Leeds – Brentford (0-0) : La Hipster Académie invertie
et en vertu de notre pouvoir, nous vous accordons le droit d’aller vous faire enculer
Le football et le regard 4.
L’affaire avait fait scandale. Le maire de Zoff avait décrété, en accord avec tout ce que la ville comptait d’élus et de battus aux élections, d’interdire le football aux garçons. L’offensive médiatique avait été spectaculaire : « Les footballeurs exercaient une trop mauvaise influence sur la jeunesse ». « S’ils ne s’était agi que de débauches communes !!! », « Les fondements de la société zoffiennes allaient s’écrouler. », le tout en thèmes et variations dans la plus pure tradition classique avec la larme à l’œil pour la variation en mode mineur et la cadence parfaite pour finir.
Et tout cela pour des galoches. Les deux plus grands joueurs qui aient jamais porté le maillot de Zoff étaient meneur de jeu et avant-centre sur le terrain, et maris et maris à la ville. La complicité sur le terrain était évidente, et l’on sentait chez le 10, qui délivrait une magnifique passe dans l’espace, le regard attiré par les formes que laissaient deviner le short de footballeur vu du bas du dos. Et évidemment, si la passe du premier pour le but du second étaient fréquentes, leurs célébrations, sous forme de belles galoches bien baveuses qui réjouissaient esthètes et les amoureux, l’étaient à peine moins et avaient bien fait jaser.
Il est difficile d’échapper au statut d’icône lorsqu’on se retrouve dans ce genre de situation, et des garçons qui aimaient des garçons vinrent au stade sans se cacher, pour suivre leurs icônes. De plus en plus. Et pour bien des spectateurs, quelle que soit leur orientation sexuelle, c’était devenu la normalité. C »était beau et joyeux, avec une base hipster, aromatisée de mixité sociale, équilibrée par des familles et relevée par un zeste d’anarchisme. A peu près l’exacte recette qui donne des maux d’estomac aux panses replètes des tribunes présidentielles, en somme. Le président du club local, qui avait pourtant fait fortune en tant qu’hébergeur de vidéos non modérées, avant de se diversifier les infrastructures et les médias, avait même prétendu qu’il s’était senti mal à l’aise régulièrement. Il citait volontiers ce moment où un garçon, qui caressait les fesses d’un autre demi-mâle, le regardait dans les yeux en lui envoyant des bisous.
Depuis les filles ont les honneurs du grand stade. Et se roulent des galoches pour célébrer leurs buts. Et les tribunes sont toujours aussi joyeuses, sauf en tribune présidentielle : ces messieurs ont tous le nez qui saigne, la tension artérielle et les battements cardiaques.
>>>>>##### Les Notes #####<<<<<
40A, service Brentford
Mandy, 32eme
Meslier (Morel/5) S’il a sur sa ligne le talent d’un premier prix de conservatoire, dès qu’il s’agit d’élever le débat, Ilan a l’air d’un patin désarticulé un peu ridicule.
Ayling (Achille/5) Dans les premières minutes, il a passé son temps dans sa tente à bouder, et à lever la main comme un vulgaire Kassim AbdaLlah. Voyant qu’on n’arrive pas à attaquer sans lui, et qu’on allait attenter à la vie de son cher but, il passe en mode berserk, obtenant les fautes, prenant les relances, dédoublant sur son coté. Avec un bonus bisou à un adversaire en passant lors d’une demi bagarre.
Koch (Michel, l’inconnu du lac/5) A fait l’amour à Toney tout le match avant de le noyer dans le lac sous les yeux de Elland Road énamouré.
Wöber (Willow Rosenberg/5) Si Robin était Buffy, Maximilian complète avec intelligence la force brute en anticipant bien les ennuis à venir.
Struijk (Palmède de Charlus, dit mémé/5) S’ils l’on a été ébloui par la prestance de Pascal dans les tâches défensives, il faut avouer que si un espace s’entrebâille devant lui et qu’il entreprend de centrer, c’est du football BDSM (ballon dépouillé sans marquer). Le BDSM n’est pas sans rappeler à Mandy cet idiot de Kouhoku, mais c’est une autre histoire.
Rocca (Olive Chancellor/5) Protège notre possession du ballon tout le match, avant de se le faire piquer bêtement par un conservateur du Mississippi.
Adams (Vautrin/5) Ancien forçat du milieu de terrain qui se démultiplie pour aider les jeunes ambitieux à faire fortune de ballons.
Harrison (Albus Dumbledore/5) Très utile en soutient depuis l’arrière, mais s’il est capable de réaliser des miracles, on aimerait les voir plus souvent.
Aaronson (Jésus la Caille/5) Très triste d’avoir perdu ses amis les ballons sur dénonciation des milieux interlopes, le visionnage d’un best-of de Mickael Cuisance à la mi-temps l’a sorti pour un temps de sa dépression et s’est secoué les puces.
Gnonto (Ranma 1/2/5) Une moitié du temps avec les pieds aussi agiles que les mains de Mozart, l’autre moitié du temps avec les pieds aussi agiles que Gérard Larcher devant faire ses lacets lui-même après un déjeuner de travail.
Rodrigo (Robert de Saint Loup/5) Capitaine de cavalerie brillant, aussi à l’aise dans les mouvements dans les grands espace que dans les sauteries mondaines de surface de réparation où l’on se marche les uns sur les pieds des autres.
Greenwood (Waylon Smithers/5) Mec appliqué qui attend les félicitations d’un boss sadique.
Bammie (le professeur de Roland D./5) Esthète de l’emmerdement des défenses adverses, qui tantôt réussi des gestes de finition de grande classe et tantôt voit le ballon s’échapper loin du but. Il se révélera au monde comme un buteur refoulé.
Sinistera (le comte de Passavant/5) Dandy superficiel et vaniteux qui n’est pas allé presser à la 89e.
>>>>>>##### Les joueurs d’en face qui nous ont bien fait chier #####<<<<<
Dasilva (Shakima Gregs/5) A ça dans le sang de faire la police.
Toney (Vladimir Harkonnen/5) Enflure d’un fort beau gabarit pour les défenses adverses.
Henry (Gustav von Aschenbach/5) Footballeur à succès en terme de contres favorables, il finira par tomber amoureux du beau Latérayling qui joue dans sa zone au point de goinfrer le seul contrôle du match où il s’est retrouvé en bonne position, et finira par succomber face à l’épidémie d’intelligence de jeu qui sévit dans son couloir.
Pinncock(Le chevalier de Mirvel/5) On aurait eu envie de la faire figurer dans un texte du Marquis de Sade tellement il a aimé souffrir. Et a un nom très évocateur, aussi.
>>>>>##### Les Notes auxquelles vous avez échappé #####<<<<<
– Jupien
– Albertine
– Mlle Vinteuil
– Eddy Bellegueule
– Patty Bouvier
– Patrocle
– Adèle, dans sa vie
– Madeleine la maîtresse de Monsieur Paul
– Ennis del Mar
– Jack Twist
– l’oncle Edouard
– Ganymède
– Tyresias
– Alexandre des Météores
– l’abbesse de La religieuse
– Saint Sébastien
– Dargelos
– Corydon
– La femme de Paul
– Zénon
– Yûichi Minami