1270 kilomètres parcourus, 23 heures de déplacements dont 15 heures passées dans la voiture… Embarquez avec nous pour l’un des déplacements les plus longs de la saison.

C’est loin, la Bretagne. C’est une phrase un peu con, mais c’est vrai. Imagine, tu habites à Brest (ou à Guingamp) et tu veux aller voir ton équipe jouer partout dans le pays : tout de suite, les durées de déplacements s’allongent, le compteur kilométrique est impressionnant et la logistique est plus compliquée. Donc première chose à dire : respect à tous les supporters bretons qui se farcissent les déplacements de leur équipe. Deuxième chose à dire : j’ai de la chance d’habiter dans le centre du pays, près de rien mais loin de rien non plus.

Bref, pour ce déplacement lointain, je suis accompagné d’Adrien, un Ajaccien en vacances à Saint-Amand-Montrond (alors que normalement, c’est plutôt l’inverse). La route se fait tranquillement, avec un arrêt casse-croûte sur le site du Bout-de-Bois, le long du canal reliant Nantes à Brest. L’arrivée à Guingamp se fait à 16h, avec un arrêt au Carrefour de la ville et une pause fraîcheur au Lapin Rouge, le célèbre bar guingampais, pour s’enfiler deux bières fraîches bien méritées.

Direction ensuite le parcage visiteurs. On connaît la route mais on demande toutefois à un stadier croisé en chemin. Il est sympathique et il connait visiblement son stade puisqu’il nous indique la démarche à suivre. Plaisant. Et croyez-moi, ce n’est pas partout pareil. Dans certaines villes, on a l’impression que les stadiers ne connaissent pas le stade où ils travaillent. Devant le parking visiteurs, on est accueilli avec bonhommie et gentillesse par le stadier habituel du parcage visiteurs, un mélange de Sébastien Chabal et d’André The Giant. Il nous attendait avec impatience, me parle de la 106 (snif snif) et nous fait les quelques recommandations d’usage : le port du masque est obligatoire dans le stade, peu importe ce qu’on y fait, à la demande de la préfecture. À l’attention des supporters adverses qui se déplacent à Roudourou, sachez que les places en parcage visiteurs sont à aller acheter à la billetterie centrale (cela a en tout cas été le cas pour nous). Une billetterie centrale un peu perdue et à la ramasse au moment de nous sortir les places, heureusement qu’on était 4 et pas 150.

On continue les galères avec le lecteur de billets qui ne reconnaît pas les code-barres. La situation est toutefois vite réglée. Le pass sanitaire est montré, la fouille n’est pas faite à l’arrache, la bâche est déployée pour vérification et nous voici dans le stade. Une magnifique enceinte, à taille humaine, avec une pelouse parfaite. J’en profite avant d’oublier : très belle ambiance à Roudourou, c’est rare de voir un kop aussi actif (avec des chants et des animations) pendant 90 minutes en Ligue 2. En parcage visiteurs, nous sommes 4. Et nous ne serons pas plus.

On bâche tant bien que mal : sachez que c’est compliqué, sachant que c’est un mur qui sépare le parcage du terrain, et non pas des barrières, où il est simple d’accrocher ficelles ou serflex. En attendant le coup d’envoi, direction les chiottes.

Le stade de Roudourou a été rénové en 2014 puis en 2018, le rendu global est magnifique, avec notamment les sièges aux couleurs du club. Parfait ? Non. Parce que visiblement, dans les travaux, ils ont oublié de s’occuper de quelque chose : les toilettes du parcage visiteurs. Dire qu’elles sont délabrées serait peut-être un peu trop fort mais avoir un si beau stade et des chiottes si délaissées, c’est triste. Dans un premier temps, il faut noter qu’il y a tout le confort nécessaire : PQ, savon, eau, poubelle, brosse à chiottes, du papier pour les mains. Le problème, c’est que c’est moche. On dirait des chiottes abandonnées à Tchernobyl. Il faudrait un bon coup de peinture, changer les portes et les différents items à l’intérieur. Pour nuancer, on peut également dire que les chiottes visiteurs se dégradent plus vite que les autres endroits du stade, les supporters adverses étant sans doute moins respectueux de ces lieux. Mais quand même. 1,5/5.

