Bastia – Bordeaux (1-1) : Le Maure lui va si bien, mais la Scapulaire reste en vie

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scapularisme convulsif

Dans la vie il y a des incontournables : parler de ce match face au Sporting, dans son antre qui plus est, ne peut être fait sans évoquer tout le contexte qui va avec.

Jean-Pierre Bastiat est né le 11 avril 1949 à Pouillon. Son jeune appétit sportif est partagé entre le basket-ball et le rugby au sein de l’US Dax. A dix-huit ans son choix se porte définitivement sur celui de ces deux sports mineurs qui se joue à XV. Ce troisième ligne centre brille avec le short rouge de l’USD et il connait sa première cape en bleu dès l’âge de 20 ans. Vainqueur du fameux tournoi des V nations de 1977 en compagnie du même XV alignés pour les quatre matchs, il doit néanmoins mettre un terme à sa carrière dès l’année suivante pour une entorse grave contractée lors du derby de la Côte-d’Argent face à Tyrosse en championnat. Il devient assureur, intègre l’équipe dirigeante de l’USD et préside la section rugby de 1990 à 1995, et se lance même en politique. En 2014 il se présente à la mairie de Dax, mais est battu par le maire PS sortant. Il décède le 3 février 2021 à Dax des suites d’un AVC.

Voilà, comme tout le monde il nous fallait disserter sur les à-côtés de cette confrontation, de manière détaillée et experte, mais sans risquer de fâcher qui que ce soit, à part de petites abeilles montoises jalouses, mais on s’en branle car on est « chez nous à Dax ».

Quant à ceux dont il aurait pu être question, on est bien sur la même longueur d’onde : on ne veut pas de votre attention et on n’en a cure de la façon dont vous menez vos vies. Par contre on la respecte.

La composition :

Poussin

Michelin – Gregersen – Barbet (c) – Nsimba

Lacoux

Ihnatenko – Fransérgio

Davitashvili – Maja – Bakwa

Bokele sur le flanc on se tourne sur le flan : Clément a les cartes en main pour reconquérir les étoiles. Quant à notre entrejeu il sera occupé de nouveau par Bulle, Belle et Rebelle, notre superbe trio liguain, qui va nous savater sévèrement notre propre entrejambe.

Le match :

Ambiance des grands soirs pour les 90 ans du Stade Armand-Cesari : l’enceinte qui se présentait par le siège.

Nouvelle habitude depuis quelques matchs, nous commençons le travail avec une péridurale un peu trop dosée : l’entame est poussive, un peu trop confort. On joue avec le frein à main alors que nos adversaires se ruent sur nous avec autant de délicatesse que quand Nausée s’est rompu le frein.

Pris pour cible précocement, Dilane peut au moins se réjouir d’avoir été identifié comme l’homme dangereux, puisqu’il fait visiblement l’objet d’un contrat en partie exécuté par Salles-Lamonge (7e minute). Si en plus celui qui est censé faire key s’est envoyé du Spécial K avant la rencontre alors le constat est là : Rainville n’en a goutte, Bakwa splash et peine à s’en relever.

Le premier tir cadré est corse. Les Bastiais récupèrent un ballon sur la droite de notre surface. Kaïboue sert Alfarela vers l’intérieur. Face à un Michelin aussi bien placé qu’un praevia (mais pas recouvrant), le bleu a tout le temps d’armer une frappe enroulée qui n’inquiète personne et surtout pas Poussin (16e minute).

Maja qui décroche plein centre dans notre moitié de terrain est servi par Ihnatenko. Il se retourne et lance Bakwa à gauche depuis la ligne médiane. Dilane fonce puis temporise légèrement à l’entrée de la surface. Davitashvili se présente plein centre et Maja plus en retrait. Dilane comme souvent choisit l’option personnelle et tente une frappe du gauche, simplement détournée en corner par Guidi qui y est (19e minute).

Bordeaux peine à se dégager sur sa droite. Poussin puis Gregersen s’essayent à la sacoche mais les Bastiais sont bien en place. Ils récupèrent la possession et Van den Kerkhof est lancé à gauche. Il envoie non pas un hérisson mais un « Eric Besson » (un truc tendu qui part de la gauche vers la droite) que personne ne dévie, pas même Vincent qui le voit passer entre ses jambes (27e minute).

Comme les bruits du cœur d’un fœtus avec une circulaire serrée, le rythme est pour le moins haché. La faute à nos approximations techniques et au jeu pour le moins rugueux de nos adversaires.

Corner depuis la droite très bien tiré par Nsimba vers le second poteau. Gregersen surgit pour la reprendre, mais ils se gênent avec Maja, résultat : le ballon n’est pas cadré et le gardien corse reste Placide (42e minute).

Corner pour Bastia qui trouve la tête de Ndiaye plein centre en avant du point de pénalty. Il doit reculer pour reprendre le ballon et sa tête n’est ni puissante ni cadrée (44e minute).

