La Calcio Académie fait le point sur la fin d’année 2022 en Serie B !

Non tutti i giorni sono uguali, Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. C’est une vérité en Serie B. Et pourtant il est temps de passer devant le conseil de classe pour un premier bilan de passage…
La valse des coachs
Ça ne rigole pas dans l’antichambre de la serie A. Alors que nous atteignons à peine la mi championnat, douze clubs ont fait le choix de se séparer de leur allenatore. Le dernier en date a fait un peu causer. Trente ans après son dernier passage chez les Rossoblu, Ranieri revient sur le banc des sardes de Cagliari. Il doit impérativement redresser la barre. En sera t-il capable ? Ses deux dernières expériences à la Doria et à Watford nous incitent forcément à la prudence. The Tinkerman va devoir retrouver son manuel de trucs et astuces pour faire remonter Cagliari au classement. On ne va pas se mentir, ça ne ressemble pas l’idée du siècle.
Frosinone en route vers la A
Nous vous en parlions lors d’un grand focus cet automne. Frosinone sera probablement le troisième club du Latium en A l’an prochain. Malgré un petit passage à vide en décembre (des nuls contre Cagliari, Pisa et Sudtirol et une défaite contre le Genoa), les hommes de Fabio Grosso semblent au dessus du lot cette année en B. L’effectif ne semblait pourtant pas spécialement taillé pour jouer la montée. Mulatierri, prêté par l’Inter, s’est imposé en attaque. Prêté à Volendam en deuxième division néérlandaise puis à Crotone, le jeune espoir s’éclate enfin loin de la primavera interiste. Il est souvent associé à Roberto Insigne. « Le frère de » se fait un prénom chez les canarini. Auteur de plusieurs buts spectaculaires, Roberto peut également manger la feuille. Il loupe par exemple l’immanquable contre Cagliari avant de rechuter contre Pisa. Bien qu’il soit irrégulier, Roberto amène son expérience et sa vista à un effectif jeunot.
Au milieu, Daniel Boloca commence sérieusement à faire parler de lui. Le jeune Roumano-Italien a un début de carrière pour le moins atypique. Le gars est né en Italie, à Chieri dans le piémont. A dix ans, il rejoint la Juventus. Il ne parvient pas à franchir le cap et passe finalement pro en… Slovaquie au FC Tartran avant de revenir en Lombardie l’année suivante à Romanese. Il reste en D quelques temps avant d’atterrir et d’éclore vraiment dans le latium en 2020. Depuis Daniel fait parler de lui, il est même convoqué par Moldovan et convoité également par Mancini. On a bien envie de voir ce petit gars en A l’année prochaine. C’est probablement une question de mois.
Un duel entre Pipooo et Gilardino
La deuxième place pourrait se jouer entre la Reggina de Pipo Inzaghi et le Genoa d’Alberto Gilardino. Si vous aimez la nostalgie des années 2000, vous n’allez pas être dépaysé en B. Entre Fabio Grosso (voir plus haut), nous retrouvons ici deux véritables légendes du Calcio.
En Calabre, Pipo se refait la cerise après deux expériences douloureuses à Benevento (qu’il avait fait monter) ou à Brescia (dans un club géré n’importe comment). Quand Pipo débarque, la Reggina est au bord du gouffre. Luca Gallo est mis en examen pour blanchiment d’argent. Il avait mis en place un système frauduleux entre ses dix-sept sociétés pour gruger la TVA. La Reggina se trouve à nouveau au cœur d’un scandale, un de plus après celui du Calciopoli. A Reggio de Calabre, il n’est pas toujours facile de se dissocier des pattes gluantes de la mafia. Felice Saladini va pourtant relever le défi.
L’homme du projet
Le garçon a fait fortune dans le digital. Il décide de reprendre la Reggina et de tout reconstruire. Il choisit un ancien arbitre, connu pour sa probité, Marcello Cardona. Il contacte également directement Pipo. Il veut en faire la pierre angulaire de son projet. Et ça marche. Les tifosi adhèrent au projet et les résultats. Le recrutement est plutôt atypique. On y retrouve un ancien grand espoir hondurien passé par l’Inter, Rivas, un Slovène qui se révèle à trente ans, Zan Majer, un ancien international français un chouia exhibitionniste, Jeremy Ménèz, un libéro brésilo/polonais de 36 ans, Thiago Cionek. Cette petite bande fait trembler la Serie B. Malgré une correction à domicile contre Frosinone, la Reggina répond présent contre ses concurrents directs. Pipoooo a su donner une identité offensive à son équipe. Le jeu de transition n’existe presque pas. Ça part tout de suite en banderille en décalant rapidement sur les cotés. Pour autant, le miracle pourra t-il tenir toute la saison ?
