La Calcio Académie vous raconte la 20e journée de Serie A
Le Milan du Z peut encore espérer être champion, tout n’est pas joué.

Ciao ragazzi,
On vous garde du suspense en Serie A, toujours ! Alors non, la VAR n’a pas disparu, le racisme non plus, ça c’est compliqué de faire sans en Italie… Heureusement quand on se concentre sur le vrai football, le ballon, les gardiens à casquette et les matchs à 12h30, on voit de belles choses.
On vous avait laissés avec une Inter qui s’est fait peur à Meazza dans le choc contre l’Atalanta (1-1 score final), une Juve qui continue de gagner et un Napoli qui perd encore. Sans spoiler aucun, rien ne change à part les saisons. Le Napoli perd encore, la Juve gagne toujours, Immobile et Théo Hernandez n’arrêtent pas de marquer tandis que l’Inter et l’Atalanta font du sur-place pour donner un semblant de suspense pour les prochaines journées.
Lecce-Inter (1-1) :
Depuis quelques années, le mois de janvier est un révélateur des ambitions nerazzurri. Au lieu de fêter les rois comme tout le monde ou de s’embrasser pour la nouvelle année, l’Inter préfère tout foutre en l’air, son jeu, son envie et ses espoirs. A chacun ses habitudes et ses traditions. Conte espérait pouvoir rompre le charme. C’est loupé. Après un nul poussif contre l’Atalanta, l’Inter perd une nouvelle fois des points en route contre une des équipes les plus faibles de la Serie A. Lukaku a bien tenté sa chance dès les premières minutes mais le Belge a rapidement disparu de la circulation. Il ne restait que Brozovic pour créer un peu de danger. Forcément, Lecce commençait à y croire. Plus l’Inter sombrait dans la médiocrité et la nonchalance, plus les Giallorossi osaient jouer en contre. Bastoni vient doucher leurs espoirs d’une tête fracassante. Nous reparlerons de ce jeune. Il a une marge de progression qui semble assez prometteuse. Ce gamin a tout d’un futur grand. L’Inter mène au score sans vraiment le mériter. Lecce ne mérite pas grand-chose non plus. Avec sa tactique en 6-4-0, le club des Pouilles joue la carte de l’adolescent boutonneux : « Si on en a une situation pas trop dégueulasse, faudra absolument la mettre au fond ». Et ça marche. Mancosu reprend un centre tendu de Majer. Lecce égalise à la surprise générale.
Ce petit exploit peut relancer la saison des Lupi. Car la situation comptable reste pour le moins inquiétante. De son coté, Conte attend impatiemment la fin de ce mois de janvier de malheur.
Buteurs : Mancosu (77’) ; Bastoni (71’)
Bologne-Hellas (1-1) :
Sinisa Mihajlovic s’y connait en matière de combat. L’ancienne gloire serbe a ému toute l’Italie. Son combat contre la maladie est médiatisé sur toutes les antennes du pays. Sinisa est revenu dans la semaine sur sa maladie et sa souffrance. Le bonhomme a subi treize chimiothérapies en cinq jours. La perspective de retrouver le terrain et ses gamins a toujours été son leitmotiv. Pour autant, le toujours actuel entraineur de Bologne ne s’imagine pas en héros : « je suis un homme normal avec des bons et des mauvais moments. Personne ne devrait avoir honte d’être malade ou de pleurer. L’important est de ne pas le regretter et de ne jamais perdre l’envie de vivre et de se battre ». Nous n’avons certainement pas la capacité à reconnaitre les héros, mais nous pouvons affirmer sans mal que Sinisa est un type bien. Et c’est bien là l’essentiel.
Après ce petit rappel émouvant, revenons au sportif. Bologne laisse une nouvelle fois échapper des points. Bani avait pourtant ouvert le score en poussant le ballon au fond des filets après un cafouillage de la défense Véronaise. Sansone trouve dans la foulée le poteau. Les Rossoblu dominent de la tête et des épaules de biens courageux Véronais. Mais à force de ne pas mettre le deuxième but, Bologne peut craindre le pire, comme souvent. Le pauvre Bani ne contrôle pas son enthousiasme. Il découpe une fois de trop Zaccagni. Le rouge est somme toute assez logique. Logiquement, Bologne recule et laisse le ballon à l’Hellas. Di Carmine a une première occasion pour égaliser mais Skorupski signe un arrêt réflexe de toute beauté. L’avertissement ne restera pas sans frais. Quelques minutes plus tard, Lazovic fait tourner la tête à la défense rossoblu. Il passe en revue trois joueurs avant de trouver la tête de Borini. L’Hellas égalise contre le cours du jeu mais sans pour autant démériter. Les deux équipes restent bien placé au milieu de tableau. Bologne peut certes nourrir quelques regrets mais il faut savoir se montrer efficace dans le football comme dans la vie. Cette dernière phrase vous est offerte par LinkedIn.