Pas de changement lors de la mi-temps. Il va falloir pousser plus fort si on veut passer rapidement à la délivrance.

Coup-franc à une trentaine de mètres pour les bleus. Le ballon est bien travaillé et plonge juste avant le second poteau. Ihnatenko en bon Ukrainien veille au grain et se jette pour s’interposer devant Alfarela venu couper la trajectoire (46e minute).

On repart sur le même tracé de monito pour cette seconde période. Ça va sûrement se terminer aux instruments.

La Sage-Femme appelle les obstétriciens et Guion effectue un triple changement à la 73e minute : Badji pour Maja, Elis pour Bakwa et Sissokho remplace le Bastiais Sérge. Zuriko bascule à gauche.

Davitashvili sur la gauche centre sur Ndiaye qui dégage dans les pieds d’un partenaire. Et voilà un corner généreusement concédé par Ducrocq. Michelin s’exécute et brosse un intérieur premier poteau pour Ihnatenko qui prend le dessus sur deux bastiais qui se gênent et un troisième qui filme la scène : Sainati (Ohio). L’Ukrainien peut tranquillement catapulter la balle petit filet opposé, 0-1 (82e minute).

Et si on arrachait finalement un heureux événement aux forceps ?

Un joueur Depussay tricher, alors Emeric remplace Zuriko (84e minute).

Ça y est les Corses se mettent à pousser. Ils combinent à trois pour créer un décalage à droite de notre défense. Le centre est trop haut pour Santelli au premier poteau, puis il replonge plein centre mais cette fois c’est Van den Kerkhof qui est trop court (86e minute).

M. Rainville entame sa redescente de Kéta mais en version badtrip. A présent il voit des contacts là où il n’y en a pas. Gregersen qui prend le dessus sur un Corse à l’entrée de la surface est accusé par le descendeur d’avoir voulu prendre l’ascenseur. Et voici un coup-franc très bien placé et au meilleur des moments pour qui veut fêter son anniversaire comme il se doit. Van den Kerkhof fouette le ballon intérieur du pied, la trajectoire est légèrement détournée de la tête par Nsimba qui envoie la ballon pleine lucarne et laisse Poussin complètement Apgar (oui Virginia ça vaut zéro, désolé), 1-1 (94e minute).

Une délivrance complète, même pas besoin de vérifier les cotylédons. Le stade exulte, scénario parfait pour eux.

Les notes :

Poussin (3+/5) : Pas d’erreur. Depuis quelques matchs il gomme cette impression de pouvoir cagader à tout moment et on aime plutôt ça.

Michelin (2+/5) : Contrairement à l’un de ses partenaires il semble avoir les armes, et non seulement les larmes, pour se sortir de l’ornière et de la sortie de route définitive. Il est encore loin de la pleine prestation, celle qui pourrait faire oublier Malcom, mais avec cette passe décisive, de la belle ouvrage qui plus est, on lui souhaite d’entamer ce renouveau dont lui comme nous avons bien besoin.

Barbet (3+/5) :  Ça y est, il fait moins tache qu’une conserve de tomate sur un Van Gogh. Il réalise un match sérieux et on sent monter ce leadership attendu.

Gregersen (3/5) : Jusqu’ici il réalise un début de saison solide malgré les changements de partenaire. D’ailleurs ça vient, avec Barbet il Stian bien, leur association prend de l’épaisseur.

Nsimba (3/5) : Il est constante Vital. Sa qualité technique et sa justesse de placement font un bien fou. On regrette ce constat : son association avec Bakwa ne donne plus autant d’étincelles.

Lacoux (2/5) : On le sait : avec Bulle c’est rarement l’éclat’, mais on l’a connu plus utile, très utile même pour équilibrer ce milieu à trois. Son profil ne colle pas avec ses deux copines du jour. Qui doit disparaitre ?

Ihnatenko (3/5) : Un but, un jaune, un sauvetage : Rebelle a coché toute sa to-do list. Par contre ces pertes de balles c’est dans quel but ?

Fransérgio (6/5) : Pour sa deuxième saison en Gironde Belle s’évertue encore à nous convaincre qu’elle est aussi utile que Doctolib, quand, devant une suspicion de tumeur rectale le site vous propose pleins de créneaux pour aller voir un naturopathe hypnotiseur autodidacte pour pallier au manque de gastro-entérologue. Cette année, il est vrai, sa disponibilité dans l’entre jeu tend à créer des solutions pour ses partenaires… pour au final créer d’autres problèmes que l’on n’aurait pas forcément eus. Passes ratées, décisions à contre-courant, #AirFranse n’a pas peur des trous d’air mais malheureusement, comme s’il venait de Rio, il ne semble pas comprendre l’alarme de décrochage… Mais quel cœur incroyable, il nous donne tant. Il aime le club au plus profond de lui-même, ça se voit maintenant. Car quelque chose s’est passée durant cette intersaison, il a pris une décision très importante : confier sa communication à « Creative Center ». Depuis il nous donne de l’émotion la communication à (re)vendre. Alors comme en plus c’est son anniversaire, mon petit bonhomme d’amour, tu mérites cette note pour t’encourager à continuer sur cette voie… sur cette communication tout en spontanéité. Le terrain c’est secondaire. Merci pour tout.

