Bordeaux – Le Havre (1-2) : La Scapulaire Académie n’est pas récompensée mais ne doit rien lâcher.
On s’est fait hacker.

Cinq semaines après être passé à côté de l’opportunité d’épingler le HAC à notre tableau de chasse, voilà qu’elle se représente à nous. Si nous voulons encore croire qu’il est possible de faire rimer le purgatoire avec une nouvelle ligne au palmarès, alors la victoire est nécessaire. Mais est-ce bien l’objectif ? Si non voulons maintenir sereinement l’espoir de sortie du purgatoire, ne pas perdre serait une bonne idée.
La composition :
Poussin
Bokele – Gregersen – Barbet (c) – Nsimba
Fransérgio – Lacoux – Mwanga
Bakwa – Maja – Davitashvili
Bokele de retour de suspension se voit confier le poste de latéral droit aux dépens d’un Michelin qui n’a pas démérité face à Dijon. La hiérarchie est-elle claire dans la tête de Guion à présent ? Ou s’agit-il d’aller chercher des certitudes défensives face au leader avant que la vérité du terrain ne tranche ?
Ignatenko revient également de suspension mais prend place sur le banc, et ce sont bien les dix mêmes qu’à Dijon qui sont alignés par ailleurs, avec Lacoux devant la défense et Mwanga box-to-box.
Le match :
Les supporters ont déjà répondu présents, et ils le font savoir.
La victoire face à Dijon a fait du bien aux têtes et les Girondins rentrent dans le port comme le médaillon de foie gras dans le pâté landais : sans scrupule.
Desmas tourne la tête de droite à gauche avant de voir Mwanga lui titiller la transversale, si avec ça il ne se croit pas en VIP à Roland Garros…
Les Havrais ne paniquent pas et s’appliquent à jouer leur football. Kitala bien lancé sur la gauche se présente face à Poussin mais Gaëtan s’emploie à repousser le tir tendu côté fermé avec le pied (13e minute).
Gregersen monte balle au pied au milieu de terrain mais commet l’énorme erreur de perdre la balle dans cette position… Le HAC part en contre en cinq contre cinq, ça peut faire mal… A la Scapulaire nous n’avons pas envie de nous mettre à dos certains de nos joueurs ni notre Président, alors nous allons décrire ce qui suit comme ils l’ont vu : tout à coup… l’impensable se produit ! Une chatte fait irruption sur le terrain : miaou, miaou, miaou, et Casimir gloubiboulgate tout ce beau monde avec un centre intérieur du pied droit raté qui robertocarlosse le petit filet opposé de Poussin (0-1, 14e minute). Grosse réussite c’est vrai, mais quelle erreur de Stian… Ça se paye cash, quelle que soit la manière non ?
Les Girondins sont clairement frustrés, ils bégayent mais ne se résignent pas (il ne manquerait plus que ça). Davitashvili s’amuse avec les osselets de l’oreille interne d’El Hajjam bien mieux que Ménière et délivre un caviar à destination du second poteau. Bokele arrive lancé et smash le ballon de la tête… mais cette foutue chatte repousse le ballon sur la ligne de Desmas (21e minute) !
Les espaces entre les lignes havraises sont aussi larges qu’un esprit de ministre, et ça agace nos travailleurs : Lacoux puis Barbet sont avertis pour leur manque de maitrise et de lucidité. Les Girondins arrivent ponctuellement à se faufiler malgré tout en cette fin de première période mais sans succès.
Une fois n’est pas coutume, Guion effectue des ajustements à la mi-temps en faisant sortir une sentinelle pour faire rentrer une tourelle. Lacoux, nerveux et à côtes de ses pompes cède sa place à Badji. On passe du 4-3-3 au 4-4-2 Baupesque dans l’idée.
La seconde période est entamée avec sérieux et enfin plus d’application. Notre équipe occupe mieux l’espace. Les Havrais ne se laissent pas faire pour autant et Richardson manque une belle opportunité de creuser l’écart (49e minute).
