Oh oh oh. Si Freiburg ne donne même plus des points gratuitement à Dortmund, sans combattre, mais leur arrache des points avec les dents et reste au contact du gruppetto du haut, la saison va commencer à rappeler de vieux souvenirs brésiliens. Mais qui est le nouveau Rodolfo Cardoso (je ne parle pas du joueur d’échecs) ?

Le film du match : Million Dollar Waldi

*Ceci est un hommage assumé à l’excellent SC Freiburg filmcover,

Christian Streich vit replié à Freiburg, longeant la Dreisam sur son vélo, évitant depuis le départ de Kruse toute relation avec un joueur hors-norme. Mais un jour, Gian-Luca Waldi sonne chez lui, marqué par une histoire houleuse et sans reconnaissance réelle dans le nord de l’Allemagne. Tout cela rappelle bien trop de souvenirs à Streich. Mais avec l’insistance du jeune joueur, il décide finalement de le prendre sous son aile… sans lui rendre la vie facile.

Alors même que les regards commencent à se porter sur son talent et sa patte gauche au bout d’une saison, alors même que Joachim Löw le surveille et discute avec lui sans le faire jouer, Christian Streich poursuit son travail sans traitement de faveur, en vue du grand match qu’il n’a jamais réussi à faire pencher en sa faveur. Gian-Luca Waldi doit encore attendre, ronger un peu son frein, observer les autres et montrer qu’il est prêt. Alors, pour être titulaire, Waldi est devenu une machine à buts décisifs, parfois en solo, avec une conclusion toujours similaire. Le spéciale est prête. Le grand match tombe à point.

Ainsi, quand son équipe retrouve Dortmund, la Némésis de son entraîneur, Waldi est enfin prêt. Pourtant, tout se passe comme habituellement : de nulle part, Dortmund marque une première fois avec un tir puissant de Witsel (0-1), oublié sur le 35e corner du match.

Freiburg a le genou à terre et malgré sa détermination, rien n’y fait, rien ne passe au premier round. Alors pour le second, tout le monde (et surtout Johnny Schmid, le meilleur d’entre nous) prend son destin en main, et aide Waldi à accomplir le geste final (1-1). C’est à Dortmund de subir, d’encaisser les coups, d’être dans les cordes, proche de craque. Et même s’il y a un sursaut d’orgueil, avec un crochet d’Hakimi quand plus personne ne l’attendait (1-2), Streich avait bien caché sa botte secrète… Il n’y a pas que Waldi. Grifo aussi s’épanouit grâce à son entraîneur, et avec un petit coup de pouce, arrache le point que plus personne n’attendait (2-2).

Le combat pour le titre suprême ne fait que commencer, avec des boxeurs en cascade. Christian Catch ?

Les notes des joueurs

Schwolow (2/5), qui a trop souvent relancé comme un macroniste, façon « démerdez-vous avec ça, vous trouverez bien une solution par vous-même de l’autre côté du terrain ». Côté parade, c’est spectaculaire et presque trop voyant. Droite. Définitivement droite sur ce match.

Kübler (3/5), gêné par Götze sur la seule action du match où il avait vraiment un truc à faire. C’était quand même pas si mal pour un dépannage de la part du fils de la collègue.
Koch (3/5), patron incognito, avec l’astuce des mèches blondes qui empêchent de le prendre au sérieux même lorsqu’il dégoûte ses adversaires.
Heintz (3/5), quelques grandes saucisses sans la précision habituelle, mais des prises en sandwich des adversaires bien sentis avec Koch à sa gauche. Le défenseur hot-dog.

Schmid (4/5), une passe décisive et des allers-retours plus réguliers qu’un avion EasyJet. Même pas besoin de reprendre du carburant à chaque escale.
Abrashi (3/5), qui récupère (bien) et donne à côté de lui, avec une passe facile et latérale, encore et encore. Y en a qui en ont fait des carrières internationales.
Höfler (4/5), révolté et jamais à la faute, un savoureux mélange entre Stéphane Hessel et un black block.
Günter (3/5), qui a passé la moitié de la rencontre à tapoter dans le dos d’Hakimi, à lui gratter des ballons et à centrer trop vite. Mais alors, où étais-tu sur le deuxième but de Dortmund ?

Haberer (3/5), dans un rôle de harceleur qui court dans le vide et le fait bien. Dortmund a parfois eu chaud aux fesses en le voyant débouler sur Hummels ou Guerreiro.
Höler (2/5), un peu plus perdu qu’à l’habitude à force de ne pas avoir le ballon dans les pieds.

Waldschmidt (4/5), qui poursuit sa spéciale frappe croisée du gauche depuis les seize mètres. La frappe enroulée à la Robben ? C’est surfait.

Streich (5/5), qui a célébré comme une victoire les premiers buts inscrits par son équipe contre Dortmund au Dreisamstadion. Y a-t-il seulement une équipe qui peut encore lui résister ?

En attendant Gladbach et Wolfsburg, le SCF est désormais à égalité parfaite avec Leipzig, 2e, à peine derrière le Bayern pour quatre ridicules buts. C’est pour quand la vraie première place ?

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