Bakwa (2/5) : Nos hôtes ont déréglé l’auto-wash d’entrée : Bakwa s’est bien fait sécher, et après il a pris l’eau.

Davitashvili (2+/5) : Plus en réussite sur ses dribbles que son alter égo de gauche, il n’a pas été plus inspiré dans ses prises de décisions.

Maja (2+/5) : No pénalty, no party. Bien muselé par ailleurs, il est surtout celui qui pâti le plus de la déliquescence de notre animation offensive…

Les remplaçants :

Sissokho (2+/5) : Visiblement encore victime d’un nouvel épisode de pubalgie la vie, il n’a pas fait autant de Sissokho qu’on aurait aimé. Ceci dit, il ne pouvait pas faire pire que Sérge qu’il remplace à la 73e minute.

Elis et Badji (2+/5) : Ils remplacent Bakwa et Maja à la 73e minute, et n’apporte ni n’enlève rien à nos problèmes offensifs.

Depussay (non noté/5) : Il fait sa rentrée à la 84e minute à la place de notre Géorgien. En quelques minutes on le retrouve juste et sobre.

En face :

Ils ont joué dur et l’ont bien fait (M. Rainville ne dira évidemment pas le contraire). Ils ont eu plus de moments enthousiasmants que nous et n’auraient pas vraiment mérité de perdre. Tant mieux pour eux.

Pour conclure :

Folklore fantasmé ou non, ce déplacement ne nous a pas souvent réussi : un point est un point. Au moment où nos adversaires marquaient un temps d’arrêt, nous avions l’opportunité, trop belle, de prendre légèrement le large mais surtout un petit shoot de confiance avant de poursuivre ce sprint d’avant break hivernal climatisé.

Verdict : pas d’effondrement ni euphorie. Nous voilà reparti avec un point dans la besace, et toujours en meilleure place pour monter dans l’ascenseur. Réjouissons-nous.

Mais ça reste malgré tout un point qui récompense généreusement une nouvelle prestation non maitrisée avec un arrière-goût de relâchement. Le constat est clair : nous restons assez solides mais non perdons nos certitudes techniques et notre allant. Notre jeu a changé. Nous jouons plus bas, ce qui semble plus adapté à la vitesse de nos actuels centraux titulaires, mais nous n’avons pas encore trouvé les transitions pour nous remettre bien en place dans le camp adverse. Alors si les gestes décisifs deviennent plus approximatifs, notre domination l’est tout autant. C’est heureux de pouvoir surfer sur une bonne vague mais il va falloir montrer une implication et une maitrise technique pour nous permettre de rester sur la planche…

Et si nous étions à la croisée des chemins ? Selon comment nous négocierons ces trois prochains matchs, nous saurons probablement vers quoi le temps de la trêve devra être consacré : on persévère ou on revient en arrière ? Car malgré nos résultats, nous n’arrivons pas à oublier notre début de saison : un réel équilibre défensif (plusieurs clean-sheets) et une animation offensive enthousiasmante. Mais ce n’était pas les mêmes hommes derrière… Quoiqu’il en soit, retrouver des certitudes va devenir une priorité.

Prochain adversaire : Annecy. Nous les recevrons à Gallice ce samedi 22/10 à 19h00.

A ce propos il ne nous semble pas indispensable d’entretenir un faux esprit de revanche vis-à-vis d’un joueur adverse qui ne doit sa singularité sur le reste de ses partenaires qu’au travers d’un storytelling digne de « CNEWS » : intolérance assumée et belligérance de principe. On n’en a rien à foutre. Enfin libre à vous de le maintenir dans une certaine lumière et nourrir sa soif de notoriété en lui servant sa soupe industrielle préférée si vous jugez cela important. On y revient encore : tous nos adversaires méritent le respect, mais pas toute notre attention. Car ça vaut pour toutes les équipes qui ambitionnent de retrouver l’élite, nous n’avons d’autres adversaires que nous-mêmes.

Allez Bordeaux.

En attendant, mettez-vous Horsjeu et venez discuter sur Twitter : @IanWalterFoote@KikiMusampala et @NauseeSavajicl.

Si vous parlez à l’un, l’autre vous répondra sans doute et c’est sûrement mieux ainsi. N’oubliez pas le nouveau compte @La_Scapulaire géré par nos mères.

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