Manchester United-Southampton (3-2) : La Raide et Vile Academy livre ses notes.

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Southampton retourné pour la 666e fois de son histoire au Théâtre des Rêves.

Salut à tous !

Le spectacle offert par Manchester United ces derniers temps a poussé votre serviteur à jeter son petit cochon-tirelire par terre dans un grand crac et à envoyer tout le contenu de la pauvre bête aussi sec aux instances voraces du Manchester United football club. Une fois la place en poche pour s’asseoir parmi supporters illégitimes slaves et touristes extrême-orientaux, le petit pimp en goguette a quitté sa place Pigalle et ses filles la larme à l’œil pour vivre la grande aventure : on allait enfin assister à ça vu du stade, près du Bridgewater canal, sous le scottish wind de l’enfer et des étincelles plein le ventre, parce que bordel, Old Trafford, quoi.


DES GRANDS GAILLARDS QUI PARAISSENT TOUT PETITS PARCE QUE QUAND MÊME C’EST HAUT LE SIR ALEX FERGUSON STAND.


LE MATCH

La maîtrise n’a pas été le maître mot, mais au moins on aura vu du jeu. Enfin, ce que les Anglais semblent appeler du jeu. Pas de chichi, on presse partout, on court dans tous les sens, on met tête, bras, coude, épaule et autres genoux dans tous les duels au risque de se fracturer la moitié des membres, mais tant pis, on joue après tout, n’est-ce pas ce que vous êtes venus voir, tas d’ingrats ?

Du haut des tribunes, on constate effectivement que le public n’est pas vibrant comme un seul homme, que les chants sont souvent lancés un peu au pif, que tout ça manque en gros d’unité pour une marrée de 75 000 fans avides qui beuglent justement UNITED en cœur au coup d’envoi. Eh bien vous savez quoi, on a beau se dire que ce club a probablement subi de plein fouet la gentrification, les politiques tarifaires iniques et, victime de son succès d’antan, s’est mis par la force des choses à trier sur le volet les braves gens prêts à se saigner pour entrer (qu’est-ce que vous croyez, que tout le monde est en loge en complet veston ?), qu’il n’est sûrement pas innocent dans ces politiques dégueulasses et même probablement fautif, voir Ole et sa bande tenter de faire la nique à Pierre-Emile Hojbjerg et consorts sous les cris désordonnés de tous ces braves gens entrés dans le stade non sans être passés par la boutique, ça procure quelque émotion qui fait rapidement passer au second plan toutes ces considérations. Sans doute ce que l’on appelle la magie de l’instant.

Enfin toujours est-il que la magie a plutôt basculé du côté du Hampshire après pourtant une bonne entame des diablesses, quand Yan Valéry, Français de France mais devrait-on dire de PL, c’est-à-dire inconnu en France, se dit que tiens, il pourrait tester les capacités de ce De Gea dont on vante tant les mérites. Peut-être le jeune latéral place-t-il tout de même la barre un peu haut en expédiant un missile sol-air sous la barre que notre David ne peut que dévier légèrement dans sa lucarne (0-1, 26e). Le temps file et la mi-temps part se cacher dans les entrailles des vestiaires, ça vaut mieux pour tout le monde.

La seconde période s’ouvre sur le sentiment que nos gagneuses n’ont pas encore tout à fait saisi la hauteur de l’enjeu. Diantre, Southampton attaque de notre côté désormais et le jeu se passe devant nous : c’est bien inquiétant. Heureusement, serait-on tenté de dire avec grande tristesse, Alexis Sanchez se pète et cède sa place à Diogo Dalot, qui n’a pas de temps à perdre. Le Portugais voit un espace, s’y engouffre balle au pied, transmet à Pereira qui va sûrement chercher l’appel de Lukak…ah ben non, il répond à Valéry avec une enroulée incroyable en pleine lucarne. C’est beau putain, et la clameur qui l’accompagne encore plus (1-1, 53e).

Le buteur du jour ne semble d’ailleurs pas vouloir en rester là puisque peu de temps après, il trouve Romelu Lukaku à la limite du hors-jeu. Le Belge ayant arraché des soupirs exaspérés à la foule jusqu’alors à cause de ses prises de balle toujours médiocres, effectue un crochet parfait pour se placer en position de frappe et allume au deuxième poteau à ras de terre pour s’offrir une ovation somme toute méritée (2-1, 59e).