Coup-franc sur la droite après une faute d’Operi qui ouvre Bakwa sans le renfort d’Anestési. Nsimba s’en charge et trouve le petit côté ouvert bien aidé par une déviation d’un Havrais (1-1, 55e minute). Un but qui récompense la détermination montrée par les Girondins à ne pas lâcher le match.
Les Girondins manquent de nouveau de précision, ce qui laisse le temps aux Havrais de reprendre leur souffle. Mauvaise idée.
L’engagement est de mise dans les deux camps, c’est intense, appliqué mais le dernier geste reste toujours brouillon. Le Havre subit mais ne flanche pas. Ils ne paniquent pas.
Sur une touche à droite, les Havrais se sortent de là avec des passes courtes puis Mahmoud repique au centre et trouve la chatte à 25 mètres du but à gauche, étrangement esseulée. Miaou miaou miaou, elle a tout le loisir d’armer et cibler la lucarne gauche de Poussin complètement battu (1-2, 77e minute). Troisième tir cadré, deuxième but. Mais quel but ! Il est superbe dans sa réalisation mais sonne surtout comme un véritable coup de massue. Le scénario est parfait pour eux.
La montre de Guion sonne : Ignatenko et Michelin rentrent à la place de Mwanga et Bokele. Pas Mignon ça.
Cette fin de match est poussive, les Girondins se ruent sans grande détermination ni réflexion face à une équipe dont les joueurs sont reliés comme des synapses pour défendre avec intelligence.
Et ça ne marche pas, putain de chatte.
Les notes :
Poussin (3/5) : Il rentre bien mieux dans son match qu’à aller en s’imposant face à Kitala là où il avait invité Richardson à nous la mettre très rapidement. Il est peu sollicité pour la suite. Seul défaut ? Être allergique aux chats…
Bokele (3/5) : Beaucoup de cœur et d’engagement dans sa prestation. Il gagne en consistance.
Gregersen (2+/5) : C’est lui qui fait rentrer la chatte avec ce ballon perdu là où il ne faut pas… Le reste du match est correct mais le mal est fait.
Barbet (3/5) : Avec ou sans ballon il a vraiment à cœur de tirer l’équipe vers le haut, que ce soit sur le terrain ou dans les têtes en affichant une grande détermination. Son carton jaune en atteste, il a manqué finalement comme le reste de l’équipe d’une sérénité froide.
Nsimba (3+/5) : On va lui attribuer le but. Il retrouve une forme qu’on ne lui avait plus vu depuis la trêve automnale. Ton apport est vital, ne lâche rien.
Lacoux (2/5) : Merci d’être passé.
Fransérgio (2/5) : Merci de rester tel que tu es : Fransérgio Barbota.
Mwanga (2+/5) : Cette prestation est très loin d’être aboutie. C’est un joueur intelligent et rien que ça, c’est précieux dans notre Terre du milieu. Mais à se balader comme ça au milieu des nazeguls il va sombrer.
Bakwa (2+/5) : Pas de fulgurance mais un minimum d’activité pour maintenir l’équilibre de l’équipe. On en attend plus évidemment.
Davitashvili (3/5) : Encore une fois quelle percussion ! Néanmoins notre meneur de je pèserait bien plus sur le jeu collectif s’il lâchait la balle aussi vite qu’un chasseur. Ses partenaires devraient peut-être télécharger Suricate pour lui signaler sa position.
Maja (3/5) : Toujours utile dans le jeu il n’a pas pu jouer sa carte personnelle.
Les remplaçants :
Badji (2/5) : Son entrée coïncide avec notre période la plus aboutie, mais c’est plus une histoire de système que de bonhomme. Encore une fois c’est très pauvre et ça en devient crispant.
Pitu (2+/5) : Entrée plutôt anonyme sauf à l’heure de laisser la chatte havraise étrangement seule…
Michelin et Ignatenko (X/5) : pas de note, rien à dire…
En face :
Très belle réussite pour Le Havre, c’est vrai. Dans le déroulé sur le papier ou dans les statistiques de ce match le HAC semblent touché par la grâce. Soit. C’est ça les champions.