Alberto Gilardino arrive au Genoa dans un contexte guère plus favorable. L’ancien attaquant du Milan, de la Fio et de la Nazionale se lance véritablement dans le grand bain après un apprentissage à Sienna. En effet, après une courte expérience à Pro Vercelli, le violoniste relève le défi de faire remonter Sienne en C. Sportivement, il réussit plutôt bien. Il est pourtant supplanté par le letton Pahars alors qu’il était bien parti pour réussir son pari. Il reprend l’équipe après trois mois catastrophique du letton et parvient à s’accrocher en haut de tableau. La gestion hasardeuse des toscans pousse Alberto à se construire ailleurs. En juin, il est nommé entraîneur de la primavera du Genoa. Il obtient tous les diplômes. Tout naturellement, devant les résultats insuffisants du technicien allemand, Alexander Blessin, le violoniste est nommé entraîneur principal du Genoa le 06 décembre 2022.
Comme une évidence
Depuis sa nomination, le Genoa a pris dix points sur douze possible dont une victoire contre le leader et une dans un San Nicolas en fusion à Bari. Gilardino semble avoir pris la mesure de son effectif comme semble le prouver la réussite actuelle de l’islandais Albert Guðmundsson, transfuge de l’AZ, et le retour en forme de l’espoir roumain George Puscas, prêté par Reading. L’intérimaire semble vouloir rester en place. Il dispose probablement du plus gros effectif de la division. Son arrivée a reboosté les tifosi. Ils sont logiquement nos favoris pour arracher cette seconde place synonyme de montée directe.
Pisa redresse la situation
Si vous suivez régulièrement nos académies, vous devez logiquement savoir que la saison des toscans n’a pas été de tout repos. Longtemps à la traîne, malchanceux et malheureux, les nerazzurri de la B sont désormais lancé sur l’autostrade du succès. Le retour aux affaires de Luca D’Angelo ne doit probablement pas être une coïncidence à ce retour de flamme. Le garçon avait conduit Pisa de la C aux barrages d’accession pour monter en A. Il est injustement mis de coté et remplacé par Rolando Maran. Ça ressemble à une mauvaise blague. La mayonnaise ne prend pas, Maran est renvoyé. On rappelle alors l’ancien coach, celui qui faisait du très bon boulot. Pas revanchard ni rancunier, D’Angelo s’investit à nouveau et les résultats suivent. Il s’appuie principalement sur le roumain Morutan prêté par Galatasaray. Le roumain fait assurément partie des meilleurs de cette première saison en B. Il est tout simplement en train d’exploser au grand jour. On le retrouvera assurément plus haut dans quelques mois à Pisa ou ailleurs.
Un petit échantillon du talent de Morutan
En plus du joyau des carpates, on retrouve un collectif huilé avec ses joueurs d’expérience comme le bien nommé Torregrossa (vous admettrez que son blase est parfait pour s’épanouir à Pise), Marius Marin l’autre roumain du groupe et véritable poumon du milieu ou Etorre Gliozzi, le serial canonnier. La forme des nerazzurri toscans en fait naturellement des candidats à la montée. Nous en faisons notre outsider pour la fin de saison.
Bari et Sudtirol : Les promus qui surprennent
Nous vous avions présenté Bari en début de saison dans un antipasto savoureux (retrouvez le ici). Revenu du Qatar, Bari récupère son attaquant Cheddira. Après un début de saison de fou, Cheddira a tout connu pendant cette coupe du Monde : la joie d’être sélectionné, une demi finale, un carton rouge un peu idiot et des insultes et un cyber-harcèlement de ses propres supporters. Ça fait beaucoup pour un seul gars. Pour son retour dans la Puglia, le marocain a encore marqué mais il n’a pas pu éviter la défaite. L’engouement autour des galletti est absolument sensationnel. Le San Nicola était plein, 48.877 tifosi chauds comme la braise, prêts à hurler pour le retour de « la Bari ». Et franchement, ce n’est pas cette défaite qui va calmer leurs ardeurs. On commence à rêver très fort dans le Sud.
48 877, record battu en B
Sudtirol découvre la B avec l’enthousiasme naïf du jeune premier. Après un démarrage poussif, les Rot-Weiß se sont bien repris au point d’avoir fait le trou sur la zone dangereuse et d’être en lice pour les barrages. Certes la dernière défaite à domicile contre Modena fait tache mais le bilan reste très positif pour le club du haut trentin.