Les Saints entament alors une phase de harcèlement plutôt désagréable, alternant succession de corners et domination territoriale, face à des diablesses attendant péniblement l’opportunité d’un contre qui ne vient pas. À la suite d’un nouveau coup de pied de coin, l’arbitre accorde une faute un peu bizarre à l’adversaire à l’entrée de notre surface à cause d’un choc aérien entre Ashley Young et Stuart Armstrong. Ballon posé, silence fait, mur placé, tout est en ordre pour que James Ward-Prose expédie une bien belle frappe sous l’équerre de De Gea sur laquelle notre habituel sauveur, une nouvelle fois, ne peut rien (2-2, 75e).

Mais il était écrit que votre serviteur allait avoir droit à la version premium. Vous n’alliez quand même pas gâcher ma première chez vous avec un nul piteux à un instant couperet de la saison, peu après que Tottenham et Arsenal ont lâché des points, non ? Vous voulez vous joindre aux milliers de voix hurlantes scandant OLE OLE OLE à la gloire du Norvegian souriant, vous n’accepterez pas de partir sans le sourire niais post coïtum de la victoire. Alors Fred transmet le ballon à Lukaku dans l’axe et le colosse se retourne et cogne dur, sans se poser de question, pourquoi pas après tout, c’est un attaquant. Bim, filoche. Le stade est debout, le peuple rouge rugit son soulagement, on a gagné, on ne fait presque plus que ça (3-2, 88e).


LES NOTES.

De Gea 3/5
Un peu décevant de voir le meilleur gardien du monde pris en défaut par deux fois sur des frappes lointaines. Un match sans pour lui, mais au final peu de choses à lui reprocher puisque la victoire était au bout.

Young 3/5
Comme à la télé, le vieil Ashley distribue des taquets avec autorité, laisse des boulevards dignes de la Karl-Marx-Allee dans son dos et se rattrape lui-même grâce à ses pulsions suicidaires en un contre un. Suffisant pour la PL mais aussi pour se dire qu’un Di Maria va s’en donner à cœur joie ce soir.

Smalling 3/5
Entreprenant pour maintenir le bloc haut, il a néanmoins affiché des limites criantes à la relance, passant systématiquement par Young. En revanche, il a été souverain de la tête et a même failli marquer, le bougre.

Lindelöf 4/5
Prestation neutre et sérieuse qui lui vaut encore une fois une excellente note, tant il paraît difficile à prendre en défaut.

Shaw 4/5
Offensivement sur sa lancée de ces derniers temps, il aurait pu donner au moins deux passes décisives avec des attaquants plus inspirés.

McTominay 3/5
Ah ça oui, cela ne plaît pas à grand monde qu’il joue vers l’arrière systématiquement. Encore faudrait-il se rappeler qu’il n’a pas le bagage technique ni encore moins l’expérience d’un Matic, et que s’il en partage le poste, il reste un 6 pur et dur, destructeur avant tout. Il grandira.

Pereira 4/5
Son but et sa passe décisive masquent un peu une performance d’ensemble plutôt médiocre. Le scenario du match le sort grandi, à lui de renouveler ça à l’avenir.

Pogba 3/5
Un petit Paul cette fois, ses passes ne trouvant que rarement preneur. Son agacement à voir ses coéquipiers trop statiques à ses yeux était perceptible. Pour parachever le tout, il tire comme une savate un penalty tardif qu’il aurait pu (dû ?) laisser à Lukaku. On ne peut pas tout avoir pour une première…

Sanchez 1/5
Perdu pour la saison, les ligaments sont manifestement touchés. Perdu pour le football ? On espère que non, mais sa première mi-temps n’avait pas démontré d’éclaircie…

Rashford 3/5
Il a raté beaucoup de choses et s’est épuisé à tout vouloir faire tout seul, à l’énergie. On sait à quel point il peut faire mal avec un peu plus de justesse, il faudrait juste que celle-ci revienne. Vite.

Lukaku 5/5
Après un doublé salvateur face à Cristal Palace en milieu de semaine, il récidive. Sa technique toujours rudimentaire prête à rire, mais si sa qualité de finition se maintient à ce niveau, on aura moins d’inquiétudes pour la fin de saison.

Bobby Carlton.

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