Si les parisiens aiment se promener dans les bois (sauf un). Chez les Girondins cette année on aime se promener dans l’émoi.

La composition :

Costil

Kwateng – Koscielny (c) – Gregersen – Mangas

Onana           –          Otávio

Pembele       –       Adli       –        Dilrosun

Elis

Sur le papier on semblait se présenter sur un 5 – 3 – 2 classique, mais on joue finalement à 4 en défense. Pembele se positionne devant Kwateng dans le couloir (étroit et obscur) droit. Elis est positionné en pointe en l’absence prolongée de Hwang et en attendant Niang probablement.

Le match :

L’ambiance est chaude. Les fans-boys de Messi ne sont pas si nombreux ou alors ils donnent de la voix comme les autres, c’est à voir. En tout cas ça fait plaisir à entendre.

Corner parisien, ça combine tranquillement aux abords de la surface. Herrera trouve Neymar à gauche alors qu’Adli semble avoir glissé. Le brésilien a tout le temps de centrer dans la boite. Wijnaldum reprend de la tête aux six mètres, entre Koscielny et Onana qui ne le chargent pas, mais ça passe heureusement au-dessus (2e minute). Ça commence bien.

Récupération d’Otávio dans les pieds d’Herrera au milieu de terrain. Le ballon échoue à Adli qui lance Elis devant lui, légèrement sur la droite. Pembele se lance dans une belle chevauchée et demande le ballon dans la course à l’entrée de la surface à la droite d’Elis. Alberth fini par lui passer le ballon dans la profondeur, mais à contre-temps alors, que Thimotée n’était plus lancé. Ce manque de coordination entre les deux laisse le temps à Kehrer de se jeter sur Pembele et de contrer sa frappe (4e minute). Va pas falloir gâcher des opportunités de ce genre tout le match…

Les girondins sont bien placés, assez haut, ça combine bien. Ils arrivent aux trente mètres parisiens quand Dilrosun hérite de la balle. Au prix de feintes de corps et après avoir éliminé Herrera, il se positionne à l’entrée de la surface, plein axe. Il arme une frappe intérieur du pied, qui partait placée premier poteau, mais il est contré du bout du pied par Marquinhos. Sinon une grosse patate des fois c’est bien aussi (7e minute). Encore une opportunité manquée. Le corner qui suit ne donne rien.

Progressivement les intentions bordelaises sont plus timorées, voire timothées. Car on recule, et Pembele se perd à droite comme un candidat à la présidentielle.

Mbappé renverse le jeu vers Neymar, trouvé à droite du but dans la surface girondine. Kwateng le fixe… du regard. Neymar a donc tout le temps de contrôler et de se remettre dans le sens du but. Il crochète extérieur, puis arme pour tromper Costil sur son petit côté. Y a pas à dire, c’est propre, ça fait mouche 0-1 (26e minute).

Boulevard à droite pour les parisiens, même du beurre pommade se fait moins facilement pénétrer que ça. Bernat trouve Neymar aux abords de la surface. Il repique intérieur et trouve Mbappé en appui, qui lui remet d’une simple talonnade dans la course. Neymar fusille Costil une nouvelle fois sur le petit côté… 0-2 (43e minute). Allons enfants de l’apathie… Soupir…

Petkovic décide de procéder à une appendicectomie à la mi-temps. L’appendice, oui vous savez cette excroissance inutile qui se situe à droite et qui s’enflamme quand il ne faut pas. Ben il l’a sorti à la mi-temps ouais, et avec les dents il parait.

Lundi soir, il est 21h. Dans le souterrain du château Bel-Air au Haillan, les « locaux » que le club alloue à la Scapulaire Académie sont plongés dans la pénombre. Seule une petite lueur située sous le chambranle de la porte du placard à balai rompt cette harmonie. Un individu s’approche et tente d’ouvrir la porte, en vain.

« Ian ? C’est Guy, ouvre. »

Guy, il travaille au club. Enfin le club lui verse un salaire quoi. Personne ne sait ce qu’il fait là.

Lui non plus d’ailleurs j’en suis sûr. Il est arrivé dans le nécessaire à latrines de Scaramouchépée avec Anthony Dothiède.

Qu’est-ce qu’il me veut cet appendice ? Ça fait deux semaines que j’essaye de faire cette satanée académie, et je n’en suis qu’à la moitié. Je décide de ne plus bouger. Heureusement Nausée avait pensé à mettre un loquet.