PS : mes excuses mais j’ai oublié de prendre des photos des chiottes. Vous verrez tout ça dans ma vidéo sur mon déplacement à Guingamp à paraître bientôt.

Le match peut commencer. La première période est plutôt acéiste. À noter l’excellent match d’Oumar Gonzalez, et plus globalement son excellent début de saison, avec une belle solidité défensive dans les airs, une belle protection de balle, de la combativité et encore un but marqué, le deuxième de la semaine. En même temps, quand tu vois le Golgoth, c’est pas étonnant. Ce qui est étonnant, c’est qu’il soit né en 1998 (sept ans de moins que moi putain, je pourrais être son père) et qu’il ait cette maturité. Devant, Gaëtan Courtet ne s’arrête jamais de presser et de courir, Cimignani confirme les espoirs qu’on avait en lui et dans les cages, rien à signaler pour Sollacaro. À la pause, l’ACA mène logiquement 1-0, même si les occasions ont été très peu nombreuses de part et d’autre.

Qui dit mi-temps, dit casse-croûte. En tout cas, c’est ce que l’on pensait…

Les + :

  • Les vieux à la buvette sont sympathiques et n’hésitent pas à discuter avec nous.
  • Il y a de la bière avec de l’alcool. « Mais il ne faut pas vous fier aux verres où c’est écrit Buckler, c’est bien de la Heineken », selon le retraité au service.
  • Le verre de bière est à 2 euros et ils prennent la carte bancaire. Sinon, on avait le choix entre de l’eau, du Breizh Cola et du jus d’orange.

Les – :

  • Il n’y a tout simplement rien à manger. « C’est à cause du Covid », nous explique la serveuse bigleuse. Une fausse excuse – et incompréhensible aussi – sachant que la dernière que nous sommes venus ici, il y a deux ans, on n’avait rien eu à manger, alors que le coronavirus n’existait pas encore.
  • La buvette est partagée : d’un côté pour les visiteurs, de l’autre pour les locaux. Bon, en soit ce n’est pas dérangeant, mais en cas de forte influence, ça peut augmenter le temps d’attente.

Note sur le guide Michelin/Perfettu des buvettes de Ligue 2 : 0,75/5. Malheureusement, il n’y a pas grand chose à dire. Si ce n’est que c’est un manque de respect pour les supporters qui se tapent 15 heures de route et qui ne peuvent même pas manger dans le stade. Pour nuancer là encore, il faut savoir que c’est partout la même dans le stade : aucune buvette ne sert à manger. Un petit manque de considération pour les supporters locaux, qui doivent se tourner vers les food-trucks installés devant le stade, qui eux, doivent se frotter les mains. Mais en même temps, manger liquide en Bretagne, est-ce vraiment anormal ? Les 0,75 point sont pour la bière fraîche et alcoolisée. Allez, on attend mieux de ta part la saison prochaine.

La deuxième période est plutôt guingampaise, et ce qui devait arriver arriva : El Hadji Ba égalise, son premier but depuis trois ans. Bien sûr, il fallait que ça tombe sur nous. On ne va pas faire la fine bouche, prendre un point à Guingamp, c’est une bonne affaire. On aurait signé avant le coup d’envoi. L’ACA est encore invaincu et si on continue sur le rythme victoire à domicile et match nul à l’extérieur, on peut aller très loin. Mais attention, le plus difficile arrive avec cinq matchs en deux semaines au retour de la trêve internationale. On sera à trois d’entre eux.

Guingamp, merci pour l’accueil. Pas merci pour les chiottes et la buvette. ACA, merci pour les émotions. Le soleil, pas merci pour nous avoir tapé dessus toute la première période. On se revoit très vite.

Perfettu

2 thoughts on “EA Guingamp – AC Ajaccio (1-1) : la Bretagne, ça nous match nul

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