Mais nous le savons tous, une telle réussite à des moments clefs comme celui-là tout au long d’une saison, ça ne tombe pas par hasard. Et même si c’était le cas eh bien ce n’est pas notre problème. Nous ne récupérerons d’ailleurs pas les points en hurlant que les Havrais ont de la chatte. C’est réel.
Quoiqu’il arrive les Havrais se sont donné les moyens de leurs ambitions. Ils ont réalisé cet été des ajustements qui s’avèrent payants car certainement le fruit d’échecs et de questionnements après quatorze ans de Liguedeux. Et puis après ? Beaucoup de travail. Avec des idées claires et intelligence a priori, tellement cette équipe dégage un vrai sentiment de maitrise. Sentiment d’autant plus renforcé que même les éléments ne semblent pas jouer contre eux. Mais ça ne s’arrête pas là évidemment. Quel collectif, quelle solidité, quelle gestion, quelles certitudes, quelle confiance en eux. Tactiquement, techniquement, physiquement ils sont supérieurs, même sur ce match. Et pourtant ils ne sont pas intouchables, mais il en faut plus pour faire basculer le destin. Ça ne leur était pas arrivé depuis 2009, tant mieux pour eux.
Avant les propos estampillé Paul et Mickey d’El Hajjam, Casimir a déclaré à la mi-temps : « on savait qu’aujourd’hui on allait rencontrer une grande équipe, et le terrain l’a prouvé. Mais comme on a toujours fait, aujourd’hui ça sera à la force mentale, c’est ce qu’on travaille la semaine ». Ils travaillent, et ils en sont fiers. Pourquoi ne le feraient-ils pas savoir ? Les propos d’après match de leur deuxième buteur peuvent heurter notre susceptibilité car il compare leur travail au nôtre, sans savoir. Mais il sait ce qu’ils font eux. Et sur le fond il a raison, il n’y a que par le travail que ça passera, et non pas en supposant que le scapulaire sur le torse fera le reste.
Dix points d’avance, une seule défaite : miaou ou maitrise ?
Pour conclure :
Nous perdons à domicile face au leader dans un match à l’issue un peu cruelle.
Malheureusement cette soirée est aussi marquée par une fin de mercato en eau de boudin. Tant pis. Après cette défaite qui enterre nos espoirs de revenir par la grande porte et un titre de plus au palmarès, nos dirigeants auraient eu les oreilles qui sifflent pendant quelques jours mais nous serions passés à autre choses. C’est le jeu. Il semblait important de remplacer le profil d’Elis. Impossibilité ou raté, on aurait fait avec. Même si une promesse avait été faite. D’ailleurs nous ne respecterons pas celle que nous avions fait en début d’académie : » A la Scapulaire nous n’avons pas envie de nous mettre à dos certains de nos joueurs ni notre Président. «
Car vous avez le droit à l’erreur Gérard Lopez je vous l’assure, mais si vous nous prenez pour des idiots on vous le fera remarquez par contre.
Vos rétractations incessantes et adaptations au gré du vent – « on a fait tout ce qu’on pouvait mais ce n’est pas de notre faute, nous sommes victimes d’un vol », merde c’est ridicule, « non mais on n’en avait pas besoin », merde ça ne convainc pas, « non mais en vrai on a le meilleur effectif de Liguedeux » – que vous avez décidées depuis de nous servir n’aura eu d’autres effets que de remettre sur le tapis les craintes de cet été sur le niveau de cohérence et de considération en vigueur au plus haut niveau de notre club. Nous avons les mêmes exigences sur, qu’en dehors du terrain : engagement et cohérence. Elles sont légitimes. Vous n’y arrivez pas, vous ne le voulez pas, c’est votre droit.