« Ian-Walter !? Y a Kwateng sur le parvis. Il veut te voir. Il voudrait vous féliciter pour vos académies et voudrait te parler de ses prestations. »

Enock encore à la porte, mais plus fort cette fois « BOOM BOOM « .

« Ian ! Je sais que tu es là ! Nausée est parti à Paris pour académiser le match de l’EDF et je vois bien qu’il y a de la lumière sous la porte de votre bureau. » Notre « bureau » ?? Quel connard… Bon… Je suis fait, autant y aller.

« Ne touche à rien, j’en ai pas pour longtemps. Je vais courir sur 100m ça devrait suffire à le semer. »

Une petite demi-heure après, Ian-Walter est de retour. Guy est resté dans le placard. Sûrement la déformation professionnelle.

 » – T’aurais pu me dire qu’il était accompagné de Fransérgio et qu’ils avaient une chaine de cadenas et une batte.

– Je n’avais jamais vu ce Serge avant. Vu le coton-tige je pensais que c’était son agent.

– Tu m’en diras tant… Mais la chaine et la batte tu pensais probablement que c’était pour faire un vélo-baseball ?? « 

Ian jette un vêtement à Guy.

« Tiens je te rends ton maillot de Neymar que tu « caches » dans le dernier tiroir de ton bureau. Il m’a été d’une grande aide. Je l’ai mis et ça les a fait trottiner instinctivement dans le sens opposé. Imparable. »

Guy hausse les épaules et s’en va.

Reprenons cette académie.

Au retour des vestiaires les troubles du transit persistent encore pendant une vingtaine de minutes.

Niang décale Adli sur la gauche de la surface parisienne. Il n’est pas attaqué et envoie en pleine course un enroulé bien vicieux qui retombe avec un rebond vers le bas du deuxième poteau. Il oblige Navas à se coucher. C’est beau, mais pas très dangereux. Mais au moins ça commence à réagir (53e minute).

Nouvelle opportunité pour Elis. Mais susciter c’est pas tromper, surtout pour Keylor qui Navas pas (58e minute).

En fait les Girondins, c’est comme votre photocopieuse-scanner-fax-mail high-tech au bureau, vous la mettez en marche, et vous revenez 45 minutes après pour réaliser votre tâche le temps qu’elle préchauffe…

Le problème, c’est qu’après le préchauffage il y a aussi les « vérifications » à faire. Et là ils s’y sont mis à trois. Otávio, Onana et Koscielny vérifient qu’un pressing sur le même porteur, et sans couverture (plein axe de préférence) c’est une énorme connerie. Eh bien oui. Je ne veux même pas en dire plus sinon ce serait grossier 0-3 (63e minute).

Ça y est. On est prêt. Pressing bordelais côté gauche, à toi, à moi, à lui, à Dli. Yassine envoie un amour d’extérieur ras-de-terre vers les six mètres parisiens. Elis plein centre reprend ce bonbon pour l’envoyer ad-lignès 1-3 (78e minute).

Neymar file seul au but. Vu l’opposition jusqu’ici il se dit qu’il va se promener bon gré mal Grégersen. Mais Stian revient du diable Vauvert pour lui rappeler qu’il n’est pas chez sa sœur ici. Il lui met un bon gros STOP autoritaire. Dans la continuité de l’action Adli remonte la balle à droite et combine avec Briand. Puis Briand trouve Niang à l’entrée de la surface. Magnifique une-deux au milieu de trois puis cinq parisiens. Niang, face au but contrôle du gauche et envoie un tir du droit en se couchant qui vient mourir dans le petit filet. C’est vraiment de toute beauté 2-3 (92e minute). Bordel c’était du foot. Aie aie aie.

C’est à ce moment-là que Buquet, au fond du sot, se dit que c’est la fin de la récré, et siffle illico la fin du match. Alors ce coup de sifflet hâté, il fait râler, il est frustrant ok, mais moins que le fait que nos girondins n’entendent pas le coup de sifflet du début du match pour commencer à jouer…

Les notes :

Costil (2+/5) : On lui reproche souvent de ne pas bien couvrir son premier poteau. Bon ben là ça c’est vu. Mais de là à le tenir responsable… Les buts de Neymar sont le fruit de son talent et la défense apathique est bien plus critiquable.

