Ohème / Paris SGEL (1-5) – La Porte de Saint-Cloud Académie opte pour le rassemblement mou

8

Franche camaraderie

Pour ne froisser personne, Georges a décidé de jouer la carte macroniste de la lâcheté intellectuelle et du pragmatisme rassembleur.

 

Hello,

Le match qu’il nous incombe de conter aujourd’hui aura sans doute heurté la sensibilité de nombreuses personnes. En effet, celui-ci est le dernier acte en date d’une rivalité passionnelle et qui concerne un grand nombre de Frônçais depuis quelques années, malgré le caractère hautement factice de sa récente construction télévisuelle. Grand bien leur fasse. Néanmoins, nous ne glisserons pas ici dans le triomphalisme méprisant, à base de « Vous êtes Marseillais, c’est bien fait pour vous » et autres raccourcis amalgamés. Non monsieur. Ce n’est pas là l’ambition de la section alto-séquanaise de l’Internationale footballistique, qui se veut le porte-étendard des footballétaires de tous pays. Parce qu’elle désire rassembler autour d’elle le plus grand nombre de sympathisants de l’humanimse social, l’équipe de Paris-Saint-Germain-en-Laye ne saurait piétiner l’amour propre de ses futurs camarades, qui se rallieront bientôt à son sublime berceau, couffin de la révolution libertaire en gestation dans des millions de coeurs et qui les mènera vers l’illumination socialiste.

Il ne fallait donc blesser aucune sensibilité au moment d’écrire cette académie. N’écarter personne et épargner tout le monde. Pour cela, j’ai pris exemple sur le mec en vogue du moment, l’apôtre du rassemblement à tout bout-de-champ, le porteur de projets à choix multiples, le pourfendeur des luttes de partis, l’académicien de la novlangue politico-managériale, le hérault du pragmatisme mou, sans vision, sans idées et sans passions : le marcheur, ce bel homme énervé. Et pour l’imiter jusqu’au bout, j’ai invité mon nègre mon allié extrême-centriste, François Biroute, à écrire à ma place, tout en lui faisant miroiter une place de premier ministre d’adjoint aux affaires familiales.

Cette académie, publiée selon le bon vouloir de nos chers relecteurs, à l’heure et au jour qui leur paraîtront les meilleurs, sera donc lisse, tiède, neutre, passive, consensuelle, politiquement correcte, sans relief, aspérités ou points de désaccords : en bref, elle sera impartialement macroniste, et s’efforcera de ne rien affirmer, de ne rien refuser, de ne rien proposer et de tout envisager, en fait de ne rien dire, mais de surtout le dire à tout le monde. En effet, si la colonisation peut être tout à la fois un crime contre l’humanité et une avancée majeure dans le développement économique des pays africains, alors le match de ce dimanche soir pouvait être considéré aussi bien comme un crime contre les joueurs en pré-retraite que comme un progrès décisif pour la démocratisation de la sodomie masculine cisgenrée dans l’hémisphère sud des banlieues de la France. C’est ça la puissance intellectuelle. BTS de management en gestion de projets, les enfants.

 


LA RENCONTRE CONSENTANTE


 

« Amis du centre, bonsoir,

Paris SGEL rencontrait en ce beau soir de février dans la belle ville de Marseille ses bons copains sudistes. Pour l’occasion, les Bleus-violets avaient revêtu leur plus beau 4-3-3, et Unai avait mis double dose de gel dans les cheveux. Le stade était lui aussi préparé comme pour les plus grands galas, entonnant de belles ballades sur l’amitié entre les peuples derrière leurs tifos dont la majesté la disputait à l’esthétisme. Pour couronner le tout, Xavier Pasteur était de la partie. La fête du football allait être totale, avec moult chants, et moult banderoles, et moult dribbles, et… moult frites.

D’entrée de jeu, ce furent des Marseillois enjoués et pressés d’aller à la rencontre de leurs camarades parisiano-saint-germanois qui se jetèrent dans les bras et les jambes de ceux-ci, au risque de se fatiguer bien vite de tout ce contagieux enthousiasme. Fair play, ils laissèrent les Alto-séquanais poser le ballon dans leur camp, l’envoyer sur la gauche puis le remiser de la tête dans l’axe et l’envoyer au fond des filets, le tout sans gêner leurs bons copains une seule seconde. 1-0 pour la courtoisie des sportsmen.

Nos camarades bucco-rhodaniens s’effacèrent tout aussi généreusement devant la magnifique action qui suivi une dizaine de minutes plus tard : trouvé entre les lignes, Pastoré remettait en une touche, à l’aveugle, pour Cavanini dans le dos de la défense. Devant le gardien adverse qui était malencontreusement tombé à ses pieds, celui-ci piquait la balle au-dessus de lui pour ne pas le percuter. Un beau geste, que les Ohémistes saluèrent en accordant un deuxième but à leurs amis d’un soir, malgré les protestations polies de ceux-ci. 2-0 pour l’amitié franco-provençale.

Comprenant que les Marseillois étaient bien trop modestes pour oser demander le ballon à leurs camarades bleus-violets, ces derniers décidèrent alors de le leur céder, garantissant l’équilibre des forces. Soucieux de représenter tous les sports, Marcoco s’essayait un bref instant au volley-ball pour reprendre une passe ohémienne, pour le plus grand plaisir d’un stade réjoui de cette fraîcheur d’esprit. La première période s’achevait dans la bonne humeur, sous les vivats du public.

