2009, les olympiques se goinfrent avec le DIC*. L’OL engage Lisandro pour conquérir la Ligue des Champions et Marseille bâtit son équipe autour de Lucho. Deux ans, l’abandon du DIC et une crise économique plus tard, question : « What are we doing after the orgy ? » **

Puel aux commandes, Lisandro en tête d’affiche, Aulas lançait un projet sur trois ans afin d’emporter la Ligue des Champions. Stoppé en demi finale en 2010, l’OL peut toutefois s’appuyer sur des actifs solides pour affronter la crise. Recruté à 26 ans, le buteur argentin reste compétitif dans un marché à la baisse qui limite les transactions, peu de ses coéquipiers sont atteints par la limite d’âge, l’attractivité du club permet d’attirer les agents libres (Briand) et garantit la mainmise sur le vivier national (Koné) quand le centre de formation ne complète pas l’ensemble (Pied, Grenier pour Pjanic.) L’intérêt – fabriqué ? – de grands clubs pour certains actifs (Bastos à la Juventus) rassure les actionnaires et Aulas parvient même à réaliser une plus-value sur Pjanic. Le cas du Bosnien illustre l’échec du projet sportif mais valide la stratégie économique consistant à miser sur de jeunes internationaux dont la valeur sur le marché ne se déprécie que peu. Ainsi, l’OL finance son stade, conserve une équipe compétitive et passe la crise au chaud… en attendant la reprise.

2009, Deschamps arrive avec une armée de trentenaires et un meneur argentin de 28 ans avec impératif de résultats immédiats. L’équipe « ready made » remporte trois titres sur quatre dès 2010 mais la crise modifie la stratégie. Le mercato 2010 devait apporter une sentinelle et un buteur d’expérience pour la seconde année mais les perspectives d’un marché contracté sur X années modifient la donne et le club tergiverse. Changement de stratégie avec la venue de trois « investissements sur l’avenir » (Azpilicueta, Rémy, Gignac) peu en phase avec le projet sportif immédiat et l’OM récupère même de l’argent en vendant un de ses cadres (Niang) bientôt atteint d’obsolescence. Les caisses vides pour le mercato 2011, l’OM s’en remet à l’attractivité sur le marché national (Amalfitano, Morel en agents libres ; Diarra, N’Koulou) et prend tel un boomerang la stratégie « ready made » de 2009. En effet, le club ne peut espérer de retour sur investissement pour des joueurs atteints par la limite d’âge (Cissé, Abriel, Diawara) et le profil tactique particulier de Lucho se révèle une contrainte dans le recrutement. Devant un marché contracté et sans fonds, impossible de choisir des profils complémentaires à l’Argentin et l’OM envisage de se séparer de son emblème. Las ! Dans un marché en baisse, la perte de l’Argentin signifie une moins-value importante, le tout sans garantie de trouver un équivalent sportif à moindre frais, et son âge (30 ans) ne permet pas de temporiser en attendant une éventuelle reprise. Non seulement il faut l’intégrer à un projet qui ne lui correspond plus, mais nécessité est faite de le mettre en valeur si l’OM espère une vente rapide pour limiter l’ « accident industriel. » Ainsi, Deschamps expose son 8 sous l’attaquant en espérant qu’il marque, attire l’acheteur et permette le recrutement d’un véritable finisseur plus en phase avec les carences de l’effectif actuel.

Ainsi, Garde aligne un 4231 sobre et compétitif face à un OM à la dérive. Koné-Lovren font charnière, Reveillère-Cissokho rejoignent Briand et Bastos dans les couloirs, la paire Gonalons-Källström donne le tempo sous Grenier tandis que Gomis attend à la conclusion. Traditionnellement clarckiste, l’OL penche à gauche sous l’impulsion de Källström, Cissokho et Bastos.

A contrario, l’OM cherche encore une animation équilibrée incluant Lucho. Cheyrou intercalé entre Diarra et l’Argentin, Marseille surprend après la tactique prudente aperçue devant l’Olympiakos. Dès la première minute, Cissokho dépasse Azpilicueta et centre, Diawara concède rageusement le corner et résume le match. Trop haut, l’Espagnol oblige Fanni à couvrir face à Bastos et Cissokho et l’OM s’offre à la fessée face au côté fort de l’adversaire. De plus, Valbuena déserte son couloir pour offrir ses jambes à Lucho et laisse Azpilicueta et Diarra seuls face à Källström, Cissokho et Bastos.

