : A fait le travail avec son acolyte en défense centrale mais il est bien dommage de constater à quel point ses capacités de relances limitent notre construction. Free Mammana.
Diakhaby (3/5) : Un peu pareil que Mapou sauf qu’il relance un peu mieux et stoppe un peu moins bien. Des fois on les confond et ça rend la notation difficile. Free Mammana.
Morel (4/5) : Dans la poche de Bernardo Silva on aurait retrouvé un rein qu’il aurait prélevé sur Jérémy pendant que celui-ci tétait le gazon. Mais dans la poche de Morel on aurait retrouvé des clés de Kangoo, une brochure des témoins de Jéhovah… et Bernardo Silva. Tout va bien du coup.
Tousart (5/5) : En tant que mecs qui écrivent sur du foot, on a été tenté de lui donner un surnom animal mais on a abandonné en arrivant à « Buffle-Pieuvre-Girafe-Bulldog ». Du coup, nous avons opté pour le plus sobre Overlord du Rond Central.
Tolisso (4/5) : 3+1 pour avoir fait péter son plomb à Mendy. Ce n’est pas spécialement difficile mais c’est remarquablement exécuté. Sinon, niveau football, rien à dire. Même avec la moitié de tissu musculaire dans l’adducteur, ça roule sur la Ligue 1.
Ghezzal (?/5) : Des actes de génies au milieu d’une existence douloureuse, le tout affublé d’un monosourcil et malgré une jambe droite inexistante. Rachid Ghezzal, c’est Frida Kahlo.
Fekir (3/5) : Point positif : il a semblé plus en confiance pour percuter et accélérer. Point négatif : l’accélération a quelque chose de Farès Bahlouli.
Valbuena (5/5) : Subasic s’est énervé contre lui mais Petit Vélo lui a fermé sa grande boucle. Oui c’est facile mais toujours moins que s’en prendre à plus petit que soi.
Lacazette (4/5) : Le même match que depuis des semaines mais là il marque. Et c’est mérité.
Ainsi s’achève donc ce récit épique. Passez de bonnes fêtes si on ne republie rien d’ici là et n’oubliez pas de prendre de bonnes résolutions au Nouvel An, comme « dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas » mais n’oubliez pas non plus que le faire à 4 grammes de sang par litre de vodka peut vous faire passer pour un con de première classe.
BA,
LN &PI.
Attention, pour l’instant vous ne surplombez que la qualif en Ligue Europa.
Il a fallu que ce putain de match ait lieu pendant que j’étais dans un avion au milieu de l’Atlantique. Bon ça fait des bonnes nouvelles à lire à l’atterissage avec le jetlag dans la gueule.
J’ai peur pour le match d’Angers ce soir. Faut absolument qu’on gagne mais je sens le match pourri avec joueurs qui en ont rien à branler.
En tout cas, bonnes fêtes à vous, en espérant moults acad’s pour 2017.
Au début de l’académie, j’ai commencé à moins détester votre club. Et après, non. Très honoré de vous éviter un peu de mépris en vous haïssant aussi sincèrement. L’autodérision ne vous sauvera pas, hérétiques manipulateurs vous êtes et le resterez.
Belle plume ceci dit!
Ouais la vérité le but d’Alexandre il fait plasisir. C’est vrai quoi, il y en a marre de voir que son demi niveau.
Ben c’est bien dit tout ça, faut revenir plus souvent !
Cher ami ta mauvais fois me fait aimer ta prose d’autant que c’est comme ça que je ressens le match. Genesio m’a exaspéré avec ses remplacements de peureuse alors que Ghezzal partait en sucette et a arrêté de jouer après le deuxième but (peut-être n’avait-il plus de jus…). En revanche « Geoffroy Garétier et les statistiques » c’est non.
Lacazette est un des plus mauvais tireur de penalty de ligue 1. Même si son ratio est plutôt bon, on le voit à chaque fois avec le pied qui tremble. Comme face à la Juve il a craqué sous la pression. Tout est à revoir dans cet exercice : sa préparation, sa course d’élan, sa frappe… Après autant d’échecs dans des matchs couperets, je ne comprends pas qu’il soit maintenu. 2 années de suite qu’il se rate en ligue des champions. Il ferait preuve d’intelligence s’il cédait sa place à l’un de ses coéquipiers mais il n’a pas l’air de vouloir se remettre en question.
Plus que d’accord avec toi Spado.