Réjouissons-nous, notre Président se veut être un vrai supporter du club. Comme nous il a tendance à donner trop d’importance à la culture de l’instant. Mais cette stratégie de communication qui vise avant toute chose à donner le change à l’instant T, apparait bien hasardeuse et amateure quand on prend du recul. Et c’est une insulte à nous supporters, de croire que nous ne sommes pas capables d’un tel recul. Vous vous croyez malin à nous servir ce que nous voulons sur un plateau au moment où nous exprimons des inquiétudes ou des doléances sur le coup de l’émotion. Mais cette inconsistance, cette incohérence dans votre stratégie vous dessert et nous montre que vous n’avez pas autant de maitrise et de professionnalisme que nous en exigeons de nos joueurs et notre staff. Vous pourriez l’admettre, ça nous inquiéterait davantage sur le coup, mais ces vérités n’auraient pas les mêmes relents nauséabonds que vos pansements posés à la hâte. Ne vous y trompez pas Président, nous ne sommes pas dupes : au mieux il n’y a aucune maitrise en haut de la pyramide, au pire il n’y a que mépris pour notre façon de penser et vivre notre amour des Girondins.
Pire, cette communication faites de ficelles très grossières pour abrutis devient malsaine quand, au moment où elle ne convainc pas, elle se transforme en contre-feu qui n’est pas sans nous diviser dangereusement.
Votre présence, qui nous permet de rester « vivant », votre travail qui éclairci l’horizon financier de notre club, mais aussi le travail réalisé par l’encadrement sportif et qui nous porte dans la course à la remontée mérite bien mieux que ça, que ces écrans de fumée fumeux. Nous pensions que vous vous en étiez convaincu ces derniers mois. C’est nous qui nous sommes trompés.
Si vous procédez ainsi, ne vous positionnez plus en bon père de famille, vous n’en avez pas l’étoffe.
Et pourtant, comme dirait Eiffel : fils de moins que rien, ou d’un royaume argenté, en peau de vison ou peau de chagrin, quel que soit le chemin, on prend tous le même train.
Celui des Girondins.
Pour revenir au terrain : nous sommes deuxièmes exaequo, et donc bel et bien toujours dans la course… sauf dans nos têtes de supporters. C’est la frustration de l’instant qui nous en convainc. Espérons que le staff et les joueurs, eux, gardent autant que possible la tête froide, même si le contexte ne s’y prête pas de manière adéquate.
Nous rêverions tous de remonter dès à présent. Comme si tout ça n’était qu’un accident. Nous acceptons la sentence, nous avons terminé dernier. Cette punition, elle fait mal, mais elle ne dure qu’un an ok ? Nous voulons remonter sans difficulté, nous sommes les Girondins, ce n’était qu’un petit accroc dans le tableau de nos 90 ans au plus haut niveau. Vite qu’on réécrive une belle histoire.
Et pourtant rappelez-vous. Cette descente au purgatoire était bien méritée, bien préparée. Ces dernières années le Club s’est endormi et c’est en se mettant dans cet état qu’il s’est logiquement laissé surprendre par des opportunistes qui l’ont bouffé et achevé malgré lui, et surtout malgré nous. Devant ce constat il ne semble pas illogique de croire que notre rédemption ne passera pas aussi facilement. Nous croyons à cette remontée immédiate, mais pas sans difficulté, pas sans être besogneux, pas sans avoir de doute, pas sans aller l’arracher. C’est pas glamour mais ça nous va, car par ce chemin nous savons que le soleil brillera de nouveau. Après une première partie de saison enthousiasmante, là où nous nous étions attendus à voir des améliorations nous constatons encore ponctuellement des régressions. La tendance n’est pas bonne c’est certain. Il faut faire quelque chose, et ça ne passera pas par un renfort, il ne nous reste donc que le travail.
Nous voulons y croire. Tout ne sera pas tout beau. Nous serons vilains, mais avec des Mignons. Certains moments sont tristes mais nous avons des Drôles. La réussite n’est pas pour nous ? L’histoire n’en sera que plus belle !!
Ne lâchons rien, restons fiers et besogneux à l’image de tous ceux qui se déplacent à domicile et à l’extérieur Ultramarines ou non. Vous êtes notre fierté.
Rendez-vous à Pau ce vendredi 3 février, et repartons de l’avant.