Buteurs : Bani (20’) ; Borini (81’)
Un grand Monsieur
Milan-Udinese (3-2) :
Le repas du dimanche, toujours copieux, toujours rempli de débats, d’aveux parfois, dans lequel les petits s’ennuient et les plus vieux en profitent pour s’enivrer avant la sieste. Cette saison Milan est habitué aux matchs du dimanche midi, sans trop de succès pour le moment, on se souvient du 5-0 infligé par l’Atalanta.
Alors aujourd’hui, l’adveraire est moins coriace, ça joue à San Siro, et depuis le retour d’Ibrahimovic (et le changement de système) Milan joue mieux… autant de raisons d’être moins pessimiste que la dernière fois.
Malheureusement tout commence mal pour Milan qui voit son gardien, pourtant performant cette saison, Donnarumma partir aux champignons et sortir à 40m de ses buts, sans raison. L’Udinese, séduisante, en profite, marque de loin et mène à la mi-temps contre un Milan qui a la possession mais qui s’empale sans trop d’idées. A la reprise, tout change, Rebic a remplacé Bonaventura et Milan joue en 4-2-4 très offensif, et payant. Rebic marque dès son entrée, Milan pousse et Théo Hernandez, encore lui, toujours lui, marque un magnifique but pour mener au score. Milan gère, et se fait surprendre comme un bleu sur un centre… Udine ne fait pas un mauvais match et se procure plusieurs occasions, avec notamment Okaka et Fofana vraiment vraiment bons. Avec cette égalisation à la 86e, les supporters du Milan connaissent parfaitement ce sentiment de gâchis, de « mouais », de « fait chier c’était pas loin »… mais depuis la reprise, Milan a l’air différent : Ibrahimovic, le changement tactique, Pioli… Milan pousse et Rebic marque le but du 3-2 à la 93e minute. Gros soulagement et trois points pris qui vont bien. Troisième victoire de suite, une première cette saison. On retiendra évidemment Théo Hernandez, encore et désormais LE joueur de la saison pour Milan.
Buteurs : Rebic (48’, 93’), Hernandez (71’) ; Larsen (6’), Lasagna (85’)
Napoli-Fiorentina (0-2) :
Si vous nous lisez régulièrement vous savez que le Napoli n’y arrive pas. On pensait que la réception de la Fiorentina allait relancer Gattuso et les siens, mais non, Chiesa, Cutrone, Castrovili, les 3 C, rouges de colère et rouges de maillot, en ont décidé autrement. Chiesa marque même le premier but et lance complètement le match dont la première mi-temps regorge d’occasions.
Cutrone marquera un très beau but annulé pour un léger hors-jeu et Castrovili donnera de très beaux caviars. Côté Napoli, Milik puis Callejon ont chacun une bonne opportunité de marquer mais rien ne rentre… La Fio plie le match et remporte un succès mérité à l’extérieur.
A Naples, rien ne va plus, une victoire en 12 matchs, 3 défaites successives (contre la Lazio, l’Inter et la Fio certes), Gattuso qui vient d’arriver ne convainc pas, mais le mal est plus profond, c’est évident et les joueurs ont une grande part de responsabilité dans ce bourbier. Le prochain match pourra peut-être les relancer… sauf que le prochain match c’est contre la Juve. Bonne chance aux tifosi, laissez passer l’orage du calendrier, de meilleurs jours arriveront, on espère pour eux.
Buteurs : Chiesa (26’), Vlahovic (74’)
Quand on repense au Napoli de ces 3 dernières années…
Sassuolo-Torino :
LA belle opération de la journée que cette victoire de Sassuolo sur un Torino plutôt en forme en ce moment. Malgré l’ouverture du score des visiteurs, c’est Sassuolo qui prend le Toro par les cornes et marque par deux fois, tout d’abord par le bonbon du weekend signé Boga (voir plus bas), magnifique petit pont, frappe de 25m en lucarne, puis par Berardi sur une passe de Boga, partout dans ce match. Sassuolo s’écarte de la zone rouge et le Toro revient dans un ventre mou assez allongé cette saison.
Buteurs : Boga (61’), Berardi (73’) ; Locatelli csc (20’)
Genoa-Roma (1-3) :
Deux défaites de suite pour la Roma qui voit l’Atalanta revenir et la Lazio s’éloigner avant de rencontre le Genoa. Rapidement Ünder ouvre le score mais la Roma ne maitrise pas son match, le Genoa a des occasions franches avec une belle ligne offensive qui ne se trouve pas toujours. La Roma mène même 2-0 juste avant que Pandev ne réduise la marque, quelques secondes avant le but romain. Sur une énorme boulette du gardien qui relance dans les pieds d’un milieu de la Roma, Dzeko se retrouve seul et punit le Genoa qui n’en demandait pas tant et qui reste donc 19e au classement. Rien ne s’arrange pour les rossoblu qui affrontent la Fio et l’Atalanta coup sur coup. Pas un cadeau.
Buteurs : Pandev (45’) ; Under (5’), Biraschi csc (44’), Dzeko (74’)
Brescia-Cagliari (2-2) :
Ce match est un véritable résumé des poncifs sur le football italien : des jolis buts, un arbitrage particulier, une VAR étonnante, du jeu, du soleil, Balotelli qui prend un rouge, des défenses friables (et oui, faut impérativement renouveler vos poncifs les gars), un stade bruyant et on en oublie forcément. Alors, on vous offre le résumé et il vaut le coup d’œil.