16ème, le Suédois ouvre pour Bastos dont le centre trouve Gomis : 1-0, Gomis hors-jeu. L’OL titille le point G de l’OM aux 19ème, 22ème et jubile à la 28ème lorsque Gonalons profite d’une perte de balle de Valbuena (milieu droit pourtant plein axe) pour servir Bastos : 2-0. 42ème, Bastos oublie ses partenaires et évite la déculottée d’un OM à la fesse droite que d’aucuns devinent rougie.

Amalfitano pour Diarra, Ayew pour Morel et surtout Lucho en relayeur aux côtés de Cheyrou pour la reprise. Enfin « 10 à la place du 10 », Valbuena rivalise désormais avec Mickael Youn mais le véritable intérêt de la manœuvre reste la prestation de Lucho à un poste plus en phase avec ses qualités. Menant au score, les lyonnais jouent bas et ne laissent que peu d’espaces aux vertillants offensifs marseillais mais la tactique préfigure peut-être le prochain stade d’évolution de l’OM : sorties de balle pour Lucho à la médiane qui, en une touche, met les petits gabarits sur orbite. En attendant, Ayew et Rémy s’avèrent incapables de tromper Lloris à 50 cm de la ligne (51ème), Lucho récolte un carton jaune pour sa première faute (62ème) et manque le cadre à la 67ème. Lyon s’empare de la première place et l’OM touche le fond car, courroucée, la crise a fait des premiers les derniers et des derniers les premiers.

Notre Footballolgue.

* : DIC = Droit à l’image collectif : Dispositif fiscal, en vigueur depuis février 2005, qui permettait d’exonérer de charges sociales (salariales et patronales) jusqu’à 30% de la rémunération brute des professionnels du football, rugby, basket, hand et volley. Initialement prévu pour durer jusqu’en 2012, le dispositif est abrogé en décembre 2009.

** : « Jogging ! », Amérique, Jean Baudrillard, 1986.

Note à bénêt : pour les notes de la Canebière Académie, c’est par ici.

14 thoughts on “Notre Footballologue analyse Olympique Lyonnais-Olympique de Marseille (2-0)

  1. On en revient à ce que Michel affirmait sur la Canebière Académie. Azpi est seul dans son couloir, Diarra aux fraises, Valbuena ne l’aident pas et se prend pour un n°10 en jouant dans l’axe… Et puis la perte de balle sur le second but.

    Aucune compensation, aucune organisation collective.

    Le 6 devrait se glisser entre les deux centraux qui s’écartent pour couvrir les latéraux…

    Si l’OM maitrisait davantage le ballon par une meilleur possession et moins de perte de balle, l’équipe serait plus équilibré et les latéraux davantage protégés. La critique sur Azpi est trop facile, il est trop exposé.

    Pourquoi en équipe du Brésil, Alves est très faible avec ses lacunes défensives en évidences alors qu’avec le Barca il passerait presque pour un bon défenseur, idem pour Abidal. Moins de duel, moins exposé, compensation, couvertures.

    Azpi est fait pour jouer dans une équipe qui joue, plutot haut, bien organisé et qui a le ballon. Sinon, autant empiller des bourrins et enlever le peu de joueur de foot de l’effectif Marseillais. Défendre c’est collectif.

    D’ailleurs je ne comprend pas pourquoi DD s’entete à mettre Lucho si haut sur le terrain, à un poste qui n’est pas le sien et où il faut etre explosif. Reculé il est bien meilleur, Diarra est inutile donc autant ajouter un joueur de ballon type Amalfitano derrière la pointe qui pourrait etre très intéressant.

  2. Ouais, au moins à domicile si tu dois faire le jeu. Après il y a plein de possibilité, mais j’aimerai bien revoir Ayew au coeur du jeu, le problème c’est que l’on a pas d’ailier gauche…

    Mais l’idéal serait un duo Cheyrou-Lucho avec Ayew à gauche, Amalfitano comme à Lorient en soutient de la pointe et Valbuena à droite vu qu’on a pas d’autres solutions…

    Après, c’est risqué bien sur, donc si DD tient à son Alou, bah soit Cheyrou sort de l’équipe parce qu’il est très en dessous de ses performances passés depuis 2 ans et tu places Diarra-Lucho devant la defense, et les trois même devant.