La rencontre reprit dans le même esprit, le sympathique Fanni remettant amicalement de la tête devant sa surface à son copain, l’élégant Pastoré, lequel opta pour un coup du foulard du plus bel effet visuel pour transmettre à Kurzaoua. En voulant rendre le ballon à l’adversaire par fair-play, il touchait le talon du brave Blaise au point de penalty. Pressé de mettre fin au qui pro quo, le petit Lucas se précipitait sur le ballon perdu et l’envoyait – un peu trop violemment, certes, mais il ne maîtrise pas sa force, le pauvre gosse – dans les filets. 3-0 pour la jeunesse de France.

À l’heure de jeu, Tom le meunier wallon improvisait un sprint avec son camarade réunionnais. Voyant qu’il l’avait dépassé, et pensant qu’il s’était fait un claquage, il s’empressa de se débarrasser du ballon pour lui venir en aide. Le cuir revenait dans les pieds d’un sympathique Boche qui, en voulant très sportivement dégager en touche, envoyait la sphère dans les cages. 4-0 pour les droits de l’homme. Beaux joueurs, les Parisiano-saint-germanois se proposaient de suite de laisser leurs compagnons marseillois marquer à leur tour, par l’entremise du sympathique Big Rod. 4-1 pour la solidarité.

Les Provençaux, bien connus pour leur générosité et leur modestie, ne tardaient pas à rendre la pareille à leurs amis franciliens, dans une véritable escalade de fair-play. Le délicieux Marcoco pouvait ainsi s’engouffrer sans problème dans la surface en prenant appui sur le gentil Julian, avant de glisser en retrait au brave Blaise qui frappa au but. 5-1 pour le football, grand vainqueur de ce match riche en buts, en esprit sportif et en émotions !

Centralement vôtre,

François Biroute »

 


LE SOVIET ET SES NOTES CONSENSUELLES


 

Vous aurez bien sûr compris que dans l’esprit général de cette académie, nous ne pouvions décemment pas noter les gentils acteurs de la rencontre, tant ils ont tous fait preuve d’une belle camaraderie. Contentons-nous de citer le nom des héros.

Trapp (bon/5) : Tout est dit.

Tom Meunier (véloce/5) : Il a été très gentil avec son copain Dimitri, il a toujours voulu jouer à la course avec lui. Au sprint ça allait, par contre, au slalom, c’était pas la joie.

Markiniosh (ouvreur/5) : Il a ouvert le festival en fanfare de sa belle tête.

Thiago Silva (padre/5) : Le père du jeu (d’ailleurs, en parlant du jeu, j’ai perdu, tiens).

Levain Kurzaoua (joueur/5) : Il s’est bien entendu avec son pote Xavier Pasteur.

Marco Verratatati (esseptionnel/5) : Il est vraiment plus meilleur que jamais depuis qu’il regarde vers l’avant de ses beaux yeux bleus.

Adrien Rabio (diversité/5) : Élevé au bon air du 9-2 ; tel (Véronique) Samson, il tire sa force de ses frisettes.

Blaisou (brave/5) : L’important c’est de participer.

Lucas (serviable/5) : Il s’est de suite proposé pour s’occuper du vieillard du côté gauche, le faire marcher, jouer aux dames avec lui… Au point de le fatiguer et de l’envoyer très vite au lit.

Ravière Pastoré (classe, man/5) : Top of the pop.

Eddy Cavanie ((barre de) faire-plaie/5) : Sous ses airs farouches se cache un garçon au coeur tendre et au pied agile. Au pied, juste au pied.

N’oublions pas les sympathiques suppléants, Julian, Hatem et Angel, qui nous ont fait partager leur joie de vivre.

En bonus, parce que c’était notre projet sur la durée de cette académie : 

 

 

N’oubliez pas de ne pas aller voter,

Et vive l’Internationale footballistique !

Georges Trottais

8 thoughts on “Ohème / Paris SGEL (1-5) – La Porte de Saint-Cloud Académie opte pour le rassemblement mou

  1. Je ne vous remercie pas Trottais. Ma vie était déjà une série de défaite, alors maintenant que vous avez porté ce jeu à ma connaissance (merde, perdu), je ne vais cesser d’y penser (mouise), sans pouvoir faire autre chose (bordel)…

    1. Bienvenue parmi nous. Mais ne désespérez pas : au-delà des déceptions personnelles à répétition, il y a aussi et surtout la satisfaction de faire partager votre malheur à d’innocentes et ignorantes victimes… Et ça, ça n’a pas de prix.

  2. Je n’ai pas compris l’utilisation d’Alto-séquanais. Saint-Germain ou le parc des princes aurait-il glissé du mauvais côté de la Seine ?

    1. Je pourrais essayer de vous baratiner en vous disant que c’est rapport à Saint-Cloud, et donc au nom de la porte éponyme et donc au nom de l’académie porte-éponyme, mais je préfère la jouer Trump pour masquer ma regrettable erreur : vous mentez, Saint-Germain-en-Laye se trouve bel et bien dans les Hauts-de-Seine. Fin de la discussion. Cordialement.

    2. Et tout ceci ne peut être qu’entièrement vrai, puisque je l’ai entièrement inventé.

  3. Beaucoup de Centres, mais pas de Barre.
    On les a mangé tel GenGiscard amait sa viande.
    Lagarde n’a flanché qu’une fois.
    Bref, Ils nous ont Borlooté.

    PS: Macron est le nouvel équipementier de Nice.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.