Finalement Brescia et Cagliari se séparent sur un nul plutôt logique. Les Sardes redressent un peu la tête. Ils doivent se reprendre s’ils veulent espérer jouer les trouble-fêtess au printemps. Pour Brescia, l’heure est grave, mais la performance d’ensemble incite plutôt à l’optimisme.
Le résumé à ne pas louper
Buteurs : Torregrossa (27’, 49’) / Joao Pedro (20’, 68’)
Atalanta-SPAL (1-2) :
La sensation du jour vous est offerte par la SPAL et son équipe de saltimbanques. La Serie A nous réserve quand même de sacrés surprises. Avec cette victoire, les hommes de Leonardo Semplici viennent se replacer dans la course au maintien. Petagna symbolise à lui tout seul la vaillance et l’état d’esprit d’i biancazzurri. Ce n’est pas toujours très joli à voir, ni très spectaculaire mais ça ne manque ni de courage ni de volonté.
La SPAL revient donc à un tout petit point de Lecce. La lutte pour le maintien s’annonce vraiment sanglante entre le Genoa, Brescia, la SPAL, Lecce et même la Sampdoria (qui semble, malgré tout, un peu au-dessus des autres équipes citées).
Buteurs : Ilicic (16’) / Petagna (54’), Valoti (60’)
Lazio-Sampdoria (5-1) :
Samedi après midi, c’est la gueule de bois. Qui dit gueule de bois, dit football (marche avec tout autre mot que « gueule de bois »). Qui dit football le samedi après midi dit Bundesliga, L2 ou depuis peu, Serie A. C’est donc un choix vite fait et on ne s’est pas trompé car la Lazio, elle, n’a pas perdu de temps en menant 3-0 à la mi-temps. Puis même 5-0 en rentrant des vestiaires. Bref, vous n’apprendrez pas ici qu’Immobile (qui a mis un triplé) est un sacré attaquant, sur qui il faudra compter à l’Euro ; en revanche, si vous nous lisez assidûment, vous savez que la Sampdoria est dans la merde, que Ranieri ne fait pas de miracles et qu’il tente, tant bien que mal de sauver la Samp de la relégation. Il laisse ça pour l’autre club de Gênes.
Buteurs : Caicedo (7′), Immobile (17′, 20′, 65′), Bastos (54′) ; Linetty (70′)
Juventus-Parme (2-1) :
Quand Ronaldo est dans cet état de forme, quand Pjanic est là, quand Dybala fait pas la gueule… la Juve gagne. Bon, vous me direz, elle gagne aussi quand Dybala fait la gueule, quand Ronaldo est moins bien et quand Pjanic se repose, certes. Aucune surprise de la voir s’imposer contre Parme donc. Un but d’écart au final ? Pas si représentatif que ça du match tant la Juve était au dessus et logiquement. A signaler la bonne prestation de Rabiot qui s’attribue les louanges de la Gazzetta, et tout porte à croire qu’il aura encore sa chance dans les prochaines semaines vu le nombre de compétitions dans lesquelles la Juve est encore en lice (LDC, Serie A, Coppa).
Véro les bons tuyaux.
Buteurs : C.Ronaldo (43′, 58′) ; Cornelius (55′)
Note Artistique de la Journée (4/5) :
On a aimé :
- Le but de Torregrossa, joueur de Brescia, magnifique lourde du pied gauche en lucarne : voyez plutôt.
On a adoré :
- Le but de Boga, superbe enchainement petit pont lourde en lucarne : voyez ici.
On a détesté :
- On aime se détester entre académiciens et rivaux au classement mais le Napoli fait trop de peine, peut être même pitié. Difficile d’imaginer un club, une équipe, des joueurs aussi bons il y a quelques mois (moins de 12), devenus aussi faibles, lents, sans envie, sans idée. Il faudrait une académie complète pour tenter d’expliquer les maux du Napoli, qui ne datent pas d’aujourd’hui et qui pouvaient être envisagés. En tout cas, le choix douteux qu’était celui de Gattuso se confirme. Difficile de remonter la pente avec lui, sa grosse voix et ses « prétendues burnes ». On ne gagne pas des matchs avec ça, c’en est la preuve. N’oublions pas les joueurs, aussi, qui ne font pas les efforts sur le terrain, pourtant le strict minimum quand l’équipe est en difficulté.
24 points en 20 matchs, c’est ridicule pour ne pas dire pire et la chance du Napoli réside dans le fait de n’être encore ni largué devant ni trop bas au classement (11e à 6 points de la 6e place, 9 points au-dessus de la 18e). Une bonne série peut tout changer… encore faut-il qu’elle existe. Et le prochain adversaire c’est un rival du nord (il y en a beaucoup), non le moindre : la Juve. Bonne chance.
Le lien youtube de la Serie A pour voir de beaux buts et les résumés de tous les matchs
N’oubliez pas les deux boutons en dessous, pour que vive l’alterfoot et que s’abreuvent les académiciens.
Bacci anali