  3. DD veut surtout un minimum de physique ce que Cheyrou n’a pas ou moins que Diarra. Mais Moké est d’accord avec toi.

  4. DD tout ce que j’y reproche c’est son obsession du physique. Je sais que c’est un pragmatique et qu’il s’adapte, mais le 6 sentinelle en Europe ça n’existe plus. Et Fanni il est physique mais en quoi il défend bien? Sur le peno à Lille, contre Rennes sur sa passe à Kembo? etc. Diawara on sait qu’il n’a jamais eu d’intelligence de jeu, alors dès qu’il perd ses qualité physique, il n’a plus rien. Et j’en passe. J’ai même entendu des déglingos dire « j’aimerai voir l’OM avec Fanni, Diawara, Bia, Diarra face au Barca », mais même en rêve il ne la touche pas la balle ! C’est ça le pire.

  5. « le 6 sentinelle en Europe ça n’existe plus »

    C’est un poil exagéré ça quand même. Obi mikel l’an passé à Chelsea, Song à Arsenal, Fernando à Porto, Mavuba à lille, Sandro chez les spurs (certain match).

    Diarra y a seulement 2 saisons étaient en grande forme dans un role de sentinelle. Bordeaux déployait du beau jeu que ce soit en 4-4-2 diamant ou en 4-3-3. Et ça marchait: champion, puis quart de ligue des champions.

    Aujourd’hui il est à la rue, c’est un problème individuel.

  6. Diarra Souleymane M’Bia Valbubu se croient arrivés, sortent, ne se remettent pas en cause…

    Vont même gangrener le petit N’Koulou s’ils continuent.
    Oui face au Barca, en bonne forme, en confiance, on peut le faire, défendre haut, presser, garder la balle… A la Sociedad.
    Un petit coup dépaule et ça valse, Messi c’est pas Gomis…

    Après faut arrêter de dire qu’on peut pas le faire, l’année dernière M.U n’a pas survolé le match non plus.

    Personnnellement, je tenterai bien le 4-4-2; Gignac et Remy devant avec J.Ayew en joker et A.A au milieu qui passe devant en cas de blessuresuspension longue.
    Le milieu avec Amalfitrano à droite et Cheyroux/Lucho dans l’axe et A.Ayew à Gauche; bon le problème c’est qu’il manque un 6, donc le Che passe sur le banc ou à gauche et notre Kabobo rentre xe à son vrai poste, axial gauche…

    Je pense que deux pointes, ça permettrait de compenser les faiblesses de nos attaquants, Brandao Valbuena c’était complémentaire, seulmeent D.D a voulu tout changer (et à raison même si comme le dit notre footologue, ce fut couteux)

  7. Et pour préciser, je ne crois pas que A.Ayew vale moins que tous les joueurs formés à Lyon. Valbuena, Jordan, Kaboré (oui oui), Steve (j’espère) ont encore de la valeur. Mais pour sûr Bernard Fa nous manque, s’il était resté aurait-il mûri? Cana nous manque, aurait suffi? Brandao nous manque. Taiwo. Heinze. Niang. Et oui. C’est dans la crise que se révèle la maladie, un syptôme guidant le soigneur, quand on voit qui nous manque on comprend:
    Humilité et travail pour chepatouche
    Abnégation et mobilité pour le challenger sportif albanais.
    Technique de dribble.
    Vitesse combinée à puissance et force.
    Esprit de gagneur, de lâche rien, aura.

    En gros il manque un peu de tout.
    Civelli reviens.

    Eh oui j’ai osé.

  8. Hamada Jambay qui demande à Civelli de revenir, ya que sur HJ que tu peux voir ca.
    c’est beau.

  9. Seb :

    Mavuba est bien plus technique et intelligent que Diarra.

    Sinon Mikel est un ex-milieu off, Anderson-Cleverley c’est des sentinelle? Busquets? Schweini-Khedira en Manschaft, c’est des sentinelles? En équipe d’italie : Pirlo, Marchisio, Montolivo, Aquilani, c’est qui la sentinelle?

    Et la liste est longue. Il n’y a qu’en France qu’on a gardé cette idée débile…

  10. @Michel

    hop hop hop

    J’ai pas dit que c’était mieux ou moins bien. j’ai pas dit non plus que tout le monde jouait comme ca.

    J’ai juste dit que non le 6 sentinelle n’avait pas disparu.

    Et oui Diarra à des lacunes bien trop grande pour le haut niveau.

    Mais Makelele à Chelsea c’était y a 100 ans, Mascherano à liverpool non plus.

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