Parma et Cagliari, les déceptions
Parma a pourtant un effectif fourni (un des plus gros de la division sans aucun doute), quelques noms, de l’expérience, des tifosi plutôt fidèles et des jeunes talents mais cette saison ressemble à la précédente, à un immense gâchis. Ils sont certes encore dans le coup pour se qualifier aux barrages avec cette sixième place péniblement acquise. Ils ont réussi à s’incliner à domicile contre des équipes souffreteuses (la SPAL et Benevento) et à se faire rejoindre par Venezia alors qu’ils menaient de deux buts. Il va falloir un petit miracle pour espérer jouer un rôle en seconde partie de saison.
Ranieri va retrouver donc Cagliari. On lui souhaite bien du courage. Calés en milieu de tableau, les sardes triomphent assez facilement de Cosenza avant la trêve de janvier. L’effectif est taillé pour jouer les premiers rôles. Les Casteddu sont certes onzième au classement mais ils ne sont qu’à deux petits points de Parma, sixième du classement. Ils peuvent même s’appuyer sur quelques joueurs solides comme Nunzio Lella, un jeune milieu de 22 ans et Giorgio Altare qui ne l’est pas tant que ça au final. Reste à voir si le reste de l’effectif peut se mettre au niveau.
La course aux barrages : de Palermo à Ternana
Il n’y a que quatre points d’écart entre Pisa, cinquième du classement et Parlermo, treizième. Petit tour d’horizon en quelques mots des équipes que nous n’avons pas encore évoqué jusqu’ici :
– Ternana 8e
Avec une seule petite victoire dans les six derniers matchs, Ternana ne semble plus vraiment être dans la course aux barrages. Le prochain rendez vous important de cette seconde partie de saison se jouera le week-end du 18 février à Perugia pour le Derby Dell’Umbria
– Ascoli 9e
Il y a pourtant du potentiel dans cette petite équipe des Marches. Ascoli Piceno est vraiment une ville charmante, un modèle d’architecture médiévale avec ses innombrables tours disséminé partout dans la cité. On aimerait fouiller un peu cette histoire. Le club de la ville, Ascoli Calcio FC, est un des plus vieux clubs d’Italie. Ils ont disputé seize saisons en A et même remporté la Coupe Mitropa et une coupe Anglo Italienne. Cette saison, Ascoli semble ne pas être assez régulier pour espérer de rêver très fort. Mais sur un malentendu…
Avouez que ça en jette
– Modena 10e
Après un début de saison compliqué, Modena s’est très bien repris. Ils sont même à quelques longueurs de jouer les barrages. Ils peuvent compter sur l’expérience de Luca Tremolada. Nous les voyons mal jouer un autre rôle que celui de figurant valeureux.
– Brescia 12e
Brescia ne serait pas Brescia si ce n’était pas le bordel à tous les étages. Cette saison ressemble aux dernières. Sportivement, c’est pas folichon mais ça tient la route. En coulisse par contre c’est le grand n’importe quoi. Dans ce contexte, on voit mal Alfredo Aglietti réussir un exploit.
– Palermo 13e
Les siciliens nous ont fait peur en début de saison. Soutenu à l’extérieur par l’importante diaspora sicilienne sur toute la botte, l’équipe commence à trouver son équilibre. Brunori est le meilleur buteur du championnat. L’engouement populaire peut les porter à créer une surprise. On ne serait pas contre.
Une équipe simple pour une ricetta simplement divine
La lutte pour le maintien
Comme pour les barrages, le suspens reste entier pour éviter les affres de la descente en C. A mi championnat, seul Cosenza semble être condamné à une descente presque inévitable.
Benevento semble être l’équipe la plus solide du lot. Ils ne sont pour autant pas à l’abri. Il ne possède qu’un petit point d’avance sur la SPAL et Venezia qui seraient barragistes pour un match de la peur avec comme effroyable sentence une descente dans la division inférieure. Les deux anciens pensionnaires de la A font vraiment pale figure.Nous ne sommes pas d’un optimisme béat pour la fin de saison.
Ca pique un peu au début mais après on s’y fait
Como et, dans une moindre mesure, Perugia semble être dans une forme ascendante. Les lombards quittent même la zone rouge en battant Ternana et Cittadella. On ne va pas se mentir, Fabregas n’est pas le leader attendu. Mais ce n’est pas non plus une grande surprise. Alors qu’ils semblaient perdu pour la C, Perugia revient également dans la course après ses deux récentes victoires contre Venezia et Benevento.
Pour conclure cette académie spéciale bilan, nous ne devons pas oublier cette valeureuse équipe de Cittadella. La Vénétie n’est décidément pas très en forme. On ne peut pas leur reprocher un manque de combativité. Cittadella ressemble à une victime parfaite en fin de saison.