Kwateng (2/5) : C’est encore une fois, et très clairement le mieux placé sur chaque action. Mais bordel de m****, où est-ce qu’il trouve ce type de billet ???

Koscielny (2+/5) : Alors le troisième but… wow. J’espère qu’il place mieux ses économies que ses dernières forces…

Gregersen (3+/5) : Ses prestations s’épaississent de match en match. On pouvait déjà entrevoir cette volonté d’aller au duel et de partir parfois à l’abordage avec le ballon. Si maintenant il parvient à être efficace dans son placement et qu’il part à l’abordage pour récupérer les ballons quand les autres trottinent… Oula. Il va en mettre à la retraite.

Mangas (2+/5) : Les deux premiers buts viennent de la droite, le troisième plein centre. On ne l’a pas trop vu mais il a fait le taf.

Pembele (2-/5) : Ses actions offensives sont souvent louées. Mais pas sur ce match. Positionné finalement milieu droit dans un 4-4-2, il nous a fait un ca-ca-prout. Une belle montée en nuisance avant d’être sorti à la mi-temps. Le Dr Petkovic avait en tête un rétablissement de continuité plutôt que de laisser un deuxième trou-de-balle (ou stomie pour les connaisseurs) sur notre flanc droit. Un seul c’est bien déjà.

Le colon couloir droit
avec deux trous de balle.

Otávio (2/5) : Cul.

Onana (2/5) : et chemise. On peut dire qu’il s’est mis au diapason du collègue. Dommage.

Nanard

Dilrosun (2+/5) : Nous avions constaté une montée en puissance. Des fulgurances, des prises de risque bienvenue dans une équipe au (sans) jeu stéréotypé. Mais maintenant on attendrait de lui qu’il tire le jeu de l’équipe, et pas que le sien, vers le haut. Nous y croyons !!

Adli (3/5) : Un match peut-être moins consistant que celui de Reims mais il est tout de même décisif et c’est évidemment ce qu’on attend de lui dans une position aussi haute. Une MAGNIFIQUE passe décisive « y-a-plus-qu’à-la-pousser » pour Elis. Et il est aussi à l’origine de la encore-plus-magnifique action d’une-deux entre Briand et Niang, en trouvant le premier dans l’intervalle à l’entrée de la surface.

Elis (3+/5) : Oh le bucheron. Impressionnant physiquement, mais beaucoup moins techniquement. Certains contrôles, ou passes laissent augurer quelques arrachages de cheveux. Mais son abattage promet aussi quelques levées de siège. Deux buts déjà. Si en plus on ne lui met que des « y-a-plus-qu’à-la-pousser », ça va être pas mal.

Les remplaçants :

Mensah (2+/5) : Une belle entrée pour réajuster l’équipe en seconde période.

Fransérgio (2/5) : Cul.

Oudin (2/5) : et chemise.

Triste spectacle.

Niang (3+/5) : Quelle combinaison avec Jimmy ! On va réutiliser encore une fois cette expression mais il semble bien monter en puissance. Surtout quand il est aux côtés de Jimmy-la-trique. Vivement qu’on affronte Brokeback Montain en Mondial des Clubs.

Briand (3+/5) : Quelle action avec Niang. Il n’a plus de jambes mais il a encore du « foot ». Ce petit une-deux tempête en pleine surface de réparation… Pfiou. Si Jimmy n’était plus en capacité de pénétrer des petits espaces, qui en temps normal sont déjà occupés par d’autres, il serait déjà à la retraite… Merci Jimmy.

En face :

Ils se sont promenés. Puis à force de se balader de manière insouciante ils ont fini par croiser un loup en fin de deuxième période. Sauvés par le chasseur Buquet qui voulait partir à l’apéro. Non, ils ont juste failli être victime de leur suffisance.

Pour conclure :

Une équipe arrêt-action comme on le dit depuis le début de l’année. Encore des trous d’air incompréhensible malgré la présence d’Elis. Déception pour Onana, frustration pour Dilrosun, enthousiasme pour Gregersen, espoir pour Elis voire Niang. Au moins cette année on vit des émotions de football, quand, à la même époque l’année dernière, nous étions accablés et affligés par les événements extra-sportifs.

Prochaine joute contre un concurrent direct du fond de classement : le Fc Metz.

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